Obligement - L'Amiga au maximum

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Entrevue avec Guy Wright
(Entrevue réalisée par Oliver Roberts et extraite de www.cdtv.org.uk - juin 2002)


Note : traduction par David Brunet.

Voici quelque chose de spécial, une entrevue avec Guy Wright. Il fut le responsable du Welcome Disc (disque de bienvenue) du CDTV de Commodore, un disque que tout possesseur de CDTV devrait avoir. Il a aussi travaillé sur le seul programme connu pour le prototype CDTV-CR, le successeur du CDTV : le Welcome Disc du CDTV-CR.

Voici le courriel initial que j'ai reçu de Guy :
"Je viens juste de tomber sur votre site Web. Je suis très amusé, heureux et un peu surpris de voir qu'il existe encore des gens qui utilisent et qui sont toujours intéressés par le CDTV.

Pour le meilleur ou pour le pire, je faisais partie de ces contractants qui travaillaient au sein du groupe des projets spéciaux ("Special Projects") de Commodore pour développer le CDTV. J'ai été à l'origine embauché par Gail Wellington pour écrire la documentation développeur, mais j'ai fini par travailler sur beaucoup d'autres choses. Je fus affecté à la création du premier Welcome Disc, dont je suis encore assez fier (malgré cette affaire de facture dans un répertoire et de celle sur les polices de caractères que Commodore à dû payer très cher).

En fait, j'ai créé un second Welcome Disc pour le CDTV-2 ou CR, après que le groupe des projets spéciaux ait été dissous, mais il n'a jamais été publié."
CDTV
Le CD "Welcome"

CDTV
Le menu du CD "Welcome"

- Que faites-vous à présent ?

Ces jours-ci, je passe le plus clair de mon temps à écrire. J'ai par exemple rédigé des articles pour Tom's Hardware, DC Magazine, Cadence, etc.

Si vous ne le saviez encore, j'ai débuté en tant que rédacteur technique dans RUN Magazine (ordinateurs VIC-20/C64) en 1983. Puis, en 1985, j'ai été fondateur et rédacteur en chef du magazine Amiga World. J'y ai rencontré Gail Wellington, RJ Mical et toute l'équipe Amiga originelle avant le lancement de l'Amiga, mais c'est une autre histoire.

Quand je suis parti d'Amiga World en 1989, j'ai écrit pour Amiga+ et pour d'autres publications. Gail Wellington m'a ensuite appelé et m'a demandé si je voulais écrire les documentations développeur de Baby (le nom de code du CDTV). A l'origine, je devais travailler à la maison (dans le New Hampshire) et n'aller à West Chester qu'une fois de temps en temps. Mais au final, j'ai vécu là-bas et je revenais chez moi qu'une ou deux fois par mois.

Je dois aussi souligner que je ne suis pas un spécialiste du matériel, et je ne me considère pas non plus comme un programmeur. Je n'ai soudé aucune pièce et je n'ai pas écrit la moindre ligne de code pour le micrologiciel ("firmware"). J'ai programmé le Welcome Disc (ainsi que le Welcome Disc 2 pour le CDTV-CR) et j'ai conçu la plupart des graphismes et des animations de ce CD. J'ai aussi réalisé la plupart des CD de démonstration que nous utilisions lors des salons et des conférences.

Voici quelques faits peu connus : le groupe Pink Floyd a effectivement réalisé la musique pour certains de ces CD de démonstration et pour l'une des premières publicités. David Rosen, notre commercial, supervisait l'enregistrement d'une voix pour le premier spot publicitaire du CDTV dans un studio à Hollywood. Pink Floyd (ou du moins certains des membres du groupe) était présent à ce moment-là (je pense que c'était des amis du propriétaire du studio). Il a réussi à les faire jouer un petit morceau de musique instrumentale utilisé pour la musique de fond.

Je suis assez fier de ces CD de démonstration puisque beaucoup des principaux développeurs Amiga ont vu ces démos et se sont assurés que le CDTV utilisait bien les nouvelles fonctionnalités matérielles. Il y avait des gens qui me disaient : "On ne peut pas faire ce genre de choses sur un Amiga 500. Il doit y avoir des composants différents." Les démos ont donc au moins servi à inciter les gens à se dire que le CDTV était une "nouvelle" machine.

