Obligement - L'Amiga au maximum

Jeudi 18 avril 2024 - 21:14  

Translate

En De Nl Nl
Es Pt It Nl


Rubriques

Actualité (récente)
Actualité (archive)
Comparatifs
Dossiers
Entrevues
Matériel (tests)
Matériel (bidouilles)
Points de vue
En pratique
Programmation
Reportages
Quizz
Tests de jeux
Tests de logiciels
Tests de compilations
Trucs et astuces
Articles divers

Articles in english


Réseaux sociaux

Suivez-nous sur X




Liste des jeux Amiga

0, A, B, C, D, E, F,
G, H, I, J, K, L, M,
N, O, P, Q, R, S, T,
U, V, W, X, Y, Z,
ALL


Trucs et astuces

0, A, B, C, D, E, F,
G, H, I, J, K, L, M,
N, O, P, Q, R, S, T,
U, V, W, X, Y, Z


Glossaire

0, A, B, C, D, E, F,
G, H, I, J, K, L, M,
N, O, P, Q, R, S, T,
U, V, W, X, Y, Z


Galeries

Menu des galeries

BD d'Amiga Spécial
Caricatures Dudai
Caricatures Jet d'ail
Diagrammes de Jay Miner
Images insolites
Fin de jeux (de A à E)
Fin de Jeux (de F à O)
Fin de jeux (de P à Z)
Galerie de Mike Dafunk
Logos d'Obligement
Pubs pour matériels
Systèmes d'exploitation
Trombinoscope Alchimie 7
Vidéos


Téléchargement

Documents
Jeux
Logiciels
Magazines
Divers


Liens

Associations
Jeux
Logiciels
Matériel
Magazines et médias
Pages personnelles
Réparateurs
Revendeurs
Scène démo
Sites de téléchargement
Divers


Partenaires

Annuaire Amiga

Amedia Computer

Relec


A Propos

A propos d'Obligement

A Propos


Contact

David Brunet

Courriel

 


Entrevue avec Stanislaw Szymczyk
(Entrevue réalisée par Paul Beel et extraite d'AROS Show - novembre 2008)


Stanislaw Szymczyk Note : traduction par David Brunet.

- Pouvez-vous nous parler de vous ? Comment avez-vous découvert l'informatique ?

Je m'appelle Stanislaw Szymczyk, je suis un programmeur informatique polonais de 26 ans.

Mon intérêt pour l'informatique est une continuation naturelle de ma fascination, étant enfant, pour la technologie et l'électronique. J'ai toujours aimé démonter des objets pour voir comment ils fonctionnaient, parfois je réussissais à les remonter, parfois non. Je me souviens qu'une fois, quand j'étais très jeune, un ami de mon père est venu réparer notre téléviseur - un vieux modèle à tube cathodique. La lumière magique des tubes cathodiques m'enchantait complètement. Plus tard, j'ai commencé à construire divers appareils électroniques, allant de simples récepteurs radio aux amplificateurs audio en passant par les amplificateurs EEG et les générateurs binauraux de sons.

Vu mon attitude envers la technologie, il était normal pour moi de vouloir un ordinateur avant même d'en voir un en vrai. Mais mon voeu n'a été exaucé qu'à l'adolescence. Avant cela, j'ai passé d'innombrables heures à lire des articles sur les ordinateurs dans Bajtek, l'un des premiers magazines informatiques polonais. Je harcelais aussi mes voisins, qui possédaient un Commodore 64 et plus tard divers modèles d'Amiga. Finalement, c'est un parent éloigné qui a offert, à moi et mes deux frères, un Amiga 600 comme cadeau de Noël. Nous avons passé une très heureuse nuit de Noël à jouer au seul jeu que nous disposions : Motörhead.

-  Comment vous êtes-vous intéressé à AROS ?

Je me souviens d'avoir lu des informations au sujet d'AROS il y a des années dans un magazine polonais qui publiait un dossier sur les ordinateurs Amiga. A l'époque, je n'y ai vu qu'une simple curiosité. Je suis tombé sur AROS pour la deuxième fois seulement récemment. C'était une surprise que de voir ce projet encore en vie après toutes ces années. A l'époque, j'avais fait une pause dans mon travail et j'ai pu me dégager suffisamment de temps pour tester AROS. J'ai essayé de compiler AROS en mode hôte sous Linux mais il ne fonctionnait pas sur les processeurs AMD64. J'ai alors commencé à corriger les erreurs et depuis, je n'ai pas pu m'arrêter.

