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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : L'Esprit Amiga
(Article écrit par Sébastien Jeudy - juillet 2000)
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"L'Esprit Amiga" : d'accord, mais c'est quoi exactement ?
Il y a 15 ans sortait une nouvelle machine qui allait bel et bien révolutionner le
monde de la micro-informatique, une machine que tous ceux qui ont vécu ses
années de gloires se souviennent encore aujourd'hui, même si la plupart l'ont
délaissée pour d'autres horizons sans souvent savoir qu'elle survit encore
vaillamment, une machine qui possède UN nom, une signature, une véritable
identité : l'A-M-I-G-A. Une machine qui au-dela de ce nom allait vraiment devenir
pour des années l'amie fidèle de ses passionnés.
Dès le commencement l'Amiga allait écrire une histoire à part. Inventé par le génial
Jay Miner dès 1982 sous le premier nom de "Lorraine",
à l'époque des "petits 8 bits" qui avaient introduit l'informatique dans les foyers, il restera deux ans dans les
cartons avant d'intéresser Commodore en 1984 qui le commercialisera en 1985
sous le nom d'Amiga 1000. Que de temps perdu alors, mais l'Histoire était lancée.
Même s'il a bien fallu encore deux ans pour réellement se faire connaître, la suite
allait être fulgurante et glorieuse. Les premiers heureux possesseurs à avoir franchi
le pas en délaissant leur 8 bits (C64, CPC...) allaient découvrir ses performances
techniques et son environnement révolutionnaire : le premier OS sur micro
entièrement multitâche sur la meilleure technologie graphique et sonore du
moment ! Ceux-ci commencèrent à entrer au coeur de la bête pour en ressortir les
premiers programmes et créer les premières "démos Amiga", les fameuses, et
littéralement subjuguer les autres et les conquérir. La machine était alors lancée.
Quand à l'époque on a un CPC qui fait bip-bip et n'affiche que quelques gros pixels
pâteux et qu'un ami nous montre des photos numérisées en plusieurs milliers de
couleurs, de la musique également numérisée ou synthétisée, avec des chansons ou
composée avec des logiciels originaux, ainsi que de la superbe animation
extrêmement fluide, le tout en parfaite multitâche, on tombe à la renverse et
quand on revoit son pauvre CPC, on sait ce qu'il nous reste à faire.
Par ses prouesses technologiques, l'Amiga allait rester ensuite dans l'Histoire de
l'Informatique comme étant le premier ordinateur multimédia ; mais son nom, son
originalité, sa flexibilité, sa fiabilité, sa convivialité et surtout sa créativité allaient
aussi déchaîner les passions. Il attire alors les jeunes bidouilleurs, les petits génies,
les joueurs, les curieux, les développeurs de jeux et de logiciels professionnels qui
en feront l'ordinateur familial le plus vendu au début des années 1990, mais aussi
l'ordinateur professionnel d'excellence dans les domaines du graphisme, du
montage vidéo et des images de synthèses qu'il aura propulsé à la télévision et au
cinéma. En une poignée d'années, il avait fait oublier les 8 bits et personne en
dehors de la bureautique ne songeait encore à ce moment-là aux compatibles PC.
Plus que jamais les passionnés étaient convaincus d'apporter la créativité à travers
l'Amiga. Leur motivation fit apparaître aussi toutes sortes d'idées nouvelles pour
s'exprimer et convaincre les autres. L'union et le partage faisant la force, on créait
en "groupes" auxquels on donna des noms mythiques. Il y avait le meneur, le programmeur,
le musicien, le graphiste, le diffuseur, et dans d'autres le déplombeur. On se réunissait
alors pour partager sa passion, ses créations ou ses idées, en démos parties, démos compétitions,
ou copy parties. Chacun voulait prouver qu'il était le meilleur dans sa
spécialité en allant au bout de ses compétences et celles de sa machine, même si
certaines activités étaient plus créatives que d'autres. Et on était surtout jeunes !