- Combien de CDTV-CR ont été produits ? Nous en connaissons six (le sixième étant le vôtre).

Je me souviens du nombre de six. J'ai eu énormément de difficulté à obtenir le mien au début, mais j'ai fini par convaincre la direction qu'il m'en fallait un pour les images du Welcome Disc 2. A l'origine, je ne devais avoir que le boîtier, mais Jeff Porter s'est débrouillé pour me trouver un exemplaire fonctionnel. Il y a sans doute une douzaine de cartes mères prototypes dans les laboratoires pour les tests. Mais les versions complètes sont moins nombreuses, et elles étaient réservées aux démonstrations. Je pense qu'il existait aussi un second groupe d'unités fabriquées pour les démonstrations en Europe. Je pense que s'il y avait eu assez de boîtiers, ils auraient peut-être pu assembler une douzaine de CDTV-CR réellement en état de fonctionner. Le premier lot de boîtiers était légèrement inadaptés : l'emplacement pour le lecteur CD n'était pas assez grand donc le tiroir ne pouvait pas s'éjecter, à moins de forcer la manoeuvre avec ses doigts. Je sais que quelques-uns de ces boîtiers défectueux ont été utilisés pour des démonstrations. Je crois aussi qu'il existe un modèle albino, très rare, avec un boîtier beige.

- Pouvez-vous nous en dire plus sur le division "Special Projects" de Commodore ?

L'équipe CDTV était assez dispersée dans tous les États-Unis (et même le monde) et seulement une poignée de personnes était présente dans les locaux de Commodore tous les jours. C'était une période passionnante mais il y avait quelques éléments étranges. Par exemple, la section des projets spéciaux était séparée du reste de Commodore (financièrement, émotionnellement et même physiquement). Nous avions notre propre entrée à l'arrière des locaux de Commodore qui donnait sur un petit espace de deux étages (qui était à l'origine un entrepôt).

Quand nous allions déjeuner, nous devions marcher environ 800 mètres à travers les deux massifs entrepôts (qui furent plus tard vides), l'usine d'assemblage, le département de l'assurance qualité, et finalement dans les bureaux principaux de Commodore. Nous arrivions à l'arrière de la salle du service clientèle (là où Andy Finkel et d'autres travaillaient) et de là, nous pouvions avoir accès à la cafétéria de Commodore. Ici, nous étions tout aussi loin du département principal de recherche et développement. Nous ne pouvions donc quasiment jamais aller jusqu'à eux.

- C'est vraiment "top secret". On peut dire que Commodore était comme un petit gouvernement ?

Oui, le bâtiment de Commodore est comme une forteresse. Je pense que tout cela est un vestige de l'époque de Jack Tramiel qui était assez paranoïaque. Vous deviez passer par un portail principal gardé, avec caméras, et une fois à l'intérieur, presque toutes les portes disposaient de serrures et de clés magnétiques (différents selon la section), sans compter qu'il y avait encore plus de caméras. Il était très difficile d'entrer dans les départements de l'ingénierie et de la recherche et développement, même si vous y travailliez. Il y avait des gardes à chaque sortie, et si vous vouliez sortir avec quoi que ce soit, il vous fallait un laissez-passer signé par les bonnes personnes.

Presque personne ne savait sur quoi nous travaillions et au début, nous étions censés n'en parler à personne. Parfois, des gens apprenaient sur quoi nous travaillions et il y eut quelques frictions (ou de la jalousie, je pense). Par exemple, il y avait des disputes entre des personnes de Commodore et David Rosen (notre commercial) et Curtis Gangi (notre responsable des ventes) au sujet de la commercialisation et des revenus générés par le CDTV.

- Vous ne vouliez pas laisser tomber votre "Baby" ? :)

On ne voulait pas laisser la commercialisation du CDTV dans les mains des personnes de Commodore. Feriez-vous confiance en ces personnes pour lancer un nouveau produit ? J'ironisais sur le fait que Commodore n'aurait même pas pu commercialiser un remède contre la mort s'ils en avaient eu un. Même au sein de Commodore, les groupes des ventes et de la commercialisation étaient considérés comme une vaste blague. Certes, ils étaient contrecarrés à chaque fois par la haute direction, mais on peut dire que la plupart de leurs efforts étaient risibles. Tout du moins aux États-Unis.