- Sur quel(s) type(s) de projet(s) travailliez-vous avant de commencer à vous impliquer dans AROS ?

Mes premiers programmes étaient de simples jeux et des effets graphiques écrits en AMOS, un langage de programmation BASIC pour Amiga, très populaire au début des années 1990. AMOS était assez avancé pour un BASIC, mais pas très rapide. C'est pourquoi j'ai commencé à apprendre l'assembleur, je voulais écrire des programmes fonctionnant aussi vite que possible. L'une de mes premières réalisations fut une horloge écrite en assembleur. Elle fut utilisée par la télévision câblée locale. Mon horloge était ainsi sur toutes les télévisions de la ville, j'en étais très fier !

Au lycée, je participais à des rassemblements démos et je suis devenu programmeur dans les groupes Decree (peu connu) et plus tard, Weeds. Puis j'ai commencé à travailler sur des effets qui pourraient être utilisés dans nos productions. J'ai aussi programmé The Deep, un magazine sur disquette et Greenday, un lot de démos. Vers la fin du lycée, j'ai écrit mes premiers programmes en langage C. Je me souviens d'un de mes projets de cette époque, un éditeur de vocabulaire pour un simulateur de conversation appelé Denise.

Plus tard, quand je suis devenu étudiant en informatique à l'université de Gdansk, j'ai progressivement perdu le contact avec la plupart de mes amis de la scène démo. J'ai commencé à utiliser Debian GNU/Linux, d'abord sur Amiga 1200, puis sur PC. Il m'a fallu du temps pour me débarrasser des préjugés envers le PC, que j'avais cultivés durant ma période Amiga. Même aujourd'hui, je n'aime toujours pas les processeurs Intel, ce qui est irrationnel. Mais j'ai quand même gardé mes préjugés envers Windows, car il ne s'agissait pas de préjugés, mais simplement de la vérité. Pendant mes études, j'ai appris le Java et quelques langages de script comme le PHP et le Perl, ceci m'a permis de gagner de l'argent en créant des applications Internet en tant que programmeur indépendant. A l'université, les étudiants ont beaucoup de temps libre, la plupart d'entre eux le consacrent à boire et à faire la fête. J'ai passé le mien à participer à divers projets. Par exemple, je fus responsable du pilote des lecteurs de disquette et de la gestion du système de fichiers FAT dans un système d'exploitation expérimental créé avec quelques personnes à l'université. J'ai aussi écrit du code réseau client-serveur pour le projet de dialogueur appelé Aimi.

Au moment de finaliser ma thèse, j'ai décidé de déménager à Varsovie et de trouver un emploi à temps plein. J'ai travaillé comme programmeur Java et j'ai passé un an et demi à développer des logiciels de finances. Cela m'a permis de me familiariser avec les technologies J2EE, mais ce n'était pas très excitant. J'ai toujours été intéressé par l'intelligence artificielle et je voulais voir si je pouvais faire des recherches dans ce domaine, alors j'ai quitté mon emploi et j'ai commencé à explorer le sujet de l'apprentissage des langages. Durant cette période, j'ai créé mes premiers projets en C++ :
  • Une implémentation du modèle de reconnaissance d'objets dans le cortex visuel.
  • Un simulateur de robot pour mes expériences en robotique de développement.
- Vous avez accepté la cagnotte visant à rendre AROS auto-compilable. Quel genre d'expérience avez-vous qui vous permet de travailler sur un projet comme celui-ci ?

La cagnotte pour rendre AROS auto-compilable nécessite le portage d'un grand nombre de logiciels GNU sur AROS. La connaissance des mondes Amiga et Unix est nécessaire pour réaliser ce projet. J'ai été programmeur Amiga pendant environ sept ans et je programme sous Linux depuis encore plus longtemps. Je pense que cela fait de moi un bon candidat pour cette tâche. En plus, je suis particulièrement bon pour dénicher les bogues, et heureusement car j'ai passé beaucoup de temps à cela pour cette cagnotte.

- Où en êtes-vous dans cette cagnotte ?

Le travail est presque finalisé, je viens juste de terminer de poster les paquets requis. A présent, tout le monde devrait pouvoir compiler AROS en utilisant les recompilations journalières et les paquets supplémentaires des archives AROS : Perl, Python, Autoconf, Automake et la bibliothèque LZO. J'ai compilé AROS depuis AROS une douzaine de fois maintenant, que ce soit sur AROS natif ou sur AROS hébergé sous Linux, donc sa fonction d'auto-compilation devrait bien marcher.

