|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
DoubleTalk, une carte réseau au standard AppleTalk pour Amiga Comme dit le manuel, "travailler sur un réseau est quelque chose de relativement nouveau pour les utilisateurs d'Amiga". Il est certain que la grande majorité des amigaïstes travaillent chez eux en solitaire, et n'ont pas besoin d'un réseau. Mais un nombre grandissant d'Amiga sont utilisés en production professionnelle de graphisme et vidéo. Et d'après le courrier que nous recevons, l'Amiga a de plus en plus d'admirateurs pour ses capacités "fait-tout", sa puissance et son adaptabilité. Réseau et Amiga Un exemple : de temps en temps on nous demande pourquoi nous ne faisons pas Amiga News sur Mac, comme la majorité des éditeurs. Les deux premières raisons n'ont rien à voir avec les différents avantages des deux machines : 1. Tous les fichiers que nous recevons de nos lecteurs et correspondants sont au format Amiga. Nous pourrions les convertir pour une mise en page sur Mac, mais ce serait une complication de plus dans un bureau ou il y en a déjà assez, merci ! 2. L'avantage de travailler en permanence sur l'Amiga est de garder un contact réel avec la machine que nous décrivons tous les mois. C'est essentiel. Toutefois, il existe aussi de nombreux autres avantages que nous ne voudrions pas perdre on passant d'Amiga sur Mac, et deux d'entre eux sont énormes : le Shell et le système fondamentalement multitâche. Le jour ou IBM et Apple créeront un système d'une nouvelle génération qui combinera les avantages d'AmigaOS tout en en ajoutant d'autres, nous l'adopterons sans hésiter. Par contre, tant qu'ils nous proposent des bricolages de leurs systèmes existants nous sommes contents de profiter de l'évolution logique et constante (et aussi le positionnement unique, à la fois populaire et à potentiel professionnel) d'AmigaOS. Voici un bon exemple : dans un réseau AppleTalk standard, un serveur est un ordinateur immobilisé dont le seul rôle est de partager ses fichiers avec les autres noeuds du réseau. L'Amiga étant multitâche par nature, il peut à la fois être utilisé comme serveur et comme ordinateur de bureau. Tout ceci pour essayer d'expliquer pourquoi il existe sur Amiga des sociétés comme Progressive Peripherals & Software (PP&S) aux États-Unis et des importateurs comme EVS en France qui investissent dans les produits à vocation professionnelle et éducationnelle. Installation Le réseau DoubleTalk est un des rares sur Amiga, et le seul à être compatible avec le réseau du Mac, AppleTalk. Il est livré avec une disquette contenant le logiciel, un manuel de 240 pages en anglais, et un manuel d'installation en français de 17 pages. L'installation est simple, les ordinateurs étant reliés par des câbles téléphoniques avec prises standard. DoubleTalk pour Amiga 2000 et 3000 est une carte Zorro II de pleine longueur comportant un nombre impressionnant de circuits, un connecteur 9 broches à l'arrière et un port série supplémentaire (pas encore opérationnel). Une fois insérée dans l'ordinateur, on branche un petit boîtier gris sur son port arrière comportant deux prises téléphoniques. Sur Amiga 500, le boîtier DoubleTalk ressemble à un boîtier de disque dur externe qu'on enfiche sur le bus. Il n'y a pas de passerelle de bus, donc pas d'option disque dur (sauf disque dur interne) sur l'A500. Ce n'est pas forcément un problème car une fois branché sur le réseau, l'A500 peut se servir du disque dur d'un autre ordinateur. L'alimentation est externe et intelligente : il s'allume quand il sent que l'A500 a été allumé. Les petits boîtiers gris derrière chaque ordinateur sont ensuite reliés entre eux, et le réseau est prêt à travailler. Utilisation Nous avons commencé ce test en mettant en réseau le vieil A500 qui a servi à créer les douze premiers numéros d'A-News (modèle 1987, clavier qwerty) et un A2000 révision 6 qui fait actuellement une grande partie de la mise en page (avec Nicole aux commandes). Le réseau démarrait mais n'allait pas plus loin que la première exécution sur l'A500 d'un programme sur l'A2000. Nous avons décidé, avec le concours de l'importateur, que le problème pouvait