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Oldies à l'honneur Nous nous attarderons, dans cette rubrique régulière, sur une poignée de vieux jeux (oldies) qui nous semblent mériter d'être redécouverts aujourd'hui par le biais de l'émulation. Ces jeux furent de véritables hits à leur époque. Bien qu'ils ne soient pas tous disponibles sur Amiga, l'émulation des anciennes consoles nous permet de les faire revivre sur notre machine fétiche. 1942 (MAME) Le film Pearl Harbour remettra-t-il ce classique de Capcom à la mode ? L'action prend en effet place sur fonds d'océan à la même époque et vous donne pour mission de gagner la bataille du ciel à bord d'un vieux coucou à hélice, face à une horde d'engins volants plus ou moins bien armés. L'action, vue de haut en défilement vertical, a beau être hyper classique, le jeu n'a pas perdu ce petit plus indescriptible qui lui a valu un succès incontestable (et une flopée de suites : 1941, 1943, 1943 KAI) et a contribué à asseoir la réputation du fameux faiseur d'arcade. Black Tiger (MAME) Voici typiquement l'exemple d'une licence d'arcade dont l'original est un pur chef-d'oeuvre, gâchée lors de son adaptation sur micro : aucune des versions Spectrum, C64 ou même Amiga/Atari ST n'a su capturer l'essence de ce jeu de plates-formes médiéval, que l'on pourrait qualifier de "Ghosts'n'Goblins acrobatique". International Superstar Soccer Deluxe (Super Nintendo) On connaît surtout les versions PSX et N64 de cette fantastique simulation de football, mais la version SNES n'a pas grand-chose à leur envier. Le rendu des joueurs et du terrain est superbe pour une 16 bits et les animations sont les plus élaborées jamais vues dans un jeu de sport sur cette console : tacles, têtes plongeantes et boulets de canon sont superbes de réalisme. On regrettera simplement l'intelligence artificielle limitée, tant des coéquipiers que de l'adversaire, privilégiant les remontées de terrain en solo, peu réalistes, au détriment du jeu collectif. La réputation de l'éditeur anglais Rare, fidèle partenaire de la marque du père Mario, ne date pas d'hier : bien avant qu'il ne ponde les chefs-d'oeuvre que l'on connaît sur N64, son savoir-faire s'exprimait déjà avec brio sur SNES. La trilogie DKC est sans nul doute sa production la plus aboutie sur la 16 bits de Nintendo, voire pour certains le meilleur jeu de plates-formes en 2D toutes consoles confondues. PC Kid (Nec) Également appelé Bonk's Adventure dans sa version étasunienne, voici certainement l'un des tous meilleurs jeux de plates-formes de la console NEC. Vous y incarnez un bambin préhistorique doté d'une boîte crânienne hypertrophiée, bien pratique pour distribuer des coups de boule, escalader les murs à grands coups de mâchoire ou dévorer d'énormes gigots le faisant se transformer en "super-Bonk" sous EPO. Out Run (MAME) Si l'on parle d'émulation et de jeu de course automobile, un nom vient immédiatement à l'esprit : Out Run. Plusieurs raisons peuvent expliquer le succès mérité de ce titre, confectionné par maître Sega. Techniquement tout d'abord : c'est un des premiers à avoir inauguré le déroulement "en relief" de la route, avec des dénivelés visibles à l'écran, alors que la concurrence n'avait pas beaucoup évolué depuis Pole Position et ses circuits plats comme une limande. Le choix de la voiture y est aussi pour quelque chose : aucun des jeux de course de l'époque, se limitant la plupart du temps aux Formule 1, ne proposait la conduite d'une sexy Ferrari Testarossa rouge avec une blonde pulpeuse comme passager ! Enfin, la possibilité de choisir à chaque fin de parcours entre deux voies, permettant ainsi de finir le jeu de différentes façons, rallongeait considérablement sa durée de vie, habituellement restreinte dans ce type de simulation. La ROM MAME laisse hélas un peu sur sa faim : son émulation sous WarpMame 37b16 est poussive et il faut impérativement couper le son, se privant ainsi des mélodies funkisantes qui emportaient la version arcade. Notez que la version de Mathias Roslund de MAME n'est pas compatible avec la ROM originale d'Out