Obligement - L'Amiga au maximum

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Entrevue avec Olivier Plaisier et Alan Kerjean
(Entrevue réalisée par Michael Jegoudez-Allart - avril 2016)


Voici une entrevue avec Olivier "21st Century" Plaisier du site Ultimate Amiga et d'Alan "Pseudaxos" Kerjean, auteur de nombreuses musiques et qui ont sorti l'album "Loading...".

Olivier Plaisier Alan Kerjean
Olivier Plaisier et Alan Kerjean

- Bonjour à tous les deux, pouvez-vous présentez ?

Olivier : Bonjour à tous, je m'appelle Olivier alias 21st Century. Du haut de mes 36 ans, je vis en Seine et Marne et suis l'administrateur de Ultimate Amiga ouvert en 2014. Outre mes occupations personnelles, je tente de rassembler et remotiver la communauté francophone actuelle, ancienne ou nouvelle via différentes actions menées sur le site [Mise à jour : Ultimate Amiga est devenu Ultimate Creative depuis le 21 février 2017].

Alan : Bonjour tout le monde, je suis Alan (Pseudaxos sur les forums). J'ai 38 ans (grrrrR bientôt 39) et j'habite en plein centre Bretagne dans les côtes d'Armor. Je propose mes modules musicaux créés sous AmigaOS 4 avec MilkyTracker. Pour le reste, je suis un "nostalgeek ; retrogamer" (WHDLoad et vieilles consoles de la NES à la Super NES. J'utilise essentiellement AmigaOS 4 pour la musique et l'émulation (merci Hugues ! ;-)). Pour le reste, c'est du Windows (pour tout ce qui n'existe pas encore sur Amiga). Je suis également modérateur sur le site d'Olivier, Ultimate Amiga.

- Et l'Amiga dans tout ça, quelle fut votre découverte de la machine ? Quels modèles avez-vous ou avez-vous eu ?

Olivier : J'ai découvert l'Amiga chez mon voisin qui possédait un A500 tandis que je possédais un CPC 464 que je n'avais du coup plus envie d'allumer tellement j'étais dégoûté. J'ai pu m'offrir un A500+ fin 1994 alors que j'ignorais que Commodore avait fermé ses portes. Une petite anecdote : lorsque je l'ai fièrement déballé puis branché avec mes parents à côté, je prends une disquette au hasard et là le drame : l'écran m'affiche une pin-up (disquette Amiga Concept) ! Ma mère à côté se met à me rouspiller me demandant d'enlever ça tout de suite mais je ne savais pas comment faire. Et elle en remet une couche : "je comprends pourquoi tu voulais t'acheter ça".

Ensuite, j'ai rapidement bavé devant l'étalage des possibilités de l'A1200 dans les magazines que je n'ai pu acquérir qu'en février 1997 (je m'en rappelle très bien car c'est ce même mois que le magazine Dream n'a jamais été aussi léger). Tandis que je croyais fermement à un retour de l'Amiga sur le devant de la scène, je l'ai équipé d'un disque dur, d'un lecteur de CD (montage à la McGyver d'une mocheté historique) ainsi que d'une carte accélératrice DKB Viper 68030 42 MHz avec barrette de mémoire 64 Mo. Ce fut le panard total même si, à cette époque, je ne créais rien et me contentais d'être utilisateur.

Quelques années après, j'ai récupéré un A2000 venant de TF1 avec une multitude de cartes et je n'avais pas la moindre idée de ce dont il s'agissait. C'est dans l'inconscience la plus totale et regrettable que j'ai tout revendu en 2002 à une époque où je ne croyais plus du tout en l'Amiga. Aujourd'hui, je n'ai plus la place dans mon petit appartement pour m'offrir un Amiga et je me contente de l'émulation, d'où la création d'Ultimate Amiga Configurations afin de ne pas juste émuler l'Amiga mais en retrouver pleinement les sensations.

Alan : J'ai eu un Amiga 500 en 1987 après avoir tâté du CPC 6128. Cet A500 s'est rapidement vu doter d'une extension mémoire 512 ko pour jouer à certains jeux. J'ai gardé l'A500 pendant bon nombre d'années puis j'ai acheté une Amiga CD32 en 1994. Je pensais que j'aurais pu lui ajouter ensuite une carte Full Motion Video et un clavier/souris, mais mes finances ne me le permettaient pas. Les jeux qui sortaient ne me semblaient guère différents de ceux qui sortaient sur Amiga 1200 et je me décidai donc de vendre mon Amiga 500 ainsi que ma console pour pouvoir m'acheter un Amiga 1200 (qui était à mon avis plus évolutif).