- Pouvez-vous expliquer ce que l'auto-compilation signifie pour AROS ? En quoi cela aide-t-il ce système d'exploitation ?

L'auto-compilation signifie simplement que les gens peuvent compiler AROS sans avoir besoin d'un autre système d'exploitation, donc théoriquement, AROS est indépendant. En théorie seulement car certaines améliorations sont encore nécessaires pour le rendre supportable. Je ne m'attends pas à ce que les développeurs AROS passent exclusivement sur AROS, car cela rendrait leur travail beaucoup plus difficile. Il nous faut encore un bon débogueur et aussi un portage de Subversion, mais même cela ne fera pas d'AROS un bon système pour les développeurs : il n'a pas de protection mémoire, il est donc facile de planter tout le système à cause d'un bogue stupide dans le code.

Mais malgré tout, les portages des logiciels GNU réalisés dans le cadre de cette cagnotte faciliteront la vie des développeurs AROS. Ils disposeront désormais d'un environnement de développement GNU complet avec Autotools, GNU Make, et la possibilité d'exécuter des scripts Configure Shell. Il est maintenant possible de compiler un grand nombre de logiciels à code source ouvert directement sur AROS, sans avoir besoin de les rendre multicompilables et de les intégrer dans le système de compilation d'AROS. Par exemple, j'ai dû porter récemment quelques paquets nécessaires pour NetSurf et je les ai simplement compilés sur AROS sans aucun changement, c'était si facile !

Je pense que la plus grande amélioration de la cagnotte de l'auto-compilation est faite pour les utilisateurs d'AROS. Cela libère les utilisateurs d'AROS du monopole des développeurs concernant le portage et la compilation de logiciels pour AROS. A mon avis, la frontière entre les utilisateurs et les développeurs ne devrait pas être si nette. Sous Linux, c'est une chose naturelle pour les utilisateurs que de compiler des logiciels à partir du code source, j'aimerais voir la même chose sur AROS. La possibilité de modifier et de recompiler AROS permet également aux utilisateurs de contribuer à leur système d'exploitation en soumettant des correctifs qui intègrent leurs modifications. Même de petites améliorations comme la correction de certains bogues, la correction de fautes d'orthographe ou l'ajout de nouvelles locales contribuent à améliorer AROS. C'est vraiment triste que dans la longue histoire d'AROS, personne n'ait jamais proposé un seul correctif à son pisteur SourceForge.

- Quels projets aimeriez développer pour AROS ?

Je travaille actuellement sur un portage du navigateur NetSurf sur AROS. De plus, je compte y faire quelques améliorations comme une refonte du code, des corrections de bogues et l'ajout d'une documentation, qui est actuellement manquante. Mais le premier projet que je veux développer, après avoir terminé la cagnote en cours, est de prendre un peu de repos...

- Selon vous, quelles sont les caractéristiques qui pourraient grandement améliorer AROS ?

AROS est toujours hanté par des problèmes avec son pilote ATA. Un test approfondi du pilote sur différentes puces et la correction des bogues restants est un impératif.

Il en va de même avec la gestion de l'USB, j'ai entendu dire qu'il y a encore quelques problèmes avec les périphériques de base comme les souris et les claviers. Zune a aussi besoin de beaucoup de corrections de bogues. Comme vous pouvez le voir, il s'agit surtout d'améliorer la qualité de la base de code existante, AROS en a grand besoin.

En ce qui concerne les nouvelles fonctionnalités, j'aimerais voir au moins une protection partielle de la mémoire et une meilleure gestion des exceptions. Actuellement, il est très facile de planter AROS, l'implémentation de ces fonctionnalités serait une grande amélioration, en particulier pour les développeurs.

Sur ma liste personnelle de souhaits pour AROS, il y a un téléavertisseur décent travaillant avec abc-shell et quelques nouvelles fonctionnalités Shell comme l'historique déroulant des commandes et la possibilité de sélectionner, copier et coller un bloc de texte. L'interface POSIX termios ferme ma liste de souhaits, cela me permettrait de porter facilement un grand nombre d'excellents logiciels en mode console sur AROS.

- Quelles applications aimeriez-vous voir apparaître pour AROS ?