Run, mais l'est avec la version alternative. Le succès du jeu lui a valu une flopée de suites et de clones (Out Run Europa, Battle Out Run), plutôt moyens dans l'ensemble. On retiendra tout de même la superbe version C64 de Turbo Out Run (la suite officielle en arcade), un des meilleurs jeux existants sur ce micro. Metal Slug (MAME) Attention : chef-d'oeuvre ! Nous sommes par définition toujours dithyrambiques dans cette rubrique puisque nous ne testons que des ROM qui nous ont plu. Le problème avec Metal Slug est qu'aucune éloge n'est suffisante pour décrire ce que l'on ressent en y jouant. Pourtant, le principe global du jeu n'a rien d'original puisqu'il s'agit d'un jeu de tir à défilement latéral mettant en scène un soldat qui doit dégommer tout ce qui traine sur son passage, avec des chefs de fin de niveau de plus en plus coriaces au fils de la progression : on a déjà vu ça mille fois, notamment dans Green Beret/Rush'n'Attack, Contra ou Turrican. Hormis la variété de l'armement à votre disposition et la possibilité de conduire différents engins motorisés (un peu comme dans Ikari Warriors), Metal Slug se démarque surtout de ces titres du fait de son ambiance, qui tranche avec tout ce qu'on a vu auparavant. Tout en restant assez violent et de tempérament résolument guerrier, le jeu hérite en effet de la rondeur graphique qui caractérise habituellement les jeux de plates-formes ou les RPG nippons. Devil's Crush (PC-Engine/CoreGraphx) Séquelle d'Alien Crush qui exploitait déjà le filon en vous proposant d'exploser à coup de billes de gluants extraterrestres, Devil's Crush est une simulation de flipper possédant l'originalité d'incorporer des éléments de médiéval-fantastique et de jeu de tir. All Unser Jr Racing Simulator (Mac OS 68k) Un petit rappel historique en guise de préambule : All Unser Jr est un pilote américain émérite, spécialiste des championnats de Indy 500, qui a enchainé depuis le début de sa carrière en 1978 titre sur titre, jusqu'à être consacré "athlète de l'année" par la chaîne ABC en 1994. Vous l'aurez compris, il s'agit d'une simulation de course automobile, sortie d'abord sur PC puis sur Mac 68k (donc exploitable par nos émulateurs préférés) qui mérite bien d'être remise à l'honneur. Une fois lancé sur le circuit, on est littéralement scotché par la beauté des graphismes et surtout par la fluidité de l'animation : c'est encore meilleur que MicroProse F1 Grand Prix sur Amiga. Le menu de préférences offre différents modes d'affichage pour économiser du temps processeur mais même en plein écran et en niveau de détail maximum, le jeu tourne au poil sur un 68060. Si les bruitages ne sont pas de reste, surtout en rendu AHI pour les possesseurs de carte son, les musiques ont en revanche un peu de mal à passer et mieux vaut s'en dispenser. Difficile de trouver mieux sur Amiga en la matière, même par le biais d'autres émulations : c'est définitivement un jeu de course a ne pas manquer. Police Quest IV (Mac 68k) Police Quest, on connaît déjà sur Amiga, c'est King's Quest transposé dans l'univers de la flicaille, avec des graphismes super laids, du texte à taper et des énigmes pratiquement insolubles : tout le monde n'aime pas, malgré le statut "culte" de la série des Quest. Sierra ayant abandonné l'Amiga après le troisième opus, un poil plus joli, on ne savait pas trop ce que le jeu était devenu sur les autres plates-formes. Du coup, on prend une sacrée claque en découvrant la version CD Mac de Police Quest IV : graphismes de type photo réalistes plus vrais que nature truffés de vidéo pleine vitesse, voix numérisées pour les dialogues (en anglais), scénario "adulte" et ambiance franchement glauque, autant d'éléments inédits qui sautent à la figure. Ce renfort de réalisme, accompagné d'une grande qualité de réalisation (les graphismes font un peu penser à Nightlong), rend le jeu extrêmement prenant, d'autant que l'éditeur à pour une fois essayé de rompre avec l'excès de linéarité dont soufrent un trop grand nombre de ses jeux. L'interactivité s'opère désormais en "tout à la souris" via un menu très dépouillé, ce