Obligement - L'Amiga au maximum

Mercredi 24 avril 2024 - 17:47  

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Entrevue avec Aaron Digulla
(Entrevue réalisée par Paul Beel et extraite d'AROS Show - décembre 2006)


Note : traduction par David Brunet.

Voici une entrevue avec Aaron Digulla, programmeur qui a initié le projet Amiga Research Operating System (AROS) en 1995.

Aaron Digulla - Bonjour Aaron, merci d'avoir pris le temps de répondre à cette entrevue. Pouvez-vous nous raconter comment vous vous êtes intéressé à l'Amiga ?

J'ai débuté avec un C64 dans un entrepôt au travail. A cette époque, je n'avais pas les moyens d'en acheter un, donc je devais rester debout toute la journée (ou en grande partie) en face d'une étagère, avec le cou bien tendu car le moniteur était placé trop haut et le clavier trop bas.

Mon deuxième ordinateur fut un A500. J'ai toujours aimé l'esprit ouvert et la "simple complexité" du C64, et j'ai retrouvé ces caractéristiques dans l'Amiga. Au fil du temps, j'ai acheté quelques extensions et j'ai finalement acquis un A1200 dans un boîtier tour.

Malheureusement, à cette période (1994), il était déjà évident que l'Amiga était condamné (même si beaucoup de gens ne voulaient pas s'en rendre compte). Dans le cadre d'un emploi, on m'a donné un PC que j'ai ramené à la maison, et la puissance brute des processeurs Intel a commencé à surpasser la belle conception de l'Amiga.

Aujourd'hui, j'utilise essentiellement des ordinateurs avec Windows au travail et avec Linux à la maison.

- Vous êtes connu pour avoir lancé le système d'exploitation Amiga Research Operating System (AROS). Pourriez-vous nous expliquer comment et pourquoi vous avez commencé ce projet ?

Même avant Commodore, il y avait beaucoup de discussions sur les changements, les modifications et les améliorations à apporter au Kickstart Amiga. La plupart des discussions se passaient comme ceci :
  • Nous devons avoir la fonction XYZ.
  • Vous ne pouvez pas faire cela, car cela casserait tout, blabla. C'est impossible.
  • Que diriez-vous de la fonctionnalité ABC ? Ce serait formidable.
  • Nous devons avoir la fonction XYZ.
  • Etc.
Je voulais créer une base où les développeurs pouvaient concevoir des correctifs pour la ROM Kickstart, un endroit où des changements pourraient être mis en oeuvre afin d'en mesurer les conséquences dans le système, au lieu de discuter ce qui pourrait ou ne pourrait pas s'y produire.

- Comment était le développement d'AROS au début ?

C'était la chose typique sur Amiga : beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de "vous ne pouvez pas faire cela". Comme toujours, les espérances étaient bien plus grandes que les propositions d'aide. ;-)

- Contre quelle chose vous avez dû le plus lutter au début ?

Pendant des années, AROS a simplement manqué de main d'oeuvre. Il y a eu pendant longtemps seulement trois ou quatre développeurs actifs, qui faisaient chacun quelque chose puis s'évanouissaient dans la nature.

Cela fait qu'il est impossible de s'attaquer à des problèmes importants comme les paquets DOS. J'ai aussi fait mon lot d'erreurs de conception (comme les gestionnaires DOS pour Exec par exemple).

Mais il y a eu aussi beaucoup de choses que nous avons bien fait. Le système de compilation est très solide et peut faire face à tous les changements que nous avons réalisés ces 12 dernières années. Il y a eu un ensemble de fichiers d'en-tête C qui définit un grand nombre de macros (certains d'entre eux sont si volumineux que certains compilateurs ont manqué de mémoire lors de leur compilation) qui nous permet de porter AROS sur de nouvelles plates-formes sans gros efforts.

Des développeurs ont pu porter AROS sur une autre plate-forme en un jour ou deux seulement. Après ça, la compilation aurait été possible et Exec pourrait fonctionner. Bien sûr, l'écriture des pilotes d'entrées/sorties prend plus de temps, mais le code est très simple à produire.

- Combien de développeurs vous ont aidé au début ? Qui sont-ils ?

Oh mon Dieu... Il y a actuellement 370 développeurs enregistrés et plusieurs d'entre eux ont beaucoup contribué à AROS. Qui mentionner ?

Les premiers développeurs étaient Iain Templeton (basé en Tasmanie), Sebastian Rittau, Lennard voor den Dag, Morten Holm, Tommy Johansson, Hans Van Ingelgom, Martin Steigerwald, Peter Bortas, Johan Alfredsson et Kars de Jong (tous mentionnés grâce au journal CVS car ma mémoire des noms... hum).

- Étaient-ils volontaires pour vous aider ?

