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Reportage : Summer Consumer Electronics Show 1988
(Article écrit par Jean-Michel Blotière et extrait de Tilt - septembre 1988)


Le jeu n'est pas mort. Loin de là. Il suffit pour s'en convaincre d'observer ce qui se passe aujourd'hui aux États-Unis, notamment lors des salons. En particulier pendant le Consumer Electronic Show qui se tenait à Chicago en juin dernier. Nous y étions. Que ce soit sur console ou sur micro, sur 8 bits ou sur 16 bits, les nouveaux jeux s'y bousculaient. Certains sont arrivés en France, d'autres ne devraient pas tarder.

CES d'été 1988

Dernière minute : le Consumer Electronic Show de Chicago vient de fermer ses portes. Vous connaissez déjà le CES. Ce salon rassemble tout ce qui touche de près ou de loin à l'électronique et à l'informatique de loisir. Téléphones, chaînes stéréo, antennes paraboliques, caméscopes et, bien évidemment, informatique.

C'est pourquoi le monde entier se retrouve au rendez-vous du Summer Consumer Electronic Show de Chicago. Et cette année, en tout cas pour le domaine qui nous intéresse, ce fut un grand cru. N'attendez pas de nouveautés en matériel, les micros ont désormais abandonné les stands du CES pour ceux, plus professionnels, du COMDEX. En revanche, le hall réservé aux jeux et loisirs sur micro ou console est un véritable paradis.

Nintendo en impose

Nintendo se taille la part du lion et écrase sauvagement tous ses concurrents. Son stand (près d'un quart de la superficie totale du hall) regroupe trente sociétés, de Broderbund à Konami, qui développent toutes pour le Nintendo Entertainment System.

Angoisse : ne revivons-nous pas une situation similaire à celle de 1984 qui avait vu l'effondrement total d'Atari et des jeux vidéo, cassant le marché américain pour de longues années ? "Non", répond Nintendo, "nous maîtrisons tous les paramètres - qualité des jeux, nombre de logiciels, suivi des ventes - et nous ne recommettrons pas les mêmes erreurs que par le passé".

CES 1988
Le gigantesque stand de Nintendo démontre la puissance nipponne

Après avoir complètement envahi le marché nippon, Nintendo et Sega déferlent sur les États-Unis : "Nous avons pris un stand aussi important pour bien montrer ce que représente aujourd'hui le jeu vidéo", déclare Ron Judy, vice-président de Nintendo. "Nous sommes toujours associés à l'image d'Atari à l'époque où cette compagnie était essentiellement tournée vers le jeu vidéo. Beaucoup de revendeurs qui ont subi la grande crise de 1984 ne veulent plus entendre parler des consoles. Notre travail est de les rassurer et de faire en sorte que les erreurs du passé ne se reproduisent pas."

"La principale erreur d'Atari a été de ne pas contrôler la qualité des jeux qui étaient développés pour ses consoles. Si les revendeurs sont importants, il ne faut jamais oublier que ce sont les consommateurs qui ont le dernier mot. Or, pour chaque bon jeu, il y en avait dix à quinze mauvais, bien évidemment au même prix que les bons. Je ne pense pas que les joueurs soient fatigués des jeux vidéo. Je crois qu'ils en ont assez d'acheter trop cher de mauvais jeux. D'autre part, 70% des ventes d'Atari 2600 passaient par de trop nombreux intermédiaires : Atari ne pouvait donc pas contrôler combien de jeux se vendaient exactement, en combien de temps, quels étaient les titres qui marchaient le mieux, etc. Atari avait perdu le contrôle. Nous, nous le gardons sur tout. De nombreuses nouveautés sont en préparation et les licenciés (c'est-à-dire les sociétés comme Broderbund ou Activision qui développent des jeux sur Nintendo, NDLR) sont de plus en plus nombreux. Trente sont présents sur le stand et beaucoup d'autres veulent nous rejoindre. Mais nous savons exactement qui produit le logiciel, nous contrôlons la valeur des jeux et le nombre de nouveaux titres. Nous pouvons ainsi construire une industrie forte et viable et nous ne laisserons pas la machine s'emballer."

