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A propos d'Obligement
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David Brunet
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En pratique : Initiation au graphisme - la construction de l'image
(Article écrit par D. Page et extrait d'Ami-GrafX - avril 1995)
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Beaucoup de graphistes ont appris l'image de synthèse par passion, et nombreux sont ceux qui y
réussissent plutôt bien. L'image de synthèse essaie souvent de se substituer à la réalité, elle
peut, entre autres, éviter la création de maquettes coûteuses. Mais pour se rapprocher de cette
réalité, il est bon de se rappeler certaines données de base utilisées déjà par les Grecs,
et encore de nos jours par les peintres et photographes, pour la construction d'une image parfaite...
Rafraîchissons-nous la mémoire avec quelques règles élémentaires mais souvent oubliées qui
amélioreront la lecture de vos images, et en feront peut-être des chefs d'oeuvre !
Nous allons voir les principaux critères qui peuvent faire d'objets en situation, une bonne image
bien présentée et surtout agréable à regarder. Et d'abord rappelons que l'image type est
rectangulaire, le carré se prêtant moins bien à la lecture "photographique" car l'oeil n'y est
pas guidé dans sa recherche d'interprétation.
L'observation d'une image se fait dans le sens privilégié de la lecture. Pour nous Occidentaux,
cela sera de la gauche vers la droite, du haut vers le bas, ceci horizontalement.
Pour ces raisons, habituellement dans un montage multimédia, l'utilisation de l'image verticale
est pratiquement exclue :
- Lecture malaisée due au mouvement alterné de l'oeil de bas en haut, d'où une interprétation à
la fois moins facile et moins rapide.
- Formation d'une croix lors du passage horizontal/vertical qui casse le rythme et l'esthétique
de la séquence.
- De plus, l'écran multimédia est toujours horizontal !
Cependant, il est évidemment possible de créer un montage uniquement avec des images verticales, pourvu
que le sujet s'y prête et que l'auteur réussisse à le faire "passer" vers le public.
En premier lieu, voyons ce qu'il ne faut pas faire :
- Centrer le sujet à l'intersection des diagonales du format.
- Placer l'horizon ou toute autre ligne de référence au milieu de l'image aussi bien dans la
largeur que dans la longueur du format.
- "Serrer" le sujet contre le bord de l'image, mais au contraire lui donner de l'air,
par exemple le regard ne doit pas buter sur le cadre du format.
- Noyer le sujet dans un grand nombre de détails inutiles, n'oubliez jamais que les plus
belles images sont souvent les plus simples et les plus dépouillées. Pensez toujours que
"tout ce qui n'y figure pas ne sera pas critiqué". Au contraire, recherchez le détail
important ou essentiel afin de le placer au mieux dans votre composition.
La composition
L'image bien construite le sera souvent grâce à une règle de base simple, la division en tiers :
Déjà connue des Grecs, utilisée également par les peintres, cette règle consiste à prendre le cadre
rectangulaire de l'image et à le diviser en trois parties égales horizontalement et verticalement.
La figure ainsi tracée servant de guide pour la mise en page du sujet, l'intersection des lignes A, B,
C et D constituent ce que l'on appelle "les points forts", ou emplacements privilégiés sur lesquels
doit s'appuyer la composition (Fig. 1).
Bien entendu, d'autres règles existent, à vous de jouer suivant le sujet et les circonstances.
Par exemple, les compositions en diagonale, cercle ou spirale, le jeu des fuyantes dans une
perspective ainsi que celui des plans avant et arrière dans la nature. L'importance également
du premier plan qui va donner une référence utile par rapport au sujet. L'équilibre des masses
sombres ou foncées, grandes et petites, ainsi que la répartition des couleurs ou l'emplacement
d'un seul point coloré qui fixera l'attention et donnera toute sa valeur à la composition.
Ces différentes choses respectées, un équilibre harmonieux doit se dégager de l'image, l'oeil
restant attaché à un parcours qui le fait rester dans celle-ci pour en apprécier tous les détails (*).
A l'inverse, si l'image "bascule" (c'est-à-dire contient une mauvaise répartition des masses ou des
couleurs), un blocage de la lecture se fera sentir par une incompréhension de l'image. De même,
dans le cas d'une image non "fermée", l'oeil n'en percevra pas le sens et immanquablement il y aura
fuite vers l'extérieur du cadre.
Le cadrage
Le cadrage modifie la lecture photographique. Prendre un sujet en plongée, c'est-à-dire du haut
vers le bas, "tasse" et provoque un sentiment de repli, d'où les impressions de faiblesse, de
pauvreté, malheur, etc.
A l'inverse, la contre-plongée, c'est-à-dire du bas vers le haut, "élance" et magnifie d'où
l'impression de force, beauté, etc.
Les jeux par des focales différentes permettent également des impressions subjectives. L'utilisation
de focales courtes "grand angle" induit un sentiment d'espace par un effet d'écartement et une
grande profondeur de champ entre les différents plans. Alors que l'utilisation de focales longues
ou "télé" induira un sentiment d'oppression par l'effet de compression des plans avant/arrière les
uns sur les autres, et une profondeur de champ réduite. Mais, n'oublions pas que ceci n'est que purement
visuel, car si nous prenons trois clichés du même sujet, du même endroit avec les focales suivantes :
50, 100 et 200 mm par exemple, et que nous réalisions un agrandissement à un format identique de
la même partie sur les trois négatifs, nous obtenons trois fois la même photographie (photo a, b, c).
La dynamique
Une image ne peut pas être universelle, car comme nous l'avons déjà vu, les critères de lecture ne
seront pas les mêmes suivant l'origine et la culture de l'observateur (un Japonais, par exemple,
lit et interprète subjectivement de droite à gauche et de bas en haut). Tout mouvement réel ou
induit par le sujet sera donc fonction de l'interprétation consciente mais surtout inconsciente
que nous lui donnerons.
Nous pouvons en déduire quelques règles simples et utiles :
- Si le sujet va de gauche vers la droite, cela signifie le départ (fig. 2).
- Si le sujet va de la droite vers la gauche, cela signifie le retour (fig. 3).
- Si le sujet est orienté de gauche à droite en montant sur la diagonale, cela peut indiquer
la joie de vivre ou toute chose heureuse (fig. 4).
- Le sujet orienté de droite à gauche en descendant sur la diagonale indiquera plutôt la tristesse
ou la dépression (fig. 5).
- De même, la division en deux parties égales de l'image (horizontalement), induit, pour la partie
supérieure, l'élévation, la clarté, le jour et par extension, la vie. A l'inverse, la partie inférieure
induit le trouble, la pénombre ou la nuit et par extension, la mort (fig. 6).
Conclusion
Toutes ces règles de composition, cadrage ou de dynamique de l'image, vous devez y penser, puis les
assimiler afin de mieux les oublier et par suite les transgresser. Car comme beaucoup de disciplines,
la maîtrise "graphique" est l'aboutissement d'acquis et de créativité, chaque auteur réagissant
suivant son style et la perception qu'il a du sujet.
(*) Voir à ce sujet "La Photo Art et Langage" d'Albert Plecy (Marabout Université).
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