Un bon débogueur. J'aimerais aussi voir une pile réseau mieux intégrée dans AROS, une pile dont on n'a pas besoin d'éditer les fichiers de configuration, avec une interface graphique simple permettant de configurer le réseau. Puis un lecteur vidéo et un navigateur Web moderne.

- Un navigateur Web pour AROS ?

Il est absolument nécessaire d'avoir un navigateur Web moderne. La plupart des gens ne prendraient pas au sérieux un système d'exploitation sans ce type de logiciel. Un navigateur Web moderne servirait également de plate-forme pour l'utilisation d'applications en ligne qui pourraient combler certaines lacunes des logiciels actuellement disponibles sur AROS, comme une suite bureautique par exemple.

- Pensez-vous qu'il faudra encore beaucoup de travail pour arriver à la version 1.0 d'AROS ?

Malheureusement oui. A mon avis, le travail le plus dur pour arriver à la version 1.0 d'AROS est de finaliser les changements de l'ABI_V1 sur lesquels Staf Verhaegen travaille actuellement. Cela peut prendre plusieurs mois à terminer, j'espère que d'autres développeurs se joindront à cet effort. Krzysztof Smiechowicz a fait un excellent travail avec la révision de l'API, il met actuellement à jour la feuille de route AROS 1.0 pour refléter l'état actuel d'AROS, on pourra donc bientôt voir quels autres travaux sont encore nécessaires pour la version 1.0.

- Possédez-vous encore un Amiga ?

Je possède un Amiga 1200 avec carte accélératrice 68040/40 MHz et 8 Mo de mémoire Fast. Mais je ne l'utilise plus. Peut-être que le prochain projet en cours, sur le NatAmi, fera de moi à nouveau un utilisateur actif d'Amiga Classic.

- Que pensez-vous d'AmigaOS 4.1 et de MorphOS ?

Jusqu'à présent, je n'ai suivi l'actualité Amiga que par intermittence, donc je n'ai pas beaucoup de connaissances sur ces systèmes d'exploitation et leurs capacités. Mais je pense que c'est une bonne chose que les gens veuillent acheter ces systèmes et les utiliser, même en tenant compte du prix élevé du matériel. Cela signifie que l'esprit d'Amiga est toujours vivant dans le coeur des gens. Cependant, c'est vraiment triste de voir les animosités entre les mondes AmigaOS 4 et MorphOS. La communauté Amiga s'est divisée et donc elle s'est affaiblie.

- Quels langages de programmation connaissez-vous et quels sont vos préférés ?

Actuellement, je suis plus à l'aise avec le C, Java, Perl et le C++, mais dans le passé, j'ai aussi écrit des programmes dans différents assembleurs, en PHP, Python, Ruby et Prolog. Je n'ai pas de langage préféré, d'habitude j'utilise simplement le langage le plus approprié pour le projet donné.

- Prévoyez-vous d'apprendre d'autres langages ? Si oui, lesquels ?

Je suis en train de me familiariser avec le C++, sa puissance expressive combinée à ses performances de type C est très séduisante.

- Admirez-vous le travail d'un programmeur en particulier ?

Pas un en particulier, mais j'admire certainement le travail de tous les programmeurs à code source ouvert qui font du monde un endroit meilleur.

- Aimez-vous toujours utiliser Linux ? Quelle distribution est votre préférée ?

J'aime beaucoup utiliser Linux, surtout en raison de sa stabilité et de ses hautes performances. Dans le passé, j'utilisais Debian, j'aimais sa flexibilité et son absence de préjugés envers les utilisateurs, il était facile d'adapter le système aux besoins spécifiques. Je n'aime pas les distributions conçues pour un utilisateur moyen imaginaire, avec beaucoup de logiciels installés dont je n'aurai jamais besoin et forçant leurs propres choix sur les interfaces graphiques, les gestionnaires de fenêtres et la configuration système. Ma distribution Linux actuelle de choix est Gentoo, je suis passé à Gentoo en raison de sa gestion des paquets permettant d'intégrer facilement de nouveaux logiciels dans l'arborescence du système.

- Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

J'aimerais remercier les gens du canal #AROS pour tout le soutien et l'intérêt qu'ils ont témoignés envers le projet d'auto-compilation d'AROS. Je tiens également à exprimer ma gratitude à toutes les personnes qui ont fait un don pour cette cagnotte.


[Retour en haut] / [Retour aux articles]