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![]() Déjà la cinquième mise à jour Après une série de mises à jour mineures (2.1 à 2.3) axées plutôt sur les corrections de bogues, les développeurs de MorphOS ont inauguré, avec la version 2.4, la gestion de "nouvelles" plates-formes. Cela a commencé avec le Mac mini G4 et, depuis cette version 2.5, on peut à présent lancer le système au papillon bleu sur les eMac. MorphOS 2.x fonctionne maintenant sur cinq plates-formes : les Pegasos I, Pegasos II, Efika 5200B, Mac mini G4 et donc eMac. En fait, cette version 2.5 aurait dû apparaître plus tôt : en effet, l'équipe de développement travaillait sur le portage du système sur Power Mac G4 mais ce portage a pris plus de temps que prévu. Donc l'équipe a préféré sortir un MorphOS 2.5 sans gestion du Power Mac G4 plutôt que de retarder encore la sortie d'une nouvelle version. Cette version 2.5 est téléchargeable à l'habituelle adresse morphos-team.net/downloads.html et est toujours gratuite pour les utilisateurs enregistrés. Sa clé d'enregistrement a vu son prix baisser, de 150 à 111,11 euros. Selon le communiqué officiel, il s'agit d'une réduction pour fêter les deux ans de la sortie de MorphOS 2.0. On ne sait pas si cette réduction sera durable dans le temps ou non, mais en tout cas c'est un bon point car beaucoup d'utilisateurs pestaient contre ce prix exorbitant. Rappelons que sans clé, MorphOS est utilisable par session de trente minutes avant que le système ralentisse. Deux modes d'installation sont possibles : l'installation complète ou la mise à jour par-dessus un ancien MorphOS 2.x. Cette dernière conserve vos préférences et vos fichiers cruciaux pour faire une transition la plus transparente possible. Par contre, la copie du fichier boot.img, sur une partition tierce sur Efika 5200B et Pegasos I/II, n'est toujours pas gérée (il faudra le faire soi-même). Pour plus de détails sur cette installation, vous pouvez lire la page dédiée sur le site de MorphOS ou bien notre tutoriel sur l'installation de ce MorphOS 2.5. eMac La grosse nouveauté de la version 2.5 de MorphOS est la gestion d'une nouvelle machine : l'eMac (alias "education Mac"). C'est un ordinateur conçu par Apple, entre avril 2002 et juillet 2006, et principalement dédié à l'éducation (proposé aux écoles et Universités) mais il fut accessible par tous à partir de septembre 2006. Il existe plusieurs versions d'eMac mais la seule officiellement gérée est "l'eMac (USB 2.0)" à 1,25 GHz. Il est possible que la variante à 1 GHz de cet eMac (USB 2.0) fonctionne mais je n'ai pas eu vent d'une confirmation. ![]() Un eMac Malgré ces prix au ras de la moquette, l'eMac est une machine véloce sous MorphOS. Son processeur est un PowerPC 7447A cadencé à 1,25 GHz, il dispose d'un bus système à 167 MHz et d'une carte graphique Radeon 9200. Cela est donc similaire au Mac mini G4 d'entrée de gamme, et il n'est pas étonnant de voir que les performances de ces deux machines sont très voisines. Et comme pour le Mac mini G4, le premier défaut que l'on peut rencontrer sur l'eMac est sa faible quantité de mémoire graphique. Les 32 Mo de la Radeon 9200 sont pratiquement incompatibles avec le mode d'affichage avancé de MorphOS (qui nécessite officiellement 128 Mo). La meilleure solution est ici de désactiver complètement ce mode. Le second défaut est que cet ordinateur est peu extensible : à moins de surcadencer le processeur et d'augmenter la quantité de mémoire, on n'a pas beaucoup de choix pour améliorer ce matériel. L'installation de MorphOS sur cette machine est d'une facilité déconcertante. On insère et démarre sur le CD, et on suit les instructions à l'écran. La procédure d'installation crée deux partitions par défaut sur le disque dur (dont une pour le système) et cela reformate le disque dur. On peut néanmoins installer MorphOS à côté de Mac OS X, mais la procédure est plus longue et plus compliquée (un guide avait d'ailleurs été rédigé pour effectuer cette manipulation avec un Mac mini G4 : c'est quasiment la même chose avec un eMac). Les nouveautés de cette version Quelques nouveautés sont apparues avec cette version 2.5, en voici le résumé que j'ai pu faire : Le SATA, alias Serial-ATA, fait son entrée officielle dans MorphOS. Les cartes PCI deux ports avec puce SiI3x1x sont gérées. Jusque-là, MorphOS pouvait utiliser des disques durs via le port IDE (PATA). Mais les constructeurs ont plus ou moins abandonné ce type de bus et les disques durs de très grandes capacités (au-delà d'un To) étaient introuvables. Il était donc temps de gérer ce genre de périphérique, même si ce n'est pas la dernière génération (SATA-2), on peut espérer un léger gain de vitesse pour les copies et transferts, par rapport à ce qu'on avait jusqu'à présent. Je n'ai pas encore testé ce type de