Obligement - L'Amiga au maximum

Vendredi 29 mars 2024 - 16:53  

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Entrevue avec Olaf Barthel
(Entrevue réalisée par David Brunet - octobre 2010)


Nous nous sommes entretenu aujourd'hui avec Olaf Barthel, le programmeur de l'émulateur de terminal Term, de la pile TCP/IP Roadshow et qui a participé au développement d'AmigaOS depuis la fin des années 1990.

Olaf Barthel - Bonjour Olaf, pourriez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Olaf Barthel, j'ai actuellement 40 ans et je suis toujours célibataire. Je travaille à mon compte et mon boulot est une curieuse combinaison entre informatique, administration réseau, développement/conception logiciel, ainsi que, parfois, du développement Web.

Mes passe-temps gravitent autour de la littérature anglaise (je lis généralement plus de 30 livres par an), et je dois bien avouer être devenu un véritable cinéphile avec un intérêt particulier concernant la réalisation et les musiques de films.

- Vous êtes également connu sous le pseudonyme "Olsen". Quel est son origine ?

Cela remonte à loin. C'est un pseudonyme que j'ai pris lorsque j'étais à l'école, il y a 20 ans.

- Quand et comment avez-vous découvert l'Amiga ?

Cela doit remonter à 1985/1986, je lus une première série d'articles sur cet ordinateur naissant ; il était alors décrit comme "le Macintosh d'Apple, mais avec des couleurs" (bien que je n'eus jamais utilisé de Macintosh, je savais ce que c'était). Plus les détails m'apparaissaient, plus cela me semblait évident : c'était une machine de rêve, le genre d'ordinateur qui était si en avance sur son temps qu'on imaginait l'utiliser ou l'acheter seulement en rêve. A vrai dire, je n'ai jamais ressenti une telle passion sur un ordinateur jusqu'à mon premier contact avec les stations de travail NeXT en 1990.

- Quelles sont vos configurations Amiga (présentes et passées) ?

J'ai débuté avec un modeste Amiga 500, c'était en 1987/1988, et j'ai progressivement amélioré la machine avec un second lecteur de disquette, une extension de mémoire, un énorme disque dur de 20 Mo (qui devait se brancher originellement sur un A1000), et ensuite un disque dur A590.

Par la suite, grâce à l'argent gagné de la vente d'un jeu que j'ai codéveloppé, j'ai pu m'acheter un Amiga 3000 en 1991. Je l'ai remplacé par un A3000T trois ans plus tard (il avait plus de mémoire et un processeur 68040). Et enfin, cet Amiga 3000T fut remplacé par un Amiga 3000UX autour de 1996 (il avait encore plus de mémoire et un processeur 68060). Cet Amiga 3000UX est toujours ma machine de développement, bien que j'admets ne plus avoir d'Amiga au bureau : tous mes développements actuels sont réalisés grâce à WinUAE.

Toutefois, j'ai toujours une pleine remorque d'Amiga au grenier qui se sont accumulés au fil des ans.

- Qu'avez-vous fait sur Amiga avant de travailler au développement d'AmigaOS ?

J'ai d'abord appris à programmer en C, puis comment concevoir des programmes sur Amiga. Durant la période 1988-1990, j'ai programmé un jeu de rôle commercial ("Legend of Faerghail"), et par la suite j'ai fait beaucoup de travail de conseils pour le marché Amiga. Certains de ces travaux ont été effectués pour Village Tronic GmbH par exemple. J'ai écrit les manuels de l'utilisateur et ai contribué à des utilitaires ou parfois à des pilotes pour des produits comme les cartes Ariadne II, Picasso II+, Picasso IV, Concierto, Paloma et d'autres. Au début des années 1990, j'ai aussi travaillé à la réalisation de logiciels comme Term, mon émulateur de terminal.

- A quand remonte votre première contribution au développement d'AmigaOS ? Comment avez-vous rejoint l'équipe de développement ?

C'était sans doute autour de 1996/1997. J'effectuais des travaux de conseils pour Amiga Technologies GmbH et une partie du travail consistait à passer en revue les bandes de sauvegarde de Commodore qui leur avaient été fournies. Ces bandes contenaient, entre autres, le code source du système d'exploitation Amiga. Je devais les remettre en ordre afin que le travail de développement puisse reprendre. Les mises à jour de FFS, du SetPatch, etc. qui ont été diffusées par Amiga Technologies GmbH font partie de ce travail, et Heinz Wrobel a été le principal auteur de ces programmes. J'ai continué à travailler sur le système d'exploitation durant les années qui ont suivi...

