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Alors que vos parents tentent de vous convaincre sans cesse de l'absence totale de communication en milieu informatique, d'ailleurs vous ne les écoutez plus, les programmeurs du monde entier ne pensent qu'à une seule chose : leur prouver le contraire. Sans tomber dans les profondeurs gigantesques du monde virtuel, la connexion de plusieurs machines entres elles peut vous donner un avant-goût des années à venir. Il suffit simplement d'observer le succès monstrueux du Minitel pour se rendre compte que ça communique dur de tous les côtés. C'est tellement vrai que certains d'entre vous ne peuvent plus vivre sans, ils vont même jusqu'à péter la tronche aux agents de France Télécom lorsqu'ils tombent en panne. C'est pour dire ! Mais si le Minitel n'est qu'un petit terminal (obsolète, n'ayons pas peur des mots), la connexion d'un micro-ordinateur à un autre prend une tout autre dimension. Nous consacrons donc le dossier de ce mois-ci à l'art et la manière de s'éclater à plusieurs lorsque l'on est tout seul, à condition toutefois de posséder une espèce de machine avec plein de touches et un écran... un peu comme ton ordinateur d'ailleurs ! Et puis, c'est bien connu, plus on est de fous et plus on rit... Préambule Par le nombre important de serveurs disponibles aux États-Unis, notamment grâce au monstre CompuServe, la communication informatique est devenue une véritable institution. A l'instar de la France et de son système télématique, de nombreux éditeurs proposent des services "Hot Line" où les utilisateurs peuvent se connecter, échanger des renseignements ou encore télécharger des mises à jour de leur programme. Si les systèmes américains et français sont identiques sur le fond, ils diffèrent sur la forme. Notre pays possède bien plus de services mais uniquement dédiés au Minitel, terminal peu performant mais très bon marché. Quant aux utilisateurs américains, ils n'ont pas d'autre choix que de se connecter à leurs réseaux par le biais d'un micro-ordinateur équipé d'un modem. Les éditeurs de jeux ont donc tout intérêt à tirer parti de celui-ci en incluant dans leurs logiciels une option permettant de se relier avec un autre partenaire. Ils vont même jusqu'à proposer des serveurs acceptant plus d'une cinquantaine d'utilisateurs connectés simultanément sur un seul et même jeu. Le résultat est sidérant. Des dizaines de personnes s'affrontent régulièrement dans les airs aux dessus de l'Irak, pendant que d'autres se disputent le monde dans Populous. Bien que la France soit le pays comptant le plus de terminaux personnels sur la planète, il n'existe que très peu de serveurs spécialisés (voir Air Warrior). Mais ne désespérons pas et prenons notre mal en patience, d'autant plus que des solutions existent... Se connecter en beauté Tout comme l'Homme possède une langue pour parler, l'ordinateur est équipé de ports de communications pour dialoguer. Plus communément appelés "port série" ou "port COM", ils permettent à chaque micro-ordinateur d'échanger des flux de données (des 1 et des 0) par le biais d'un câble ou d'un périphérique. C'est le cas, par exemple, de la souris qui, lorsqu'elle se déplace, mitraille l'ordinateur d'informations, le tenant sans cesse au courant des mouvements de la main. Ce dernier répercute instantanément chacune des informations sur la flèche que vous apercevez à l'écran. C'est exactement ce que font les programmes tels que Flight Simulator en mode multijoueur. Si deux ordinateurs sont reliés ensemble, les Flight Simulator (il en faut un par bécane) s'échangent des données contenant la description de l'avion de chacun des joueurs, accompagnées des coordonnées géographiques. Les programmes récupèrent ces précieux renseignements et les matérialise sous forme graphique, en l'occurrence un aéronef, dans les ordinateurs respectifs. Le joueur A aperçoit donc l'appareil du joueur B et réciproquement. La liaison entre deux ordinateurs peut s'effectuer, soit à l'aide d'un câble série, soit à l'aide d'un modem. La première solution est la plus simple à mettre en oeuvre, c'est également la moins coûteuse. Elle consiste à relier deux machines entre elles, via un câble au standard "null modem". En contrepartie, elle interdit la connexion de