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Vous utilisez tous quotidiennement un ordinateur, mais connaissez-vous l'histoire de l'outil informatique ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle n'est pas née d'hier. Les balbutiements En 600 avant Jésus-Christ, la première machine destinée à simplifier les calculs apparaît : il s'agit du boulier, invention attribuée aux Chinois et aux Égyptiens... Il permet d'effectuer des additions et des soustractions à partir de boules coulissant sur des tiges de métal. Un boulier La Pascaline En 1777, Charles Mahon, comte de Stanhope, invente une machine de poche capable de résoudre des syllogismes (le "démonstrateur logique"). En 1804, Joseph-Marie Jacquard invente le métier à tisser Jacquard, inspiré des orgues de barbarie (il en reprend le système des cartes perforées). En 1820, Charles Thomas de Colmar commercialise à plus de 1000 exemplaires la première machine à calculer de série ("l'Arithmomètre"). L'Arithmomètre La machine analytique En 1869, William Stanley Jevons invente une machine logique utilisant l'algèbre booléen (le "piano logique"). En 1885, Dorr Eugène Felt invente la première machine à calculer à touches (le "comptomètre"). En 1886, Herman Hollerith sort la première tabulatrice utilisant un système d'entrée de données à base de cartes perforées. Sa société s'appelle alors la Tabulating Machines Company, et quelques dizaines d'années plus tard, cette société portera le nom d'International Business Machines (IBM pour les intimes)... En 1886, à Chicago, Don E. Felt lance le Comptometer : première calculatrice dont on se servait en appuyant sur des touches. Il invente en 1889 la première calculatrice de bureau avec imprimante. Le Comptometer En 1931, Vannevar Bush et ses disciples de l'Institut de Technologie du Massachussets (MIT) conçoivent le premier calculateur analogique capable de résoudre des équations différentielles ("l'analyseur différentiel"). En 1933, Wallace J. Eckert imagine le premier programme mécanique. En 1939, John V. Atanasoff et Clifford Berry sortent le premier calculateur numérique véritablement électronique ("l'Atanasoff Berry Computer"). En 1941, Konrad Zuse et Helmut Schreyer construisent le premier calculateur universel commandé par programme (le "Z3"). Le Z3 Petit intermède culturel : le nom de "bug", qui se traduit en (Tou)bon français par "bogue" mais qui signifie "bestiole" en anglais courant, a été donné à la première erreur informatique connue, le 9 septembre 1945 (à 15H45, si, si...) parce qu'on avait retrouvé une mite empêchant le bon fonctionnement d'un relais de l'ordinateur Mark II (Université de Harvard). En 1946, J. Presper Eckert Jr. et John Mauchly réalisent le premier calculateur numérique électronique de grande puissance ("Electronic Numerical Integrator And Calculator", ENIAC). Il occupe un grand local et comporte 18 000 tubes à vide. L'ENIAC En 1948, F.C. Williams et T. Kilbum réalisent à l'Université de Manchester le premier ordinateur à programme enregistré (le "Manchester Mark I"). Mais les mémoires sont volumineuses, l'invention des mémoires à tores en 1949 par Jay Forrester aidera aussi à réduire le volume des ordinateurs. En 1951, la Eckert Mauchly Computer Corporation livre au bureau du recensement le premier ordinateur commercialisé : l'UNIVAC (UNIVersal Automatic Computer). La miniaturisation La miniaturisation avance avec la sortie en 1954 du premier ordinateur universel entièrement transistorisé : le TRADIC (TRansistorized Airbome Digital Computer). Le TRADIC En 1958, lancement du premier ordinateur commercial entièrement transistorisé, le CDC 1604, développé par Seymour Cray. Le CDC 1604 Toujours en 1959, l'ordinateur ATLAS I étudié par l'Université de Manchester et Ferranti introduit deux nouvelles technologies fondamentales : la mémoire virtuelle et le multitâche. En 1963, Digital Equipment Corporation (DEC) commercialise le premier mini-ordinateur qui rencontre un succès commercial : le DEC PDP-8. En 1964, IBM lance la famille d'ordinateurs System/360. Un mois après, Thomas Kurtz et John Kemeny, inventeurs du langage, font tourner le premier programme en BASIC. En 1968, l'une des