Les mises à jour suivantes, AmigaOS 3.5 et 3.9, auxquelles j'ai participé, ont vu le jour car quelqu'un (son nom a été révélé depuis) a convaincu Gateway 2000 que les octets provenant de son achat de l'Amiga pouvait générer des revenus. Comme j'étais proche d'un certain nombre de développeurs en Allemagne, dont Haage & Partner GmbH, j'ai eu la chance de pouvoir mettre en pratique les projets destinés au 3.5, et je suis devenu un membre de l'équipe de développement.

Mon travail sur AmigaOS 4 débuta après que Fleecy Moss d'Amiga Inc. m'eut présenté à Ben Hermans de Hyperion Entertainment, vers 2001, et sa suggestion que cela pourrait être une bonne idée de travailler avec eux.

- Aucune nouvelle version d'AmigaOS n'a été publiée entre le moment de la banqueroute de Commodore (avril 1994) et l'arrivée d'AmigaOS 3.5 (fin 1999). Mais il y a quand même eu quelques petits développements. Que savez-vous sur cette période ?

Autant que je sache, la période autour de 1995 fut moins propice au développement de produits Amiga et plus focalisée sur l'acquisition des actifs de Commodore. Quand je suis venu travailler pour Amiga Technologies GmbH, j'ai entendu des bribes d'histoire sur comment Escom AG s'était débrouillé pour acquérir l'Amiga. Cela me semblait complètement irréel mais ils ont monté un bureau à Bensheim, une petite ville à côté de Francfort, et ont embauché des ex-employés de Commodore.

Ce qu'Amiga Technologies GmbH devait faire avec l'Amiga n'était pas encore certain à ce moment-là. Une partie de l'équipe dirigeante voulait aller de l'avant et développer de nouveaux produits. Cela a résulté en la production du prototype Walker et du paquetage logiciel Amiga Surfer, qui allait être livré avec les ordinateurs Amiga 1200, eux-mêmes assemblés avec les composants achetés par Escom à Commodore. De plus gros projets étaient également en préparation et devaient nous amener à une plate-forme Amiga PowerPC. Mais comme vous le savez, cela n'a pas abouti car Escom s'est écroulé et, avec lui, sa filiale Amiga Technologies GmbH.

- En mai 1998, Gateway choisit la convergence numérique pour l'Amiga. AmigaOS était donc virtuellement mort. Mais le développement du système reprit quelques mois plus tard. Qui a convaincu Gateway de changer d'opinion ? Faisiez-vous partie de ces personnes ?

S'il y eut une quelconque participation de ma part, alors ce fut à propos de la planification de la mise à jour 3.5, pour laquelle Allan Odgaard, Fleecy Moss et moi-même avions collaboré. Cela faisait partie d'un effort pour faire quelque chose d'utile des actifs acquis par Gateway. Le projet d'AmigaOS fut finalement rejeté. Mais à ma grande surprise, il fut ressuscité par Amiga International et Haage & Partner. La présence d'un plan a dû aider.

- AmigaOS 68k a été programmé en différents langages et nécessite plusieurs compilateurs différents. Pouvez-vous nous raconter l'histoire de la refonte du code source d'AmigaOS dans le but de le rendre plus portable ?

Je ne suis pas la bonne personne pour y répondre. Mes contributions au projet AmigaOS 4 consistaient à fournir un code source autonome (build) fonctionnel du système d'exploitation, et je n'ai pas participé à la conception ou à la programmation du HAL (hardware abstraction layer) PowerPC et à la technologie qui autorisait le système d'exploitation à tourner dessus. Alors que les premiers travaux de développement ont été surtout réalisés dans l'optique de nettoyer le code source, déterminer ce qui pourrait être amélioré, ajouter des améliorations, etc. le plus gros du travail, qui consistait à remplacer les fondations du système d'exploitation, a été exécuté par les frères Frieden de Hyperion.

- A la fin des années 1990, vous étiez un membre de l'ICOA (Industry Council on Open Amiga), créé par Fleecy Moss. Quels furent les faits importants réalisés par cette organisation ?

Il n'y avait pas juste l'ICOA, il y avait également CORE, COSA, Save The Amiga, KOSH, la Jay Miner Society, OpenAmiga, Phoenix, et Team Amiga. Bien que l'état et le sort de l'Amiga fut très fluctuant à la fin des années 1990, la bonne volonté était toujours présente et les sociétés discutaient très souvent entre elles et essayaient de façonner un avenir pour l'Amiga.

