Obligement - L'Amiga au maximum

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Actualité : Comment Commodore espère survivre
(Article extrait de Fortune Magazine - janvier 1986)


Note : traduction par Vincent Bouvelle.

L'activité de Commodore, dans le domaine des ordinateurs familiaux, a perdu des millions, ses créanciers sont au bord de la faillite, et ses nouveaux ordinateurs Amiga ont eu du mal à décoller. En vendant des machines d'ancienne génération, la société est maintenant à la traîne, et si l'Amiga ne marche pas, ça ne marchera pas non plus pour Commodore.

L'ordinateur personnel Amiga, présenté par Commodore International en juillet dernier, a séduit les amateurs de technologie et a même fait naître l'espoir parmi les actionnaires de la société. Les analystes de Wall Street l'ont rapidement appelée "la machine qui sauvera la société". Comme l'a évoqué un analyste, "si cet Amiga ne marche pas, Commodore est fini". Pour l'instant, l'Amiga ne marche pas encore, mais Commodore est toujours en vie. Comment cela se fait-il ? Une réponse rapide : c'est que le marché de l'ordinateur familial - le domaine de prédilection de Commodore - est, comme la société, malade, mais pas mort.

Les problèmes de Commodore ont commencé il y a un an quand les consommateurs ont commencé à passer des machines simples et bon marché à des ordinateurs plus sophistiqués. Mais Commodore a réussi à s'en sortir en vendant une quantité importante de ses Commodore 64 à 150 $ aux États-Unis, en Europe et en Amérique Latine. Par ailleurs, Commodore a sorti une version gonflée du 64, le Commodore 128 à 300 $ que certaines études de marché prédisent comme le grand gagnant potentiel cet hiver à Noël.

A cause des problèmes de production de l'Amiga, Commodore a pris un tel retard à sortir la machine qu'il a manqué la période cruciale des fêtes de fin d'année. Environ 40% des ventes d'ordinateurs personnels sont réalisés au cours du dernier trimestre. Commodore n'a présenté ses nouvelles offres aux revendeurs qu'à la mi-novembre. La société a déjà diminué ses projections de ventes de moitié pour le trimestre actuel, à seulement 50 000 machines. Mais si Commodore pouvait vendre plus de 400 000 C128 d'ici la fin de l'année 1985, il pourrait générer suffisamment de liquidités pour passer la période de vache maigre qui suit les vacances, au moment où les ventes d'ordinateurs individuels baissent habituellement.

Thomas J. Rattigan, 48 ans, président et directeur opérationnel de Commodore a déclaré : "Si nous pouvons profiter pleinement du 64 et du 128 à travers le monde, nous pourrons tenir longtemps." Pas si longtemps que ça. Les recettes de Commodore sont au plus bas, les trois derniers trimestres, ses pertes sont montées jusqu'à 184 millions de dollars, et la société a également quelques problèmes avec les banques à qui elle doit 178 millions de dollars. La trésorerie est à sec. Ni Rattigan ni le vice-président, directeur général, Marshall F. Smith, 56 ans, nient que Commodore sera dans de beaux draps si l'Amiga échoue.

Si cela venait à arriver, la société devrait subir une "restructuration". Finissant les phrases de tout le monde comme deux comédiens qui ont déjà connu cette situation, ils ajoutent les détails suivants : "Il faudra la restructurer avec deux autres gars", dit Smith, parce que "les deux gars actuels auront commis un hara-kiri" conclut Rattigan. Tout cet humour noir amène à penser que ces deux hommes considèrent que Commodore a bel et bien un avenir. C'est bien là une chose qu'il n'y avait pas à l'époque de Jack Tramiel, le fondateur et directeur général qui a quitté la société en janvier 1984 après une dispute avec Irving Gould, 66 ans, président de Commodore et principal actionnaire.

