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Allo j'écoute... Tiens le revoilà encore celui-là ! Je le croyais pourtant électrocuté, et aveugle à force de composer ses pages vidéotextes sur son 386 ! Justement parlons-en du vidéotexte, ou plus précisément de cette petite boîte (noire ?), qui nous permet de faire dialoguer notre Amiga avec le monde des télécommunications. M.O.D.E.M, MOdulation/DEModulation, si vous utilisez votre Amiga avec un Minitel et un câble ; il vous est peut être arrivé une mésaventure du genre "mais où se trouve le SAV le plus proche ?". En effet, les Minitels peuvent dans certaines conditions présenter sur la prise (notamment à la mise en fonctionnement) des tensions d'environ 110 V ! Ceci est dû au fait que les Minitels ont une alimentation à découpage, et qu'ils n'ont pas de prise pour écouler les potentiels de masse à la terre. Ce qui arrive : l'Amiga étant allumé et connecté (première imprudence), on met en marche le Minitel, et là, c'est alors que se produit l'accident, dans les meilleurs cas ce sont les transistors du câble (adaptation) qui grillent, autrement votre prise série vous dit (très brièvement), adieu. Comment faire ?
Ceci étant éclairci, revenons à nos boutons (non ce n'est plus la guerre) ; le modem ça fonctionne comment ? Les signaux sortant de notre prise RS232, oscillent en signaux rectangulaires entre -12 V et +12 V à la vitesse que l'on a choisie. Le RTC, lui, se sert de signaux sinus (non le mouchoir n'a rien à voir ici), modulés sur une tension continue de 48 V. Figure 1 L'Amiga, lui, ne peut sortir, ou entrer, qu'une vitesse à la fois. On choisit 1200 bauds, et on se construit un convertisseur 1200 bauds ! 75 bauds, ainsi qu'une commutation permettant de gérer le tout. Reste à transformer ces signaux rectangulaires en signaux sinus. C'est l'affaire d'un circuit intégré, et là je ne m'étendrai pas dessus (c'est trop fragile !). Comme on n'est pas des sauvages, on va adapter et isoler la sortie de ce circuit au réseau téléphonique avec un transformateur tout simplement. Attention : je rappelle à ceux qui l'aurait oublié que les télécoms ne tolèrent pas que l'on branche sur le réseau téléphonique un appareil non agréé, même s'il est bien construit. Donc, vous pourrez toujours vous exercer sur un standard téléphonique chez vous ou à votre entreprise ; ça c'est autorisé ! L'interface modem Dans cette partie, nous allons nous intéresser à la partie vitale de notre modem, le circuit d'interface modem. Avec quel circuit monter cette miniature usine à gaz ? Il en existe de nombreux, plus ou moins intégrés (je signale en passant qu'un circuit qui a trop chauffé, est un circuit désintégré !) ; un circuit très employé par l'industrie a été le AM7910, maintenant remplacé par le 7911, qui a reçu quelques améliorations supplémentaires. Le 7911 est un circuit qui se trouve plus facilement chez les détaillants que les autres, c'est un standard ! De plus, son prix est modéré. Bon d'accord, mais que sait-il faire ? Il transforme les signaux logiques, en signaux analogiques, que peuvent "digérer" les lignes des télécoms. Et pour le même prix, il gère la réception (processus inverse), et s'arrange pour que tout cela ne fasse pas de noeud. On trouve donc sur ses broches du circuit intégré AM7911, les signaux suivants :
Figure 2 Dans la partie précédente on a vu le circuit de base de notre modem, le 7910 ou 7911, mais il ne fonctionne pas tout seul. Il lui faut un environnement de composants pour pouvoir fonctionner correctement, un duplexeur (c'est quoi cette bête-là ?), une isolation entre la ligne de votre standard et le circuit lui-même, un convertisseur de vitesse de transmission (1200/75<->1200 bauds), un détecteur de sonnerie (si vous voulez faire fonctionner votre modem en réponse automatique) et pour la souplesse quelques commutateurs pour commander le tout. Le duplexeur Votre modem pour échanger des données sur une ligne de transmission envoi deux types de signaux, sous forme de fréquences sinusoïdales :