J'achète donc un Amiga 1200 de base en 1995. Celui-ci s'est rapidement vu adjoindre un kit Randy ROM (quatre ports IDE en interne je crois), ce qui m'avait permis de mettre un disque dur et un lecteur de CD (mais tout ceci en externe, ce qui faisait très "bidouillage peu propre"). Ainsi, c'est en 1997 que je fis l'acquisition d'une tour Elbox. J'ajoutai aussi une carte Blizzard 68030 à 50 MHz avec 128 Mo de mémoire EDO. Une année plus tard, la carte 68030 ne me paraissait plus assez puissante malgré une compatibilité parfaite avec les jeux WHDLoad. Je me dirigeai alors vers une Blizzard 68060 à 50 MHz et là, c'était le jour et la nuit. Quelle vitesse ! L'évolution étant là, il fallait bien suivre et comme j'avais la chance d'avoir un frère qui avait lui aussi un A1200 dont il ne se servait plus, je récupérai une carte PowerPC 603e (je crois avec un 68040). En plus de tout cela, une carte bus Mediator, une carte graphique Voodoo3 et un désentrelaceur pour pouvoir continuer à profiter de mes jeux WHDLoad ;-) et une carte Catweasel avec un lecteur de disquette haute densité.

En 2002, MorphOS est le système qui paraît être le plus prometteur (selon ce qui se dit sur les forums). Je me décide alors de tout revendre pièce par pièce car la machine complète ne trouvait pas preneur. J'achetai un Pegasos. C'est vrai, le système est beau et on a un sentiment de modernisme, de fluidité. Pourtant, quelque chose ne va pas, je regrette mon Amiga 1200 et son AmigaOS 3.9 à un point que ça en devient insupportable. Je ne m'y retrouvais plus du tout. Je revendis le tout dans l'espoir de reprendre un A1200 et de tout refaire. Malheureusement, la conjoncture du moment ne me permit pas de recommencer mon aventure avec ce merveilleux compagnon. Fort heureusement, il me restait quelques cartes mères d'Amiga 1200 et la tour Elbox. Je remontai le tout, mais il n'y avait plus rien... Vous imaginez combien il était compliqué de faire tourner un AmigaOS 3.9 digne de ce nom et de lancer les jeux WHDLoad sans manquer à chaque fois de mémoire... Vive le retour des disquettes !

En 2004, année de stupidité mais que je ne regrette cependant pas. J'achète un PC sous Windows XP (un VAIO). Bien évidemment, je suis dans un premier temps assez séduit par tous ces jeux en 3D et j'oublie... je l'avoue... j'oublie l'Amiga... Mais il reste bien ancré au fond de mes pensées ! Je découvre alors avec joie qu'il existe un émulateur du nom de WinUAE et plus particulièrement, une distribution prête à l'emploi du nom d'Amiga Forever en 2006. A partir de cet instant, l'Amiga me lorgnait du clin de l'oeil. Je restais cependant sous émulation tout en utilisant Windows pensant que même s'il existait de telles initiatives, l'Amiga était perdu et que seul Windows pouvait subsister et donner suite à mes besoins logiciels quotidiens.

A force de continuer à regarder avec envie les forums traitants de l'Amiga sur Internet, je réussis à acquérir un magnifique MicroA1 (Merci à Jacques Vanhove alias Creols). Une fois arrivé chez moi, je l'ai allumé et j'ai retrouvé exactement les mêmes sensations que sous mon tant regretté AmigaOS 3.9, mais avec une rapidité plus exacerbée ! Quelle vitesse et quelle légèreté ! Magnifique retour aux sources. Je découvre aussi qu'il existe le site OS4Depot pour tous les logiciels créés pour AmigaOS 4 et je me fais plaisir jusqu'en 2013 où je fais une erreur de débutant : un montage idiot où j'avais zappé de mettre les entretoises dans un boîtier flambant neuf majestueux (non pas par sa taille, mais par sa beauté).