plus grosses sociétés actuelles se crée : Intel. A cette époque, elle est surtout spécialisée dans les mémoires plutôt que dans les processeurs. En 1969, Data General Corporation commercialise le premier mini-ordinateur 16 bits : Nova. La même année voit aussi l'apparition de Commodore. avec son premier produit révolutionnaire : la calculatrice tenant dans la main (C108). L'arrivée de la micro En 1971, Intel Corporation lance la première puce à microprocesseur. Le microprocesseur 4004 est un processeur 4 bits de 2250 transistors tournant à 100 Hz et ayant une puissance pratiquement équivalente à celle de l'ENIAC de 1946. Il est utilisé dans le premier micro-ordinateur de Micral. Processeur 4004 En 1973, arrivée du MICRAL, premier micro-ordinateur tout assemblé à base de 8008. En janvier 1975, Paul Allen et Bill Gates (futurs cofondateurs de Microsoft Corporation) lancent l'Altair, mini-ordinateur bon marché (350 $). 1977 voit l'apparition du PET de Commodore Business Machines (CBM), premier ordinateur "familial" intégrant un magnétophone, un moniteur (monochrome) et les premiers jeux ! Qui ne se souvient pas des célèbres Pendu et Casse-Brique ? Apple Computer et Tandy commercialisent aussi les premiers ordinateurs personnels complètement assemblés, l'Apple II et le TRS80. Le PET de Commodore 1979 : La version allégée du 8086, le 8088 (8 bits) rencontre plus de succès et Motorola sort son 68000. En 1980, une équipe de recherche d'IBM met au point le premier ordinateur à jeu d'instructions réduit (Reduccd Instruction Set Computer, RISC). Les laboratoires Bell réalisent le premier microprocesseur monopuce 32 bits. Notre confrère "Jeux et Stratégies" nous dit dans son édito sur les logiciels : "Hier, l'ordinateur était un monstre d'un prix vertigineux que seuls des spécialistes pouvaient utiliser. Aujourd'hui, un amateur passionné peut s'acheter un "micro" pour quelque 6000 francs et dialoguer avec lui après quelques heures d'entraînement. Totalement vulgarisé, l'ordinateur sera demain dans tous les foyers. Comptable, gardien ou secrétaire infatigable, on a assez dit qu'il s'acquittera de toutes les tâches ingrates. Nous préférons ici l'envisager comme un élément de loisir et, bien sûr, un partenaire de jeu."La naissance des géants Et 1981. IBM choisit Intel pour sa gamme de micro-ordinateurs, ce qui entraîne le déclin des autres fabricants de micro-processeurs, à l'exception de Motorola qui signe un accord avec Apple (concernant son petit nouveau, le 68000). Le premier PC d'IBM était un système à disquette utilisant le microprocesseur 8088, un affichage en mode texte, une mémoire vive de seulement 128 ou 256 ko, les imitations de l'IBM PC fleurissent, "compatibles à 90 %". 1982 : les processeurs d'Intel évoluent à grande vitesse : le 8088 à peine sorti, Intel sort le 80286 à 8 MHz. Les utilisateurs PC commencent à s'habituer à changer de machine tous les deux ans... En France, nous assistons à la naissance de Tilt, premier magazine dédié aux "jeux électroniques" et comportant une rubrique informatique : on y parle du TI99/4A de Texas Instruments (48 ko de mémoire pour 3500 FF), utilisé par Yves Mourousi. Dans les numéros suivants, tous les ordinateurs arrivant sur le marché seront testés sur le plan ludique, du ZX80 à moins de 1000 FF à l'Apple de plus de 10 000 FF, en passant par les TO7. Oric I et autres (parmi ces autres, il y a le VIC-20, ordinateur familial de Commodore). Fin 1983, Commodore distribue en France son petit nouveau, le C64, comportant 64 ko de mémoire, 20 ko de ROM et un microprocesseur 6510. Il dispose en option d'un lecteur de disquette 5,25" et sa ludothèque est une des meilleures du marché, ce qui ne l'empêche pas de posséder aussi des logiciels utilitaires (tel le célèbre GEOS, environnement à icônes et fenêtres en avance sur ce qui deviendra un des standards PC, à savoir Windows). Cette année-là, les ordinateurs les plus prometteurs sont les Atari 600XL, Sinclair Spectrum 48 ko, et Commodore C64. Du côté ludique, le PC n'est même pas évoqué, son marché restant celui des gens "sérieux". Le Commodore 64 Le Macintosh 1985 : alors qu'Intel ne fait qu'améliorer son processeur en sortant le 80386DX