Suivez-nous sur X

|
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z,
ALL
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z
|
|
0,
A,
B,
C,
D,
E,
F,
G,
H,
I,
J,
K,
L,
M,
N,
O,
P,
Q,
R,
S,
T,
U,
V,
W,
X,
Y,
Z
|
|
A propos d'Obligement
|
|
David Brunet
|
|
|
|
Actualité : Annonce de l'AmigaOne X1000
(Article écrit par David Brunet - janvier 2010)
|
|
La campagne d'information
Le 25 février 2009, Hyperion Entertainment avait profité de la mise à jour de son site Web pour annoncer qu'il se
lançait dans le plus ambitieux projet de son histoire. Rapidement appelé "MAP" (Most Ambitious Project) sur les
forums anglo-saxons, il a suscité des tonnes de questions et de spéculations tout au long de l'année.
Tout y était envisagé : passage au x86, nouvelle machine, nouveau logiciel, nouvelle version du système... l'équipe
de Hyperion resta stoïque et ne révéla rien. Elle écarta juste, de temps en temps, certaines pistes.
Et au dernier jour de 2009, Hans-Jörg Frieden, l'un des développeurs principaux d'AmigaOS 4, publia des captures
d'écran de Timberwolf, la version Amiga du navigateur
Firefox, en cours de portage. Les captures d'écran montraient non seulement l'état de l'avancée du développement mais
aussi un premier indice concernant le MAP : l'adresse www.a-eon.com.
Cette adresse électronique, inconnue, affichait une étrange page What
is X ?, suivie d'un Guru Meditation et enfin une page nous invitant à attendre le 1er janvier 2010 pour en savoir davantage.
Hyperion venait ainsi d'amorcer une série de révélations qui allait, jour après jour, lever le mystère sur son plus ambitieux
projet.
Il fallut cinq jours, donc jusqu'au 5 janvier, pour connaître l'essentiel de ce projet. La montée progressive des
informations créa un véritable "buzz" : le serveur du site www.amigaworld.net tomba
en panne plusieurs minutes à cause d'une affluence record !
Le fil
de discussion relatif au MAP fut coupé plusieurs fois pour ne pas mettre en carafe le site. Chaque jour,
vers midi, heure à laquelle Hyperion postait de nouvelles informations, un frémissement se faisait sentir, comme si
toute la communauté Amiga retenait son souffle. Les forums Amiga ne parlaient plus que de ça, laissant sans réaction
les rares autres sujets de discussion.
Nouveau commencement pour l'Amiga
Voici la traduction de ce que Hyperion annonçait le 5 janvier 2010 :
"Au début de ce voyage, nous avons posé la question : "Qu'est-ce que X ?". La réponse est que X est beaucoup de choses.
X est la puce Xena/XMOS ainsi que le port Xorro qui l'accompagne. X est aussi le mystérieux processeur, et surtout, X
est l'AmigaOne X1000, le nouvel ordinateur complet de chez A-EON."
"Cela fait presque 25 ans que Commodore a commercialisé l'A1000, dans le courant de l'été 1985. Avec le lancement du X1000
nous allons inaugurer un nouveau départ pour la plate-forme AmigaOS. Comme Commodore l'avait fait avec l'A1000, nous allons
d'abord viser le haut de gamme, avec un ordinateur de bureau puissant, destiné au marché des professionnels et des
hobbyistes sérieux (cela dit, vous n'aurez pas à attendre jusqu'à l'été, et il devrait être un peu moins cher !).
Le lancement de l'A1000 offrait quelque chose de nouveau, et le X1000 en fera de même. Le monde a évolué et les puces
spécialisées n'ont plus beaucoup de sens, mais le X1000 offre, à la place, une puce programmable en standard :
Xena."
"Grâce à Xena et à l'interface Xorro, le X1000 offre une flexibilité extraordinaire. Nous croyons qu'avec cette passerelle
menant au monde du "Software Defined Silicon" et au parallélisme massif, le X1000 fera une fois de plus d'AmigaOS le
meilleur choix pour les applications réellement créatives et uniques. Par exemple, pour un matériel de contrôle personnalisé
pour la robotique ou pour l'éclairage scénique, pour la créativité des gens qui en font leur passe-temps, pour le
bidouillage matériel ou bien pour la multitude d'applications que nous n'avons pas encore imaginées, le X1000 est la
plate-forme rêvée. Et c'est là un autre sens de "X", l'inconnu. C'est vous, pas nous, qui allez définir l'avenir."
