Obligement - L'Amiga au maximum

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Point de vue : Une quantité suffisante de CD32 aurait-il pu empêcher le naufrage de Commodore ?
(Article écrit par Rainer Benda et extrait de www.rbenda.de - décembre 2000)


Rainer Benda fut un employé de Commodore Allemagne à Francfort-sur-le-Main de 1989 à fin septembre 1993. C'est un spécialiste du matériel Amiga.

Note : traduction par Vincent Viaule.

Dave Haynie et d'autres collègues de Commodore USA partagent toujours l'avis qu'une quantité suffisante de CD32 aurait pu empêcher la chute de Commodore.

Je ne partage pas cet avis. Le projet CD32 a été classé secret et nous, les ingénieurs et techniciens, n'avons pas eu le droit d'écrire le moindre mot sur ce produit. Helmut Jost, le patron de Commodore Allemagne, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour nous empêcher de mener à bien ce projet (comme si nous avions l'intention de faire du tort à Commodore).

Nous ne savions rien de la CD32 jusqu'au jour où nous l'avons vu dans le catalogue Quelle et nous nous sommes alors demandé s'il s'agissait d'un de nos produits ou d'une coquille dans l'impression du catalogue.

Jusque-là, il n'y avait que des rumeurs selon lesquelles Commodore développerait une console de jeu 32 bits. Il existait un "prototype" de la CD32 en Allemagne, qui se baladait dans une vieille valise en cuir au service commercial. J'ai eu la chance de jeter un coup d'oeil à l'intérieur de la valise. J'ai saisi l'appareil (il devait être remis dans sa valise le plus rapidement possible), je l'ai démonté, j'ai mis la carte sur une photocopieuse et je l'ai réassemblé (on était passible de lourdes pénalités si quelqu'un voyait que l'on avait eu vent de ce projet, mais comme pour tout, il y a l'art et la maniére de le faire :-)).

Avec l'aide de la photocopie du circuit imprimé, on pouvait au moins avoir une idée de ce qu'était cet appareil. Nous ne pouvions pas officiellement émettre de critiques, ici, depuis notre site, sinon tout le monde se serait demandé d'où nous tenions ces informations. Nous avons donc laissé le service des ventes et de la distribution s'en occuper. Comme je l'ai dit, le groupe Amiga était complètement hors-jeu.

Quelque temps plus tard, nous avons pu l'examiner et nous devions la remettre à un commercial (Hermann Hähner - plus tard transféré chez Acorn) et à la directrice de la distribution (Karola Bode - plus tard chez Gateway et maintenant chez Compaq). Bien sûr, nous ne pouvions pas le faire au début parce que nous ne connaissions pas du tout son fonctionnement.

Karola Bode
Karola Bode

Après deux ou trois heures d'étude de la CD32, il était clair pour nous que l'horreur était monté d'un cran. Le soi-disant "prototype" était en fait déjà la version commerciale. Le boîtier ne s'emboîtait pas à 100%, l'interrupteur marche/arrêt était grippé. Il était très difficile de s'habituer à la manette (en comparaison avec celle de la console Sega de l'époque et à la SNES de Nintendo).

En dehors d'un CD de démos, il n'y avait pas de titres disponibles pour la CD32. Nous avons donc présenté l'appareil à ces deux personnes et nous avons pu entendre qu'ils ne gagneraient pas un sou avec cet appareil face à la concurrence des autres consoles (il n'était pas encore question d'en faire une extension pour Amiga). Bien sûr, nous avons été "complètement surpris" par de tels arguments. Jusque-là, nous pensions toujours que nous étions les pires de chez Commodore...

Le service commercial travaillait en même temps à l'élaboration d'un bon d'achat à joindre à chaque CD32. Bien sûr, nous avons protesté, parce qu'une console sans jeux est la blague par excellence. La CD32 devait être mise sur le marché, mais sans titres, et son lancement pourrait donc rapidement devenir un fiasco. Dieu merci, les jeux Oscar et Diggers ont été publiés peu avant son lancement, ce qui nous a permis de les ajouter à la CD32. De la même manière, ses brochures devaient présenter l'A1200 et la CD32, mais avec des formulations publicitaires qui rappelaient davantage "les boîtes de céréales du petit-déjeuner" :-). Voici un extrait de la brochure : "La technologie de l'Amiga CD32 avec le processeur Motorola 68020 apporte un plaisir de jouer en temps réel pour un résultat en 32 bits vivant et coloré".