Nintendo n'a en effet pas le droit à l'erreur. Les chiffres impressionnants annoncés par Ron Judy mettent en jeu d'énormes sommes d'argent. A la moindre faute, ce sont des entreprises entières qui s'effondrent, des faillites en série, des licenciements en cascade. Personne n'a oublié l'arrêt brutal du jeu vidéo en 1984-1985, la quasi-disparition d'Atari, le retrait de Mattel et de Coleco.

"Au Japon, on compte 13 millions de Nintendo Entertainment Systems (NES). Nous avons vendu aux États-Unis, en 1987, 4 millions de consoles et nous prévoyons d'en vendre, en 1988, 7 millions supplémentaires. Nous tablons sur un ratio de 5,5 à 6,5 logiciels par console ce qui signifierait des ventes de l'ordre de 42 millions de logiciels, uniquement pour le marché américain. Un bon titre se vend aux États-Unis à un million d'exemplaires. Zelda, Super Mario se sont vendus à un million et demi d'unités, Top Gun fera plus d'un million..."

"Et la durée de vie des jeux est importante : Excite Bike, Kung-Fu, introduits en 1985, se vendent encore très bien. Nous estimons le marché du jeu vidéo en 1988 à 2,3 milliards de dollars aux États-Unis, et nous représentons environ 1,7 milliard de dollars avec nos licenciés. Pour vous donner une idée de la progression 1987-1988, sachez que le marché était en 1987 de 1,1 milliard de dollars et que nous représentions 750 millions de dollars."

Et la France dans ce maelström de dollars ? Ron Judy a un petit sourire d'excuse. "Vous savez, nous ne nous sommes pas encore réellement attaqués au marché européen. Nous avons pris du retard. En France, nous avons vendu depuis un an entre 35 000 et 40 000 machines (chiffres très optimistes à notre avis, NDLR) mais nous allons mettre en oeuvre des moyens marketing très importants. En France, 130 000 ventes supplémentaires d'ici la fin 1988 représentent un objectif raisonnable à mes yeux. Pensez qu'en Suède, nous avons déjà vendu entre 70 000 et 100 000 NES. La distribution est remarquable là-bas et les revendeurs ont vraiment soutenu le produit. Le marché allemand se développe plus lentement mais, une fois que la machine sera lancée, ce sera probablement très impressionnant."

"L'Angleterre est pour nous un casse-tête. Nous n'arrivons pas à obtenir le soutien des revendeurs de jeux micro. Vous savez, les logiciels anglais ont une durée de vie très courte alors que les nôtres se vendent à long terme. Et les compagnies anglaises sont puissantes, très puissantes... Je reste convaincu du potentiel du marché européen et français en particulier. Vous savez, le marché américain, traumatisé par la chute d'Atari, n'était pas si évident à conquérir, au départ..."

Pour clore le chapitre "consoles", sachez qu'Atari aux États-Unis continue à vendre du 2600, XE ou 7800 à foison. Selon la compagnie américaine, les parts de marché en 1987 se répartiraient entre Nintendo (60%), Atari (30%), Sega (6%) et les autres (4%) ! Atari aurait vendu 2 millions de consoles depuis 1985 ce qui porterait le parc installé à 30 millions d'unités ! (combien sont dans des placards ?) Comment expliquer un tel phénomène ? L'image d'Atari aux États-Unis est forte, le prix du système de base, le 2600, est très abordable (49,95 $, environ 300 FF). Soit. Mais le prix du 7800 est le même que celui d'une console Nintendo (79,95 $, environ 480 FF) et un XE vous coûtera 149,95 dollars (environ 900 FF). C'est cher pour un système vieux de cinq ans. N'empêche, ça marche.