En effet, les signaux que vous allez recevoir sont de niveau très faible, par rapport à ceux que vous allez envoyer. En reliant directement l'entrée à la sortie, vous allez saturer votre étage d'entrée, et le modem vous racontera n'importe quoi côté Amiga ! En radio, les filtres duplexeurs sont connus et utilisés depuis très longtemps. On peut émettre et recevoir sur la même fréquence (c'est le cas du radar). Dans notre cas, en basse fréquence, on se sert d'un IC analogique et des entrées "+" et "-" couplées avec la sortie et un filtre R/C (résistances/condensateurs) pour diriger au mieux les signaux où ils sont destinés (sortie vers la ligne et entrée depuis la ligne). Le fonctionnement est très simple à comprendre :
Pour éviter de mettre au point avec des appareillages nombreux et coûteux ce filtre duplexeur, il faudra prendre les valeurs exactes données pour les résistances et les condensateurs. Des pièces neuves sont très fortement conseillées pour cette partie du montage afin d'éviter des pièces hors tolérances. L'isolation La meilleure isolation que l'on peut avoir sur une ligne est l'isolation "galvanique", c'est-à-dire par un transformateur de rapport 1/1. Dans notre cas, notre transformateur est d'un type spécial pour fonctionner sur une impédance de 600 ohms (ceux qui font de la radio emploient d'ailleurs le terme "600 ohms" pour désigner le téléphone). Comme on trouve sur les lignes de télécommunications divers signaux et parasites souvent très violents, on va se protéger contre les surtensions par un montage très simple constitué de deux diodes zeners en série. Ainsi les signaux impulsionnels et les parasites dépassant la tension de référence des diodes zeners seront tout simplement court-circuités, ce qui évite de prendre l'entrée du montage pour un fusible. Le convertisseur Nous voici en sortie de notre 7910 ou 7911, avec des signaux numériques et non plus analogiques mais toujours avec deux vitesses : 1200 bauds vers l'Amiga et 75 bauds que devrait sortir l'Amiga : on va convertir tout cela avec un circuit que nous verrons en détail plus tard. Il reste aussi à mettre les signaux aux normes RS232, c'est loin d'être le plus compliqué. Le détecteur de sonnerie Votre modem est terminé, et vous l'avez branché sur votre standard téléphonique (pas sur la ligne des télécoms, même les normes respectées ils n'aiment pas cela). Vous voilà prêt à transmettre et à recevoir vos fichiers, dessins, jeux, etc. par la voie la plus rapide, c'est-à-dire une simple ligne téléphonique ! Il est parfois bon de laisser votre Amiga attendre que l'on vienne le déranger dans son demi-sommeil, pour qu'il se mette automatiquement à dialoguer avec vous ou votre correspondant (serveur mono-voie comme le H20 du DP par exemple). Figure 3 Figure 4 Au fait, comment ça sonne sur une ligne téléphonique ? Comme les télécoms transmettent les signaux sur deux fils et en continu environ 48 V, il faut bien une autre norme pour la sonnerie. On envoie alors une tension alternative de plus de 70 V sur la ligne pour déclencher la sonnerie qui elle est en alternatif, et qui n'est donc pas dérangée par les signaux en continu. D'accord, cela n'arrange pas nos affaires mais il n'y a pas autre chose à faire que composer avec ce qui nous est imposé ! Avant le transformateur, on va brancher une dérivation qui va permettre de détecter sur la ligne un signal alternatif. Pour cela, on va mettre en série un condensateur pour arrêter le continu. Ensuite, un pont de diode pour transformer l'alternatif en continu. Comme on est quand même branché sur la ligne en direct on va faire une isolation : avec un transformateur ? Non, le transformateur ne laisse pas passer le continu mais juste l'alternatif. On va prendre un optocoupleur tout simple comme il y en a dans