CD32
Bon d'achat qui aurait dû être donné avec les CD32

Voici la première page de la liste des commandes, au 6 septembre 1993. Cette liste comprend une commande de 1008 consoles pour une valeur d'environ 497 000 DM.

Commandes CD32
Commandes de CD32 en Allemagne en 1993

Avant même la CD32, j'avais postulé pour le poste de Mehdi Ali et/ou d'Helmut Jost en raison de ma frustration causée par les agissements de Commodore, j'avais envoyé une télécopie à Irving Gould (président du conseil d'administration). Je n'ai pas eu de réponse et je l'ai renvoyée 14 jours plus tard. À l'époque, je me fichais de savoir si j'allais me faire virer ou non, parce que ce n'était de toute façon qu'une question de temps, comme nous l'avons appris plus tard. Le résultat était pour moi clair depuis 1992, même si je n'ai jamais "travaillé" dans ce sens.

J'ai proposé à Irving Gould de m'employer pour 50% du salaire. Il aurait suffi de faire deux fois moins d'erreurs pour "sauver" Commodore.

La seule réponse indirecte à ma "candidature" a été que ma participation au salon CeBIT 1993 n'était pas "nécessaire". Ils avaient probablement peur que je rencontre Irving Gould, qui aurait pu avoir une crise cardiaque à ma vue. Du coup, je ne suis pas allé au CeBIT. Pour moi, 1993 a été l'année du "travail". Au moment de la CD32, Helmut Jost n'était plus chez Commodore. C'était peut-être aussi une conséquence de ma candidature, mais je pense qu'il y avait déjà d'autres raisons (financières).

Alwin Stumpf a été engagé comme nouveau directeur général. Il est arrivé en début d'année 1993... ça devait être janvier ou février.

Quand Alwin Stumpf est arrivé, beaucoup espéraient encore que tout irait pour le mieux, mais certains craignaient aussi qu'il n'ait été engagé que pour s'occuper de Commodore (dont moi).

Lors d'une réunion de travail, nous avons voulu clarifier ces points, mais nous n'avons rien appris de concret. Alwin Stumpf nous a dit qu'il nous faudrait réaliser un chiffre d'affaires de xx millions de DM par trimestre pour ne pas mettre en péril nos emplois.

Lorsque notre comité d'entreprise a demandé si aucun employé ne serait réellement licencié si l'objectif de ventes était atteint, il n'y a pas eu de réponse.

Il convient de mentionner que nous avons effectivement atteint le chiffre de ventes mais que des emplois ont quand même été supprimés. Je dirais environ 10 personnes. La situation aurait été supportable si les employés avaient été informés à temps pour chercher un nouveau travail, beaucoup d'entre nous ont été refroidis.

En fait, 1993 a été une année "calme". Alwin Stumpf a évité de prendre la moindre décision inutile. Il est allé si loin que, dans ma rage, je lui ai transmis des mémos en mode "choix multiples", de sorte qu'il n'avait qu'à marquer la réponse d'une croix.

Je n'ai pas non plus eu de réaction ici. Quand j'ai eu l'occasion de le "saisir", c'était vers juillet/août 1993, je lui ai d'abord demandé pourquoi les "supérieurs" surpayés n'avaient pas été licenciés (pour un chef de département, on aurait pu employer quatre d'entre nous pendant un mois)... et pas de réponse, alors je lui ai demandé pourquoi Commodore Allemagne ne continuait pas seule, après quoi il m'a seulement répondu (littéralement !) qu'il n'en a pas envie. Il voulait produire et distribuer du matériel multimédia avec son beau-frère à l'Est.

Commentaire : "pas envie" est une excellente réponse et montre à quel point certaines personnes ont une attitude socialement responsable :-(. Les contrats et les ressources financières, certes "modestes", étaient encore disponibles à l'époque.