plus de deux ordinateurs et l'éloignement de ceux-ci se limite à la longueur du câble (rarement plus de deux mètres). La seconde est beaucoup plus onéreuse puisqu'elle nécessite un périphérique de communication : le modem. Cet appareil n'est autre qu'un modulateur/démodulateur (le Minitel est équipé d'un modem) traduisant les signaux numériques, sortant de l'ordinateur, en signaux analogiques, et vice et versa. Les lignes téléphoniques fonctionnant en analogique, on peut les utiliser pour transporter des données jusqu'à l'autre bout de la planète. Le nombre de joueurs se. limite toujours à deux (un à chaque bout), excepté dans le cas précédemment cité, c'est-à-dire en transitant par des serveurs spécialisés (très rares en France). Malheureusement, les communications sont facturables au même titre que n'importe quel coup de téléphone classique, à la différence près que l'on y passe des heures entières. Glups ! Signalons également l'existence d'une troisième possibilité : le réseau. Bien qu'il s'agisse de LA solution idéale, elle n'est réservée qu'aux possesseurs de Macintosh ou de Falcon. En effet, ces micro-ordinateurs intègrent la notion de réseau dans leur version de base. Le principe reste le même que dans le cas d'une liaison par câble, à la différence près que l'on peut connecter autant de machines que l'on veut. C'est une sorte de port série multitâche. A titre d'exemple, la rédaction de Joystick est entièrement équipée de Mac reliés ensemble. On peut donc charger tous le même jeu et s'amuser à sept ou huit. Dans ce cas précis, le nombre de joueurs maximum n'est imposé que par le logiciel lui-même. Bien qu'il soit possible d'équiper n'importe quel autre micro-ordinateur avec des cartes réseau, aucun jeu ne saurait les gérer. Vous pouvez donc laisser tomber. Ça vous branche ? Le câble null modem Vous pouvez vous procurer ce câble dans n'importe quel magasin informatique du quartier pour 150 FF environ. Bien qu'il s'agisse d'un câble série, il doit répondre à la norme null modem. Il se compose d'un câble (sorte de tuyau long et mou) et de deux prises DB25 femelles. Il permet de connecter deux machines se trouvant côte à côte par le biais d'un port de communication. Ce port se trouve à l'arrière de votre micro-ordinateur et se présente sous deux formes différentes. La plus répandue (Atari ST, Amiga, PC) reprend celle des prises se trouvant à chaque extrémité du câble, mais en mâle. La seconde (PS2 d'IBM ou certains compatibles PC) est l'exacte réplique d'une prise manette, une DB9 mâle. Dans ce cas précis, vous devrez acheter un adaptateur, moyennant une cinquantaine de francs supplémentaires. Pour ce qui est du Mac, il vous faudra un câble spécifique Apple (enfoiré !). ![]() Un câble null modem Le modem C'est le seul moyen de communiquer à distance via une ligne téléphonique. Le modem possède donc deux prises, une sortant vers le téléphone et l'autre raccordant ce dernier au port série de l'ordinateur. Ces câbles vous sont fournis avec l'appareil. Contrairement au câble null modem, de nombreux réglages sont nécessaires avant de commencer à jouer. Ces problèmes ne sont pas inhérents au jeu, mais au périphérique lui-même. Il existe de multiples protocoles de communication et les deux modems, distant l'un de l'autre, doivent impérativement utiliser le même. C'est exactement comme si vous appeliez un Chinois en essayant de lui raconter votre vie. A moins de tomber sur l'ambassade de France, il y a fort à parier qu'il ne comprenne que dalle. Chaque utilisateur doit configurer son modem de façon identique. Cette tâche étant propre à chaque appareil, vous devez consulter votre notice. ![]() Un modem Les réseaux Si vous n'avez pas de Mac ou de Falcon, circulez, il n'y a rien à voir. Ces machines ayant une prise réseau, la plupart des jeux en profitent et propose plus de deux joueurs. L'opération de connexion est entièrement automatique, pourvu que les machines soient reliées entre elles en mode réseau. Là encore, cette opération dépend du matériel que vous possédez. Fabriquez votre propre câble (et économisez cent balles) Eh oui ! C'est possible ! Mais comment ? Eh bien c'est tout simple. Il suffit d'un câble électrique contenant six fils, de deux prises Canon DB25 femelles, d'un fer à souder et