A ce moment et vu que je ne pouvais plus me passer d'AmigaOS 4, je me suis acheté une belle Sam460ex. Il s'agit aujourd'hui de ma machine principale. Cadencée à 1,1 GHz avec AmigaOS 4.1 Final Edition, 2 Go de mémoire, une carte Radeon R9 280X TriX de 3 Go GDDR5, les derniers pilotes 3D et une carte son Envy24HT. C'est une petite machine formidable qui en a dans le ventre malgré son "petit processeur". J'en suis très satisfait même si je compte bien acquérir une machine plus puissante dès que possible.

Je viens d'acquérir un bel A600 et aussi un A500. Les deux disposent d'une extension mémoire. J'attends actuellement deux cartes Compact Flash et l'adaptateur pour installer un Workbench 3.x avec Magic Workbench. J'effectuerai (dès qu'il y aura de meilleures émissions d'UV) un retr0bright pour ces deux machines parce qu'elles le valent bien. J'ai également l'intention d'investir dans une carte Vampire 2. Je détiens également un Mac mini G4 1,5 GHz avec MorphOS et sa licence pour l'amusement mais je ne l'allume jamais. Pour terminer, j'ai aussi un PC dédié à AROS que je n'allume pas non plus même si je trouve que ce système devient de plus en plus prometteur.

PS : J'ai aussi de nombreux PC (Windows XP, Windows 10 qui sont au nombre de 15 en tout) et d'un iMac sous Mac OS X avec processeur Core2duo qui ne me sert que pour regarder les recettes lorsque je suis dans ma cuisine et que l'envie me vient de confectionner un plat. ;-)

- Vous faisiez/faites quoi avec ?

Olivier : Comme dit plus haut, j'étais utilisateur et m'éclatais avec des jeux tels que ceux de Team 17 (quelle claque que ce Project X qui ne manquait pas de clouer le bec à mes amis) mais surtout les flippers de la série Pinball de... 21st Century où je ne compte plus les heures. Je matais bien évidemment de nombreuses démos et passais également beaucoup de temps pour personnaliser mon MagicWB. Une bien belle époque !

Alan : Des jeux WHDLoad, de l'émulation PSX, Nintendo, Mega Drive, Neo Geo... (des heures et des heures), de la musique et même du traitement de texte (Wordworth 7 et ses fameux cliparts ;-)), AbiWord qui gère bon nombre de formats, navigation sur Internet avec Odyssey.

- Venons-en au projet de l'album Loading... Quand et comment avez-vous décidé de travailler ensemble ?

Olivier : Cela s'est fait très naturellement. Lors de mes échanges avec Philippe "Amenophis" Lang pour la conception d'un boîtier A1200 "Ultimate Amiga", nous nous sommes mis d'accord pour fournir un bonus et j'ai immédiatement pensé à la création d'un album musical avec Pseudaxos qui avait déjà oeuvré à plusieurs reprises pour Ultimate Amiga. Je ne pensais pas qu'il serait aussi enthousiaste étant donné qu'il fallait initialement le fournir pour octobre 2015 alors que nous étions déjà en juillet de la même année. Ce fut un réel plaisir et aussi le début d'un marathon. ;-)

Alan : Oui, très clairement, vue la sympathie et la motivation d'Olivier, j'ai de suite voulu rejoindre l'aventure sans me poser de questions.

Loading...

- Pouvez-vous nous expliquer votre rôle respectif dans ce projet ?

Olivier : Alan s'est consacré à la composition tandis que je me suis occupé de toute la partie logistique (devis, emballage, promotion, etc.). La cohésion entre nous a été exemplaire, ce qui est très important pour mener à bien un tel projet.

- L'album est de type électro, on sent beaucoup d'inspirations différentes : Prodigy, Chemical Brothers, la dance/house des années 1990/2000, un soupçon de demoscene. Est-ce une réelle volonté ou juste une envie de toucher à tout ?

Olivier : Je laisse la parole à Alan.

Alan : En effet, les modules que je crée ont ces influences car je suis d'une part très nostalgique des années 1990, et d'autre part, je souhaite que mes morceaux puissent faire écho à ce que nous pouvions écouter dans les démos de l'époque, ou tout du moins, s'en approcher le plus possible. Je recherche toujours la chaleur et la puissance de la puce sonore de l'Amiga d'antan. D'ailleurs, mes modules produits sous MilkyTracker pourraient très largement être composés sous un DigiBooster Pro et/ou un OctaMED SoundStudio ;-). Je viens d'acquérir un Amiga 600 dans le but d'utiliser à nouveau tous ces logiciels qui m'ont donné l'envie de progresser et d'apprendre à me servir d'un éditeur musical par piste (mais quelle idée j'ai eu de me séparer de mes machines 68k ? J'ai honte d'avoir été aussi stupide).