venir de l'utilisation d'un A500 "d'avant-guerre". Nous avons donc recommencé le test avec un A500 Plus fourni par Commodore. Et cette fois tout a bien fonctionné. Note : c'est la première fois que Commodore France nous envoie une machine, et nous les remercions pour ce geste qui nous aidera à diffuser des informations utiles. La première chose à faire est de copier le tiroir "Network" de la disquette DoubleTalk sur le disque dur et sur la disquette de travail de l'A500. Puis il faut décider combien de partitions, de tiroirs ou d'unités logiques (même RAM:) seront déclarés sur le réseau. Seulement ces parties de votre système seront visibles pour les autres ordinateurs. DoubleTalk va créer des "doubles" des tiroirs que vous avez choisis, et il vous invite à leur donner un nom. En fait, ce sont ces sosies que le réseau va voir, non les vrais tiroirs, et il est important de bien comprendre ce fait. Il en résulte qu'il faut toujours passer par le volume publié quand on fait des modifications aux fichiers ou tiroirs utilisés par le réseau. Sinon, les changements ne sont pas enregistrés par le réseau. Le Workbench de l'A2000, notre serveur Le Workbench de l'A500 avec les icônes du disque dur de l'A2000 Supposons que vous vouliez déclarer votre partition DH1: tout entier au réseau. Rien de plus simple. Vous chargez le programme Network Manager, vous cliquez sur l'option "Edit the File Servers" et puis sur l'option "View and update file server information". Network Manager vous présente une liste des serveurs déjà déclarés sur votre machine (normalement vous n'en aurez déclaré qu'un seul ; j'ai nommé le mien "A2000" tout simplement pour le distinguer de l'autre machine sur le réseau, l'A500 Plus). Dans notre exemple, nous cliquons donc sur "Update serveur". L'écran principal de Network Manager L'écran de mise à jour du serveur L'opération qui suit celle de déclaration du tiroir ou volume au réseau ("publication" dans le langage de PP&S) est facile à lancer mais peut être longue à terminer. Et pourtant elle est nécessaire chaque fois que le serveur est initialisé : c'est-à-dire chaque matin, ou chaque fois que vous subissez un plantage sur le serveur (mais un plantage sur une autre machine connectée au réseau n'a pas de conséquence) ou que vous coupez l'alimentation de l'ordinateur. Chaque fois qu'un volume est déclaré, DoubleTalk construit une liste des tiroirs et fichiers contenus dans le volume. Il inscrit cette liste dans un fichier qui s'appelle "&fp.catalog" à cette même adresse sur votre disque. Cela rappelle les fichiers ".fastdir" que l'utilitaire CLImate semait partout dans les tiroirs d'antan. Une fois cette opération terminée, une icône de disque dur identique à l'icône de DH1: se manifeste sur le Workbench, à côté de l'original, mais avec le nom "DH1-reseau". Dans le fichier Read-Me de PP&S sur la disquette d'installation nous sommes avertis qu'un volume avec plusieurs milliers de fichiers peut prendre une dizaine de minutes à publier sur un Amiga non accéléré. Si ceci pose un problème, PP&S recommande que vous laissiez allumée en permanence votre machine, ou bien que vous limitiez à un nombre raisonnable la quantité de tiroirs et de fichiers que vous publiez sur le réseau. Le temps de publication de DH1-reseau: contenant 8 Mo en peu de fichiers est de 20 secondes avec une carte 68030 à 25 MHz, et de 25 secondes en mode 68000. Le fichier "&fp.catalog" résultant pèse 58 ko. Ce n'est pas bien contraignant. Par contre, le temps de publication de DH0: de 28 Mo avec beaucoup de fichiers (en mode 68030) était de 5 minutes, et le fichier "&fp.catalog" résultant pèse 771 ko. Performances Nous avons essayé DoubleTalk à sa vitesse double (460 kbauds) ; il semblait aller deux fois moins vite. Le mode rapide est actuellement déconseillé par l'importateur en attendant une modification pour l'Europe (il fonctionne correctement aux États-Unis à 460 kbauds). PP&S avertit que sur un système utilisant le processeur 68000, la différence en vitesse perceptible entre les deux modes n'est pas très significative. Avec des Amiga accélérés la différence est plus évidente. Notez que tous les ordinateurs sur un réseau doivent choisir la même vitesse, et que dès qu'un Macintosh est présent, le réseau doit obligatoirement tourner à la vitesse standard. Mais la vitesse standard de DoubleTalk, au moins pour certaines opérations, est parfaitement honorable. Par exemple, le temps de chargement de DiskMaster 1.4 depuis le RAM Disk de l'Amiga 500 Plus est de 7 secondes. Le temps de chargement du même programme à partir du RAM Disk de l'Amiga 2000/68030 situé à deux mètres de là est de 8 secondes. Voici un autre exemple, moins flatteur :