Nous devions également soumettre des demandes spéciales pour du matériel dont nous avions besoin (et même payer le prix fort pour les matériels de Commodore !). Nous avions aussi des frictions avec le département de l'assurance qualité de Commodore car il voulait interférer dans les tests. Des demandes spéciales devaient également être soumises si nous voulions obtenir de l'aide au niveau logiciel (j'avais pas mal de problèmes avec les CD de démonstration et je devais demander de l'aide à Andy Finkel et à Carolyn Scheppner. Il y avait parfois de gros problèmes avec le système d'exploitation. Je reviendrai là-dessus plus tard).

Enfin bref. Gail Wellington dirigeait l'équipe et était présente la plupart du temps avec sa secrétaire/fille Louise. Gail était l'héroïne méconnue de l'équipe. Elle réservait tous nos vols, remplissait les notes de frais, organisait chaque réunion et elle agissait en tant que mère pour l'équipe. Gail était incroyable. Elle prenait 99% des décisions, argumentait et menait vraiment les projets jusqu'à leur terme. Pour une raison inconnue, Nolan Bushnel fut embauché et était théoriquement en charge du projet. Mais nous ne l'avons rencontré qu'à quelques reprises et il n'avait pas grand-chose à voir avec notre travail quotidien. Peut-être qu'il gérait les contacts avec Mehdi Ali ou quelqu'un d'autre. Mehdi était d'ailleurs un vrai con. Donc Gail était vraiment la force motrice.

Don Gilbreath, le génie fou, travaillait sur le matériel et fit beaucoup pour les vols pour l'Extrême-Orient. Ses bras droits étaient Steve Krekman (que tout le monde appelait "Krek") et un autre Steve dont je ne me souviens plus du nom de famille. Il est de toute façon dans la liste de clins d'oeil ("Easter Egg") du CDTV (NDLR : il s'agit de Steve Owens). Krek était le gars au fer à souder et l'autre Steve était la moitié plus rationnelle de Don Gilbreath et la voix de la raison pour les questions matérielles. Don Gilbreath était toujours de voyage au Japon ou en Corée où il ramenait des boîtes de composants. Il disait des choses comme "Nous devrions mettre ceci", "Nous devrions ajouter cette fonctionnalité" ou bien "Nous devrions utiliser une autre télécommande". La télécommande a d'ailleurs subi une douzaine de changements. Steve lui disait pourquoi nous ne pouvions pas faire ceci et tous les problèmes que cela engendrerait. Plus tard, ils ont embauché Kaori Kuwata, une Japonaise, pour nous aider.

Don Gilbreath et Steve Krekman se sont occupés de la majeure partie de la communication avec Carl Sassenrath, en particulier quand une partie du matériel a changé. A la fin, les choses furent tellement trépidantes que Carl refusa de répondre aux appels téléphoniques, sauf s'ils étaient absolument critiques (il travaillait en Californie et devait dans le même temps s'occuper de la construction de sa maison).

Mike Kawahara gérait la majeure partie de l'assistance technique pour les développeurs. Cela s'est avéré être plus qu'un travail à temps complet (j'y reviendrai plus bas).

Il y avait aussi d'autres personnes et groupes externes à Commodore qui ont contribué. Par exemple, au début, je travaillais avec une équipe de conception d'interface utilisateur située dans le Massachusetts. Il y avait également une équipe qui programmait l'émulateur (qui n'a jamais bien fonctionné). Jim Sachs conçut une bonne partie des graphismes (dont les écrans principaux). J'ai aussi travaillé avec Martin Hash (de Hash Animations) et David (je ne me souviens plus non plus de son nom de famille... je dois me faire vieux (NDLR : il s'agit de David Feldman). David a conçu de belles animations pour la version prototype du Welcome Disc qui ont plus tard été coupées. Il y avait aussi la personne qui a créé Director 2 pour l'Amiga. Je lui ai fait faire une version personnalisée de Director 2 spécifiquement pour le CDTV et le Welcome Disc. Reichard Von Wolfshield conçut également quelques animations et trucs vidéo. Et Gene (quelque chose) aida pour quelques éléments du CD Welcome Disc (bien que son code semblait ne pas fonctionner correctement).