Quarante-cinq nouveaux titres étaient présentés sur le CES et Nolan Bushnell, le père du Pong puis de la société, créait l'événement en annonçant son retour chez Atari. "Je suis très excité à l'idée de travailler de nouveau dans l'industrie du jeu vidéo, surtout avec Atari que j'ai fondé. J'espère que ma contribution va encore accélérer le formidable retour du jeu vidéo", a-t-il déclaré à ses fans de la première heure dont Tilt fait bien sûr partie.

Parmi les nouveaux titres présentés sur le stand, Ace Of Aces, Into The Eagles Nest, Necromancer, Food Fight, Commando, Desert Falcon, Karateka pour le XE. Ball Blazer pour le 7800, qui n'est pas disponible en France, et Cross Bow, Sprintmaster, Super Football, Super Baseball pour le 2600. Bref, si vous avez un 2600 ou en XE en stock, réjouissez-vous, les jeux vidéo d'Atari sont toujours aussi vivants...

Vivantes également les compagnies de logiciels américaines. Rassurez-vous : si tout le monde regarde très attentivement du côté des consoles, qui ouvrent des perspectives très alléchantes, il n'est pas question d'abandonner le jeu sur micro. D'après nos estimations, la progression des ventes de logiciels ludiques a été de 50% entre 1986 et 1987 et sera d'environ 35% de 1987 à 1988. Fait plus intéressant encore, presque toutes les machines sont concernées par ce développement.

Les compatibles PC sont bien sûr les plus puissants. Le C64 est plus vivant que jamais ; l'Amiga crée la surprise ; l'Apple II GS pourrait être "successfull" si son prix baissait ; le Mac intéresse de plus en plus de créateurs ludiques qui suivent d'un oeil attentif sa croissance dans le monde. Seul le ST est délaissé par le public américain. Heureusement, son développement en Europe est loin d'être négligeable, ce qui le sauve de l'oubli. Les grandes tendances du CES vont vers les jeux de combats ou les simulateurs de vol, les simulations sportives et enfin les jeux d'action. Graphismes et bruitages sont particulièrement soignés ce sont eux qui frappent l'imagination des joueurs. Pas de grandes nouveautés conceptuelles, comme vous pouvez le constater.

Le déferlement des jeux de sport

En fait, chacun a conscience de vivre sur un petit marché qu'il faut développer prudemment mais qui est aujourd'hui stable avec seulement quelques fluctuations dans la prédominance d'une catégorie sur l'autre. Le point noir concerne la créativité et l'arrivée de nouvelles technologies. Atari ST, Apple II GS, Amiga ont du mal à concurrencer les PC ou les C64. Et l'arrivée des consoles, qui visent un public jeune, susceptible de se passionner pour des micros plus performants, n'arrange pas la situation.

Au chapitre des nouveautés, Accolade lance quatre simulations sportives : Fast Break, Serve And Volley, Rack'Em et TKO (pour Technical Knock Out) qui sont respectivement des simulations de basket, de tennis, de billard et de boxe. Complets, bien réalisés dans la lignée de Test Drive ou de Mean 18, ces jeux seront disponibles sur C64, compatibles et II GS, dans un premier temps. A noter également Apollo 18-Mission To The Moon, enfin adapté aux PC, et Steel Thunder, un combat de chars éblouissant.

Broderbund présente pour sa part quatre nouveaux titres : VCR Companion et VCR Companion Library II, qui permettent d'intervenir sur vos cassettes vidéo en rajoutant titres, sous-titres, etc ; Star Wars, ins-piré du jeu d'arcade, sera disponible sur C64 et Amiga ; quant à Downhill Challenge, il s'agit de Superski, de Microïds, dont les droits ont été achetés par Broderbund. Ajoutez à cela que Downhill Challenge a reçu un Oscar au cours de ce CES et vous comprendrez la fierté légitime de Laurant Weill, PDG de Loriciels.