Luigi est allé partout dans le monde pour leur casser les jambes de sorte qu'ils ne puissent qu'être assis devant un ordinateur et écrire du code. ;-)

Honnêtement, je n'ai jamais été un homme doué pour les relations publiques mais il est étonnant de voir combien de gens ont remarqué mon projet juste avec les publications sur Aminet et le bouche-à-oreille.

- Étes-vous toujours en contact avec eux ?

Non, ce n'est pas mon genre. En fait, ils sont en contact avec moi, et de temps à autre, leur nom apparaît dans mes courriers électroniques.

- Comment était la communauté AROS à ce moment-là ? Y a-t-il eu un soutien de la part des fans d'Amiga ?

A l'époque, la communauté avait déjà appris à se méfier. Les réactions et le soutien ont été très variés. Certains ont vu AROS comme une autre menace pour l'Amiga, d'autres furent prêts à fustiger tout projet un peu commercial et donc AROS en tant que sauveur de l'Amiga.

Malheureusement, nous n'avons pas réussi à attirer beaucoup de développeurs Amiga professionnels, donc il a fallu de nombreuses années pour qu'AROS puisse être en mesure de compiler une application Amiga. A ce moment-là, l'Amiga était complètement mort et la plupart des fans d'Amiga sont partis sur PlayStation, Mac ou autres. Certains (comme moi) ont même céder à la tentation délicieuse, mais néanmoins toxique, du PC x86. Les fumeurs et les drogués savent de quoi je parle.

Dans l'ensemble, il y avait beaucoup de soutiens verbaux ("aidez l'Amiga, s'il vous plaît") mais peu de soutiens en matière de temps de développement. Le peu de développeurs que nous avons eu ont fait un excellent travail, vous pouvez faire beaucoup avec quelques personnes qui travaillent sur un projet sur leur temps libre.

Je crois que nous avons tous passés un bon moment, et il est amusant de voir grandir un programme : les icônes apparaissent, Eric Schwartz crée un sympathique logo pour le site Web, des concepteurs transforment mon pauvre code HTML en quelque chose de bien, un Live-CD apparaît... La vie est belle. :-)

- Quelle est votre plus grande réussite dans le développement d'AROS ?

J'ai réussi à garder la tête froide en temps de crise. Une fois, un professionnel Amiga renommé a trouvé des bouts de son code dans le nôtre et n'était pas vraiment content. La situation a pu être résolue sans avocats, ce qui, je pense, est la seule façon de gérer ces cas-là.

Une autre fois, pas mal de développeurs étaient sur le point de quitter le bateau car quelqu'un avait posté des critiques sans fin sur notre liste de diffusion. Il ne "trollait" pas, ce gars avait juste une vision différente du monde.

Parfois le courrier électronique est le pire moyen de communiquer, et quand les émotions sont fortes, ce n'est pas simple de calmer tout le monde avec un courrier électronique.

- Pouvez-vous décrire quelques-uns des travaux que vous avez accomplis pour AROS ?

J'ai conçu le système de compilation (MetaMake), je suis en charge du système de gestion des versions et de la liste de diffusion, et je rectifie les éventuelles anomalies de l'interface du projet. J'essaie aussi d'être l'arbitre impartial quand quelque chose d'important doit être décidé.

J'ai aussi écrit un peu de code pour AROS mais je vais devoir déterrer les fichiers-journaux du CVS pour le retrouver. ;-)

- Êtes-vous encore impliqué dans le développement d'AROS ?

Non. Il faudrait que je jette un oeil sur le fichier-journal Subversion pour voir à quand remonte ma dernière contribution. Je suis en tout cas heureux de voir que l'équipe peut s'en sortir sans moi.

- Prévoyez-vous de vous impliquer dans AROS à l'avenir, et si oui, de quelle manière ?

Pour les prochaines années, je ne vois pas de changement dans ma situation. A moins que quelqu'un veuille me remplacer en tant que meneur du projet... mais bon, il ou elle m'aurait déjà contacté. :-)

- Êtes-vous satisfait des progrès d'AROS jusque-là ?

Oui. Mes critiques ci-dessus peuvent donner une impression différente mais je ne pense pas qu'on aurait pu faire davantage. Être "en charge" d'un projet logiciel à code source ouvert présente un intéressant contraste avec les habituels projets, sous pression, sur lesquels on me paye pour que je les apprécie. Avec les projets de logiciel à code source ouvert, vous ne pouvez pas forcer les choses : soit quelqu'un fait ce qu'il doit faire, soit rien ne se fait. Cela aide aussi à trancher entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas : si personne ne s'attelle à une tâche en particulier, cela veut sans doute dire que celle-ci n'est pas importante.