Sous la direction de Tramiel, Commodore était un fabricant à bas coût avec un esprit d'entreprise, qui a coupé l'herbe sous le pied de ses concurrents en cassant littéralement les prix. Mais c'était également une société qui ne fabriquait qu'un seul produit dont la gestion ne lui laissait que peu de temps pour penser à l'avenir. Quand le marché de l'informatique familiale s'est effondré, Commodore n'avait rien sur quoi se retourner. Mattel et Coleco ont abandonné ce marché, comme l'avait fait Warner Communications, alors détenteur d'Atari. Warner a vendu Atari aux nouveaux chômeurs de Tramiel pour une bouchée de pain. Des cadres de Commodore l'ont suivi chez Atari. Gould a recruté Smith, le successeur de Tramiel, de chez Thyssen-Bornemisza NV, un grand conglomérat basé aux Antilles Néerlandaises, et Smith a rapidement viré les autres. Le nouveau directeur général a repeuplé Commodore avec des professionnels et gestionnaires issus de sociétés réputées - Apple, Nabisco Brans, et le groupe Yankee, une société d'étude de marché basée à Boston. Rattigan a travaillé pour PepsiCo - Ce diplômé (master) en administration d'entreprise d'Harvard s'est fait un nom d'expert en essuyant un scandale comptable dans les opérations internationales de la société. Smith, Rattigan et leurs collègues garderont Commodore sur le marché de l'informatique familiale aussi longtemps qu'ils le pourront, mais ils ne compteront pas sur Commodore pour construire leur avenir.

Pour arriver dans le marché des ordinateurs individuels en octobre 1984, Commodore a acheté la minuscule Amiga Corp. pour 27 millions de dollars en numéraire et en actions. Amiga était en train de développer un ordinateur "si phénoménal, et tellement en avance sur son époque" - comme nous le déclare David S. Morse, l'un des fondateurs de cette petite société - "qu'il faut que le monde y prête attention". Cette machine est devenue l'Amiga de Commodore. Technologiquement parlant, elle est véritablement fantastique.

Le coeur de l'Amiga renferme un microprocesseur Motorola 68000, le même qu'utilise Apple sur ses Macintosh. Cependant, dans les machines de Commodore, le processeur est aidé par une série de puces faites maison, qui s'occupent chacune du son stéréo, du graphisme et de l'animation. Grâce à ces puces spéciales, l'Amiga tourne comme un virtuose, en reproduisant le son des instruments de musique, en dessinant des graphismes somptueux sur son moniteur couleur, et en arrivant même à les animer comme dans un dessin animé. L'Amiga peut réaliser plusieurs tâches, comme du traitement de texte, des feuilles de calcul, et ceci, simultanément, une caractéristique plus connue sous le nom de "multitâche". Et parce que ce triplet de puces soulage le processeur du graphisme et du son, l'Amiga est plus rapide que ses concurrents. Vendu à 1295 dollars pour une machine de base avec 256 ko de mémoire, plus 495 dollars pour le moniteur couleur, l'Amiga vous donnera à ce prix beaucoup de puissance de calcul.

Si cela permettait de stimuler les ventes, Commodore réduirait le prix. Une société technologique qui a analysé un modèle d'Amiga, estime qu'il coûte 350 dollars à Commodore. Douglas Cayne de Gartner Group, un cabinet d'étude marketing déclare : "L'Amiga est sans aucun doute la machine la plus spectaculaire, la plus merveilleuse et la plus puissante du marché de l'informatique domestique aujourd'hui". Cayne ainsi que d'autres admirateurs se demandent toutefois, si Commodore n'a pas gâché la commercialisation de cette machine. Les premières ventes en magasin ont été encourageantes, mais elles pourraient ralentir très vite, lorsque les "têtes d'octet", comme les appellent les revendeurs Californiens - des fous de technique qui doivent à tout prix être les premiers à avoir les équipements les plus sophistiqués - auront tous leur Amiga.