CES 1988
Fana de Downhill Challenge

California Dreams reste fidèle aux jeux de réflexion avec Mancala, inspiré d'un jeu africain, TrianGo (sic), sur le principe du go et Club Backgammon. Après Rocket Ranger et The Three Stooges, Cinemaware continue à faire très fort. TV Sports Football est le premier logiciel d'une série de simulations sportives qui vont probablement faire un malheur. En France, le football américain est complètement méconnu et cela handicapera bien sûr TV Sports Football. Mais graphismes et animations sont tellement beaux que vous avez intérêt à vous mettre tout de suite à apprendre les règles sous peine de passer à côté d'un grand logiciel.

Lords Of The Rising Sun se rapproche de Defender Of The Crown. L'action se passe cette fois dans le Japon médiéval, au XIIe siècle plus précisément. Une guerre civile a éclaté et vos ennemis du clan Taira ont tué votre père et renversé l'Empereur. Dans votre combat pour restaurer l'honneur de votre famille, vous commandez de puissantes armées de samouraïs, affrontez des ninjas assassins, négociez des alliances... Les commentaires sur les graphismes sont superflus : il suffit de regarder les photos d'écrans pour juger de leur qualité.

Ces jeux seront disponibles sur Atari ST, Amiga, PC, II GS et C64. Impossible aux vrais fans de résister à la version d'Arkanoid sur Macintosh par Discovery Software International. Ce dernier présentait également VIP (Virus Infection Protection) le tueur de virus pour Amiga, Citadel (Gauntlet sur Mac) et Zoom, inspiré par le jeu d'arcade du même nom. Les passionnés de voile reverront avec plaisir la série de jeux d'initiation à la voile édités par Dolphin Software. A l'exemple des simulateurs de vol, ces jeux sont complétés par des "scenery disks" reproduisant différentes parties du monde et offrant des périmètres de navigation très fidèles à la réalité.

Epyx à l'assaut du marché américain

Déception sur le stand Electronic Arts, puisque seules les compagnies distribuées par EA - Paragon Software, Insterstel, Datasoft, Virgin Games, Leisure Genius, Arcadia, First Byte, Strategic Simulation Inc., Studies Group Reality Technology, The Software Tool Works - sont présentes. Il faut dire que EA a présenté de très bons jeux ces derniers temps.

Epyx produit en revanche un certain nombre de nouveautés, en tout cas pour le marché américain. Les premiers logiciels qui résultent de l'accord avec Ubi Soft, Trials Of Honor (Iron Lord) en tête, trônent en bonne place. "Ubi Soft est une compagnie très compétente techniquement et a sélectionné des créateurs exceptionnels", commente Robert Lindsey, directeur du développement chez Epyx. "Les titres dont nous avons acheté les licences offrent des graphismes incroyablement superbes et représentent un complément parfait aux lignes de jeux Epyx". Bien agréable d'entendre de tels commentaires sur des jeux français...

Autre accord, avec US Gold cette fois, pour distribuer aux États-Unis Dive Bomber (Night Raider), Street Cat ou Metrocross. Éric Escoffier, l'alpiniste favori d'Infogrames, est également présent sur le stand Epyx pour mener à bien le "Final Assault". Nouveautés américaines cette fois avec The Games Summer Edition, Street Sport Football pour les simulations sportives, The Legend Of Blacksilver, Omnicron Conspiracy, Battle Ship et Mind Roll pour les jeux d'action/stratégie, et enfin Art And Film Director et Sticker Maker qui continuent la ligne de produits lancée avec Print Magic, Home Video Producer ou Create A Calendar. Ces logiciels de créativité seront traduits puis testés en France dès novembre.

CES 1988
Bruno Bonnell et l'équipe Infogrames

Enfin, Epyx a décidé de lancer des jeux qui utilisent magnétoscope et plateau en carton. Il n'est pas question pour l'instant de les distribuer en France. Il faut reconnaître que leur intérêt n'est pas évident. Créée en juillet 1987, First Row présente The Honeymooners et The Twilight Zone, deux jeux d'aventure inspirés de séries américaines, aux graphismes sympathiques.

