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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : Le pavillon noir, le piratage à l'abordage
(Article écrit par Emmanuel des Gourous et extrait d'A-News (Amiga News) - août 1988)
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Hissez le pavillon noir...
On en a beaucoup parlé, tous les journaux informatiques l'ont condamné et on a même réalisé quelques films à ce sujet : c'est
vraiment pour dire si le piratage informatique est lié de très près à l'ordinateur familial. Bien entendu, comme tout micro
qui se respecte, le piratage sur Amiga est prospère, trop peut-être au goût de certains éditeurs. Cet article n'est pas une
accusation, ni bien entendu une plaidoirie, les faits rien que les faits...
Un peu d'histoire
Si le piratage peut tuer la machine et je prendrai en exemple récent le fait que WordPerfect Corporation refuse de sortir de
nouveaux produits sur Atari ST car bonjour les ventes (ou plutôt adieu dans le cas présent), il faut bien voir qu'il a permis
à de nombreux ordinateurs de s'imposer sur le marché : l'Apple II en est la preuve vivante. Dès le début et face au prix très
coûteux de certains programmes, des utilisateurs ont eu l'idée d'acheter les logiciels en commun et de se les copier. La
loi autorise même une copie de sauvegarde, ça y est : l'irréparable était fait.
La conjoncture actuelle (mot à la mode)
Aujourd'hui, le piratage et plus particulièrement sur notre machine est organisé par de gros réseaux de déplombage puis de
distribution s'étendant sur plusieurs pays européens : Allemagne, Belgique, France ou Suisse. C'est "la course au logiciel" :
tous les moyens sont bons pour se procurer le plus rapidement un original que l'on pourra déplomber et ainsi distribuer dans
ce marché "underground". L'importation en provenance des États-Unis est souvent pratique. Les contacts entre groupes sont
nombreux (qui n'a jamais vu une liste de remerciement à rallonge au détour d'un programme ? Menteurs que vous êtes...) et
il faudrait condamner les inventeurs du Minitel pour complicité. Et les éditeurs ont beau chercher les meilleures protections
du monde qu'elles soit dans le logiciel lui-même alors incopiable (et la copie de sauvegarde alors ?) ou dans manuel accompagnant
le logiciel, rien n'arrête le talent car il faut parler du talent des déplombeurs.
De super utilisateurs
C'est par ce terme que l'on pourrait qualifier ces virtuoses du déplombage. Non content de déplomber un logiciel ultra-protégé, il
faut que le pirate y apporte sa touche personnelle et celle de son groupe. On ainsi droit à des chefs-d'oeuvre de présentation
avec musiques et animations incroyables, présentation bien souvent supérieure au logiciel lui-même. Certaines disquettes dans
le domaine public pirate, car il ne s'agit pas de véritable DP, sont des démos de ce que ces personnes sont capables de réaliser
en C ou en assembleur et l'on est soufflé... Je pose une question : qu'attendent-ils pour réaliser un programme ?
Mais certains le font déjà : les géniaux compacteurs de fichiers sont réservés à une certaine clientèle alors qu'ils mériteraient
d'être distribués à grande échelle. Et pour tous les possesseurs d'Amiga 1000, le Kickstart antivirus d'HQC n'est-il pas
le programme rêvé ? Tant que l'on parle de virus, n'oublions pas que le premier sur Amiga était l'oeuvre d'un groupe suisse
SCA, virus aujourd'hui destructeur mais au principe si génial...
Y a un hic...
Les éditeurs protestent car la trop grande diffusion de leurs logiciels empêche toute vente ou presque. C'est vraiment la branche
pourrie du piratage : le commerce. Certains pirates vendent les logiciels à des prix exorbitants ou alors les échanges vont bon
train... (voir les petites annonces dans certaines revues informatique grand public). C'est certainement là que le problème se
pose : le manque de produits nouveaux peut entraîner la chute car si le marché n'est pas assez important et que le peu de logiciels
qui sortent sont copies, il ne faut pas être devin pour voir que la machine est condamnée à rester dans son carton par manque de
logiciel. L'échec de l'Amiga 1000 en France était certes dû à son prix mais aussi à cela. Et puis n'est-ce pas agréable de voir
nos éditeurs français enrichir leur catalogue de logiciels sur Amiga ?
Enfin, il semble que l'Amiga avec ses 600 000 machines vendues officiellement dans le monde et les ventes de Noël en France
ait réussi à franchir le cap fatidique. Mon article n'a pas été fait dans un esprit moralisateur, les utilisateurs que vous
êtes étant assez grands pour juger mais il faut remarquer que la solution de facilité n'est pas toujours la meilleure. Même si
le piratage peut aider les bourses les plus démunies car je sais que beaucoup d'entre vous n'ont pas assez de brouzoufs
pour s'acheter un programme original, quelques petits sacrifices pour votre machine ne peuvent pas vous faire de mal.
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