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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Test de Fields Of Glory
(Article écrit par Jérôme Bonnet et extrait de Joystick - décembre 1994)
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Génial ! Fields Of Glory, le plus beau des jeux de guerre que la Terre ait jamais porté, arrive
enfin sur Amiga OCS, AGA et CD32. Tu mets la nappe, oh, Léon ?
Avant Fields Of Glory, les choses étaient simples. À ma droite, il y avait les jeux de guerre, d'une
austérité absolue. Affligés des quelques symboles abscons qui se battent en duel sur une grille,
de l'absence d'animations et de bruitages, ces logiciels ne s'adressaient qu'à une minorité de fondus
de stratégie pour qui l'habit ne fera jamais le moine. À ma gauche, tous les autres jeux bénéficiant
d'une bonne réalisation, mais loin de s'approcher du souci du détail des "vrais" jeux de guerre.
Et puis, c'était, je crois, le troisième jour vers 16h12, Dieu créa Fields Of Glory. Comment ? Alors donc,
il était possible de faire de vrais jeux "intelligents" tenant compte de la topographie du terrain, du
moral et de la fatigue des troupes, qui soient en même temps visuellement attrayants ? Le tout en temps
réel, qui plus est ? Eh bien, mes très chers frères et très chères soeurs, en ce jour béni est arrivé le
second miracle : l'adaptation de Fields Of Glory sur tous les Amiga ! Voilà qui va fermer le clapet à plus
d'un médisant colporteur de calomnies sur les possibilités de calcul des bécanes Commodore.
Allez la Franceeeuuuhhh
Pour nous faire encore davantage plaisir, MicroProse a choisi comme cadre un sujet qui nous touche
d'assez près, puisqu'il est ici question des conquêtes napoléoniennes. Plus précisément encore,
c'est la célèbre période des "Cent jours" qui est abordée dans Fields Of Glory, celle de la déchéance
de Bonaparte. Il ne faut pas rêver, les British de MicroProse n'allaient tout de même pas vous retranscrire
des batailles dans lesquelles ils ont pris de mémorables claques, le triomphe de Wellington et Blücher à Waterloo
leur semblait bien plus approprié. Mais pour ceux d'entre vous qui se sentent l'âme patriotique, qui
regrettent qu'on ne parle pas aujourd'hui français de Madrid à Vienne, voilà l'occasion rêvée de prendre
en main la destinée des armées napoléoniennes pour changer le cours de l'Histoire.
Et cela avec une remarquable simplicité, comme vous allez le constater pas plus tard que tout de suite.
Où tu vas, Graham ? Voir l'austère Lise !
Pourtant, dès le premier chargement effectué, une petite déception vous attend. En effet, l'introduction
animée qui était présente dans la version PC a hélas disparu, pour ne nous laisser qu'une image fixe
sur laquelle se déroule un générique. Du moins, cela est vrai pour les versions OCS et AGA, peut-être
n'en sera-t-il pas de même sur CD32, je ne puis vous le dire à l'heure actuelle. C'est tout de même un
peu dommage, surtout que l'on voit difficilement en quoi il est ardu d'afficher quelques images animées
sur un Amiga, et ce ne sont pas les multiples démos réalisées sur ce support qui me feront mentir.
En revanche, il vous est possible de choisir la langue dans laquelle seront inscrites toutes les informations
parmi trois, dont le français. Voilà une option fort bienvenue dans un jeu de stratégie. Une fois cette
sélection effectuée, vous voilà prêt à vous lancer à corps perdu dans l'une des six batailles que comporte
Fields Of Glory. Quatre d'entre elles sont authentiques (Quatre Bras, Ligny, Wavre et Morneplaine, oups, Waterloo)
tandis que les deux restantes (Nivelles et Wagnée) sont fictives. Toute ressemblance avec des personnages
ayant vraiment existé serait pourtant loin d'être fortuite !
Je vous conseille de démarrer par l'une de ces deux dernières, bien plus simples et idéales (surtout Nivelles)
pour une première prise en main.
Choisissez ensuite votre camp (France ou anglo-alliés, Prussiens et autres "même-pas-Français"), puis
le niveau de difficulté parmi les cinq qui vous sont proposés. Ce dernier influera non seulement sur
le degré d'intelligence de vos adversaires gérés par l'ordinateur, mais également sur le réalisme des
conditions de jeu elles-mêmes (vos troupes seront-elles freinées lorsqu'elles graviront une côte ?