Après avoir reçu nos lettres de licenciement, nous avions encore environ trois semaines pour faire "quelque chose" et cela me dérangeait, j'ai suggéré à Wilfried Häring d'organiser une rencontre avec Mehdi Ali.

Je ne pouvais pas imaginer que Mehdi Ali puisse vraiment être un tel abruti comme on nous l'a toujours décrit. Bien sûr, Mehdi Ali venait du monde de la finance et il n'avait pas grand-chose à voir avec les ordinateurs, mais le fait qu'il devait être le seul responsable de tout était trop grave à mon sens. Dans la vidéo de Dave Haynie (Deathbed Vigil), Mehdi Ali ne s'en sort pas très bien non plus et je ne peux pas non plus parler pour Commodore USA (à Westchester), je ne peux que vous faire part de mon expérience.

Nous avons tenté "une fois encore" de passer par Petro Tyschtschenko. Il nous a dit qu'il essaierait d'organiser une réunion. Pendant ce temps, Wilfried Häring et moi (du point de vue de Commodore Allemagne) avons écrit ensemble un document dans lequel nous avons consigné les étapes nécessaires et les possibilités commerciales des produits existants. Ce n'étaient vraiment pas des plans révolutionnaires, ce n'était plus possible. Nous étions plus intéressés par la vente de quelques vieilleries, ce qui nous aurait au moins rapporté de l'argent pour le "futur".

Environ deux semaines avant notre départ, j'ai regardé par la fenêtre et j'ai vu Petro Tyschtschenko arriver avec Mehdi Ali. J'ai vu ici l'occassion d'avoir une vraie conversation, car un vrai rendez-vous semblait plutôt mission impossible. Nous avons descendu les escaliers et attrapé Mehdi Ali et Petro Tyschtschenko devant l'ascenseur et lui avons sollicité une conversation entre six yeux. Il n'était pas très disponible, mais il nous a donné l'occasion de parler de nos préoccupations entre le distributeur de boissons et l'ascenseur.

C'est ce que nous avons fait, mais Mehdi Ali a fait une déclaration décevante, il trouvait nos efforts louables, mais ces actions ne pouvaient plus sauver Commodore. Il faudrait simplement beaucoup plus d'argent. Il a poursuivi en disant qu'il transmettrait nos dossiers à Alwin Stumpf (merci) qui nous contacterait par la suite.

C'était fini pour nous, pour toujours. Alwin Stumpf s'est alors approché de nous (ou plutôt de Wilfried Häring, car je n'étais plus intéressé par une conversation avec lui), il était un peu en colère parce que nous l'avions "ignoré" avec la requête de Mehdi Ali, et a ensuite proposé à Wilfried Häring de vendre les "vieilleries" que nous avions mentionnés en échange de son engagement. Wilfried Häring m'a dit ça et qu'Alwin Stumpf voulait m'en parler. J'ai refusé.

Le 30 septembre 1993, treize collègues et moi avons pris un autre chemin. Des personnes comme le Docteur Peter Kittel (compte tenu des années d'ancienneté, etc.) sont allées jusqu'au bout, donc au début de l'année 1994.

Question de Sven Drieling

"Concernant Mehdi Ali, vous aviez d'abord écrit en détail ce que les autres pensaient de lui, mais par la suite, seul le contenu de votre conversation a été relaté. Suite à votre brève rencontre avec Mehdi Ali, quelle a été votre impression personnelle sur lui ?"

Je prends la question en considération. :-)

Je ne suis pas tout à fait sûr... Pendant la conversation, j'ai eu une impression assez sérieuse de lui, ni effrayé ni désintéressé... simplement factuel. Je "pense" qu'il a été trop bercé par ses directeurs généraux des différentes branches. Mon impression (j'ai regardé la vidéo de Dave Haynie et les conversations plusieurs fois, bien que Mehdi Ali ne soit pas clairement visible dans cette vidéo) est que durant ma brève rencontre avec lui, il me semblait qu'il s'agissait d'une autre personne.

Mais peut-être qu'il s'était juste ressaisi pour nous...


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