qui ravira les jeunes joueurs mais décevra certainement les aficionados de la frappe de texte façon The Pawn. Encore un très grand jeu, qui aurait sans nul doute connu un vif succès s'il avait été porté en son temps sur Amiga. Grâce à Fusion ou ShapeShifter, il n'est heureusement jamais trop tard pour se venger du passé ! Mario Tennis et Snoopy Tennis (Game Boy Color) Il existait déjà un certain nombre de bons jeux de tennis sur console, notamment le fameux Final Match tennis sur PC-Engine à la jouabilité pratiquement inégalée, même sur les consoles récentes. Mario Tennis apporte en plus, outre l'inimitable "Nintendo-touch", un mode carrière jamais vu auparavant. Il s'agit presque d'un mini RPG dans lequel vous devez faire vos preuves dans une école de tennis, en vous entrainant et en remportant des matchs de plus en plus difficiles au fil des niveaux, chaque victoire permettant d'améliorer une qualité au choix (puissance de frappe, jeu au filet, rapidité, etc.). On pourra simplement reprocher à Mario Tennis un niveau global de difficulté un peu léger : il est possible pour un joueur expérimenté de finir le mode carrière en deux ou trois jours. Cette durée de vie est tout de même prolongée par la possibilité d'accomplir cet objectif en solo ou en double, ce qui implique des matchs très différents. Quand vous aurez terminé le jeu, vous pourrez vous rabattre sur Snoopy Tennis, également disponible en ROM Game Boy Color, au visuel et à la jouabilité très proches mais qui ne dispose pas d'un mode carrière aussi étoffé. Les matchs sont un peu plus difficiles que ceux de Mario Tennis. Plus vieux que ça, tu meurs ! Pourtant le jeu reste jusqu'à aujourd'hui une référence indétrônable en matière de jeu de tir frénétique. Galaga peut être considéré à juste titre comme l'aboutissement ultime du jeu de tir à l'ancienne, une sorte de fusion évoluée de Space Invaders et de Galaxian. Dans les niveaux les plus élevés, le jeu devient tout simplement dingue : la rapidité des vaisseaux ennemis, le rythme de leurs salves et leur caractère de plus en plus kamikaze font que votre survie dépend autant du hasard que de votre dextérité : attention à la crise d'épilepsie ! La version à privilégier est naturellement la ROM pour MAME, surtout si vous avez comme moi englouti des centaines de pièces de monnaie dans la borne d'arcade lorsque vous étiez marmot. Deux avantages : la ROM ne pèse que quelques ko et peut donc être téléchargée très rapidement et une telle vieillerie ne demande pas beaucoup d'effort à MAME pour tourner parfaitement ; même une version 68k s'en dépatouillera honorablement. Les versions NES et MSX sont d'excellente facture. Hormis de petites différences graphiques (la version MSX n'utilise que quelques couleurs), elles proposent toute deux un contenu et une jouabilité parfaitement identiques à l'original. Si vous n'êtes pas encore convaincus de la qualité de ce jeu, sachez que c'est le seul, je dis bien le seul, sur lequel je reviens au moins une fois par semaine, ce depuis 15 ans. Knightmare (MSX) A ne surtout pas confondre avec un ersatz de jeu de rôle en 3D isométrique sorti ultérieurement sur Amiga, le titre culte de Konami est probablement celui qui a le plus cartonné sur MSX1. Quoi qu'il ne s'agisse somme toute que d'un énième jeu de tir à défilement vertical, il introduit un grand nombre d'éléments détonants pour ce style figé, en ralentissant la vitesse du défilement et en remplaçant le contexte espace/vaisseaux des jeux de tir classiques par des paysages terriens sur lesquels un bonhomme tire sur des monstres pédestres. Inutile de s'étendre davantage : Knightmare fait définitivement partie de cette poignée de jeux "magiques" des années 1980, en avance sur leur époque, parfaitement réalisés et instantanément accrocheurs : tout fan d'émulation qui se respecte se doit de l'essayer ! Le jeu Undead Line, disponible à la fois en format cartouche et disquette, reprend exactement le même principe avec des graphismes plus travaillés ; c'est également un excellent jeu.
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