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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Entrevue avec Thierry Magnaldi
(Entrevue réalisée par Henri Legoy et extraite de Joystick - novembre 1992)
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Le prochain jeu de Loriciel est associé a un nom prestigieux de la compétition moto-cross : Thierry Magnaldi.
Vous trouverez ici une entrevue où Thierry nous donne ses impressions après l'arrivée du Paris-Moscou-Pékin.
Le jeu en lui-même, Thierry Magnaldi Rally Cross, n'a rien d'une simulation, mais correspond davantage à une déclinaison de Super Sprint
avec des motos. Une vue en 3D isométrique affichera votre moto au milieu de vos concurrents pour un départ
sur circuit où vous devrez effectuer plusieurs tours le plus rapidement possible. Vous devrez négocier de
nombreux obstacles, prendre de l'élan sur les tremplins, slalomer entre les pneus et faire attention de ne
pas tomber dans un bourbier particulièrement pénible.
Carte de visite
30 ans le 13 octobre 1992.
Palmarès copieux.
1983 : champion de France d'enduro.
1985 et 1987 : champion de France d'endurance.
1988 : vainqueur du rallye de Nouvelle-Calédonie. 3e du Rallye des Pharaons.
3e du raid moto-neige Harricana.
1992 : 5e du Paris Le Cap. 2e du Paris-Moscou-Pékin.
Le Paris-Moscou-Pékin
ressemble-t-il à un rallye africain ?
Sur la CEI et la Chine, nous possédions peu de données, nous ne savions pas quel type de terrain nous
allions rencontrer, comment sont les populations ; en fait, nous avions peu d'informations, mais je voulais
partir à l'aventure et ne pas trop en savoir avant le départ pour avoir le plaisir de la découverte.
En CEI, le décor ressemblait plus à celui de petits raids comme l'Atlas ou la Tunisie, avec des pistes partant
dans tous les sens. Des décors fabuleux, de grandes dépressions, de grandes montagnes hachées, comme peintes
à la main, avec des couleurs superbes, dans les rouges, les verts, les gris, des canyons qui rappellent un
peu ce que je connais vers le Beausset, près d'Apt dans un endroit que l'on appelle le Colorado.
En Chine, on a trouvé de grands plateaux, des dépressions, des dunes, des parcours techniques, mais jamais
de pistes comme dans le Ténéré où l'on peut rouler à 140, 160 km/h.
Tout le monde disait que cela serait facile, mais en fait, ce fut l'un des rallyes les plus durs que j'ai fait,
aussi bien par sa longueur (16 000 km), que par son parcours plutôt cassant. Les reconnaissances et la
préparation furent faites avant l'été, mais après, il y eut les moissons ; les fausses pistes furent multipliées
par les passages de tracteurs, les camions qui creusèrent des ornières, des nids de poule, des marches.
La terre devint très dure et se transforma en fech-fech restant longtemps en l'air. Je n'ai jamais roulé dans
un rallye avec autant de poussière. L'air étant hyper sec, on se déshydratait plus vite. C'était extrêmement
dur au niveau physique.
Les moyennes que nous faisions n'étaient pas élevées et nous passions 10 à 12 heures
sur la moto alors que sur les rallyes africains, on fait des étapes de 700 km en 7 ou 8 heures. Avant la
course, les gens nous disaient "Vous allez faire une belle ballade !". En fait, cette course était loin
d'être facile.
Et pour
l'orientation, comment avez-vous fait ?
Nous avons suivi le livre de route à la lettre, mais il y manquait des indications. On a parfois
utilisé le GPS1, mais pas trop. C'était plutôt un jeu de piste et nous n'avons jamais tiré des caps
de 200 ou 300 bornes comme en Afrique.
Avez-vous
rencontré des gens, discuté avec eux ?
Les contacts que nous avons eus avec les gens étaient super. Partout. Ils étaient massés sur le bord
des pistes et essayaient de nous voir de plus près aux CP ou à l'arrivée. Je ne dirai pas que ce fut le
plus beau jour de leur vie, mais voir autant d'engins, de couleurs et de gens, bref, ce qu'ils ne
connaissaient pas, leur fit connaître des moments forts et, du passage de cette caravane, ils parleront
longtemps, même s'il n'y a plus d'autres rallyes comme celui-là.
J'ai appris un tas de choses sur le terrain et les populations, ce qui m'a remis en
mémoire ce que j'avais étudié à l'école. C'était vraiment extraordinaire.
Quels sont
vos projets ?
En octobre, je participe à la Corsica 1000, course où il règne une super ambiance. Cette course a lieu
en Corse, elle n'est pas stressante, il y a des copains, les spéciales font 30 bornes en moyenne et
l'on peut attaquer sans trop de soucis. Ensuite, il y a Le Cap ; là, c'est autre chose.
Quel est votre
statut chez Yamaha ?
Stéphane Peterhansel est salarié. Moi, je suis pris au coup par coup depuis cette année car Yamaha France
s'est restructuré et a seulement un seul pilote. Ils me demandent de rester libre pour certaines courses.
Yamaha Japon construit une seule moto chaque année pour la France et c'est donc Stéphane Peterhansel
qui en profite. Moi, je prends sa moto de l'année précédente.
Sur le Pékin, il avait plus d'autonomie que moi, environ cinq litres d'essence et une boîte six vitesses. Comme
il n'y avait pas de véritable course de vitesse, ce n'était pas très important, alors que sur Le Cap,
une boîte six vitesses est mieux étagée pour les parcours sableux. Sur le Pékin, ce sont les suspensions
qui ont souffert le plus ; ça tapait vachement et nos articulations, poignets, coudes souffraient.
La terre sèche ressemblait beaucoup à du béton. Heureusement, durant toute la course, je ne suis jamais
tombé. Je garde toujours une marge de sécurité car la course est longue. Si un jour je devais me battre
pour aller chercher une place et si cela se jouait à quelques secondes, j'attaquerais à 100%,
mais là, sur des rallyes de ce genre, où nous sommes séparés de plusieurs minutes, cela ne vaut pas le
coup. Mieux vaut assurer.
Les
grands rallyes doivent-ils évoluer ?
Si l'on avait des motos un peu moins lourdes, on pourrait se donner davantage à fond car on aurait moins
de problèmes de sécurité, en cas de surprises sur le terrain nécessitant des freinages violents,
ou des modifications brutales de trajectoires. La bagarre serait plus forte et le spectacle bien meilleur.
Là, nous sommes obligés de gérer le capital et d'assurer, parce que la course est longue ; il faut attendre
la défaillance des uns et les chutes des autres.
Les jeux
vidéo, vous connaissez ?
Un peu, bien sûr. Je joue avec une Game Boy. Lorsque je l'ai entre les mains, j'ai du mal à m'arrêter
d'y jouer. Je ne dis pas que c'est une perte de temps, mais je préfère faire deux
heures de VTT ou de jet ski. Le jeu, c'est plutôt le soir devant la télé ou dans l'avion,
à des moments où l'on ne peut rien faire d'autre. J'ai des copains qui passent leur après-midi
sur la Game Boy, ils s'éclatent ; moi, je profite plutôt de la nature.
Qu'est-ce
que cela vous fait d'être le personnage du futur jeu vidéo, Paris-Moscou-Pékin ?
C'est super, car cela permettra aux joueurs de découvrir une aventure fantastique dans des décors fabuleux.
Thierry Magnaldi Rally Cross
Est-ce qu'une
société comme Loriciel peut vous aider ?
Oui, bien sûr. D'ailleurs, je compte sur eux pour les prochaines courses.
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