- Certaines personnes ont dit que le projet AROS devrait être mieux organisé. Pensez-vous, vous aussi, que le projet a besoin d'une meilleure organisation ?

Bien sûr, mais qui serait capable d'y investir du temps ? Faites quelque chose ou taisez-vous à jamais.

Actuellement, nous faisons la plupart des choses ad hoc dont nous avons besoin. Bien sûr, cela nous prend de l'énergie mais la création et les responsabilités aussi demandent du temps. Beaucoup de gros projets dans l'industrie échouent car le management de l'équipe fait défaut et entraîne tout le projet vers le bas.

- D'après vous, quelle fonction pourrait grandement améliorer AROS actuellement ?

Nous ne disposons pas d'un système compatible pour gérer les paquets DOS et une grande part du code Amiga dépend de cela. Surtout ce qui ne concerne pas les jeux. :-)

Il serait également bien plus simple de maintenir la qualité du projet si nous disposions d'un système de test automatique.

Actuellement, je travaille en tant que développeur Java et j'ai arrêté d'écrire du code qui ne peut être automatiquement testé. Les quelques minutes gagnées ici n'en valent pas la peine s'il faut en reperdre plus tard pour des corrections de bogues/problèmes.

Et puis la possibilité de compiler AROS depuis AROS est probablement une fonction qui attirera davantage de développeurs. Manger la nourriture de votre propre chien est la meilleure façon d'améliorer le goût.

- Quelle application aimeriez-vous voir sur AROS ?

Eh bien, j'ai toujours utilisé l'Amiga pour les jeux et la programmation. XDME a déjà été porté sur AROS (bien qu'il y ait encore quelques bogues présents). Pour les jeux, il existe AROS-UAE, le portage de l'émulateur UAE sur AROS. Personnellement, c'est tout ce que je souhaitais.

- Êtes-vous impliqué dans d'autres projets qu'AROS en ce moment. Si oui, lesquels ?

Je suis un peu impliqué dans les projets Eclipse et Maven, je projette de réaliser un clone d'AROS pour Java l'an prochain (un terrain pour expérimenter le JDK afin d'améliorer ce langage) et je bidouille actuellement beaucoup avec des choses relatives à Linux.

- Utilisez-vous d'autres systèmes d'exploitation ?

A la maison, j'ai un réseau d'ordinateurs composé d'un serveur et de plusieurs PC sous Linux SuSE (10.0, 10.1 et 10.2).

Au travail, je suis coincé sur Windows mais quand Firefox et Eclipse cachent le bureau, cela devient supportable.

- Quelles choses aimiez-vous faire le plus sur Amiga ?

Programmer des logiciels, faire du rendu 3D d'images et jouer.

- Combien d'Amiga avez-vous eu ? Quels modèles ?

Deux, un A500 et un A1200.

- Possédez-vous encore un Amiga ?

Non. J'ai donné mon A1200 ainsi que 12 000 disquettes, et je pense que je n'y reviendrais plus. Le matériel Amiga avait une bonne conception mais n'a jamais été si important pour moi.

- Utilisez-vous AmigaOS 4 ou MorphOS ?

Non. Mike Battilana de Cloanto a été très sympa en me donnant une copie du DVD "Amiga Forever" (que je recommande ! Il contient cinq heures de vidéos comme le lancement de l'Amiga avec Andy Warhol et l'infâme Deathbed Vigil, sans compter un émulateur Amiga avec toutes les ROM Kickstart).

Il n'y a pas encore AROS sur ce DVD mais Mike nous a proposé d'y être quand on aura quelque chose d'intéressant à y mettre : nous sommes très fiers de cela et nous espérons que cela aura une utilité pour les acheteurs. Peut-être que nous ne mettrons qu'une chose dont nous sommes vraiment fier, nous verrons, si quelqu'un trouve le temps de s'en occuper.

- Que pensez-vous de la communauté Amiga ?

Je pense que nous assistons à la fin de la "vallée des larmes". Tous les pleurnicheurs sont partis et, maintenant, une grande partie des anciens fans, à présent expérimentés, reviennent et ont une nouvelle vision de ce qui était la source de joie de leur passé. Je pense que l'avenir de l'Amiga ne fait que commencer.

- Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Bien sûr, aucune entrevue n'est complète sans une demande d'aide :

Vous pouvez lire l'anglais et écrire dans votre langue maternelle ? Alors pourquoi ne pas aider à traduire le site Web d'AROS ou la documentation développeur dans une autre langue ? C'est facile à faire, trouvez-vous simplement du temps libre, rejoignez l'équipe et travaillez pour AROS.

Ou bien vous vous remémorez le bon vieux temps ? Transformez ce rêve en réalité et aidez-nous à construire le plus rapide des Amiga.


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