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Imagine est un nom presque aussi mythique que Caligari. Annoncé depuis des lustres voire des éons, distribué à coup de version bêta, le voici enfin. La version 1.0 PAL est disponible. ![]() La boîte, je ne l'ai pas vue car j'ai reçu le programme par poste dans une enveloppe. Le mode d'emploi est en anglais et il est loin d'être un modèle de clarté et de didactisme. Il faut chercher les informations, et le tutoriel, voulant démontrer les capacités du programme, propose des exemples trop compliqués pour le péquin moyen. Le programme Une fois sorti de son emballage, nous trouvons sur notre table : un jeu de sept disquettes et deux livrets (en anglais). Sur la première disquette se trouve le programme avec les deux versions : mode 68000 et 68030fp (les deux pouvant être installés dans un même fichier). Le programme principal ne nécessite pas obligatoirement l'usage d'un disque dur. Mais je ne vois pas vraiment l'intérêt de l'utiliser sans, car vu le nombre d'accès et de procédures de sauvegardes en cours d'utilisation, il deviendra très fastidieux et lent alors qu'il se veut tout le contraire. De plus, l'installation des autres disquettes d'aide interactive et d'objets est une composante importante de programme. En effet, deux disquettes contiennent l'aide interactive d'Imagine. Cette aide s'installe sur le disque dur et peut être activée à tout moment dans le programme. Plus qu'une aide elle propose même de vous guider si vous hésitez sur une fonction par un exemple automatique décrivant la démarche à suivre. Tout ceci sans quitter Imagine ni votre travail en cours de réalisation. Les quatre autres disquettes sont une importante banque d'objets dont tous sont assez bien finis. Il est aussi à signaler qu'une carte accélératrice est la bienvenue. Une fois le logiciel installé, il ne reste plus qu'à le découvrir. Concept général L'idée de base d'Imagine est d'offrir un module pour chaque type d'application. Soit un écran depuis lequel il faut sauver son fichier, et le recharger une fois arrivé dans le module suivant. Les modules s'utilisent dans l'ordre suivant : Form Editor est un modeleur surfacique, qui permet à partir de volumes de base de créer des objets simples, assembler plus tard dans vos scènes. Detail Editor qui, lui, est un éditeur d'objets, offrant un grand nombre d'options de modélisation, et surtout, c'est le module qui permet de gérer chaque facette d'un objet. Couleur, placage, texture 2D ou 3D, lissage, etc. ![]() Cycle Editor est le point fort d'Imagine, c'est l'animateur d'objet dans toute sa puissance. Je n'ai pas vu mieux sur micro pour l'instant, c'est là que réside la clef du succès qu'aura ce programme. ![]() L'écran de travail Il est composé de quatre fenêtres, soit de trois plans et d'une fenêtre de perspective en mode fil de fer. Chacune de ces fenêtres peut être agrandie en plein écran et il est possible d'y travailler tout en basculant l'écran d'un état à un autre. La fenêtre perspective mérite que l'on s'y arrête, elle est pourvue de deux ascenseurs horizontal et vertical qui permettent de bouger l'objet pour en apprécier ses subtilités. Cette fenêtre est sujette à de petites erreurs de calculs de perspective, mais comme elle n'est là que pour aider à la modélisation ne soyons pas trop exigeants. Par contre, avec un A500, il aurait mieux valu que l'on puisse choisir de supprimer celle-ci, le travail étant déjà assez lent sans cela. Les options de grille et de "snap" sont présentes dans tous les modules, multiples zooms, coordonnées et informations aussi. Les modules L'éditeur de formes est un module de conception simple qui complique plus le travail qu'il n'apporte une aide à l'utilisateur. Malgré tout, il faudra en passer par là si l'on ne veut pas faire de simples assemblages de boules et de disques. L'éditeur de détails, lui, n'a rien de simple, et c'est dans ce module que vous passerez la majeure partie de votre temps. Voici une liste succincte des possibilités de ce module :
Cycle Editor est le point fort de ce programme. Chaque objet est relié à un autre par hiérarchie, chaque groupe peut être dépendant d'un chemin. Dans la pratique c'est presque plus simple... Vous définissez une série de hiérarchies définissant par là une forme. Vous associez à chacun de ces morceaux de hiérarchie, un objet. Puis vous animez le tout, vous sauvez votre mouvement. Puis vous importez votre objet avec son mouvement dans votre scène, vous lui attribuez un chemin et le tour est joué. Plus performant tu meurs ! Plus simplifié dans la pratique, ce ne serait pas mal non plus... Mais c'est en tout cas très efficace. Le rendu Un des autres points forts d'Imagine est son module de rendu. Associé à son éditeur de détail avec tous ses paramètres, il devient vite évident que les plus belles images 3D du futur viendront d'Imagine. Il vous offre pas moins de six types de rendu, dans toutes les résolutions et les formats possibles. ![]() Objet "Einstein" rendu par Sculpt ![]() Objet "Einstein" rendu par Imagine C'est la commande la plus étonnante de ce logiciel. Comme son nom le fait penser, c'est un générateur d'effets spéciaux sur les objets. Dans la version de base, trois effets spéciaux sont livrés. Le premier porte le nom de "Explode". Appliqué à un objet, il fait