Les autres clients attendent que la logithèque Amiga soit suffisamment importante pour acheter, et les logiciels pour Amiga ont pris trop de temps à venir. Au début du mois de décembre, Commodore n'avait qu'environ 40 logiciels disponibles, la plupart des jeux ou du graphisme. Si ces logiciels ne couvrent pas une plus grande gamme d'applications, les consommateurs sont susceptibles de prendre la même attitude qu'un homme qui se promène dans un grand supermarché du New Jersey, et qui regarde l'Amiga en faisant remarquer à se femme, "Acheter un ordinateur à 1500 dollars pour que le gamin s'amuse ? Bien sûr". Ils passent leur chemin. Commodore espère que son nouveau logiciel, un émulateur PC, va permettre d'augmenter les ventes. L'Amiga tourne sur un système appelé AmigaDOS, et n'est pas compatible avec un IBM PC. Dans les publicités, Commodore a toujours promis que cet émulateur PC, qui est d'ailleurs supposé être sur le point d'être expédié aux revendeurs d'un jour à l'autre, permettra à l'Amiga de faire tourner la plupart des programmes écrits pour une machine IBM. Ce que la publicité ne dit pas, c'est que l'Amiga les exécutera bien plus lentement que sur un IBM PC. Ce n'est pas très important pour quelqu'un qui fait du traitement de texte, mais ça peut être plus ennuyeux lorsqu'il s'agit de faire de gros calculs. Les critiques de Commodore pensent que les acheteurs qui désirent la compatibilité IBM - les gens qui ont un IBM PC à la maison, par exemple - délaisseront l'Amiga pour une autre machine.

Ils pensent également que Commodore a fait fausse route en positionnant l'Amiga comme l'ordinateur de tout le monde - et de tous les enfants. Commodore a lancé son produit comme un ordinateur à la fois familial et professionnel. Cette approche commerciale a rebuté certains revendeurs, dont BusinessLand, une grande chaîne de détaillants informatiques basée à San Jose, qui a décidé de ne plus s'occuper de l'Amiga. Les gens les plus intéressés par les ventes d'Amiga, autres que les dirigeants de Commodore et ses actionnaires, sont sûrement les banquiers de la société. Rattigan explique que Commodore avait commencé à payer sa dette récemment. Malgré cela, les banques peuvent toujours réclamer à Commodore le remboursement du prêt. Ils ont signé avec Commodore un accord d'extension du prêt jusqu'au 31 janvier, et peuvent rallonger ce délai et coopérer avec Commodore pour rééchelonner la dette si l'Amiga marche. Dans le cas contraire, les banques peuvent forcer Commodore à mettre la clé sous la porte. Harvey C. Allison, un analyste en sécurité, avec la société de courtage Wertheim & Co, a déclaré : "Les banques doivent être satisfaites, l'Amiga peut réussir, si elles gardent la main sur les actifs de Commodore".

La possibilité d'une faillite ne peut être qu'une torture aux yeux du président Gould, qui a vu la valeur de son investissement dans la société passer de 331 millions de dollars en 1983 à 65 millions de dollars récemment. Des rumeurs courent selon lesquelles Gould veut vendre la société, ou tout au moins sa propre mise. Dans tous les cas, sa participation dans de la société ainsi que celle des autres actionnaires seraient subordonnées aux créances des banques. D'anciens cadres de Commodore disent que Gould avait déjà essayé de se désintéresser de Commodore au moins une fois au début de l'année 1984, lorsque Tramiel avait quitté la société. Il aurait discuté d'un accord avec le président de RCA, Thornton Bradshaw, mais n'aurait pas pu obtenir ce qu'il voulait. Gould admet discuter avec RCA, mais nie avoir tenté de vendre quoi que ce soit. Depuis ce temps, Commodore a fait appel à la société d'investissement bancaire de Salomon Brothers, probablement pour établir un accord similaire avec quelqu'un d'autre. Les banquiers chargés des investissements ne vont certainement pas trouver un acheteur.

Smith dit que les sociétés qui ont un oeil sur Commodore ne veulent qu'une chose, les puces spécifiques de l'Amiga. Les dirigeants de Commodore disent parler avec plusieurs fabricants intéressés par l'achat d'une licence pour utiliser la technologie Amiga ou simplement les puces dans leurs propres ordinateurs, qui n'entreraient pas en concurrence avec l'Amiga. Si Commodore signe de telles licences, il espère fabriquer ces puces dans ses propres usines. "La fabrication de semiconducteurs sera un fondement de la société dans le futur", déclare Smith. S'il y a un futur après le 31 janvier, bien entendu.


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