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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Reportage : L'Amiga dans un studio de montage de TF1
(Article écrit par Jean-Loup Renault et Mathieu Brisou et extrait de Tilt - juillet 1990)
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On savait l'Amiga capable de performances exceptionnelles en vidéo. Une équipe de Tilt a pu visiter un
studio de montage de TF1 où un Amiga 2000 est utilisé professionnellement pour monter titres, sous-titres,
présentations animées et émissions...
Superposition d'une image animée créée avec un Amiga sur une image vidéo
Le coup de poker de Patrick Parrot
Le deuxième étage de l'immeuble de TF1, rue Cognacq-Jay, abrite un studio de montage vidéo unique
en son genre à la télévision. Au beau milieu des magnétos, de l'éditeur de montage, d'une caméra,
d'une batterie d'écrans de contrôle et d'un caphamaüm de cassettes vidéo, de micros, d'instruments
mystérieux et de câbles divers, l'oeil étonné du visiteur distingue nettement le clavier d'un Amiga.
Même quand, par la suite, on apprend qu'il s'agit d'une machine bien trapue : un A2000 avec carte
68030 à 25 MHz, 9 Mo de mémoire et un disque dur de plus de 100 Mo. On se demande ce que vient
faire un ordinateur de ce type parmi des appareils professionnels sophistiqués.
L'Amiga serait-il vraiment utilisable professionnellement ?
Le maître des lieux, Patrick Parrot, admet lui-même avoir mis du temps à convaincre ses pairs
des capacités et de la fiabilité de la machine. Quand on travaille sur des matériels si coûteux
qu'on n'ose pas évoquer leur prix, on peut en effet prendre un air soucieux en voyant un type
s'amener avec un ordinateur bon marché (100 000 FF, quand même, avec le genlock et un
paquet impressionnant de logiciels) en affirmant que ce système va révolutionner le montage à
la télévision.
Patrick Parrot dans son studio
Cela se passait il y a dix-huit mois. Retroussant ses manches, Patrick Parrot s'est attaché à
prouver ses dires. Aujourd'hui, une bande vidéo spectaculaire, réalisée avec le concours d'un
graphiste, Christophe Chalier, ne laisse plus planer aucun doute. Le studio de montage de
Patrick Parrot, pièce 243, est devenu en quelque sorte un laboratoire expérimental où est
mise en oeuvre la micro-informatique appliquée au montage télévisuel.
A2000, genlock, correcteur de couleur et magnétoscope
Montage des émissions
Pour comprendre tout l'intérêt du système, il faut savoir comment sont montées les émissions. Il y a,
d'un côté, le montage tout simple, le "cut" dans le vocabulaire maison, qui consiste à mettre bout
à bout des morceaux de bande avec deux magnétoscopes. De l'autre, il y a la régie, plus complexe,
avec titrages, incrustations et effets spéciaux réalisés avec des outils coûteux, tels les paintbox
ou les générateurs de caractères.
Une journée de cut revient à 3500 FF, une journée de régie à 15 000 FF ! Un studio de montage
équipé avec un Amiga et quelques appareils complémentaires permet d'effectuer des travaux, disons
intermédiaires, pour un coût quotidien de 5000 FF. Il est même possible d'exécuter des tâches
impossibles pour une régie courante. Si les paintbox réalisent de superbes dessins, elles sont bien
incapables de les animer. Il faut leur adjoindre un appareil complémentaire au prix réellement
prohibitif et difficile à mettre en pratique. Ce qui explique que les incrustations que vous voyez
au-dessus du présentateur du journal télévisé sont toujours des images fixes. L'Amiga, en revanche,
ouvre des voies plus rentables dans le domaine de l'animation, notamment 2D.
Tous ces écrans de présentation sont animés
Ce que fait l'Amiga
L'Amiga est cependant un outil relativement modeste destiné à résoudre surtout des problèmes ponctuels.
D'ailleurs, comme le précise Patrick Parrot, "il faut utiliser la machine pour ce qu'elle sait faire
et ne pas singer les autres". Une paintbox génère quand même des dessins de meilleure qualité qu'un
Amiga !