matériel les premiers utilisateurs rapportent des expériences diverses : cela fonctionne bien pour certains, alors que d'autres ont un problème d'initialisation qui arrive de temps en temps. Il est maintenant possible de démarrer MorphOS depuis une image ISO. En effet, il suffit de placer l'image ISO de MorphOS sur une partition ("Work:" par exemple) et lancer la commande "boot boot.img bi=work:morphos-25.iso" dans l'Open Firmware. Cette manière d'amorcer le système est surtout utile pour économiser un CD lors de l'installation, ou pour faire des essais. Parmi les cartes graphiques gérées par MorphOS, on trouve les moyennement populaires Volari de chez XGI. Jusque-là, peu de travail avait été réalisé sur ces cartes. Mais l'équipe de développement a mis le turbo et propose avec cette version 2.5 plusieurs avancées pour ces cartes de chez XGI : compatibilité avec d'autres cartes du constructeurs (Volari V5, V5XT, V8 et V8 Ultra), gestion des modes de TV (Composite, YC (SVHS) et YUV) et des résolutions DVI personnalisées (on peut maintenant afficher jusqu'à 1600x1200), économie d'énergie possible pour les écrans branchés en DVI, ajout des curseurs de souris colorés, meilleure gestion du gamma, et ajout et correction d'une ribambelle de fonctions. Les Volari deviendraient presque intéressantes, malgré leurs performances un cran en dessous des Radeon R2xx, et surtout leur manque de gestion 3D. Le gros travail de Fabien Coeurjoly sur le navigateur OWB continue. Il s'agit de la version 1.8 qui apporte son habituel lot de nouveautés. La plus utile est sans doute l'ajout d'un gestionnaire de scripts, un peu à la manière de l'extension GreaseMonkey sur Firefox. Ces scripts peuvent modifier à la volée les pages Web. Il existe par exemple un script (youtube.js) qui remplace les vidéos en Flash de YouTube par du HTML5 (codec Ogg Theora ou MPEG4/H.264), format bien plus fluide sur nos systèmes. Non seulement YouTube devient complètement utilisable mais, en plus, le script ajoute une option pour voir ou télécharger les vidéos dans divers formats. Et ce n'est pas fini puisque Fabien a implémenté un mode "pleine fenêtre" qui utilise l'overlay pour l'affichage des vidéos : fluidité au rendez-vous et consommation processeur complètement réduite ! Allez, un mode plein écran et on sera comblé... Enfin, on peut noter d'autres modifications comme la résolution des DNS qui ne bloque plus le réseau, l'ajout d'une fonction de recherche pour les liens favoris et l'historique, etc. OWB est tellement devenu incontournable que l'ancien navigateur, Sputnik, a été supprimé depuis cette version 2.5 du système. Parfois certaines options sont ajoutées sans qu'on s'en aperçoit et c'est un peu le cas du type d'outils LOWMEMORYPROFILE=YES. Ce type d'outils est à ajouter dans MOSSYS:Devs/Monitors, sous l'icône "Radeon" ou "XGIVolari". C'est une option permettant d'économiser de la mémoire vive : les bitmaps résidants dans la mémoire graphique ne sont plus copiés en mémoire système (cette copie permet de bien gérer les moments où la mémoire vidéo est pleine). Mais attention, si cette option est activée, le système n'a plus d'endroit où sauver les bitmaps de la mémoire graphique : vous ne pourrez donc plus ouvrir d'écran, voire de fenêtre, si votre mémoire graphique est pleine. Ce type d'outils n'est disponible que pour les Radeon et Volari et est conseillé seulement à ceux qui ont peu de mémoire système et suffisamment de mémoire vidéo. Sur Efika 5200B par exemple, ce type d'outils est activé par défaut. Dans les faits, en activant cette option, j'ai économisé 11 Mo dès l'arrivée sous Ambient (juste après le démarrage donc) et 22 Mo lors d'une session d'utilisation avec Multiview, OWB et plusieurs fenêtres d'Ambient ouvertes. L'économie est donc assez impressionnante. Reggae, le cadre d'applications multimédia de MorphOS, reconnaît de nouveaux formats : IFF 16SV, IFF 8QVX, Id3Tag et XPK. La liste de formats reconnus s'agrandit donc peu à peu et il se murmure qu'une classe pour lire les modules de musique (via UADE) pourrait voir le jour. Grzegorz Kraszewski, l'auteur de Reggae, a aussi créé une commande, nommée "play", pour jouer les fichiers audio via Reggae. Mais cette commande est vraiment minimaliste, voire inutile pour le moment. Son utilité sera peut-être de mise, au sein des MIME d'Ambient quand davantage de format seront gérés. Les modules pour la barre de titre ont vraiment le vent en poupe. Quasiment tous les modules (alias "SBar") ont été mis à jour. D'autres ont fait leur apparition, c'est le cas de la Graphicmemory.sbar. Elle permet tout simplement d'afficher le montant (total, utilisé ou restant) de la mémoire de votre carte graphique. C'est en fait une nouvelle possibilité de CyberGraphX qui permet cela, et non une bidouille peu fiable