les interfaces de la norme MIDI pour les synthétiseurs (la lumière permettant aussi de transmettre un signal d'un point à un autre avec la meilleure isolation possible). Nous voici avec la sortie d'un optocoupleur. Qu'allons-nous en faire ? Tout d'abord, avertir la broche RI de la RS232 et après commander un relais temporisé, pour permettre la commutation du modem à la place de votre téléphone. La temporisation sera choisie entre 3 et 5 trains d'impulsions (sonneries), pour permettre de décrocher le téléphone si besoin s'en fait sentir (snif... non le modem n'a pas grillé !). Figure 5 Dans cette partie nous verrons comment tricher avec les données séries ou parallèles. Notre série sur le modem continue avec l'UART...? C'est la partie du montage qui symétrise les données de 75 Bauds -> 1200 Bauds ou l'inverse au besoin ! Vous avez trois figures qui représentent :
Figure 6 Figure 7 Figure 8 L'UART Un UART est un circuit qui permet de transformer les données séries en données parallèles et inversement, ce qui permet, quand les commandes externes sont prévues pour cela, de transformer également les vitesses de transmissions série -> série. Comment ? On envoie à l'entrée de l'UART des données séries (voir figure 6), avec une horloge appropriée à leur vitesse. On récupère une sortie parallèle sur 8 bytes, que l'on introduit dans le tampon d'entrée parallèle qui le transmet au registre à décalage géré par une horloge différente, et on obtient une sortie série à une vitesse différente de celle d'entrée, sans avoir modifié les données. Le AY-3-1015 comprend, comme expliqué plus haut, trois sections avec des fonctions différentes :
L'AY-3-1015 : brochage et signaux
Les données 7 ou 8 bits entrent dans le registre à décalage. Une fois plein, celui-ci les envoie dans le tampon de sortie. Pour cela, il se sert de l'horloge externe et des signaux de commande qui déterminent le format d'entrée des données. Voilà pour la partie émission des données (je suis sûr que cela vous a déjà donné d'autres idées. On y reviendra une autre fois). Côté réception de données, on fait l'inverse à partir d'un mot 7 ou 8 bits en parallèle avec une autre horloge qui détermine la seconde vitesse. Pourquoi une telle conversion Cela est dû au mode V23 qui travaille sur deux canaux :
Pour commuter ces signaux on va se servir de 4066, circuit très répandu et bon marché. Comme les fréquences d'horloges de réception et d'émission doivent être 16 fois supérieures à la vitesse requise, on va partir de l'oscillateur à quartz du 7910, et arriver aux fréquences voulues par division, à l'aide d'un circuit 4040. Une porte inverseuse 4069, servira tout simplement à générer la commande inverse pour les commandes des commutateurs de 4066, qui ne doivent pas être dans le même état que les autres. Pour adapter les signaux en tension entre la RS 232 et le modem, on va se servir de circuits 1488 et 1489, qui eux aussi, se trouvent à bon prix dans toutes les bonnes épiceries. Les horloges : pour obtenir les horloges nécessaires au bon fonctionnement du circuit symétriseur, on va partir de l'horloge interne du 7910, qui est déterminée par le quartz de 2,4576 MHz. Comme les entrées d'horloges (RCP et TCP), doivent être 16 fois plus rapides que les vitesses d'échanges, on trouve :
Pour les commutations, on va considérer que l'Amiga a la priorité pour envoyer du 75 Bds sur le canal de retour. On sa donc attendre que l'indicateur /BCD indique une réception sur le canal de retour, pour commuter l'UART en mode modem -> Amiga. On se servira de 4066 pour commuter tout cela, le 4066 comporte quatre interrupteurs commandes par des signaux logiques individuels. Il suffit de les prendre par deux pour fabriquer des inverseurs en intercalant entre les deux commandes une inversion logique qui sera tout bêtement une porte NON d'un 4069 (voir figure 8).
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