Le principal défaut de l'Amiga, selon Christophe Chalier, c'est sa trop faible définition. Ainsi, pour
que les animations soient acceptables, il faut nécessairement dessiner en basse résolution. A voir
ses réalisations, cet inconvénient ne semble pourtant pas trop le handicaper !
Il n'empêche qu'il attend avec impatience l'arrivée annoncée d'une carte 16 millions de couleurs...
et de l'Amiga 3000 !
Titre réalisé sur Amiga avec neige en arrière-plan
Le principe de "n'utiliser l'Amiga que pour ce qu'il sait faire" entraîne un sous-emploi de la machine
par rapport à ce qu'elle est capable de faire dans l'absolu. Le studio, par exemple, est déjà pourvu
d'un éditeur de montage (un Ace 25 Ampex) avec carte de mélange intégrée, équipé d'un signal de découpe.
Sous cette définition compliquée se cache un appareil capable d'incruster une image dans une autre.
Les possibilités de l'Amiga en ce domaine (l'incrustation) sont donc purement et simplement ignorées,
car le Ace 25 facilite les découpes et les superpositions d'animations.
Ce qui peut faire baver l'amigaïste passionné, c'est le nombre de logiciels que recèle le disque dur ;
avec plus de 100 Mo, il y a de la place ! Deluxe Paint, bien sûr, mais aussi Fantavision, Calligrapher,
ProTitler ou Pro Video+, pour n'en citer que quelques-uns. Il en contient même certains qui sont en cours
de développement, tel Wipe-Master, nom de code pour un générateur de volets. Il s'agit de recouvrir une
image par une autre qui vient se superposer à la première de façon progressive sous la forme d'un
volet qui se ferme sur une fenêtre. Mais ce volet peut venir de n'importe quel côté, être double ou
triple et plus ou moins rapide.
Le fait de posséder tous les logiciels de dessin, d'animation, de titrage et de gestion vidéo ne tient pas
à une passion exagérée pour les collections, mais à un désir de mieux faire. "On ramasse tout ce qui passe.
Il y a toujours, dans un logiciel donné, une fonction marquante que ne possèdent pas les autres."
Cela pose juste de temps en temps quelques petits problèmes lorsque l'on passe d'une application à une autre.
Mais ce n'est pas trop grave. Il suffit de sauvegarder, d'éteindre la machine et de recommencer !
Une mention pour le logiciel Calligrapher qui, couplé avec un logiciel de capture (Digi-View) relié à
une vieille caméra, permet de réaliser des titrages et peut remplacer un générateur de caractères qui,
normalement, vaut dans les 250 000 FF !
Kimatec n'est pas loin
Tous ces logiciels, dont pas un seul n'est piraté, sont dus aux bons rapports entretenus avec
Commodore et, surtout, avec la société Kimatec, LE spécialiste Amiga en matière de vidéo assistée
par ordinateur. Patrick Parrot a bien de la chance. Son Amiga a même été trafiqué...
Avec un système de montage assisté par ordinateur, la machine dit au magnétoscope d'enregistrer
lorsqu'il a terminé d'effectuer un calcul ou une opération quelconque sur une image. Grâce
à une modification signée Kimatec, c'est ici l'inverse qui se produit : le magnétoscope dit à l'ordinateur
de lui envoyer une image lorsqu'il a fini d'enregistrer. Quel est l'avantage de cette opération ?
Sans entrer dans des détails techniques, disons qu'on y gagne du temps, tout simplement...
Autrement dit : de l'argent !
Conclusion
Le dispositif du studio, articulé autour de l'Amiga, n'en est qu'au stade expérimental, même s'il permet
à l'heure actuelle de réaliser sept heures de programmes dans l'année. Peut-être préfigure-t-il
ce que seront les studios de montage du futur. Ne croyez pas cependant qu'il soit facile de devenir
monteur dans un tel environnement. Il faut y consacrer du temps et de la passion. Patrick Parrot en sait
quelque chose, lui qui, après un an et demi de travail, considère qu'il a toujours quelque chose à
apprendre. N'est-ce point là la marque du véritable professionnel ? Avis à ceux qui veulent tout, tout
de suite, et sans effort !
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