Insterstel introduit six nouveaux jeux d'aventure. Starfleet II: Krellan Commander (Krellan l'invincible tente de conquérir la galaxie en détruisant tout sur son passage), Dragonforce (une équipe de choc est désignée pour faire la police de l'univers), First Expedition (l'histoire de Braun l'explorateur qui va protéger sa planète en recherchant les trois globes solaires), Gone Fish'n (vous devez devenir un très bon pêcheur pour gagner assez d'argent et vous retirer des affaires), Empire (qui combine combats, explorations et intelligence artificielle), Scavenger (quatre millions de mondes différents à explorer après un holocauste nucléaire).

Lucas Films lance Zak McKraken And The Allen Mindbenders, une comédie policière pour compatibles PC, Apple et Commodore 64. Ce jeu d'aventure qui demande, selon son auteur, une centaine d'heures pour être mené à son terme par les bons joueurs, met en scène un journaliste farfelu. Pas de dialogue au clavier, tout se fait par l'intermédiaire de la souris.

La métamorphose d'Activision

Activision est morte, vive Mediagenic. C'est sous ce nom que la célèbre compagnie américaine va poursuivre ses activités. Pas terrible direz-vous. Nous sommes d'accord. Mais peu importe le flacon... En fait ce changement de nom symbolise le retour des bénéfices, après des années très noires. De plus, Activision, coté en bourse, avait trop mauvaise presse. Mediagenic redonne une virginité à une des plus anciennes compagnies de logiciels américaines. Activision ne disparaît cependant pas totalement et rassemble sous son label les jeux vidéo et les logiciels d'action et de simulation. Mediagenic en effet, à l'instar d'Electronic Arts, représente aujourd'hui un certain nombre de marques prestigieuses et entend se développer dans de nouvelles directions comme HyperCard, la vidéo, le CD-I et le CD-ROM...

Dans le domaine des jeux, Mediagenic distribue New World Computing, Lucasfilms Games, MicroIllusions, Absolute Entertainment, Rainbird Software, Interplay Productions et Working Software. À côté des éternels Last Ninja, développés dans de nouvelles versions, des simulations de base-ball (Pete Rose Pennant Fever), de boxe (Star Rank Boxing II) ou de catch (Main Event), signées Gamestar, à côté des jeux Rainbird déjà connus en Europe, des jeux MicroIllusions sur lesquels nous allons revenir, trônait "le" jeu d'échecs de l'année, j'ai nommé Battle Chess, conçu par la société Interplay. Ce jeu d'échecs combine un niveau tout à fait correct et des animations fabuleuses. Pour aller occuper la case du cavalier, la tour se transforme en un monstre "hulkien", va à pas pesants (ah les bruitages !) vers son ennemi et l'assomme avant de se retransformer en tour. Et tous les déplacements sont prétextes aux animations les plus farfelues. C'est génial et complètement fou, d'un humour digne des Monty Python.

CES 1988
Battle Chess

Neuromancer, un jeu qui combine science-fiction, aventure, jeu de rôle et simulation, est également digne d'intérêt mais c'est incontestablement Battle Chess qui est la véritable vedette du stand Mediagenic. Déception sur le micro-stand de MicroIllusions, Photon Paint, un logiciel de dessin, occupe les deux moniteurs visibles et Land Of Legend, pourtant annoncé dans le dossier de presse, reste invisible... MicroIllusions poursuit cependant son développement en création avec Music-X, Photon Paint, Photon Video (qui permet de réaliser soi-même ses propres animations), avec Ebonstar (un jeu d'habileté et de stratégie qui vous met aux prises avec des ennemis que vous devez acculer dans des trous noirs toujours en déplacement), Turbo et bien sûr Land Of Legend ; en logiciels éducatifs avec The Planetarium, Sky Travel ou encore History ou Social Studies.