Cela fait longtemps que je n'ai pas lu un message émanant d'un de ces groupes. Je me rappelle que le résultat provenant de ces groupes fut quelque peu inférieur à la bonne volonté et l'ambition contenues en leur sein. Fin 2001, pas grand-chose en était sorti.

La seule chose que ces organisations ont éventuellement contribué à rendre réel fut le projet AmigaOS 4 et son matériel associé, l'AmigaOne. Ce fut deux entreprises très ambitieuses, mais au moment de leur conception, comme nous le savons à présent, il fallait encore cinq ou six ans de travail avant que cela puisse produire des résultats. Trop petits, trop tard ? Peut-être...

- Au final, est-ce que cette organisation était vraiment utile ? Serait-ce une bonne chose que d'établir une organisation similaire aujourd'hui ?

Je ne sais pas si l'ICOA, spécifiquement, fut crucial pour le travail effectué qui nous a apporté MorphOS, AmigaOS 4 et leur plate-forme matérielle associée. Ce sont, je crois, les résultats durables des organisations Amiga de la fin des années 1990 qui ont eu un impact ou ont aidé ces projets à devenir réalité.

Étant donné la grande ambition qu'il y avait dans ces organisations, ces résultats peuvent ne pas être à la hauteur de ce qu'on en espérait. Je dirais qu'elles furent utiles dans la mesure où elles aidèrent à définir à quoi l'Amiga du futur pouvait ou devait ressembler.

Je doute qu'une telle organisation puisse être utile aujourd'hui. Comme le montre l'exemple de la fin des années 1990, il n'y avait pas une unique organisation pour combler le vide, il y en avait au moins dix. Et ces dernières ne tiraient pas forcément dans le même sens. Leurs politiques et opinions étaient aussi fragmentées que l'est la communauté Amiga actuelle. L'une des grosses différences est qu'il y a probablement, de nos jours, davantage de division entre les parties de la communauté.

- Après avoir travaillé sur AmigaOS 3.x, vous avez travaillé sur la nouvelle génération, AmigaOS 4. Pouvez-vous d'abord présenter les membres de l'équipe de développement d'AmigaOS 4 ?

C'est difficile. Je suis un membre du groupe de développement, mais je ne suis pas impliqué dans sa gestion. Le mieux que je puisse faire est de vous donner une liste de personnes qui ont, au fil des ans, travaillé ou contribué au projet AmigaOS 4 :

Tobias Abt, Andrija Antonijevic, Simon Archer, Olaf Barthel, Don Cox, Richard Drummond, Stefan Falke, Stephen Fellner, Philippe Ferrucci, Hans-Jörg Frieden, Thomas Frieden, Peter Gordon, Timothy de Groote, Stéphane Guillard, Paul Heams, Joshua B. Helm, Steffen Häuser, Matthew Kille, Alexander Kneer, Christopher Kossa, Adam Kowalczyk, Jens Langner, Henning Nielsen Lund, Martin McKenzie, Martin Merz, Costel Mincea, Rene Olsen, Sven Ottemann, Andrea Palmatè, Almos Rajnai, David Rey, Thomas Richter, Rudolph Riedel, Oliver Roberts, Stefan Robl, Hans de Ruiter, Stephan Rupprecht, Csaba Simon, Vit Sindlar, Steven Solie, Ignatios Souvatzis, Martin Steigerwald, Dirk Stoecker, Jörg Strohmayer, Massimo Tantignone, Rene Thol, Thomas Graff Thøger, Laszlo Torok, Massimiliano Tretene, Andrea Vallinotto, Ross Vumbaca, Charles Warwick, Scott Wegner, Davy Wentzler, Colin Wenzel, Frank Wille, Heinz Wrobel, Tony Wyatt et Detlef Würkner.

J'espère que je n'ai oublié personne. Les développeurs mentionnés plus haut ne sont pas tous actifs de nos jours. Personnellement, j'ai abandonné pendant quelque temps en raison d'un certain épuisement et d'autres engagements.

- En avril 2007, il y eut un procès entre Amiga Inc. et Hyperion, et le futur d'AmigaOS 4 fut alors incertain. Comment l'équipe de développement d'AmigaOS 4 a-t-elle réagi ?