Comme je l'ai mentionné précédemment, j'ai été embauché pour écrire la documentation développeur mais j'ai en réalité fait beaucoup de choses. J'étais en quelque sorte un bêta-testeur (ou plutôt un alpha-testeur). Le matériel de Don Gilbreath et les interlogiciels ("middleware") de Carl Sassenrath allaient se réunir à un moment donné et je devais en faire une fiche technique. Je commençais à rencontrer quelques problèmes, j'ai donc appelé Gail Wellington : "Je comprends comment cela fonctionne, mais comment les gens vont-ils sauvegarder leur jeu sur la carte à puce ? Ou bien effacer les sauvegardes qu'ils ne veulent plus ?" (au départ, le CDTV était censé avoir des cartes à puce). Je posais ces questions en toute innocence. Puis Gail s'est rendu compte que personne n'avait pensé à cela. Elle m'a alors demandé de rassembler toutes les questions que je voulais poser et nous avons eu une grande réunion. Je pense que cette réunion apporta pas mal de confusion chez tout le monde. Il y avait des tonnes de problèmes au niveau de l'interface utilisateur que personne n'avait pris en considération. Des choses idiotes comme comment sélectionner un élément dans une liste déroulante en utilisant uniquement les touches fléchées de la télécommande. Gail réalisa que l'interface utilisateur du CDTV devait être très différente de celle d'un Amiga traditionnel et qu'on ne pouvait pas simplement porter une application Amiga sur CDTV. Les développeurs devaient revoir leurs interfaces utilisateur pour tout.

Nous avons eu une conférence développeurs à Atlanta peu après et Gail Wellington m'a demandé de présenter les problèmes d'interfaces. Cela eut l'effet d'une bombe. Les développeurs sont devenus fous quand je leur ai dit qu'ils ne pouvaient utiliser ni le clavier ni la souris et donc qu'ils ne pouvaient pas se servir de menus déroulants. Ils ne pouvaient utiliser aucune routine de sélection et d'entrée au clavier nécessitant un curseur/pointeur. Comme le système devait être connecté à un téléviseur, ils savaient aussi qu'ils ne pouvaient pas compter sur la précision des couleurs. Ils ne pouvaient pas inclure plus de 10 boîtes à la fois à l'écran. Ils ne pouvaient pas non plus utiliser une taille de polices de caractères inférieure à 14 points, etc. Je pensais qu'ils allaient tous me lyncher.

J'ai donc écrit beaucoup de choses au sujet des interfaces pour TV, avec l'utilisation des véritables couleurs d'un téléviseur, les problèmes d'interfaces utilisateur, etc. Plus tard, Mike Kawahara et moi avons passé pas mal de temps à travailler avec les développeurs afin d'obtenir les premiers produits fonctionnels sur CDTV. On doit ici évoquer le travail principal de Mike (et son cauchemar) : la gravure des CD. De nos jours, la gravure de CD est banale, tout le monde peut le faire. Mais à l'époque, c'était bien plus compliqué. Nous disposions d'une machine de Meridian Data Systems afin de graver les CD maîtres. Elle était de la taille d'un réfrigérateur et coûtait environ 150 000 dollars. Chaque CD vierge coûtait environ 120 $. Pour graver un CD, nous devions retirer physiquement le disque dur avec toutes les données, l'ajuster légèrement, modifier le code de démarrage et le monter sur l'Amiga 2000 que nous avions modifié. Les données étaient préparées pour être mises au format ISO (nous devions insérer toutes les commandes manuellement) puis téléverser l'ISO vers la machine de Meridian (ce qui prenait deux heures). Nous programmions la machine de Meridian puis nous croisions les doigts et attendions encore deux à quatre heures supplémentaires pour la gravure. Enfin, il ne restait plus qu'à tester le CD et espérer que cela avait fonctionné.