à 16 MHz, Commodore sort l'Amiga 1000, premier ordinateur familial (quoiqu'un peu cher) multitâche avec de très bonnes capacités graphiques et sonores. Amstrad sort un appareil équipé d'origine d'un écran pour moins de 5000 FF et lui adjoint une campagne publicitaire efficace : pendant plus de 8 ans, les parents et utilisateurs non avertis ne jureront plus que par Amstrad (sans considération pour le processeur et la mémoire de ces machines). L'Amiga 1000 1988 : Intel révise son jugement à la baisse et sort une version bridée de son 80386DX : le 80386SX, tournant en 16 bits contre 32 bits pour le DX. Les ventes de 386 démarrent fort, les logiciels de jeux se développent aussi pour la gamme PC. IBM se démarque en choisissant un bus Micro-channel pour ses PS/2, les autres constructeurs réagissent en présentant le bus EISA, aussi connu sous le nom de Local Bus (une copie du Zorro de l'Amiga...). 1989 : Intel sort encore une nouvelle version : le 80486DX, un 80386DX avec coprocesseur et mémoire cache intégrés. La fréquence monte maintenant jusqu'à 50 MHz. Motorola sort le 68030. Le 80486SX L'Amiga 3000 1992 : encore du nouveau chez Intel, le 80486DX sort maintenant en 80486DX2, la fréquence est doublée à l'intérieur du processeur, ainsi que les calculs... Commodore lance l'A600, une nouvelle version de l'A500 avec assez peu de nouveautés mais améliore sa gamme avec la sortie de l'A4000 (utilisant le nouveau 68040 de Motorola) et l'A1200. Ces deux machines comportent les nouvelles puces graphiques AGA. Les A500+ sont arrêtés, ainsi que les A2000 (dont les dernières versions ont été livrées en Kickstart 2.0). 1992 a été une année d'explosion pour les nouveaux systèmes d'exploitation. En avril, Microsoft lance Windows 3.1. La version 2.0 d'OS/2 d'IBM et le système 7.1 d'Apple paraissent également. Chez Commodore, c'est AmigaOS 3.0, entièrement localisable, qui s'expose au monde. L'informatique fait aussi beaucoup parler d'elle par la découverte sur les PC d'un virus programmé pour "se déclencher" le 6 mars, date anniversaire de la naissance de Michel-Ange. 1993 : alors qu'Intel termine son Pentium tournant en 64 bits et à 66 MHz, Atari sort enfin son Falcon 030 à base de 68030, toujours aussi peu compatible avec les anciens appareils de sa gamme (qu'il abandonne immédiatement, sans souci des anciens acheteurs) et Commodore s'attaque au marché de la console de jeux en dévoilant son A1200 camouflé, j'ai nommé la CD32. L'A600 disparaît après avoir été bradé à moins de 1000 FF, prix auquel on pouvait acheter un ZX81 onze ans auparavant. 1994 : tandis que Commodore prévoit ses nouvelles puces graphiques AAA, Intel monte les fréquences de ses processeurs à 100 MHz, et Apple sort une machine à base de processeur PowerPC (le Power Macintosh 6100/7100/8100) : cet accord risque-t-il de sonner le glas de la concurrence ? Power Macintosh 8100 L'informatique évolue : les disquettes qui contenaient autrefois 128 kilo-octets de données ont maintenant une capacité de 2,88 Mo. Les CD capables de stocker 650 Mo se miniaturisent en même temps que des disques plus petits sont capables de contenir plus d'informations. En 13 ans, Intel a sorti huit processeurs différents, et les développeurs de logiciels PC ont toujours utilisé la dernière version pour développer leurs logiciels. Le résultat en a été une escalade de puissance nécessaire pour utiliser le moindre programme PC : essayez d'utiliser un logiciel sous Windows sur un 386SX et vous comprendrez ce que je veux dire. D'autre part, Motorola a lui aussi amélioré ses processeurs, puisque nous sommes passé du 68000 au 68040 (et bientôt 68060). Les logiciels développés sur Amiga continuent cependant à tourner sur un 68000 pour la plupart d'entre eux (à l'exception des programmes très pointus). Le choix d'un A500 pour une utilisation familiale était donc très bon en 1987, et celui d'un A1200 me semble tout aussi bon en 1993/1994 ! Note : je tiens à remercier les éditions Nathan pour leur traduction du logiciel Computer Works de Software Marketing Corporation (PC Ordinateur) qui m'a donné de précieux renseignements. Merci aussi au Quid...
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