comme il en existait auparavant. Cela rappelle la fameuse mémoire Chip des Amiga Classic : retour aux sources pour certains :-). A noter que l'affichage de la mémoire graphique est également possible via une autre SBar, la Memory.sbar. ![]() A gauche, les deux jauges pour la mémoire système et graphique Cette version 2.5 de MorphOS signe aussi l'arrivée des compresseurs XZ et LBMA, que l'on retrouve notamment dans les archives Bzip2 et Gzip. Ce compresseur est totalement à code source ouvert et très performant. L'équipe de développement MorphOS l'a donc inclus dans diverses parties du système : les commandes lzmadec (décompression de fichiers LZMA), lzmainfo (information sur les fichiers LZMA), xz (dé/compression de fichiers XZ/LZMA) et xzdec (décompression de fichiers XZ) mais également un client XPK gérant ce type de compression (xpkLZM2.library), une bibliothèque partagée (lzma.library) et deux clients pour XAD (LZMA et XZ). A côté de ces principales nouveautés, on peut aussi noter :
Je commencerai ce paragraphe par les bizarreries que l'on trouve dans la configuration par défaut de MorphOS (juste après l'installation) Il n'y a pas, par exemple, l'option permettant de déplacer les fenêtres hors de l'écran. MorphOS doit être le seul système dans ce cas-là. Sans cette option, on se sent comme oppressé et on a l'impression que la résolution d'écran est trop petite. Idem pour le gadget de zoom des fenêtres dont il existe pourtant une option pour les maximiser : cette option n'est pas enclenchée par défaut et donc, lorsqu'on clique sur ce gadget, on ne sait jamais où l'on va retrouver la fenêtre. Toujours concernant la configuration par défaut, la fréquence de répétition des touches du clavier est bien trop lente. Cette fréquence a également une incidence sur le défilement des pages Web dans OWB : ça rame comme un escargot ! Bref, on a quelques options enclenchées par défaut qui offrent une configuration pas vraiment fonctionnelle. Les types MIME sont très bien gérés dans MorphOS mais on peut regretter l'absence de gestion (par défaut encore une fois) pour les vidéos ou les modules de musiques. Il faudra pour cela recourir à des programmes externe comme MPlayer, AmiNetRadio ou DeliTracker. De plus, le type MIME "ADF" (format de disquette Amiga virtuelle, extrêmement populaire) est reconnu mais pas exploité : les disquettes ne sont pas montées et leur contenu, sous Ambient, est invisible. Cela pourrait pourtant être géré correctement car MorphOS dispose, avec FileImageCtrl et Mounter, d'outils capables de reconnaître ce type de fichiers. Le gros manque reste l'implémentation complète d'ARexx. Mais contrairement à ce que j'ai pu dire dans de précédents articles, on n'est pas obligé d'avoir recours à AmigaOS 3.x pour récupérer la bibliothèque rexxsyslib.library (qui est nécessaire au bon fonctionnement d'ARexx). Cette bibliothèque est trouvable dans des applications du domaine public sur Aminet. Donc les nouveaux venus n'auront pas à acheter ce système (via Amiga Forever ou en occasion) pour profiter d'ARexx. Cela étant dit, on attend quand même une version MorphOS d'ARexx. Dans la rubrique "manques divers", on peut noter qu'il est impossible de créer une archive pour plusieurs fichiers et/ou dossiers à la fois (ça marche pour un fichier, mais pas pour plusieurs), que la localisation est incomplète (Regtools, le Shell...) que l'on ne dispose pas d'un éditeur de menus (un outil dans le genre de Crabum de Thomas Igracki pourrait par exemple être intégré), et que le panel (la barre d'icônes) demeure bien sommaire : pas d'affichage de texte et sous-menus impossibles. Enfin, des éléments plus importants comme le FTP intégré à Ambient et le VNC sont également des fonctions attendues par les utilisateurs. Quant au Wi-Fi et au Bluetooth, ces deux technologies ne semblent pas être à l'ordre du jour. Conclusion MorphOS 2.5 est marqué par l'arrivée d'une nouvelle plate-forme. L'eMac peut être vu sous deux angles : l'optimiste, qui retient que cette machine est extrêmement bon marché et relativement puissante (sous MorphOS), et la pessimiste, qui note que la machine est disponible seulement via l'occasion et trop peu extensible. Les machines qui gèrent MorphOS sont donc de plus en plus nombreuses et l'éventail de machines devrait se diversifier prochainement avec l'arrivée des Power Mac G4 (plus puissants, plus extensibles) et, espérons-le, des PowerBook (enfin un portable pour un AmigaOS NG !). Et mis à part les nombreuses petites améliorations ici et là, on retiendra de cette version 2.5 une meilleure gestion de divers matériels (SATA, Volari, périphériques des Mac...), un OWB encore meilleur et un prix un peu plus raisonnable pour la licence : on espère que cela continuera !
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