Si je me rappelle bien, la réaction ressemblait à une sorte de grognement collectif. La motivation d'Amiga Inc. d'aller devant les tribunaux à propos d'une propriété dont il s'était lui-même dessaisi pour se concentrer sur les logiciels pour les plates-formes mobiles (téléphones et autres joyeusetés) était difficile à comprendre si vous étiez "juste" un développeur. Cela n'a certainement pas aidé à motiver l'équipe de développement d'AmigaOS 4 et cela a certainement marqué Hyperion.

- Si vous deviez résumer les principales avancées d'AmigaOS 4.x depuis la version 3.9, quels seraient les cinq éléments que vous sélectionneriez ?

Hmm... je peux en mentionner trois :

1. AmigaOS a été porté sur plate-forme PowerPC. Compte tenu de l'étendue des travaux, et du fait que le code source d'AmigaOS était basé sur le travail original des ingénieurs de Commodore, on peut dire que c'est une réalisation majeure. De plus, comme je le sais maintenant, ce genre de réalisation est extrêmement rare. En dehors de la sous-traitance militaire, presque personne n'est prêt à engager un effort pour porter un système d'exploitation complet sur une autre plate-forme. Cela est risqué, coûteux et prend beaucoup de temps.

2. Le résultat de cet effort est un produit commercial qui peut-être acheté aujourd'hui avec son matériel dédié. Nous en sommes arrivés là malgré tous les risques et délais supplémentaires dans le développement.

3. Ce n'est pas seulement un portage du code existant sous cette forme non modifiée depuis 1993. Le système d'exploitation a été considérablement amélioré. Les principaux changements sont, cependant, sous le capot et ne sont peut-être pas directement perceptibles par l'utilisateur final.

- Quels sont les gros développements que nous pouvons attendre dans les futures versions (4.2/4.5) ?

Je sais ce que je voudrais voir pour l'avenir, mais cela pourrait ne pas suivre exactement la voie officielle du développement. Sans ordre particulier :

1. Notre système d'impression doit être remplacé. Pas seulement les pilotes, mais aussi l'architecture elle-même qui est sur le point de s'effondrer vu sa limite d'âge.

2. La boîte à outils de l'interface graphique n'est pas assez puissante pour répondre aux besoins d'aujourd'hui. Elle doit être remplacée ou augmentée. Ce que nous avons aujourd'hui, à l'instar du système d'impression, se heurte à des contraintes qui lui sont imposées par des limites fixées depuis 1991.

3. La partie sur le système de fichiers d'AmigaDOS a sacrément besoin d'une révision. Non seulement il est extrêmement difficile d'implémenter ou de porter un système de fichiers, mais en plus l'architecture actuelle limite fortement les performances du système de fichiers.

4. La fonctionnalité intégrée pour le réseau est insuffisante pour les besoins d'aujourd'hui. La pile TCP/IP est très ancienne et les outils fournis avec elle laissent beaucoup à désirer. Une chose simple comme le partage de fichiers n'est même pas présente dans AmigaOS.

5. L'architecture du système de pilotes des périphériques (devices) doit être mise à jour et intégrée dans un cadre d'applications. Nous n'avons pas de modèle uniforme de pilote pour les périphériques, et on ne peut même pas interroger en toute sécurité les fonctionnalités d'un pilote de périphérique.

- Certains utilisateurs disent que le Workbench de l'Amiga est maintenant obsolète. Est-ce que Hyperion prévoit toujours de recréer un nouveau Workbench ? Allez-vous contribuer à cela ?

Je ne suis pas au courant des projets concernant la mise à jour du Workbench, mais j'ai un avis sur ce qui devrait être fait. La première chose à faire serait de tout recommencer de zéro et d'abandonner le code du Workbench existant. C'est ce qui aurait dû être réalisé depuis des décennies (!). Nous utilisons encore une bonne partie du Workbench qui existait en 1985.

- A votre avis, quels autres éléments du système ont besoin d'être mis à jour ou refaits ?

Eh bien... j'ai déjà indiqué plus haut ce que je voudrais voir à l'avenir dans le système d'exploitation. Cette petite liste devrait suffire à occuper les développeurs, comme moi, pendant un certain temps.

- Vous êtes l'un des premiers à avoir porté UAE sur Amiga. Est-ce qu'une intégration complète et officielle d'UAE dans AmigaOS 4 est possible ?

J'ai "porté" la version originelle d'UAE sur AmigaOS 3.x dans les années 1990, par curiosité. Ce n'était pas à proprement parlé un portage "sérieux" avec un haut degré d'intégration à la plate-forme Amiga ; par exemple, un portage qui puisse vous permettre de déplacer des données vers et depuis le système émulé.

