Obligement - L'Amiga au maximum

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Point de vue : Il était une fois la révolution (réflexion sur le piratage)
(Article écrit par Sébastien Jeudy - juin 2001)


C'est l'histoire de jeunes passionnés, un peu rêveurs mais peut-être aussi un peu naïfs, qui découvrent à 16-17 ans le monde de l'informatique et ses possibilités sans limites à travers une machine qui allait marquer son Histoire. Ils sont au lycée, ils sont joueurs, ils ont pleins d'idées et ils découvrent la vie. Ils se retrouvent entre potes, autour de leurs ordinateurs, tous les samedis après-midi et durant de longues soirées délirantes. Ils s'éclatent sur de nouveaux jeux de plus en plus géniaux, ou sont émerveillés devant les dernières démos de leurs groupes préférés qui repoussent de jour en jour la créativité, l'imagination, les prouesses techniques du codeur et de la machine, sur fond de superbes modules de musiques.

C'est facile, ils n'ont pas d'argent, les déplombeurs sont là, et les jeux qui tombent à la pelle se copient facilement. Ils ne connaissent encore pas l'ère Internet et pourtant, ils ont déjà dans leurs boîtes de disquettes les dernières "News" de jeux qui ne sont pas encore vendues dans les rayons de la FNAC. L'organisation semble sans faille, mais est-il nécessaire de préciser qu'elle n'est pas toujours légale et qu'elle tombe même parfois dans d'autres réseaux ? Une législation qui n'est d'ailleurs pas la même dans tous les pays et qui va toucher aussi bien des personnes majeures que mineures...

Derrière des pseudos mythiques se cachent souvent les plus grands bidouilleurs en assembleur qui déplombent les dernières protections logicielles. Ces pirates sont la clé du groupe et ils ont leurs sources. Certaines fuites viendraient même directement des développeurs et des éditeurs... Le nouveau défi relevé, la signature de l'auteur marquée par la nouvelle Intro, les swappers/spreaders prennent leurs carnets d'adresses et la diffusion est lancée, du haut de l'échelle et à travers toute une hiérarchie de groupes célèbres, d'intermédiaires anonymes et surtout de relations à relations, pour atterrir dans la cour du lycée. Souvent il aura fallu des milliers de kilomètres à travers plusieurs pays et parfois seulement une poignée dans sa ville, mais toujours à une vitesse reléguant la plus grosse des sociétés de distribution au rang d'amateur !

Nos jeunes lycéens ont des contacts et sont même parfois acteurs. En attendant, ils sont passionnés et montent une émission de radio hebdomadaire dédiée exclusivement à leur machine de prédilection sur une station locale. Pendant des mois ils y traitent de son actualité, de toutes sortes de sujets, et la parole est même donnée aux auditeurs. Mais ils débordent encore d'idées et veulent peut-être aussi qu'on les reconnaisse. Ils prennent donc l'initiative d'organiser leur propre party, leur "Copy-Party". Elle serait une réussite grâce à leur important réseau. Elle se prépare impeccablement, le bouche-à-oreille en parle de plus en plus et le jour "J" est attendu avec impatience...

C'est l'été, il fait beau, et à la fin de la première journée la salle est pleine. 70 jeunes, venus de tout l'Hexagone et de plusieurs pays d'Europe, jouent, codent, composent, copient, échangent et discutent autour d'une cinquantaine de machines. Vers 18h, un inconnu pénètre dans la salle, il endosse son brassard fluo et crie : "Police ! Que personne ne bouge ! Il ne vous sera fait aucun mal !". Il sera immédiatement suivi par une quinzaine de ses collègues. Quoi qu'il en dise et après l'instant de vide dû à l'effet de surprise, c'est tout de même la débandade. Certains se lèvent et tentent de sortir, des machines sont précipitamment éteintes, des disquettes se mettent même à voler (on en retrouvera partout : dans les corbeilles, au-dessus et sous les armoires, logiciels copiés, créations personnelles, démos, dernier jeu sorti en cours de piratage...) ! Le calme revient cependant et s'en suivent plusieurs heures d'interrogatoires menés par les inspecteurs de la police judiciaire, sur ordonnance du procureur de la République, huissier, et représentants de l'APP, Agence pour la Protection des Programmes informatiques.

Par leur incompétence dans le domaine et leur manque d'information, les policiers sont surpris par le jeune âge des participants et croyaient plutôt avoir à faire à du "piratage bancaire". Les représentants de l'APP sont plutôt fiers d'avoir réussi une "première" en France, sinon en Europe. Ils seront cependant aussi surpris de retrouver sur les lieux des membres du plus célèbre groupe pirate français "Ackerlight" déjà arrêtés quelques mois auparavant. Quant aux dizaines d'interpellés, certes jeunes mais moins naïfs que leurs interlocuteurs, ils sauvent les meubles en répondant exactement aux questions mal posées (facile devant quelqu'un qui attend le démarrage de l'ordinateur sans disque dur et sans insérer de disquette de démarrage ;-)). Très tard dans la nuit, tous les interrogatoires achevés, ce sont finalement quelques machines qui sont placées sous scellés avec des centaines de disquettes saisies (mais seulement avec une trentaine de programmes, piratés ou copiés, déjà sous droits d'auteur à ce moment-là...), et un procès-verbal de plusieurs dizaines de milliers de francs, dressé à la machine à écrire, à chacun des deux organisateurs de la Copy-Party, responsables vis-à-vis de la loi mais tout de même mineurs.

Après les premiers jours de peur, de fatigue, d'euphorie due aux médias (articles de journaux, dépêche AFP, info sur les radios nationales, et même citation de l'évènement dans certaines émissions télévisées...), voire de quelques filatures encore menées par les flics, ce sont d'abord plusieurs semaines d'explications, de leur "histoire devenue célèbre", qui ont attendu nos deux jeunes organisateurs. Mais ont suivi également plusieurs années d'avocats, de démarches personnelles, de problèmes scolaires, d'angoisses, jusqu'à l'ultime procès qui ne les condamnera finalement qu'à quelques milliers de francs d'amende, couverts en grande partie par l'assurance "responsabilité civile" des parents, et à la révision de certaines lois françaises archaïques et inadaptées à la protection des programmes informatiques. Plus tard, il leur restera le souvenir d'avoir vécu en pionniers un "évènement extraordinaire" de l'informatique.

Réalité ou fiction ? En tous les cas, cette histoire aurait pu se passer sur la scène Amiga, dans une petite ville d'Alsace, un certain jour du bicentenaire de la Révolution Française...


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