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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Test de Battle Chess
(Article écrit par Philippe Dubois et extrait de MO5.com - juillet 2004)
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Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, les échecs est un jeu qui m'apparaît archaïque, complexe et si triste que seuls des
mathématiciens en habits gris venus des pays de l'Est peuvent prendre plaisir à piéger leur adversaire en évaluant toutes
les combinaisons possibles. Ce "divertissement" quelque peu élitiste est paradoxalement très attirant - voire mystique -
avec ses pièces médiévales rappelant des unités de l'époque des croisades et des forteresses à prendre.
Sans oublier leurs possibilités de déplacement, différentes selon la pièce jouée et la situation tactique. Avant même d'espérer terminer
dignement une partie, le néophyte devra mémoriser chacune des 16 pièces (dont 6 différentes) et ses aptitudes !
Échecs sur informatique
Interplay, l'éditeur américain de Bard's Tale, fit preuve d'une belle imagination en utilisant le potentiel de l'outil
informatique, pour nous proposer, en 1988, une simulation de jeu d'échecs où les pièces prennent vie. L'utilisation de la
souris et d'un pointeur dynamique - qui indique les actions possibles - ouvrent l'accès de ce jeu de réflexion au plus
grand nombre. Enfin, surtout à ceux qui disposent d'un Amiga, d'un Atari ST ou d'un PC à la fin des années 1980 !
Jusque-là, les échecs informatiques sont représentés par un plateau en 2D (d'ailleurs présent en option ici aussi). Battle
Chess innove en proposant une représentation en perspective. Seul le plateau voit ses lignes chercher un point de fuite,
puisque les pièces, formées par des sprites, sont toutes à la même échelle, dans un souci de gain mémoire et de meilleure
lisibilité. Il n'est pas non plus possible de tourner autour du plateau, il faudra attendre encore quelques années et
plus de puissance pour cela, mais l'illusion est cependant très bonne. D'autant que les graphismes sont fins et détaillés.
Eh bien, bougez maintenant
Ce n'est pourtant pas dans sa représentation que Battle Chess brille. Sa force, ce sont ses animations. Chaque déplacement
d'une pièce occasionne une mutation ou une mimique magnifiquement croquées en fonction du personnage. La Tour se transforme
en Golem, le sol tremble sur ses pas ; le Fou marche droit devant avec la rectitude d'un missionnaire prêchant sa bonne
parole ; le Roi se traîne, agonisant ; la Reine se déhanche inlassablement, le Chevalier va de L en L dans un tintamarre
de métal. Le Pion - la pièce la plus faible (et la plus nombreuse) - avance fièrement, non sans un soupçon de crainte...
Amusantes et spectaculaires, parce que fort bien réalisées, ces animations prennent une tournure délirante lors des
affrontements. Le Pion montre sa lance au Golem avant de la lâcher, genre "je suis désarmé, vous n'allez tout de même pas
me frapper ?" Ce qui ne suffira pas à l'empêcher de se faire ratatiner. Suivant les individus, la Reine sort un pouvoir
magique, le Roi un bon vieux Colt six coups complètement anachronique, et le Chevalier coupe un à un tous les membres de son
adversaire.
Ce qui ne manquera pas de nous rappeler l'une des séquences phares du film Monthy Pyton Sacré Graal ! Des fourberies
dignes des meilleures bagarres cinématographiques du duo Bud Spencer et Terrence Hill. Dans un premier temps, on ne joue
même que pour voir toutes les possibilités d'animations, on essaye de se faire affronter un maximum de pièces différentes.
Des points faibles ?
Génial, original, délirant, les qualificatifs ne manquèrent pas pour saluer l'arrivée d'une telle réussite. Pourtant, deux
écueils peuvent contenir notre joie. Le premier est la lenteur d'exécution des coups. Entre le délai de réflexion de l'ordinateur,
et le chargement des séquences d'animations, un coup peut parfois prendre plus d'une minute. C'est pourquoi une vue en 2D
est également disponible : rapide car dépourvue de détails et d'animations complexes.
Deuxièmement, selon les experts de
l'époque (Tilt), le niveau de l'intelligence artificielle n'atteignait pas les meilleurs jeux d'échecs électroniques. Je
ne me souviens pourtant jamais avoir réussi à battre la machine en quelques centaines de parties, sur le premier échelon de
difficulté (10 en tout : de Novice à Chronométré). Preuve que le titre d'Interplay est suffisamment costaud pour les
débutants et joueurs amateurs.
Conclusion
M'enfin, ces deux reproches toucheront certainement les joueurs sceptiques ou les journalistes désireux de pécher par excès
d'objectivité. Car de mémoire de joueur, je ne me souviens pas m'être autant amusé devant mon écran (Monkey Island mis à part),
et je ne m'attendais évidemment pas que ce soit un jeu d'échecs qui m'arrache rires et sourires. Chapeau bas messieurs
d'Interplay ! Vous avez su marier le meilleur de l'informatique et le respect de la tradition pour dépoussiérer la couche
d'austérité qui recouvre le jeu d'échecs.
Nom : Battle Chess.
Développeur : Interplay.
Éditeurs : Electronic Arts et Interplay.
Genre : jeu d'échec.
Date : 1988.
Configuration minimale : Amiga OCS, 68000, 512 ko de mémoire.
Licence : commercial.
Prix : 245 FF.
NOTE : 9/10.
Les points forts :
- Plateau animé où les pièces prennent vie.
- Graphismes fins et détaillés.
- Choix du plateau 2D ou 3D.
- Les sons numérisés.
Les points faibles :
- La lenteur d'exécution des coups.
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