littéralement exploser cet objet (selon le nombre de cellules attribué) en une multitude de morceaux selon une expansion totalement contrôlable, aussi bien en taille qu'en direction. Une option est présente pour rendre ce mouvement cyclique, et par exemple sur une explosion de 100 images, 50 seront réservées à l'expansion et 50 à la contraction vers l'objet initial. Tout ceci pouvant bien évidemment se faire à l'intérieur d'une animation plus globale. L'effet "Ripple" lui sert à faire disparaître un objet en le désagrégeant lentement ou subitement. Le tout dans un mouvement d'ensemble faisant disparaître l'objet soit au cours d'une collision avec un autre ou combiné avec une explosion, le tout avec un rendu très réaliste de l'action. L'effet "Grow" est lui plus pointilleux d'utilisation. Le mieux sera d'utiliser cette fonction avec un objet et un chemin au préalablement créé. Comme son nom l'indique, il fait grandir l'objet tout le long de l'animation, c'est-à-dire évoluer l'objet selon ses paramètres à lui et selon le chemin (path) déjà existant. L'animation Il serait inconvenant de ne pas parler de l'animation à part entière et sa façon de la construire. De toute façon, elle est partie intégrante du logiciel. Tout comme Turbo Silver, une animation se crée autour d'un axe sur lequel on ajoutera un certain nombre de points que l'on reliera avec des droites ou des courbes pour définir un chemin. Évidemment, chaque objet peut avoir son propre axe et donc son propre mouvement. En plus, peut être combiné à cet axe une animation cyclique créée dans le Cycle Editor ainsi qu'une métamorphose de l'objet en un autre objet, une modification des textures ou des placages ainsi que Globals... Bref les combinaisons ne semblent limitées que par l'imagination de l'utilisateur et aussi de la configuration de celui-ci. Une possibilité un peu oubliée dans ce test est la facilité avec laquelle Imagine peut métamorphoser un objet en un autre. Bien sûr, la contrainte est que l'objet de départ doit avoir le même nombre de points que celui de fin. C'est la seule contrainte car tout le reste peut se trouver différent, que ce soit ses couleurs, textures, placage ou autres paramètres. Une fois tout terminé, il ne reste plus qu'à sauver la scène du Stage Editor, revenir au menu de départ (Project Editor), et de calculer le tout. La configuration nécessaire au point de vue du matériel à mettre en oeuvre est du même ordre que pour tout logiciel de 3D lancer de rayons sur Amiga. Il ne semble pas viable d'exploiter à fond ce genre de programme sans avoir un disque dur, 3 Mo de mémoire ou plus et une carte accélératrice 68030/82 de au moins 25 MHz. Pour ce qui est de la vitesse de calcul, elle est comparable à ce qui se faisait sur Turbo Silver et varie selon la complexité de la scène. Les fichiers ainsi créés seront au format ANIM en 16, 32, HAM, 12 bits ou 24 bits. Un panneau de contrôle permet à Imagine de pouvoir piloter les animations dans un des modes Amiga (même si l'animation est calculée en 24 bits). Commentaires Le travail va donc se décomposer comme suit : création d'une forme de base, modification de cette forme de base dans l'éditeur de détails et mise en place des paramètres de rendu. Puis sauvegarde et importation de divers objets dans Stage Editor pour la mise en place de votre scène. Ensuite, sauvegarde puis choix du type de rendu et modifications. Et c'est là que ce type de conception est avantageux, si par malheur vous devez modifier un objet, vous l'importez dans le Detail Editor, puis modifiez ce que vous désirez, vous le sauvez puis lancez de nouveau le rendu. Pas besoin de toucher à votre mise en place, car Imagine, pour chaque rendu, va chercher les paramètres sur disque, et chaque objet est sauvé de manière indépendante. Comme dit plus haut, j'ai été impressionné par les possibilités de ce programme. Il est clair que Sculpt a désormais un concurrent très sérieux. L'innovation dans les fonctions, la finition et la qualité sont là. Je regrette encore quelques bogues mineurs, mais dans l'ensemble, le programme est sain. Le défaut d'Imagine, c'est justement ce qui fait sa force : c'est sa complexité. C'est un programme très lourd et très difficile à maîtriser. De plus, lorsque l'on travaille sur de gros fichiers, sa lenteur d'affichage est un lourd handicap. Impulse devra encore ajouter des "Hide lines" pour accélérer l'affichage et le confort de travail, ainsi que la possibilité de geler la fenêtre perspective. Il faut regretter l'impossibilité de placer numériquement et d'une manière simple un objet : pour le faire, il faut passer par un biais peu pratique et surtout très lent. En résumé Un très bon programme, tirant vers le haut et réservé à ceux qui font de la 3D pour générer des animations ou des images, exclu pour la mécanique et l'architecture. J'ai tout particulièrement aimé les opérations booléennes. Mais malgré cela, le modeleur n'arrive pas encore (à mon avis) à la hauteur des possibilités de Sculpt. L'idéal, est de créer les objets dans Sculpt, puis de les transférer avec InterChange et de les mettre en scène avec Imagine et ses attributs 2D ou 3D. Ce programme est à déconseiller à ceux qui n'ont jamais fait de 3D, et qui ne lisent pas l'anglais. Vivement une version française !
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