L'artillerie pourra-t-elle franchir sans dommages les cours d'eau ?). Et voilà, la partie peut enfin
commencer.
Des armées de fourmis
C'est à ce moment-là que Fields Of Glory dévoile ses qualités : dans sa représentation des batailles.
Ici, pas l'ombre d'un hexagone, de troupes symbolisées par de petits carrés marqués d'un symbole,
mais de (presque) vrais minuscules soldats animés ! On repère distinctement d'un seul coup d'oeil une
brigade d'infanterie ou de cavalerie d'une pièce d'artillerie. Du moins lorsque l'on a sélectionné un
angle de vue proche du sol, car Fields Of Glory comporte trois niveaux de zoom. Vous pouvez ainsi à
tout moment prendre du recul pour examiner la tournure des hostilités de façon plus globale, ou au
contraire vous rapprocher au maximum pour le simple plaisir de suivre la charge de vos cavaliers sur une
artillerie ennemie.
De cette façon, le jeu pourra contenter aussi bien les fanatiques de jeux de guerre
que les autres, autrement dit les êtres normalement constitués, qui veulent tout simplement suivre
réellement les combats et s'impliquer dans une partie. C'est en quelque sorte la "récompense" des efforts
qu'il faut déployer pour intégrer tous les paramètres de Fields Of Glory. D'un simple clic sur un
attroupement de vos hommes, vous accédez à une fenêtre d'ordres qui va vous permettre de communiquer
avec eux. Vous embrassez d'un seul coup d'oeil la description et la forme de la brigade sélectionnée,
et pouvez lui donner vos instructions. Ces dernières concernent les déplacements ou assauts à effectuer,
mais également la formation à adopter.
Lesdites formations sont l'une des clefs de la victoire dans Fields Of Glory : il vous faudra apprendre
à connaître leurs atouts et faiblesses pour faire de bons généraux. Par exemple, une pièce d'infanterie
n'adoptera pas la même disposition selon qu'elle se trouve opposée à des cavaliers, des canons ou d'autres
fantassins. Voilà, il ne vous reste plus qu'à cliquer sur l'ordre que vous souhaitez transmettre (déployer,
garder position, attaquer ou cibler) puis sur la destination ou la cible, le cas échéant, et vous verrez
tout à coup vos hommes s'agiter et vous obéir.
Pour vous éviter de répéter de nombreuses fois les mêmes ordres lorsque vous souhaitez expédier plusieurs
brigades sur un même lieu (genre Dune 2), Fields Of Glory dispose d'un système de commandement assez bien
conçu selon que vous cliquiez sur une simple unité ou sur l'un de vos généraux (vous les reconnaîtrez facilement,
ils se tiennent fièrement, seuls sur leur monture), l'action sera effectuée par ladite unité ou toutes
celles placées sous la tutelle du général en question. Plus son grade est élevé, et plus vous déplacerez par
conséquent de troupes. A tout moment, vous pouvez rattacher une unité que vous contrôliez de manière "autonome"
à l'un de vos gradés, et elle rentrera dans le rang. On ne peut que saluer l'ingéniosité dans l'interface.
C'est un vrai plaisir. On ne peut s'empêcher de penser que tous les jeux de guerre devraient être ainsi.
Waterloo, morne plaine
D'autant que les auteurs de Fields Of Glory ont fait autant pour tenter de retranscrire l'ambiance des
vrais combats qu'il est possible sur un Amiga. Ainsi, si vos troupes sont animées durant leurs déplacements,
elles ne le sont pas moins lorsqu'elles combattent. Les canons et mousquets crachent de la fumée, et vous
verrez vos hommes gesticuler dans tous les sens lors des affrontements au corps à corps. Mais surtout, et
c'est là une innovation de taille, les cadavres ne sont pas "solubles" comme on en a l'habitude. Chaque
homme que vous trucidez, chaque canon que vous détruisez reste étendu sur le sol, comme c'est le cas -
il me semble - dans les vraies guerres qui tuent. Vous pouvez me croire, la vision qu'offrent les riantes
collines des décors du jeu, au bout de quelques heures de lutte acharnée, n'est guère ragoûtante.