En ce qui concerne cette nostalgie difficilement exprimable, la dance de l'époque (Snap, 2Unlimited, etc. et bien entendu Prodigy qui est toujours un groupe très actif aujourd'hui), faisaient partie d'une espèce d'ambiance que je ne m'explique pas, de souvenirs d'une adolescence très joyeuse grâce à tout ce qu'a pu m'apporter l'Amiga (non seulement avec mes frères, mes amis, les discussions avec les utilisateurs de l'époque, les discussions passionnées dans la cour du lycée, la participation à divers rassemblements locaux pour échanger des jeux, etc.). Vous souvenez-vous des disquettes de modules et d'échantillons sonores que nous écoutions sur ProTracker ? Un vrai bonheur ! C'est vrai, il y en avait vraiment pour tous les goûts et je me souviens même de personnes qui n'étaient pas forcément fans de ce type de musique rythmée de "beats", se mettre à baver devant les capacités sonores (et graphiques) de mon Amiga. En gros, l'Amiga était synonyme de rassemblement et de plaisir (il l'est encore pour moi...).

Bref, continuer à utiliser un éditeur musical par piste sous AmigaOS 4 me permet de préserver ce lien avec mes souvenirs, de montrer qu'on peut faire quelque chose avec de plaisant sous notre système. Je me permets d'insister sur le système, car j'ai exactement le même plaisir en utilisant MilkyTracker sous AmigaOS 4 que si j'utilisais DigiBooster Pro ou OctaMED sous AmigaOS 3.x. Plus intéressant encore, c'est que je ne peux absolument pas trouver l'inspiration ni l'envie sous un autre système (et croyez-moi, j'ai essayé de nombreuses fois sous Windows, Mac OS, Linux... sans succès).

- Lors de l'élaboration du CD, vous échangiez sur les différents morceaux ou Pseudaxos a laissé libre cours à son inspiration ?

Olivier : J'ai donné carte blanche à Alan pour la composition, tout au plus quelques requêtes pour le titre "Loading..." pour lequel il s'est transcendé.

- La composition des morceaux a été faite sur quel(s) logiciel(s) ? Mes informateurs m'indiquent MilkyTracker. Est-ce bien ça et est-ce bien le seul logiciel de MAO utilisé ?

Alan : Effectivement, pour tout ce qui est composition sur pistes (voix), je ne me sers exclusivement que de MilkyTracker. Le seul autre logiciel qu'il m'arrive d'ouvrir... sous Windows... puisque personne ne veut le porter sous AmigaOS 4, c'est quand même Audacity ! Eh oui, pour créer des échantillons, les modifier, apporter divers effets modernes et pour toutes les options de qualité professionnelles, je ne peux pas passer au travers... Ce logiciel est au top et c'est un incontournable. AmigaOS devrait bénéficier d'un portage de ce logiciel mais bon... Je sais bien que ce ne doit pas être aisé et que ça doit être chronophage d'oeuvrer là-dessus...

Par contre, l'utilisation d'Audacity est exclusivement réservée au travail de l'échantillon, à son peaufinage, rien d'autre. J'utilise aussi par moment Tunenet pour prendre de courts échantillons qui me semblent plaisants à travailler ultérieurement (enregistrement direct en "streaming"). Je les travaille ensuite sur Audacity pour les réincorporer dans MilkyTracker.

- Avez-vous procédé à une mastérisation ? Si oui, comment ?

Olivier : Aucune mastérisation n'a eu lieu dans le sens où les compositions disposaient d'une acoustique impeccable. En revanche, chacune des pistes a fait l'objet d'un rééchantillonnage avec un logiciel professionnel puis la création d'une image DDP afin de la préparer pour l'usine de pressage qui effectua un "glass master". S'en sont suivi des tests rigoureux afin d'être certain de délivrer une très haute qualité d'écoute pour enfin lancer la duplication. Première production Ultimate Creative, il était indispensable que l'album réponde aux exigences de qualité professionnelle que ce soit sur le plan acoustique et visuel. J'aspire à ce que Ultimate Creative soit synonyme de produits de qualité quitte à retarder la sortie.