Utilisation d'un A2000 accéléré par un A500 Nous avons transformé notre A500 Plus en "clavier supplémentaire" de notre A2000/Stormbringer (Hurricane 68030 à 25 MHz). Les deux partitions (FH0: et DH1:) du disque dur 40 Mo Quantum de l'A2000, rempli à 60%, étaient automatiquement "publiées" sur le réseau au démarrage de la machine, sous les noms FH0-reseau: et DH1-reseau:. Ce processus de publication occupe le disque dur pendant un peu plus que cinq minutes, pendant que le fichier pour chaque volume-réseau (DH1-reseau: et DH0-reseau:) est mis à jour à partir des volumes d'origine (DH0: et DH1:). Ceci peut paraître astreignant, mais en réalité le disque dur n'est pas occupé à cent pour cent et le chargement en multitâche d'un traitement de texte ou tout autre travail se passe sans problèmes. Sur un Mac ou un PC, il vous faudrait un système très puissant et bien organisé pour pouvoir faire ces manipulations avec un nombre très limité de logiciels, tandis que sur Amiga la logithèque toute entière s'y prête sans aucune difficulté. C'est ennuyeux de vous répéter de telles banalités, mais comme nous sommes les seuls (avec notre confrère Amiga Revue) à vouloir en parler, il vaut mieux qu'on se le dise de temps en temps. A chaque plantage, réinitialisation ou redémarrage de l'A2000, cette opération de publication se répètera automatiquement. L'A500, lui, ne sera pas affecté par de tels événements, sauf pour l'impossibilité de communiquer avec la machine mère pendant la période de cinq minutes de mise à jour. Et si les deux machines accédaient en même temps au disque dur ?
Comme vous voyez, la différence est d'environ 25% dans ce cas. Mais comme le RAM Disk n'est pas déclaré au réseau, ce n'est peut-être pas un bon exemple. Chaque opération sur une partition ou tiroir déclaré au réseau est quatre ou cinq fois plus longue qu'une opération normale, car chaque modification de fichier doit être signalée au réseau et inscrite dans le catalogue. Par exemple, l'opération "Delete DH0-reseau: test/devs". Et s'il y a un plantage sur le serveur ? Un message bien poli s'affiche sur le réseau après un court délai, informant les utilisateurs que la liaison avec le serveur a été coupée. Ensuite, il faut que le serveur redéclare ses volumes. Pour "voir" un volume qui vient d'être redéclaré par une autre machine, il est nécessaire de quitter le réseau et puis de réentrer (cliquer sur l'icône "AutoLogoff" suivi par celui de "AutoLogin"). En n'est pas facile : chaque fois que nous avons essayé de quitter nous avons eu une demande de fermer tous les processus du réseau déjà ouverts avant de quitter. Cependant, les processus en question étaient difficiles à repérer, et il était plus simple de réinitialiser la machine ! Toutefois, dans un réseau de travail, cette opération "Logoff" serait plutôt rare. L'utilisation de la commande "Leave Out" du Workbench 2.0 pose un problème mineur, car les icônes laissé apparentes sur la machine serveur étaient toutes affichées sur les machines clientes, et deux fois sur les machines serveurs. Nous n'avons pas tout testé ! DoubleTalk comporte un système de réseau pour imprimante. Nous n'avons pas réussi à l'installer, sûrement à cause d'un détail oublié (?), et nous ne prononcerons pas à son sujet. Le réseau comporte également des protocoles pour l'envoi de messages privés, les bases de données utilisateurs, et de nombreuses options de sécurité. Nous espérons faire un reportage sur un système réel (salle de classe ?) pour mieux juger de l'efficacité et de la stabilité de DoubleTalk et nous serons contents de recevoir des adresses dans ce but ! J'ai aimé :
|