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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Dossier : Les raisons de la banqueroute d'Escom
(Article écrit par David Farquhar et extrait de The Silicon Underground - juillet 2024)
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Note : traduction par Mickaël Pernot.
En ce jour de 1996, le 15 juillet, le fabricant allemand de PC Escom se déclarait en banqueroute. Mais Escom
n'était pas un simple fabricant de PC ordinaire. Escom a fait faillite moins de deux ans après avoir acquis
les marques Commodore et Amiga, et après avoir commencé à utiliser leur technologie. Est-ce que Commodore et
l'Amiga étaient maudits ? Ou est-ce autre chose qui a conduit Escom à la faillite ?
Une entreprise de poids en Europe
Escom a fait des efforts pour se développer, mais trop rapidement, qui l'ont conduit à la faillite moins d'un
an après deux acquisitions clés. Escom était le deuxième fabricant de PC en Allemagne et le dixième en Europe
lorsqu'il a racheté Commodore
le 22 avril 1995. L'entreprise avait l'intention de devenir encore plus importante.
C'est l'une des raisons pour lesquelles ils étaient intéressés par Commodore. Le nom de la marque jouissait
d'une reconnaissance qui faisait défaut à Escom, et la technologie Amiga aurait sans doute pu devenir, entre
de bonnes mains, une plate-forme viable.
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[Un PC 486 d'Escom] - Les efforts d'Escom pour se développer trop rapidement l'ont conduit à la faillite moins d'un an après deux acquisitions clés
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14 millions de dollars, c'est plus d'argent que ce que la plupart d'entre nous avons, et cela représentait plus d'argent
en 1995 qu'aujourd'hui, mais c'était toutefois un projet peu risqué, relativement parlant. Microsoft a investi
150 millions de dollars dans Apple en 1997, et cela ne lui a même pas permis d'obtenir une participation majoritaire.
Jusqu'à cette annonce, Escom était pratiquement inconnue en Amérique du Nord. Lorsque j'ai appris la nouvelle,
ma réaction immédiate a été de me demander de qui il s'agissait ? Et c'est aussi la première question à laquelle
les journalistes américains qui couvraient l'événement ont cherché à répondre.
Pourquoi Escom a fait faillite
L'achat de Commodore et d'Amiga n'a pas sauvé Escom, mais ce n'est pas non plus ce qui l'a fait sombrer.
Au Royaume-Uni, Escom jouissait d'une certaine notoriété. En mai 1995, Escom avait tenté d'acquérir une
plus grande part du marché britannique en achetant environ 200 magasins de la chaîne de magasins britannique
Rumbelows (NDTrad : chaîne spécialisée dans la vente de produits électroniques et informatiques, un Darty ou
Boulanger anglais en quelque sorte), en plus des 27 qu'elle possédait déjà.
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[Un Amiga 1200 période Escom] - L'achat par Escom de Commodore et d'Amiga n'a pas sauvé l'entreprise, mais ce n'est pas non plus ce qui l'a fait sombrer
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Mais cette acquisition était bien plus problématique que celle de Commodore. Escom a essayé de se développer
trop rapidement et a perdu trop d'argent au début de 1996. Selon le numéro du 11 mars 1996 de Computerworld,
les pertes d'Escom au cours du premier trimestre ont été trois fois supérieures aux prévisions, du fait de
la combinaison de plusieurs facteurs : pression sur les prix, ralentissement des ventes dû à la faiblesse de
l'économie allemande et hausses des coûts liés à l'exploitation des magasins britanniques rachetés à Rumbelows.
Pour ne rien arranger, l'édition
du 24 juillet 1996 de The Independent précisait également qu'Escom s'était
implantée avec des magasins de petite taille situés dans des rues principales des grandes villes, alors qu'au
Royaume-Uni, la tendance suivait celle des États-Unis, à savoir des grandes surfaces en banlieue.
Escom est-elle allée trop vite ?
Il est donc facile de dire qu'ils ont fait une acquisition de trop. Mais parfois, une occasion ne se présente
qu'une seule fois. Ils n'allaient pas avoir une deuxième occasion d'acheter la propriété intellectuelle de
Commodore et d'Amiga au moment de la faillite. Ils ont peut-être aussi considéré que l'opportunité d'acquérir
200 magasins au Royaume-Uni n'allait pas se représenter de sitôt. D'autre part, il est clair, même aujourd'hui,
en lisant les quelques articles de presse de l'époque qui sont encore disponibles en ligne, que Rumbelows perdait
de l'argent et qu'il allait falloir du temps à Escom pour se redresser.
À supposer que cela ait pu être possible. Pour parler en termes américains, Rumbelows avait le même problème
que des chaînes américaines comme Tipton
qui essayaient de concurrencer Best Buy. Sous la
direction d'Escom, près d'un tiers des magasins n'étaient pas rentables.
Pour aggraver encore leur problème, les dirigeants d'Escom surestimèrent leur croissance pendant la période de
Noël 1995. Leur croissance a été de 20%, alors qu'ils avaient prévu des stocks pour une
croissance de 50%.
Ainsi, au début de l'année 1996, Escom a été rattrapée par ses multiples problèmes. Escom estimait avoir
besoin d'une bouée de sauvetage de 69 millions de dollars pour redresser la situation, mais elle ne trouva
personne pour lui prêter de l'argent. Je pense que nous pouvons dire sans risque que ce n'est pas une malédiction
associée à Commodore ou à l'Amiga qui a mis Escom à terre. Il s'agit plutôt d'une combinaison de facteurs.
Escom a déposé le bilan le 15 juillet 1996. À l'époque, en 1996, ZDNet
a qualifié la disparition rapide d'Escom "d'étonnante".
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