- Les vocals ont été réalisées par vous-mêmes ? Si oui, comment ?

Alan : Pour bon nombre de vocals "courtes" que l'on peut qualifier et entendre par du "mot à mot", c'est moi-même et mon fils qui avons enregistré notre voix via un micro externe branché en entrée. Pour certaines vocals, sur un PC puis retravaillées sous Audacity et pour d'autres voix, directement sur la façade de ma Sam460ex avec un micro en entrée avec AHI Record. Pour les vocals plus longues, il s'agit d'échantillons provenant de lots payants. Je détiens ainsi énormément de voix que je peux caler complètement à mon rythme tout en y ajoutant des effets si l'envie m'en prend.

Effectivement, dans ce type de lots, on retrouve fréquemment des vocals à 130, 140, 160 bpm et même 240 bpm. De toute manière, on peut faire absolument tout ce qu'on veut, il suffit de baisser d'une octave ou à contrario de l'augmenter depuis l'éditeur d'instruments de MilkyTracker pour parvenir à d'autres effets qu'on ne soupçonnerait même pas ! On s'en rend compte une fois qu'on essaie. Le pire, c'est que parfois, j'essaie certaines choses complètement improbables et certainement par chance, tout colle et tout s'emboîte à merveille... On s'imagine aussi que mélanger deux voire trois échantillons de type "chords" avec d'autres types de sons plus graves comme les basses vont donner un rendu totalement affreux mais les subtilités des vibrations ne sont parfois audibles qu'en les mélangeant comme si on tentait tel ou tel ingrédient de cuisine avec un autre et qu'on ait peur du résultat... Comme quoi, pour créer, il faut oser. C'est un peu comme quand vous jouez à Slam Tilt (par exemple). Un jour, vous allez être franchement minables et trois jours plus tard, vous pétez les scores... Incompréhensible, hein ?

- L'archive est pleine de "goodies", pouvez-vous nous parler de cette envie de bonus et pourquoi ces choix ?

Olivier : Ces goodies ne sont présents que sur la version dématérialisée. Au départ, il s'agissait de retracer l'histoire de l'album au travers d'images et concepts puis comme il n'y avait finalement pas de limites de capacité j'en ai profité pour rajouter les démos légendaires et qui m'ont le plus marqué, des démos musicales en accord avec l'album et la création musicale exceptionnelle sur notre machine. Les clips qui ne cassent pas trois pattes à un canard ont, quant à eux, toujours dû être réalisés en catastrophe afin de respecter un calendrier de publication et il m'est apparu intéressant de les fournir afin de faire sourire la communauté sur l'étendue des dégâts. Des clips dignes de ce nom rendant justice aux formidables compositions de Pseudaxos verront peut-être le jour dans le futur.

La vérité est que je passais beaucoup de temps sur les visuels et la logistique (j'en profite pour saluer celui qui tire une tête d'enfer sur le visuel de 0xb en bas à droite et qui m'a immédiatement convaincu d'utiliser cette photo).

- Parlez-nous de vos inspirations pour la pochette du CD.

Olivier : La production de la pochette a réellement débuté en janvier 2016 pour coller au restylage de Ultimate Amiga. La ligne était claire : style épuré et audacieux tout en imaginant une hypothétique cohérence avec d'éventuels autres albums.

Le visuel recto montre une communauté en trance face à un rythme qui s'emballe. On y observe en l'ouvrant le CD montrant cette même foule qui découvre le géniteur de cette trance tandis qu'il apparaît dans toute sa splendeur au verso pour dérouler la totalité de son oeuvre et la souris Amiga en tout dernier associant ainsi toutes les composantes ayant permis l'élaboration de cette folie. L'A1200 derrière le CD est un clin d'oeil à la campagne Kickstarter pour laquelle l'album a été initialement conçu.

- Une édition physique est-elle prévue ?

Olivier : Une campagne (trop courte ?) fut lancée au moment de la production du CD en version physique pour la campagne Kickstarter mais elle n'a pas rencontré le succès escompté d'où la décision de proposer une version dématérialisée vendue bien moins chère. La reconsidération d'une version physique n'est pas d'actualité en raison des coûts mais pas impossible. Elle pourrait par exemple être proposée en combo avec un éventuel autre album.