C'est un facteur de réalisme en plus, tout comme la bande sonore du jeu qui vient admirablement soutenir
l'action. Des bruitages numérisés retransmettent les détonations graves des canons, celles, plus sèches,
des mousquets, autant que le brouhaha ou les hennissements des chevaux lors d'un combat au corps à corps.
Le tout est très honnêtement réussi, surclassant même les bruitages de la version sortie sur PC et
compatibles (ce qui n'est tout de même pas le cas du graphisme et des animations, soit dit au passage).
Même s'il semble affligé de quelques bogues (la version dont je dispose affiche parfois des pièces à des
endroits ou elles ne se trouvent pas, tels des hologrammes, mais le phénomène reste marginal), Fields
Of Glory a de grandes chances de cartonner, ne serait-ce que grâce à son aspect totalement révolutionnaire
sur un Amiga. Mais surtout, il offre aux néophytes des jeux de guerre désireux de s'initier aux joies
de la guerre, la possibilité de se jeter dans le grand bain sans passer par une kyrielle de menus soporifiques.
Pour terminer, une supplique à l'adresse de MicroProse : pourquoi ne pas réutiliser cette interface dans
d'autres jeux de guerre portant sur la guerre de Sécession ou l'ère médiévale, par exemple ?
Je suis sûr que bon nombre d'entre nous verraient d'un bon oeil l'arrivée de disquettes d'extension
pour Fields Of Glory. À bon entendeur...
Un peu en dessous de leur devancière sur PC, ces nouvelles versions de Fields Of Glory sont néanmoins de
loin ce qui se fait de plus attrayant sur Amiga. Certains puristes grogneront peut-être un peu,
mais le plus grand nombre d'entre vous, et particulièrement ceux qui n'ont pas l'habitude des jeux de ce
genre, devrait se délecter de Fields Of Glory.
Version OCS vs AGA
Cessez de crier au scandale, je n'ai pas voulu par ce titre - il est vrai un peu racoleur -
mettre en opposition les deux versions, ce qui ne serait pas juste. Mais vous vous demandez sûrement
quelles sont exactement les différences selon que l'on joue sur l'une ou l'autre des machines,
puisque monsieur MicroProse nous a fait l'honneur de réaliser pour nous des versions spécifiques.
Tout d'abord, sachez qu'il est préférable dans un cas comme dans l'autre de posséder un disque
dur puisque, ô joie, Fields Of Glory est installable sur A500 ou A1200. Si ce n'est pas le cas,
la partie sera interrompue chaque fois que vous ferez un zoom arrière ou avant, ce qui casse un
peu le rythme.
Aucune différence non plus pour ce qui concerne les bruitages, identiquement réussis, mais ne
zappez pas tout de suite... Le graphisme de la version AGA surclasse en effet assez nettement
celui de sa jumelle OCS. Grâce aux plus nombreuses couleurs affichées, les décors y sont plus
sympathiques, et le relief du terrain plus distinct. Par ailleurs, la version OCS comporte moins
d'animations que son alter-ego sur Amiga AGA, les combats y sont donc moins, hum, jolis. En tout
cas, quelle que soit la version chargée dans votre machine, le jeu ne rame jamais trop pour
la simple raison qu'il n'a jamais besoin d'animer de sprites à grande vitesse. S'il avait été
question de la Seconde Guerre mondiale et de ses avions, bateaux et véhicules routiers rapides,
l'animation de Fields Of Glory aurait sans doute montré ses limites. Mais en 1800, le blitzkrieg
n'existait pas, et les déplacements simultanés de milliers d'hommes ne pouvaient guère rivaliser
en rapidité avec un Ben Johnson, même sans anabolisants.
Nom : Fields Of Glory.
Développeurs : WJS Design.
Éditeur : MicroProse.
Genre : jeu de stratégie.
Date : 1994.
Configuration minimale : CD32, ou Amiga OCS/68000/1 Mo de mémoire, ou Amiga AGA/68020/2 Mo de mémoire.
Licence : commercial.
NOTE : 7,5/10.
Les points forts :
- Les trois modes de visualisation sont pratiques.
- L'interface est souple d'emploi et puissante.
- Le contexte historique est respecté.
- Les troupes animées.
- La possibilité d'installation sur disque dur.
Les points faibles :
- Les musiques ne bénéficient pas de sons intéressants.
- Les déplacements ne prennent pas en compte les caractéristiques de la carte ou des unités.
- Les quelques bogues d'affichage.
- L'introduction a disparu.
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