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Une Peugeot 605 ou une Citroën XM, c'est bien, mais elles ne feront se retourner personne dans la rue. Par contre, un coupé Aurelia ou une Buick 1938 ne passeront pas inaperçues, leur élégance n'ayant pas pris une ride. La technique avance ; le dernier cri, c'est la couleur en 24 bits. Pour les professionnels, c'est indispensable, mais pour une majorité d'amigaïstes, c'est encore du rêve. Faites le calcul du prix de la configuration. Je crois, pour ma part, que l'on peut encore trouver un grand plaisir à faire des choses en 16 ou en 32 couleurs. Et peut-être le véritable art informatique ne consiste-t-il pas à reproduire le mieux possible la qualité photographique, mais plutôt à utiliser le pixel comme un matériau original ? Cette réflexion d'une haute densité n'est évidemment pas de moi, mais que son auteur me pardonne, je ne sais absolument plus où je l'ai lue... Alors voilà, on peut toujours faire de jolies images avec Deluxe Paint III, ou avec des programmes du domaine public. C'est une lapalissade que de dire que le caractère d'une image peut être grandement affecté par le bon choix de la palette de couleurs, et c'est peut-être là que les moyens manquent le plus. Appelons donc un vétéran à la rescousse. Le programme Parmi les programmes permettant de modifier une palette, il y en a un, sans doute assez méconnu, qui représente probablement ce qui peut se faire de mieux en la matière. Il s'agit de Doug's Color Commander. Ce programme n'est pas tout jeune, il a été développé en 1987 sur un Amiga 1000. Néanmoins, il vient d'en sortir une version 2.0, que je voudrais vous présenter. En bref, Doug's Color Commander permet de triturer dans tous les sens possibles et imaginables une palette de 2 (contrairement à ce que l'on pourrait penser, une image monochrome a au moins deux couleurs - renversifiant, non ?) à 32 couleurs, de faire des copies et des impressions d'écrans, de créer et de sauvegarder des palettes. Pour éviter toute ambiguïté, Doug's Color Commander ne traite pas les images HAM. On lance Doug's Color Commander en cliquant sur son icône, ou par Runback sous Shell. Il apparaît alors une microfenêtre en haut de l'écran du Workbench, donnant accès à des menus permettant les actions suivantes :
Grâce à ces barres, on pourra, selon l'option choisie en cliquant dans un des gadgets appropriés, modifier :
Le travail sur la couleur Le grand intérêt de Doug's Color Commander est de permettre des modifications sur toutes les couleurs ou sur des groupes de couleurs d'une palette. En promenant la souris dans les barres du haut, le bouton de gauche restent entraîné, on modifie à loisir la courbe en escalier formée par le haut des barres. Toutes les opérations sont permises, on peut travailler par exemple uniquement sur la répartition de la composante rouge de toute la palette, ou de la saturation, ou de la valeur, ou encore modifier les teintes en continu. Il est assez facile d'imaginer tout ce que l'on peut faire avec cela. Étude du menu dans la fenêtre Une fonction "Spr" (spread) qui permet, comme sur Deluxe Paint, par exemple, de créer un dégradé entre ces couleurs, mais ici on peut en plus effectuer ce type de transition uniquement sur la composante rouge, verte ou bleue, ou sur la teinte, la saturation et la valeur. Une fonction "Copy" classique, sauf qu'elle permet la copie d'un groupe de couleurs (on sélectionne un groupe de couleurs en traînant la souris dans le bas des barres de couleurs). Le gadget "See", ou une pression sur la barre d'espace, fait temporairement disparaitre la fenêtre de Doug's Color Commander, de manière à dégager tout l'écran. Les flèches verticales font monter et descendre ce qui est activé, soit par exemple une composante d'une couleur, ou sa valeur, sa saturation ou sa teinte. Elles agissent par défaut sur toute la palette, sinon sur la ou les couleurs sélectionnées. Les flèches horizontales servent à la permutation cyclique des couleurs, ou plus exactement de ce qui est activé. Par exemple, on peut faire déplacer cycliquement dans la palette les intensités de la seule composante rouge des couleurs. La touche "Flip" inverse le haut des barres. Tout dépend de ce qui est sélectionné. Dans le cas d'une palette de gris, l'opération "Flip" sur la valeur donne un négatif. Notons enfin que la plupart des opérations à la souris ont des équivalents via les touches de curseur et celles du pavé numérique. Une fonction intéressante actionnée par les touches 9 et 3 est la modification du contraste d'une image. Désolé pour cette énumération assez rébarbative, c'est d'ailleurs un comble d'expliquer un dispositif graphique et dynamique par un texte, et de plus, de présentes en noir et blanc un utilitaire de travail sur les couleurs. En suivant le tutoriel de la documentation, on passe en revue toutes ces possibilités en moins d'un quart d'heure. A retenir... Doug's Color Commander permet à peu près toutes les manipulations possibles sur une palette classique. Cette dernière peut être sauvegardée sous forme d'un fichier, pour être réutilisée. Ceci permet par exemple de s'assurer du fait que différentes images ont strictement la même palette. Doug's Color Commander peut coopérer avec les programmes de dessin à palettes de 2 à 32 couleurs ; ceci signifie qu'en travaillant avec Deluxe Paint, on peut lancer Doug's Color Commander, choisir l'écran de Deluxe Paint et modifier alors la palette de ce dernier via Doug's Color Commander. C'est assez impressionnant, toute la lourdeur de la manipulation de la palette de Deluxe Paint, couleur par couleur, disparaît comme par enchantement. La version 2.0 apporte des possibilités supplémentaires très appréciables La fourniture d'une bibliothèque permettant d'incorporer Doug's Color Commander à un programme, comme il est incorporé à Doug's Color Commander ou à MathVision. Toutes les informations nécessaires sont données. La possibilité d'imprimer l'écran sur lequel Doug's Color Commander est appliqué, avec un délai réglable, de manière à pouvoir faire apparaître des menus par exemple. La compatibilité avec le Workbench 2.0 : il y avait dans l'ancienne version un bogue qui, lors de manipulations rapides des flèches de défilement des couleurs, causait occasionnellement la disparition de ces flèches de la fenêtre de Doug's Color Commander et leur incrustation dans l'écran sur lequel on travaillait. La version actuelle y apporte une correction partielle en évitant l'incrustation dans l'écran, mais les flèches disparaissent toujours. Tout d'abord, le cas est rare, je l'ai tout de même observé un certain nombre de fois ; ensuite, tant qu'on ne sauve pas le travail, le fichier original n'est pas modifié (c'est une lapalissade, mais lorsqu'il se produit des accidents, on a parfois tendance à paniquer) ; enfin, on peut se garantir totalement contre ces ennuis an utilisant l'option de travail sur un écran auxiliaire, la fenêtre de Doug's Color Commander ne s'ouvrant plus alors dans l'écran sur lequel on travaille. Vu l'époque de la conception de ce programme. il n'y avait pas d'interface ARexx, et il n'y en a toujours pas dans la version 2.0. Signalons pour terminer que dans un tiroir de la disquette on trouve en prime le logiciel DP FracGen. Ce dernier permet, par découpage d'un segment et itération suivant divers modes, de s'initier à la construction de fractales par une méthode géométrique. Si vous travaillez, ou si comme moi vous dessinez pour vous amuser avec un programme comme Deluxe Paint ou tout programme utilisant une palette de ce genre, je vous recommande Doug's Color Commander sans hésitation, Il vous ouvrira des possibilités surprenantes et augmentera votre plaisir de création.
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