- Qui dit "Ultimate Collection" dit "collection" et donc d'autres albums. Avez-vous des projets dans les cartons ?

Olivier : La production de l'album a coûté beaucoup d'argent et les ventes actuelles n'ont pas permis de rentrer dans les frais. Cela dépendra donc uniquement du nombre d'albums vendus. Au-delà des ventes, le soutien de la communauté reste primordial en regard de l'investissement personnel engagé. Je reste en effet sidéré de voir la réaction de certains lorsqu'un projet fait surface surtout que ce sont ces projets qui ont permis de maintenir l'Amiga sous perfusion depuis la chute de Commodore. N'oublions pas que ce n'est pas l'argent qui attise la conclusion de ce type de projet (même s'il faut au moins ne pas perdre d'argent) mais la passion, autrement je me serais clairement orienté vers un autre marché. Et par pitié, cessons ces guerres inutiles entre utilisateurs Classic/NG/MorphOS/émulation et respectons le choix de chacun, trop de temps perdu pour ces futilités d'un autre temps. Utilisons plutôt notre temps à nous rassembler et créer.

Parallèlement à cet album, j'ai l'intention de faire le maximum pour encourager le développement de projets communautaires via Ultimate Creative et cela fonctionne plutôt bien puisque la remise en chantier d'AmiGame par exemple rencontre une excellente ferveur. Ultimate Amiga a la chance de disposer de très bons partenaires assurant ainsi une excellente couverture des projets Ultimate Creative.

UAC 2017 est également en cours et devrait sortir pour le dernier trimestre 2016 avec de grandes avancées. Enfin, Ultimate Amiga vient de conclure un partenariat avec Philippe Lang en vue de soutenir ses initiatives actuelles et à venir à l'adresse de la communauté francophone. Pour le reste, d'autres projets long terme sont en cours mais j'ai plus que jamais besoin d'une équipe pour me libérer du temps afin que je puisse m'en occuper (rédacteur d'actualités, tutoriels, etc. pour le site). D'une manière plus générale, il y a une stratégie mise en place depuis la création de Ultimate Amiga, découpée en plusieurs phases et qui je l'espère participera à l'élaboration d'une impulsion pour l'Amiga.

- Avez-vous une anecdote particulière qui se serait passée pendant l'élaboration de l'album ?

Olivier : Par où commencer ? Lorsque la première campagne de Philippe Lang a échoué, j'étais presque satisfait car je ne sais pas comment j'aurais pu fournir l'album pour octobre 2015 où rien n'était prêt. L'élaboration de devis pour l'élaboration du CD a pris un temps phénoménal et m'a littéralement usé mais ce qui m'a le plus marqué reste les deux semaines précédant la date limite. Le stress était à son comble : presque tous les éléments étaient réunis mais rien n'était finalisé au niveau de la logistique et j'apprends au même moment que mon hébergeur de fichiers va fermer ses portes dans quelques semaines (obligations de transférer plusieurs dizaines de gigas de fichiers et refaire chacun des liens sur le site). La dernière cerise n'était pourtant pas posée et ce fut même carrément une noix de coco : une semaine avant la date limite, alors que je m'apprête à tout envoyer au presseur, celui-ci est en vacances... j'ai frôlé l'ulcère...

Malgré tous ces déboires, la date limite n'a été dépassée que d'une semaine et je ne vous raconte pas la libération lorsque ce fut terminé. Avec le recul, je me dis que cette aventure fut excitante avec une bonne dose d'adrénaline mais ô combien nécessaire, autrement, ça ne serait pas drôle. Je remercie vivement Alan pour ses compositions magistrales et son incroyable coopération ainsi que tous ceux qui m'ont soutenu, qui continuent de le faire et... qui doivent aussi supporter mon envie parfois de tout balancer (j'y travaille ;-)).

Alan : De mon côté, je salue tout le travail organisationnel et de gestion d'Olivier. Je n'ai en aucun cas subi le même niveau de stress que lui car il me suffisait de m'installer confortablement devant ma Sam460ex et de lancer MilkyTracker. Son investissement est à 200% pour notre communauté ce qui est à souligner et j'ai dorénavant un album "physique" à moi, de qualité professionnelle. C'est net, clair, précis et sans bavure.

Note : La version numérique de l'album Loading... est disponible depuis le 31 mars 2016 [ultimateamiga.forumactif.com].


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