d'une bonne dose de savoir-faire. Ouvrez les deux prises DB25 et regardez-les du côté soudure. Vous pouvez y apercevoir de petits numéros au-dessus de chaque picot. Après avoir dénudé les fils, soudez chacun d'eux sur les picots 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 20 (voir schéma 1). ![]() Schéma 1 ![]() Schéma 2 Cette liste non exhaustive vous donne un petit aperçu des jeux acceptant la connexion par câble ou par modem. Il y en a pour tous les goûts. Flight Simulator 2 Le plus célèbre des simulateurs de vol accepte plusieurs joueurs simultanément. Un petit tour dans le menu loisir vous permet de paramétrer le jeu en session multijoueur. Lorsque la connexion est établie, vous n'avez plus qu'à voler en patrouille et faire tout ce que bon vous semble. Il est parfaitement possible de brancher un Amiga avec un Atari ST ou un PC et de l'interfacer avec Tracon 2. Génial ! ![]() Flight Simulator 2 Inutile de vous présenter Super Tetris, qui n'est autre qu'un Tetris amélioré. Bien qu'il s'agisse d'un jeu assez moyen, il prend une tout autre dimension lorsque l'on y joue à plusieurs. Lorsque vous ou votre partenaire élimine une ligne, elle apparaît sur l'écran de l'adversaire. On se retrouve donc avec un tas de lignes qui apparaissent à l'improviste ! Vroom Vroom est l'un des rares jeux de voitures acceptant le mode multijoueur. Chacun possède sa voiture et voit celle de l'autre. Autant vous dire que l'intérêt n'en est que plus grand, sans oublier que la réalisation de ce jeu, malgré son âge, reste l'incontournable en matière de course de voitures. Ça fonce à fond et l'on a parfois bien du mal à rattraper son adversaire. ![]() Vroom Dans ce second volet, vous devez prendre la place de Dieu, rien que ça ! Deux belligérants s'affrontent sur une surface isométrique, et jouent sur les éléments pour s'imposer et devenir maîtres du monde. La connexion s'effectue le plus simplement du monde. Chacun fait alors prospérer sa civilisation et dilapide son adversaire à l'aide de ses troupes et à coup de sortilèges ; mythologie oblige ! ![]() Populous 2 Si l'avion vous donne le mal de l'air, essayez donc Tracon 2. Dans ce jeu de chez Wesson Int., vous jouez le rôle d'un contrôleur devant faire face aux aléas de la circulation aérienne. Le jeu est d'autant plus passionnant que l'on peut y connecter une version de Flight simulator. Le joueur ayant le rôle de contrôleur dirige donc, entre autres, son partenaire vers sa destination. ![]() Tracon 2 Falcon est resté pendant très longtemps le sommet en matière de simulation de vol. Les graphismes sont détaillés et les missions palpitantes. Dans le mode multijoueur, vous pourrez voler en patrouille ou, au contraire, vous affronter en face à face. Ce mode est sélectionnable en cliquant sur les menus de départ. Un grand jeu qui a l'avantage d'exister sur toutes les bécanes ! ![]() Falcon Ce programme est très similaire à Red Baron. Il en reprend d'ailleurs le principe en vous projetant quelque quatre vingts années en arrière. Malgré un choix d'une vingtaine d'appareils et de nombreux scénarios, Knight Of The Sky à beaucoup vieilli, ne serait-ce que par la venue de Dog Fight. En contrepartie, sa rapidité conviendra parfaitement aux possesseurs de petites configurations. ![]() Knights Of The Sky Quel amoureux de F1 n'a pas littéralement craqué devant ce jeu de MicroProse ? Mais où est donc passée la version multijoueur que l'on nous avait promise ? Eh bien, elle avance grands pas puisque d'après cet éditeur, elle serait en cours de finalisation et devrait être disponible à la fin de ce mois-ci. Vous pouvez donc arrêter de pleurnicher et surveiller votre boîte aux lettres, du moins, si vous avez pensé à renvoyer le coupon. ![]() Formula One Grand Prix Le seul simulateur proposant l'accès a un serveur spécialisé. Avec plus de trois numéros accessibles de la France, le service OnLine propose de fabuleux combats entre l'ensemble de connectés... il faut le voir pour le croire ! Un plaisir immense qui se paye à coups de factures télécom et d'abonnement au serveur. Malheureusement, Air Warrior n'est qu'un simulateur très moyen mais qui a l'avantage de tourner sur les ordinateurs les plus répandus. ![]() Air Warrior
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