D'après l'expérience que j'ai avec E-UAE, je crains que l'émulation proposée ne puisse être aussi stable et mature qu'avec le WinUAE d'aujourd'hui. Cela nécessiterait un gros effort pour le faire fonctionner à l'intérieur d'AmigaOS 4, si votre but est de laisser les programmes 68k s'exécuter avec cette émulation dans le cadre d'une boîte d'exécution (sandbox). Personnellement, je n'aime pas trop lancer des vieux jeux via un émulateur, bien qu'ils devraient bien fonctionner avec la version actuelle d'E-UAE. Le système d'exploitation et les applications devraient également bien tourner dessus.

- Êtes-vous bêta-testeur de l'AmigaOne X1000 ?

Non.

- Quelle est votre opinion à propos de cet ordinateur ?

Il s'agit du matériel le plus puissant sur lequel un système d'exploitation Amiga peut tourner, et ce n'est certainement pas le plus cher.

Je serais tenté de me payer une telle machine, mais avec mon travail quotidien au bureau et mes développements Amiga, j'ai besoin d'une machine qui soit facilement transportable. Même si le X1000 est puissant, il n'est pas aussi mobile qu'un ordinateur portable.

- Le prix élevé de l'AmigaOne X1000 semble être un argument, d'après de nombreux amigaïstes, pour ne pas acheter la machine. Une solution pour vendre beaucoup plus d'AmigaOS pourrait venir d'une version x86. Quelle est votre avis à ce propos ?

Dans ce petit marché, le prix est toujours un problème. La puissance que le X1000 fourni, pour une si petite base de clients, résulte naturellement en un prix élevé. Dans l'état actuel des choses, on ne peut pas produire de machines dans un volume suffisant pour permettre une réduction des coûts et donc du prix final.

Je considère la voie du x86 comme une illusion. AmigaOS n'a pas de couche de plate-forme/portage : il est câblé sur une plate-forme hôte gros-boutiste, non seulement pour ses fondamentaux, mais aussi pour ses structures de données. Je dirais que les chances de voir AmigaOS fonctionner sur un processeur ARM sont bien plus grandes que de le voir fonctionner sur un processeur de la famille x86. Si vous voulez faire fonctionner le système d'exploitation sur un hôte x86, vous devez alors jeter tous les logiciels AmigaOS 68k existants, dont une grande partie est encore utile aujourd'hui (j'irais même jusqu'à dire que ces logiciels 68k représentent une nécessité). Vous devez aussi jeter une partie du système d'exploitation et la remplacer.

Et même si vous faites tout cela, vous devrez faire des sacrifices importants. Et je doute que ceux-ci puissent donner un produit viable.

- Vous êtes le programmeur de la pile TCP/IP Roadshow. Quand et pour quelles raisons avez-vous développé ce logiciel ?

Quand AmigaOS 3.9 a été publié, c'était évident que le prochain système d'exploitation Amiga devait avoir une pile TCP/IP, et aucun des produits existants à cette époque ne pouvait prétendre être livré avec. Par simple curiosité, j'ai commencé à chercher s'il était difficile de porter une nouvelle pile TCP/IP sur Amiga. Il s'est avéré que cela n'était pas si difficile après tout, mais cela a pris du temps pour savoir comment la faire bien fonctionner sur Amiga. J'ai écrit de nouvelles commandes de configuration, ajouté de nouvelles API spécifiques Amiga, et j'en ai également profité pour écrire des pilotes réseau PPP et PPPoE de zéro.

- Dans un récent fil de discussion sur AmigaWorld.net, certaines personnes demandent si une version AmigaOS 3.x de Roadshow serait réalisable. Quelle est votre réponse ? Peut-on également espérer une version MorphOS/AROS ?

Je doute qu'AROS ait vraiment besoin d'une autre pile TCP/IP. De plus, il y a toujours ce problème de l'absence d'hôte gros-boutiste, ce dont Roadshow a besoin. [...]

La situation avec MorphOS est différente, mais les obligations contractuelles m'empêchent de publier une version de Roadshow pour ce système d'exploitation.

- Une nouvelle version du populaire éditeur de texte CygnusEd a été publiée début octobre. Êtes-vous toujours impliqué dans son développement ? La version 68k fonctionne sur MorphOS mais une version native est-elle prévue ? Et une version AROS ?

