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François Lionet répond à nos questions sur le passé, le présent et le futur d'AMOS, langage très utilisé dans le milieu Amiga et dont il est le créateur. Inutile de chercher les réponses dans une boule de cristal, il maîtrise parfaitement son sujet. ![]() ![]() Non, pas du tout, puisque j'ai achevé mes études de vétérinaire à Lyon jusqu'en 1986. Ça ne me plaisait pas trop... ![]() J'ai d'abord découvert la programmation sur une calculatrice TI 57, puis j'ai acheté un micro-ordinateur un peu particulier qui était la Super Board II avec clavier, microprocesseur 6052, 4 ko de mémoire et interface vidéo. J'ai eu ensuite un Oric grâce auquel j'ai vendu mon premier jeu, nommé Driver, un jeu de voiture dans lequel il fallait ramasser des drapeaux dans un labyrinthe. J'en ai fait quelques autres aussi qui se sont plus ou moins vendus avant de passer sur C64. Là, j'ai fait un jeu qui s'est très bien vendu en Angleterre et qui s'appelait Chicken Chase, une histoire de poulets... J'ai fait ensuite une version Amstrad CPC, l'adaptation de l'Arche Du Captain Blood sur PC et C64, puis je suis passé sur Atari ST où j'ai écrit le STOS et le compilateur. ![]() En quelque sorte mais en beaucoup moins bien parce qu'il y avait les numéros de lignes, etc. ![]() Non, il était hors de prix et c'est pour ça que j'ai choisi l'Atari ST. Je n'ai commencé la programmation d'AMOS qu'en décembre 1988. Je venais d'avoir l'Amiga. ![]() Au départ, c'est ce que je voulais faire mais en découvrant la machine, je me suis vraiment beaucoup amusé avec les "copros"... ![]() AMOS Pro connait quelques petits problèmes de réadaptation française actuellement au niveau de la société d'édition et il est difficile de donner une date. Il faut compter environ six mois de délais (NDLR : la position d'UBI soft semble effectivement très floue à ce sujet. Espérons que Mme David, depuis peu responsable du produit, bouscule un peu les emplois du temps afin que la seule solution pour obtenir ce logiciel ne soit l'achat direct en Angleterre, qui est actuellement le seul moyen sûr et efficace de disposer d'AMOS Pro). ![]() Je n'ai pas tout réalisé, bien entendu. On est quand même toute une équipe et je me suis consacré en particulier à l'interpréteur et aux éditeurs (BOB, etc.), soit en tout deux disquettes sur les six. Il faut savoir aussi que les Anglais ont organisé un concours sur AMOS et ont fait un paquet d'une centaine des meilleures procédures avec plein de choses intéressantes (Plasma, etc.). Il y a en plus un énorme fichier d'aide interactif de 400 ko (structuré en hypertexte) qui nous pose quelques problèmes pour le piratage (plus besoin de documentation). ![]() Nous sommes principalement cinq. Le gestionnaire du projet (Richard Vanner), deux programmeurs (Ronnie Simpson et moi-même), un auteur technique pour le manuel (Stephen Hill) et l'auteur du manuel (Mel Croucher). La plupart vivent en Angleterre et nous travaillons principalement par téléphone et par modem haute vitesse. ![]() Oui, on a tous les chiffres et je peux même vous les donner. Toutes versions confondues (anglais, allemand et français), AMOS s'est vendu à 65 000 exemplaires, le compilateur 15 000, AMOS 3D 10 000, Easy AMOS plus de 10 000 et AMOS Pro après 40 jours de vente, 10 000. ![]() C'est vrai, mais s'il avait été mieux implanté et mieux suivi en France, je crois qu'il aurait marché aussi bien qu'en Angleterre. ![]() Plusieurs personnes m'ont dit "J'ai acheté AMOS et je l'ai rangé sur une étagère car je n'y comprends rien...". ![]() Je suis un consommateur de petits utilitaires qui peuvent m'aider dans mon développement et je voudrais bien m'abonner aux disquettes Fish mais j'ai bien peur que ça ne me prenne trop de temps. ![]() J'ai suivi pendant un temps ce qui sortait mais les Anglais restent assez fermés et je n'ai plus trop de nouvelles. Par contre, cette collection, comme le club AMOS anglais ont l'avantage d'être totalement indépendants d'EuroPress et de rester tout de même très dynamiques (NDLR : EuroPress est le distributeur d'AMOS en Angleterre notamment). ![]() Oui, il y a une autre collection anglaise qui est très bien, c'est la Déjà Vu. C'est du partagiciel compensé principalement et les logiciels proposés sont vraiment sélectionnés. Sur les 3 £ demandées, un