Chez Absolute Entertainment, Garry Kitchen annonce l'arrivée imminente de F-18 Hornet, Crossbow et Space, trois nouveaux titres pour le C64. Le premier est un simulateur de vol en 3D dans le style de Top Gun, Crossbow est trépidant (action, action !) et Space vous entraîne dans un voyage intergalactique dans 512 planètes. La visite du stand Mediagenic se termine sur USS Ocean Ranger (pour C64 et PC), une simulation de combat naval qui vous permet de prendre la barre d'un des plus puissants navires de guerre du monde. Predator pour C64 vous met dans la peau d'Arnold Schwarzenegger, chef d'une unité d'intervention qui se bat dans la jungle sud-américaine.

Microprose présente deux nouveaux titres sur C64 : Red Storm Rising et Covert Action. Dans le premier logiciel, le joueur est aux commandes d'un sous-marin nucléaire et doit couler les sous-marins soviétiques. Tout un arsenal d'armes et d'instruments électroniques est à sa disposition et sa concentration doit être sans faille. Covert Action vous met dans la peau d'un agent secret qui va devoir sauver des otages, faire du sabotage, etc. Sur PC et compatibles, vous avez le choix entre Samurai, un jeu d'aventure/action qui se déroule dans le Japon du 16e siècle.

Airborne Ranger, bien connu des Commodoristes, et F-19 Stealth Fighter, inspiré de Project: Stealth Fighter, mais largement amélioré par rapport à ce dernier qui tournait, rappelons-le, sur C64.

Mystère sur Multima

Mindscape qui a acquis les droits de Captain Blood présente également The Colony, un jeu d'aventure en 3D pour le Mac et Visions Of Aftermath: The Boomtown, une simulation de guerre post-nucléaire pour IBM et compatibles. Citons encore Superstar Soccer, une simulation de foot, et Infiltrator II, la suite de Infiltrator, qui reprend le même thème : pilotage d'hélicoptère, combat en vol et jeu d'aventure/action dans la cité ennemie.

Sur Mac, Trust And Betrayal: The Legacy Of Siboot, signé Chris Crawford, l'auteur de Balance Of Power, vous met à rude épreuve et vous aurez besoin de toutes vos ressources psychiques pour évoluer dans un univers de science-fiction très complexe, où vous devrez apprendre à maîtriser de nouveaux langages, lutter contre des forces étranges...

Mindscape continue plus que jamais son effort dans les logiciels éducatifs, lance une gamme de logiciels à prix réduits sous le label Thunder Mountain, avec de grands incontournables (Pac-Man, Pole Position, Galaxian, Dig Dug) et développe activement sur Nintendo (Indiana Jones, Paper Boy).

Lord British, alias Robert Garriott, le président de Origin reste très discret sur l'arrivée de Multima, cet Ultima interactif qui permettrait à des joueurs du monde entier de se retrouver sur réseau. "Ce sera un jeu réellement interactif, très proche du monde réel, par modem. Les problèmes d'interfaçage, de transfert de données sont pratiquement tous résolus mais je ne vous donnerai pas de date d'arrivée précise lorsque nous en donnons, nous sommes toujours en retard !" En attendant, vous pouvez apprécier la préversion de Space Rogue, sur Apple pour l'instant, qui combine action très intense et univers très complexe. Dans ce jeu vous pouvez choisir d'être un méchant ou un gentil...

Après Master Ninja: Shadow Warrior Of Death, Alien Fire, Twilight's Ransom, Paragon Software lance Guardians Of Infinity: To Save Kennedy. Dans ce jeu d'aventure, vous contrôlez cinq agents qui doivent réussir à trouver le président Kennedy et à le convaincre du danger qui l'attend à Dallas. Personnages historiques, dialogues très vivants grâce à l'utilisation de l'intelligence artificielle, atmosphère très bien reconstituée sont les points forts de ce jeu.