Que d'heures, de jours et de nuits ont été passés par passion et par conviction à
créer sur Amiga la meilleure démo, la musique la plus mémorable, le plus beau
dessin ou le jeu le plus sophistiqué et original. On était motivé par les immenses
possibilités que nous apportait cette merveilleuse bécane et les retrouvailles entre
potes pour tout partager.
Mais l'Histoire fut aussi dramatique par les erreurs commerciales de Commodore
qui l'ont conduit à sa faillite en 1994 et la mort soudaine du père de l'Amiga, Jay
Miner, dans les mêmes mois. Dans la lancée de son succès et de son avance,
l'Amiga était assuré de quelques moments de répit tout en suscitant les convoitises.
Il fut immédiatement repris et sa production relancée, mais la malchance s'acharna
par ses deux premiers repreneurs, Escom et VIScorp, qui en étaient aussi à des
problèmes commerciaux. Les années passèrent et le dernier propriétaire de l'Amiga
(Gateway), plutôt intéressé par son nom vendeur qu'à son avenir, sacrifia le temps
et la "communauté". Les utilisateurs se tournèrent progressivement vers la
concurrence qui s'imposa commercialement et même technologiquement. Quoi de
plus facile quand on est quasiment le seul sur le marché quelle que soit la qualité de
son produit et son évolution. Tout en disparaissant des rayons, l'Amiga avait même
disparu des mémoires.
Il reste cependant les passionnés, les convaincus, les irréductibles, à l'épreuve du
temps et des évènements, qui croient en leur machine et en ce qu'elle représente,
ceux qui forment la communauté actuelle, et quelle communauté ! Réduite mais
devenant de plus en plus solidaire, gardant sa créativité et son imagination, mais
aussi son originalité, même si la motivation est souvent mise à rude épreuve et son
espoir de plus en plus lointain, elle est toujours là et bien là. A travers le monde,
elle est également soutenue par les derniers fabricants, toujours actifs à travers de
géniales cartes d'extension PowerPC et graphiques ou autres adaptateurs aux
techniques actuelles, par les derniers développeurs et les derniers revendeurs.
Même si les nouveautés sont rares, elles sont encore présentes. Grâce à l'Internet, le
contact est maintenu malgré les distances et les gens se retrouvent malgré tout. Il
est même formidable d'avoir de plus en plus de nouveaux contacts dans d'autres
pays. Les amigaïstes savent aussi se rapprocher par des nouvelles associations, des
groupes d'utilisateurs, en clubs et en réunions, sans parler du "fanzinat" très actif et
de qualité quand il n'y a plus de magazines en kiosque. Des rassemblements
professionnels sont toujours organisés et il y a même une prise de conscience face
au piratage qui aurait contribué à la chute de l'Amiga. Mais le plus important pour
la communauté restent les Amiga Party, ou AmiParty, ainsi que les Amiga-bouffes,
qui s'efforcent d'être régulières pour maintenir le contact et garder la motivation,
voire préserver l'espoir. Tout en étant créatives, elles fourmillent d'idées et
d'initiatives et sont de plus en plus chaleureuses.
L'Histoire n'est pas finie. En janvier dernier, l'Amiga a été racheté une nouvelle fois
par des anciens ingénieurs certainement déçus sous l'ère figée de Gateway pour retrouver
l'indépendance de ses débuts. Sans de fausses promesses, ils remettent tout à plat
en se fixant leurs objectifs. Ils cherchent des partenaires technologiques et
commerciaux, et montent une équipe de développeurs dont la mission est de
mettre au point le nouvel Amiga : le meilleur environnement qui sache répondre
aux techniques actuelles et futures sur le meilleur matériel du moment. Des choix
sont pris qui ne rassurent pas toujours la communauté. Mais par leur motivation et
leur détermination, ils sont aussi reconnaissants envers la communauté Amiga car ils
en font aussi réellement partie depuis des années. Quoi qu'il en soit, l'avenir est en
jeu. "L'Esprit Amiga" est là et sera à jamais présent dans nos mémoires et nos
coeurs qui sauront les premiers le faire revivre et le retransmettre aux autres à
travers une nouvelle machine répondant à sa philosophie.
"Keeping the Faith, will have its rewards :-)", Bill McEwen, juin 2000.
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