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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Point de vue : Évolution des communautés Atari et Amiga
(Article écrit par Sylvain Terret - août 2003)
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Atari et Amiga sont deux marques que l'on a depuis longtemps pris l'habitude de voir se côtoyer dans les articles
de magazines ou sur les sites Web. Cela fait un moment aussi que les utilisateurs des ordinateurs qu'elles ont
produits au cours des années 1980 et au début des années 1990 commencent à se fréquenter pacifiquement dans les
rassemblements ou les démo parties un peu partout en Europe. Il est peut-être temps maintenant de s'interroger sur la
nature du lien qui existe entre les deux communautés et de réfléchir à la façon dont cette relation va évoluer.
Retournons en 1988 puis prenons un Atari STE et un A500 : leurs boîtiers se ressemblent, ils ont tous les deux 512 ko de mémoire,
un lecteur de disquette, un affichage sur téléviseur, un MC68000 cadencé à la même vitesse et sont généralement
vendus dans les mêmes boutiques. Ajoutons à cela que leurs acquéreurs sont plutôt jeunes et on obtient une jolie
compétition pour savoir quelle machine sera la meilleure.
Chez les joueurs ou les utilisateurs, cela se traduit par
une comparaison des graphismes, des bandes son et de la vitesse des jeux communs aux deux engins et par de longues
discussions pour savoir qui a fait le bon choix. On compare les prix, on débat pour décider quel bureau du Workbench
ou du GEM est le plus développé.
Chez les demomakers, c'est la course aux effets. Les amigaïstes ont systématiquement
l'avantage sur les ataristes, handicapés par leur matériel aux capacités sonores et graphiques à la traîne. Ces
derniers doivent se battre pour faire sauter un certain nombre de limitations techniques : suppression des bordures
d'écran, création d'images en 512 couleurs, défilements multiplans-multidirectionnels, zooms, rotations, distorsions,
glenz vector, tunnels de points, nuanceurs BOB, balles rebondissantes : c'est l'âge d'or de la démo et la rivalité est à son
paroxysme. C'est le temps où l'Atari et l'Amiga sont opposés et où les communautés comptent plusieurs centaines de
milliers de personnes.
Des cartes accélératrices sortent, venant gonfler les performances des bécanes. 68020, 68030, 68040, la course au
processeur fait rage. Les démos se mettent à la 3D. Atari, avec son Falcon, se bat et fait mouche : l'A1200
a du mal à faire le poids. Mais le vent tourne. 1993 marque le début de la fin d'Atari qui ferme ses portes en 1996.
1994 est fatale à Commodore qui précipite Amiga dans sa chute. Consternation, désertion en masse : les effectifs
fondent à vue d'oeil, aucune des deux communautés n'est épargnée.
Le PC, tel Sauron en Mordor, voit augmenter le
nombre de ses fidèles. Pour tous la fin est proche et en temps de crise on se serre les coudes. Finie la guéguerre,
on préfère cohabiter dans le calme. Ici, tout bascule : les amigaïstes regardent les ataristes essayer de s'en
sortir et leur envient un temps l'arrivée de l'Hadès et du Milan, des clones de Falcon alors que les ataristes
regardent les amigaïstes essayer de s'en sortir et leur envient le PowerPC, les cartes graphiques, le Mediator PCI
et les mises à jour de leur système. Tout ce petit monde finit par se retrouver sous la même bannière, celle des
alternativistes.
Aujourd'hui, le Pegasos et l'AmigaOne viennent sortir la communauté amigaïste de la morosité qui la gagnait et les
cartes CT060 donnent un coup de fouet aux ataristes. Il n'y a pas là de quoi relancer la compétition, mais il y a
fort à parier que pas mal de jolies productions vont sortir dans les temps à venir et à moins qu'un Atari PowerPC ne sorte,
il est probable que la tendance reste au rapprochement des deux communautés. Concernant le nombre d'utilisateurs,
dont l'âge moyen tourne autour de 25 ans et augmente d'un an chaque année, il semblerait que l'hémorragie se soit
arrêtée : ne restent que les purs et durs. Le bon côté de la crise traversée, c'est qu'on compte désormais un plus
grand pourcentage de gens productifs qu'à la grande époque : les éditeurs de logiciels sont quasi inexistants,
alors il faut se débrouiller soi-même. Une chose est sûre : nos ordinateurs préférés ont encore de beaux jours devant
eux !
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