"Bien sûr, cela est loin d'être tout ce qu'il y a dans le X1000. Même si vous n'avez aucun intérêt concernant le concept
de coprocesseur, le X1000 est, de loin, la plus puissante et la plus à jour des plates-formes pour AmigaOS. Avec un
processeur double coeur rapide et une gamme complète d'interfaces modernes comme le PCIe x16, le SATA et l'USB 2.0,
AmigaOS, qui est déjà extrêmement réactif, aura enfin une vraie plate-forme haut de gamme sur laquelle tourner.
AmigaOS a grandement progressé au cours des dernières années (et continue de l'être avec toujours plus de nouvelles
fonctionnalités, et cela à un rythme soutenu) mais pas le matériel pour le faire fonctionner. Il fut un temps où nous
avions beaucoup de machines et avions un grand système d'exploitation : avec l'AmigaOne X1000, nous pouvons finalement
dire que ce temps est revenu. Alors que l'entrée de gamme est actuellement bien prise en charge par la carte mère
Sam de chez ACube, c'est ce retour d'AmigaOS sur des machines haut de
gamme qui introduit véritablement un nouveau commencement."
A-EON, une nouvelle société
Hyperion n'est pas le seul acteur dans cette annonce. Une nouvelle entreprise, du nom de A-EON Technology, a fait son entrée
dans le monde de l'Amiga. A-EON Technology est une société coopérative belge (CVBA) créée à la mi-avril 2009 avec un capital
de départ de 75 500 euros. Elle dispose de trois associés : Robert Trevor Dickinson (Anglais, amigaïste de longue date, géologue
de formation et journaliste à ses heures perdues), Anthony Moorley (Anglais et géologue lui aussi, partenaire en affaire de RT Dickinson
depuis 35 ans) et Ben Hermans (Belge, avocat, ex-gérant de Hyperion Entertainment).
Cette société a été créée pour le développement, la production et la vente de matériel informatique. Elle complète donc très
bien Hyperion dont le métier est le développement logiciel. Pour l'anecdote, le mot "aeon" est une référence géologique
(éon en français) et c'est aussi un anagramme de "A-One".
AmigaOne X1000, une nouvelle machine
L'AmigaOne X1000 est donc une nouvelle machine, haut de gamme, destinée au monde Amiga. C'est un ordinateur de bureau créé
par la société A-EON et ses partenaires. La carte mère de l'AmigaOne X1000 se nomme Nemo.
Les caractéristiques de l'AmigaOne X1000 :
- Facteur de forme ATX.
- Processeur double coeur conforme au standard PowerISA 2.04.
- Coprocesseur "Xena" (XMOS XS1-L1 128 SDD).
- Audio 7.1 HD.
- Quatre bancs mémoire SDRAM-DDR2.
- Dix ports USB 2.0.
- Un port Ethernet Gigabit.
- Deux ports PCIe x16 (1x16 ou 2x8).
- Deux ports PCIe x1.
- Un port Xorro.
- Deux ports PCI.
- Deux ports série RS232.
- Quatre connecteurs SATA 2.
- Un connecteur IDE.
- Un connecteur JTAG.
- Un connecteur CompactFlash.
Prototype de l'AmigaOne X1000
Hyperion a précisé que ces spécifications étaient sujettes à changement. Il existe actuellement deux prototypes chez Hyperion qui
disposent d'un processeur à 1,6 GHz (la version commerciale aura une cadence supérieure). Le type exact du processeur n'a toutefois
pas été dévoilé. On sait juste qu'il fait partie
des processeurs au standard Power ISA 2.04
(Industry Standard Architecture) et supérieur. Ce standard regroupe des processeurs de la famille des PowerPC et POWER tels que le
Titan d'AMCC, les PA6T de PA Semi ou les POWER6 et POWER7 d'IBM. De ce fait, il s'agit sur le papier de l'Amiga le plus puissant
jamais sorti.
La date de sortie et le prix sont encore vagues, on parle "d'avant l'été 2010" et d'un prix "légèrement inférieur à celui de l'Amiga 1000
à sa sortie" (l'A1000 valait 1295 $ en 1985). Ce prix inclut la configuration complète de la machine, y compris une souris et un
boîtier spécifique dont une première image a été montrée.
A-EON va construire l'ordinateur, pas seulement la carte mère.