"King Quest IV: The Perils Of Rosella, est le jeu le plus ambitieux que nous ayons jamais produit", annonce Sierra On Line. Il aura coûté plus de trois millions de dollars en acquisition de technologie, 400 000 dollars pour améliorer l'animation 3D, treize programmeurs, développeurs, artistes ont travaillé dessus ; bref, c'est LE jeu d'aventure de l'année. Manhunter: New York vous met aux prises avec des aliens épouvantables. Leur chef attend de vous que vous espionniez vos semblables, que vous les torturiez ou les tuiez s'ils refusent d'obéir à vos ordres... Les graphismes sont sublimes.

Leisure Suit Larry II: Looking For Love (In Several Wrong Places) lance cette fois Larry à la recherche de l'amour idéal, ce qui l'entraîne dans une histoire d'espionnage diabolique. Police Quest II: The Vengeance, qui vous remet dans la peau d'un flic honnête dans un monde pourri, obéit aux mêmes standards de qualité que le premier jeu de la série. Space Quest III: The Pirates Of Pestulon vous met aux commandes d'un simulateur de vaisseau spatial de combat et vous lance aux quatre coins de la galaxie. Silpheed est né d'un accord avec Game Arts Of Japan, auteur de Thexder et s'adresse aux amateurs d'action. Goldrush est un jeu d'aventure sur le thème de la conquête de l'or californien. Enfin, Mixed Mother Goose s'adresse aux plus jeunes avec des dialogues très simplifiés.

Tous ces logiciels seront développés d'abord sous MS-DOS puis pour Apple II GS, Macintosh, Amiga. Quant aux possesseurs de Mac, ils apprendront avec plaisir que 3D Helicopter Simulator, la superbe simulation de Sierra, sera disponible pour leur machine en novembre.

La bataille du Bien contre le Mal

Les grandes nouveautés chez SSI sont bien sûr les deux adaptations sur micros des Advanced Dungeons And Dragons de TSR. Pool Of Radiance reprend les standards classiques de ADD pour les compositions de personnages et offre des graphismes 3D pour le déroulement de l'action. L'intrigue se passe dans la fabuleuse cité de Phlan qui a été envahie par des monstres dirigés par un mystérieux chef. Votre rôle est de découvrir son identité et de libérer Phlan. Heroes Of The Lance est inspiré de Dragons Of Despair, le premier module de Dragonlance, et retrace la bataille du Bien contre le Mal. Vous et vos sept compagnons partez à la recherche des disques de platine. Hordes de dragons et de monstres ne sont cependant rien à côté de l'adversaire final ; un très ancien Dragon Noir... Ces jeux seront disponibles sur Atari ST, Amiga, PC et C64.

The Dungeon Master Assistant sera, lui, capable de vous aider à créer des univers et des personnages pour vos parties futures et de gérer tous les paramètres en fonction de leur évolution. D'autres projets sont en cours de réalisation, dont un wargame basé sur The War Of The Lance et un "film interactif" qui reprendra des éléments de Pool Of Radiance. Taito montre tout son savoir-faire dans l'adaptation de Operation Wolf, de Rastan ou de Renegade sur Commodore 64.

Wargames à la japonaise

Nous terminons ce tour d'horizon des nouveautés américaines prévues pour les semaines à venir par Harpoon, une simulation militaire de haut niveau signée Three-Sixty qui met en scène les États-Unis contre l'URSS (original, non ?) et par deux logiciels signés Koei : cette société japonaise présente en effet deux wargames très appréciés au Japon si l'on en croit les "charts" publiés par les revues spécialisées. Nobunaga's Ambition est une simulation militaire, économique et diplomatique qui se déroule dans le Japon du XVIe siècle ; Romance Of The Three Kingdoms, un wargame qui met aux prises différentes factions chinoises.