Alors que CygnusEd 4 était encore en développement, une aide considérable de la part des développeurs MorphOS a permis un portage de CygnusEd sur ce système d'exploitation. Ce n'est plus le cas avec CygnusEd 5. J'aimerais bien trouver les ressources pour réaliser un bon portage pour MorphOS, mais je ne peux assumer seul ce travail : une aide serait appréciée.

Concernant une version AROS, CygnusEd est une application trop "AmigaOS", développée pour des machines Amiga lorsqu'elles avaient une architecture à base de 68000, et cela l'empêche d'être porté. Je pense qu'une approche plus raisonnable serait de tout recommencer de zéro. Mais ce genre de travail n'est pas, actuellement, dans ma liste des choses à faire.

- Que pensez-vous de MorphOS et d'AROS ?

J'apprécie et admire le travail. Si l'histoire de l'Amiga avait pris une tournure différente, nous aurions pu avoir un seul système d'exploitation reprenant le flambeau. Mais maintenant, nous en avons trois dont la conception s'appuie sur les mêmes idées qu'AmigaOS originel. Peut-on vraiment s'en plaindre ? :-)

- Est-ce que Ralph Schmidt vous a demandé de rejoindre l'équipe MorphOS ?

Si je me rappelle bien, nous n'avons jamais discuté de cela. Quand MorphOS a émergé, j'étais déjà impliqué dans mon propre travail, puis dans le projet qui amena AmigaOS 4. Ce dernier a énormément compliqué les choses, je peux vous dire...

- Vous êtes un des rares développeurs ayant collaboré à la fois avec AmigaOS et MorphOS (par exemple avec FFS2). Pensez-vous qu'une plus grande collaboration soit possible ?

J'aimerais que ce soit le cas. Mais des décisions d'affaires et de politique ont rendu les choses beaucoup plus difficiles.

Il y a aussi moins de contacts personnels entre les développeurs qu'il n'y en avait dans le passé. La raison pour laquelle mon travail sur FFS2 a été repris dans les deux systèmes d'exploitation est que j'avais donné ma parole à Ralph Schmidt qu'il serait disponible sur MorphOS. Je connais Ralph depuis au moins 1993, et je me suis entretenu avec lui et d'autres développeurs allemands assez régulièrement au cours des années 1990. Mais au fil du temps, ces réunions de développeurs sont devenues moins fréquentes, et cela me manque vraiment.

C'est vraiment très différent de rencontrer quelqu'un personnellement que de juste avoir des contacts via un forum ou un canal de discussion en ligne. Dans ce dernier cas, il y a moins de confiance, et il est aisé de se méprendre sur les intentions des autres, et cela peut ensuite conduire à des guéguerre ou pire encore.

- Que pensez-vous de Commodore USA et de ses probables nouvelles machines avec les logos "Commodore" et "Amiga" ?

Je suis surpris de voir le temps que ce genre d'opportunité d'affaire a pris pour se concrétiser. Le marché Amiga a toujours été celui dont le fabricant de la plate-forme (Commodore) était dans une position plus faible que les développeurs tiers pour créer de nouveaux produits. Par exemple, les gens de chez Great Valley Products ont tiré la plate-forme vers le haut bien plus que Commodore ne pouvait le faire. Mais d'un autre côté, il y avait aussi des petites entreprises qui profitaient des lacunes de la plate-forme et ne faisaient rien de constructif. Il reste à voir si "Commodore USA" s'inscrit dans cette catégorie.

Indépendamment de ses intentions, il y a une envie de faire de l'argent, je n'adhère pas à l'idée de coller un logo Amiga sur ce genre de matériel comme cela a été annoncé. Pour moi, un Amiga doit avoir une technologie propre : donner un grand pouvoir entre les mains des utilisateurs et des développeurs. Dans les années 1980/1990, l'effort à fournir pour réaliser un bon produit sur Amiga, matériel ou logiciel, était bien moindre que celui à fournir par exemple pour les PC IBM et les Macintosh. Les produits Amiga ont souvent ridiculisé ces plates-formes concurrentes dans la mesure où vous pouviez acheter pour bien moins cher des solutions comparables. Et souvent, ces solutions fournissaient bien plus que les solutions onéreuses des autres plates-formes. L'Amiga était, pour ainsi dire, une plate-forme qui permettait de tirer vers le haut.

Je n'en connais pas assez sur "Commodore USA", mais pour le moment, je suis sceptique quant à la capacité de ses produits à fournir une technologie propre comme l'Amiga est supposé faire.

- Un dernier message pour la communauté Amiga ?

Ce n'est pas encore fini. :-)


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