Le nom de la machine contient trois éléments : "AmigaOne" (nom donné aux Amiga de nouvelle génération à base de PowerPC), "X"
(qui semble être la nouvelle gamme d'Amiga) et "1000" (qui remémore le numéro du premier Amiga, qui fut une vraie révolution en
1985). Nemo est le début d'une nouvelle génération d'AmigaOne X, d'autres modèles devraient suivre : peut-être qu'un ordinateur
d'entrée de gamme ou un portable sont prévus ?
Comme vous l'avez vu, la lettre "X" est aussi utilisée pour Xena et Xorro. Xena est le nom, pour l'AmigaOne X1000, du circuit
XMOS XS1-L1 128 SDD. Sous cette dénomination barbare se cache un circuit reprogrammable (FPGA) que Hyperion a présenté comme
"puce spécialisée", terme qui est généralement attribué aux Amiga Classic avec ses célèbres composants Agnus, Denise ou Paula.
Là encore un nom féminin a été donné à ce circuit mais on ne sait pas encore ce qu'il fera exactement. Sur le site de son
constructeur, XMOS, on peut voir que ce genre de puces permettent de faire revivre le
concept de "transputer" qui autorise le parallélisme des unités de calcul. Le XMOS XS1-L1 est capable de gérer huit fils
d'exécution en temps réel, avec un espace mémoire partagé, et ce jusqu'à 400 MIPS (soit six 68060 à 50 MHz). Donc, en théorie,
des fonctions relativement peu gourmandes en ressources comme le DSP pourront y être implémentées. La voie est libre aux
bidouilleurs pour développer toutes sortes d'extensions. Xorro, de son côté, est un nouveau port utilisant le standard de
l'industrie PCIe x8. Il donnera accès aux E/S de Xena. Xorro dispose de 64 routes configurables dynamiquement en entrée, en sortie,
ou en bidirectionnel. Cela permettra à Xena de contrôler divers périphériques externes ou bien d'autres puces XCore de chez XMOS.
A en croire les informations du site de XMOS, jusqu'à 256 XCore peuvent travailler ensemble, pour une vitesse théorique de
102400 MIPS.
Les XCore de XMOS
Révolution ?
En parlant de révolution, est-ce que cet ordinateur en sera une ? On est en droit de dire oui si l'on considère le gain énorme
de performance entre le X1000 et les précédents modèles officiels d'Amiga. Le concept de parallélisme n'est pas nouveau
mais il est rarement utilisé dans un ordinateur de bureau. C'est donc également un argument en faveur d'une "révolution".
Par contre, si l'on se base sur ce que peut faire un PC ou un Mac de nos jours, l'AmigaOne X1000 reste classique voire distancé
sur certains points. L'AmigaOne X1000 ne fait pas mieux que ses concurrents, il suit lui aussi les standards de l'industrie.
Dave Haynie, ingénieur ayant conçu plusieurs Amiga, a souligné la faible puissance du processeur (1,6 GHz, bien que la version
définitive devrait être "bien plus haute" selon Trevor Dickinson). C'est une puissance comparable à un ultra-portable et certainement
pas à une machine "haut de gamme". Et toujours d'après Dave Haynie, l'inclusion de la puce XMOS est assez mystérieuse car sa faible
puissance ne serait utile que pour des tâches simples comme le décodage audio.
Les autres interrogations portent sur la version d'AmigaOS qui fonctionnera sur cette machine. Les carences d'AmigaOS 4.1
en termes de gestion du matériel sont conséquentes : gestion multiprocesseur, 64 bits, USB 2.0, pilote 3D de cartes graphiques récentes,
gestion de la mémoire (pas plus de 2 Go), etc. Chacune de ces lacunes nécessite un gros travail d'adaptation voire une rupture
avec la compatibilité actuelle. C'est un véritable défi pour Hyperion et on peut raisonnablement penser qu'AmigaOS (version
4.2 ?) qui sera distribué avec l'AmigaOne X1000 ne fonctionnera que sur un seul coeur et en 32 bits.
L'AmigaOne X1000 s'annonce comme un grand pas en avant pour l'Amiga. Avec ce type d'ordinateur, Hyperion et A-EON jettent de nouvelles
bases matérielles pour la plate-forme. La commercialisation de l'AmigaOne X1000 sera donc ambitieuse, mais moins que la pleine
gestion d'AmigaOS dessus.
Soutenez le travail de l'auteur
|
|
|