tiers va à l'auteur. ![]() Il commence à y avoir des versions francisées de logiciels et certaines collections vont, je l'espère, bientôt voir le jour (NDLR : effectivement Orion Diffusion nous concocte quelque chose dans ce sens, semble-t-il...). Cela manque vraiment pour l'instant et ne serait-il pas possible de faire un petit encadré disant que j'aimerai bien qu'un club AMOS soit créé en France pour et par les utilisateurs ? Ce serait vraiment génial ! En Angleterre, le club existant fonctionne parfaitement et permet de faire vivre les organisateurs. ![]() Il y a plusieurs clubs américains mais pas de collections. Par contre, en Australie existe une série impressionnante de disquettes consacrées à AMOS. Je n'ai pas le nom en tête d'ailleurs. ![]() Eh bien Oui ! Je l'achète depuis le premier. ![]() Oui, mais il ne faut pas aller l'acheter quinze jours après la sortie sinon on ne le trouve plus. ![]() C'est bien et ça manquait. J'ai entendu certains reproches expliquant que vous disiez trop de bien de tous les "dompubs" mais il faut savoir que ces logiciels sont gratuits avant tout. C'est une bonne idée aussi de consacrer plusieurs pages aux distributeurs pour la sélection du mois. A propos de démos, parlez-vous de celles de mes amis corses Syntex ? ![]() Je suis en train de corriger les rapports de bogues de la version Pro et une mise à jour sortira pour Noël dans le domaine public. ![]() Oui comme toujours, car je ne trouve pas normal de faire payer plusieurs fois un même produit à un utilisateur comme le font beaucoup de sociétés informatiques. Ainsi, la disquette diffusée permettra aux gens qui ont acheté l'original de bénéficier d'une mise à jour rapide. ![]() Le compilateur AMOS, nettement amélioré, est prévu pour mars 1993 et il permettra de compiler des sources ASCII afin de travailler de la même manière que l'on travaille en C par exemple. Avec le compilateur, il y aura sûrement un constructeur d'interface, vraisemblablement réalisée par David Gaussinel de Bélier Production, qui permettra d'utiliser le langage des boîtes de dialogues d'AMOS. Et puis, je vais peut-être un peu trahir l'Amiga puisqu'on va développer un compilateur pour PC. ![]() Un système, quel système ? Même avec un PC haut de gamme, c'est quand même assez "bricolo" comme machine. La version PC, écrite deux, sera ensuite adaptée sur Amiga. ![]() Non, il tirera vraiment parti des atouts de l'Amiga. On utilisera surtout les structures et la souplesse du nouveau produit au niveau de la programmation. Nous attendons que le système 3.0 se soit bien développé (et corrigé) pour proposer un compilateur d'un genre nouveau sur un système stable et répandu. ![]() C'est une surprise mais tous les programmeurs, même de haut niveau, y trouveront leur compte... Il sera, en plus, complètement intégré au système. ![]() Si les gens veulent faire des applications Intuition, ils peuvent utiliser Hi-Soft Basic. Sur ce point-là, je suis très clair. AMOS, dans mon esprit, est destiné à faire des jeux, des applications multimédias, des logiciels éducatifs et certains programmes semi-professionnels mais si on me demande ce qu'il faut utiliser comme langage de développement professionnel, je ne dis pas AMOS. Tout dépend de ce qu'on veut faire. Si on prend l'exemple de Scala, en réécrivant les pilotes d'écran, il aurait pu être réalisé entièrement en AMOS. ![]() Ce n'est pas que je ne veuille pas, c'est que les bibliothèques graphiques, Intuition, etc. proposées avant le Kickstart 3.0, ne permettaient pas de faire des jeux de qualité. La catastrophique gestion du double tampon mémoire n'offrait pas des animations dignes de ce nom. Il n'y a qu'à voir les résultats sur Deluxe Paint ; dès que l'on devient un peu exigeant, ça n'avance pas ! Pour réaliser AMOS, il a fallu réécrire l'ensemble des routines pour contourner les défauts du système. C'était la seule solution pour offrir un outil de travail vraiment efficace. Cette indépendance est à la fois le point faible et le point fort d'AMOS. Quand on portera le nouveau compilateur du PC sur Amiga, d'ici un an environ, on utilisera essentiellement AmigaOS 3.0 et tout son environnement, mais il y aura encore des choses impossibles à faire avec celui-ci comme certains défilements, etc. qu'AMOS proposera. ![]()
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