Les CD étaient si chers et la gravure prenait si longtemps que nous jetions jamais le CD, même s'ils ne fonctionnaient pas. Je possède beaucoup de CD de jeux, du Welcome Disc et de démonstration qui ne fonctionnent pas mais nous avions une astuce :

Lors du démarrage d'un CD de CDTV, la première chose que vous faites est de mettre en noir l'écran et le texte afin de ne pas voir la séquence de démarrage typique de l'Amiga. Vous pouvez aussi régler la taille du curseur à un pixel et le mettre également en noir. En fait, nous mettions le curseur en gris. Sur un CD qui ne démarre pas correctement, la séquence de démarrage se plante et vous devez cliquer sur une fenêtre de requête (qui s'affiche toujours à la même place). Nous avions collé un morceau de ruban adhésif sur nos moniteurs de test à l'endroit où était placé le bouton "Cancel" (Annuler). Quand la machine plantait, vous pouviez donc déplacer le curseur à peine visible sous la zone occupée par le ruban adhésif, et cliquer sur le bouton afin de fermer la fenêtre de requête. Ensuite, vous tapiez (à l'aveugle) les commandes pour démarrer depuis une disquette. La disquette changeait les couleurs et le curseur à leurs valeurs initiales, donc vous pouviez voir ce qui clochait et ensuite démarrer manuellement l'application. Enfin, vous pouviez construire une disquette de démarrage qui pouvait lancer l'application en question automatiquement lors des démonstrations.

Mike, Andy, Carolyn et moi utilisions aussi cette astuce afin de personnaliser la structure de démarrage du CDTV afin de la rendre plus rapide et plus efficace que sur Amiga 500. Je ne me souviens pas du chiffre exact mais un Amiga 500 avec 1 Mo de mémoire ne vous laisse en réalité qu'environ 750 ko de mémoire disponible (le reste étant utilisé pour les éléments du système d'exploitation). Tandis qu'un CDTV, avec l'utilisation de notre astuce pour le démarrage, vous laisse environ 840 ou 860 ko de mémoire disponible (vous pouvez aussi utiliser cette même astuce sur Amiga 500).

Lors de l'utilisation de notre astuce, nous avons aussi découvert que le système d'exploitation lui-même avait des fuites mémoire (ce qui me rendait fou). Dans l'un des premiers salons, mon CD de démonstration a bien fonctionné pendant quelques heures et puis à planter. Mais les plantages se faisaient à des endroits différents. Je pensais que cela se produisait à cause de ma mauvaise programmation mais il s'est avéré que cela venait d'AmigaOS. Presque toutes les applications, si vous les utilisez suffisamment longtemps, finiront par se planter par manque de mémoire. Et vous ne pouvez rien faire pour changer cela car c'est ainsi que le système d'exploitation fonctionne.

Nous avons rencontré un autre problème relatif au système d'exploitation : les répertoires du disque dur sont stockés en mémoire, soit quelque chose comme 20 octets par fichier plus un octet pour chacune des lettres du nom du fichier. Ce n'est pas un gros problème lors d'une utilisation normale d'un ordinateur mais quand nous avons commencé à mettre des milliers de fichiers sur le CD, le système d'exploitation a commencé à étouffer.

Nous avons également eu des problèmes pour avoir des disques durs suffisamment gros (et durables). Nous disposions de ces disques durs de 2 Go qui valaient 3000 $ : j'ai dû en griller quatre ou cinq. Ils commençaient à faire un bruit de couinement et vous saviez alors que c'était le moment de rapidement sauvegarder vos données sur un autre disque dur, en espérant que le disque d'origine vivrait assez longtemps pour transférer toutes les données.

Ouf ! Je suppose que je me suis un peu emporté là... Enfin bref, je vais arrêter. J'en écrirai un peu plus sur ce sujet plus tard. J'aborderai peut-être le sujet des manigances politiques (mon conflit avec le hurlant Mehdi Ali fut assez drôle) et du projet CDTV-CR dirigé par Jeff Porter.

Tiens, j'ai retrouvé un brouillon du manuel d'origine du CDTV-CR qui était censé avoir été imprimé. Il s'agit essentiellement d'une réécriture augmentée du manuel du CDTV). Et aussi les scénarimages originaux du Welcome Disc du CDTV-CR. Ils ne sont pas très techniques mais je pourrais les numériser un de ces jours et vous les envoyer. J'ai aussi un manuel intitulé 'Introducing the CDTV/P" (Présentation du CDTV/P) qui est un peu bizarre. Je pense que c'était un manuel pour la version américaine, qui incluait des périphériques.


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