Parmi les compagnies non américaines, Psygnosis avait son stand et présentait le dernier incontournable de Ian Hetherington, l'auteur de Arena et de Terrorpods, j'ai nommé Aquaventura. Un jeu dément, croyez-moi, avec un défilement et une animation éblouissants. "Je travaille sur ce jeu d'action depuis décembre 1987, assisté de deux graphistes", raconte Ian. "J'aime les jeux d'arcade, rapides, agréables à regarder, agréables à jouer, avec une mission à remplir. En fait, j'ai découvert le jeu sur micro il y a deux ans seulement, à 33 ans. J'ai écrit Arena puis Terrorpods mais ces deux jeux qui étaient très beaux étaient aussi trop sophistiqués. Aujourd'hui, je cherche la simplicité. L'équilibre entre l'action et la stratégie est un bon principe de base mais avant tout, un bon jeu doit être simple à manipuler, dès le départ d'une partie. Je travaille essentiellement sur Amiga, qui commence à se développer aux États-Unis malgré un parc de PC très important : c'est la seule machine de loisirs aujourd'hui qui permette d'obtenir une telle qualité graphique."

De nouvelles idées pour le futur ? "Si vous regardez Aquaventura, vous voyez que le joueur évolue dans un univers abstrait. J'aimerais réaliser un jeu aussi beau mais dans un environnement plus concret, plus réel. Il y a en ce moment une demande formidable pour des jeux de combats." Disponible très bientôt sur Atari ST et Amiga, Aquaventura sera peut-être également développé pour l'arcade. Avec trois fois plus de mémoire disponible que sur l'Amiga, le résultat risque d'être spectaculaire...

Les Frenchies

Nous arrivons enfin aux compagnies qui ont littéralement dominé le salon : Ubi Soft et... Titus ! Les logiciels français reçoivent visiblement un accueil de plus en plus chaleureux auprès des compagnies américaines. Il est donc logique que les stands français se multiplient sur les salons étrangers. Ubi présentait les premiers jeux dont les droits pour l'Amérique du Nord ont été acquis par Epyx. C'était également l'occasion pour la compagnie française de se faire une place plus grande encore dans l'univers ludique américain et international et de multiplier les contacts.

John Forrest, qui s'occupait naguère de la distribution et des ventes de Electronic Arts pour l'Europe, a d'ailleurs rejoint Yves Guillemot et Christine Quémard pour renforcer encore la force de Ubi à l'export. "J'ai un grand respect pour les produits, les méthodes et l'équipe de Ubi Soft, déclare-t-il, je pense que l'objectif minimum pour l'année prochaine sera de doubler le chiffre d'affaires actuel. Je suis là pour permettre aux très bons logiciels d'Ubi d'être présents sur tous les marchés mondiaux le plus vite possible."

CES 1988
C. Quémard, G. Guillemot, Y. Guillemot, et John Forrest

Autre présence très remarquée sur le CES, celle de Titus qui fait décidément très fort ces derniers temps. La dynamique compagnie française présentait ses trois logiciels vedettes - Crazy Cars, Fire And Forget et Offshore Warriors -, et son stand ne désemplissait pas. Titus est arrivé aux États-Unis il y a quelques mois et a fondé Titus Software Corp., société qui à terme sera autonome et concevra, fabriquera et vendra des logiciels spécialement conçus aux États-Unis pour les États-Unis. Aujourd'hui l'équipe est commune avec l'équipe française mais l'objectif avoué est de constituer un staff de douze personnes qui sera chargé de faire tourner Titus US.

La stratégie est claire : peu de produits mais de très bonne facture, du "fast-action" bien réalisé. Le but du stand était de lancer la marque aux États-Unis et de commencer à vendre si l'on en croit le nombre de visiteurs qui se bousculaient devant les jeux, présentés par de charmantes personnes, l'objectif est atteint. Good luck !

Voilà, c'est terminé

Il faudrait encore parler de la manette qui rend les simulations (de ski, par exemple) hyperréalistes, ou de cette manette de compétition à réserver aux grands voyageurs ! Prochain rendez-vous avec l'actualité internationale dès le mois prochain avec le compte rendu du PCW Show, le plus grand salon anglais du jeu micro...


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