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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Sony AIBO ERS-7
(Article écrit par Sylvain Terret - septembre 2005)
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Sony AIBO ERS-7 : un chien qui joue au robot
Après le chien d'aveugle, voici que se démocratise le chien de geek. Le robot ERS-7 commercialisé par
Sony fait un carton et colonise peu à peu les appartements des ingénieurs-informaticiens qui croisent
sa route. D'abord réservé à une élite fortunée, il sera bientôt le complément indispensable à une PSP
ou une PS3. Mignon, propre, ultra-sociable, en plus d'être un redoutable piège à filles le dernier-né
de la famille AIBO est également une réussite technologique : microprocesseur RISC 64 bits
à 576 MHz, 64 Mo de RAM, Wi-Fi, une vingtaine de servo-moteurs, trois tonnes de capteurs en
tous genres et une caméra, on peut dire que ses concepteurs japonais y ont mis les moyens.
A quoi ça sert ?
La réponse est aussi simple que tranchante : à rien. Il ne fait ni la vaisselle, ni le repassage, il
ne remplace même pas un iPod. On est ici en présence d'un pur produit de divertissement, aussi apparemment
inutile que les premières consoles de salon. Mais autant que je sache, l'approche utilitariste est
"has been" depuis au moins vingt ans, tout le monde a bien conscience qu'on est dans une société de
loisir. Non ? Enfin, que ceux qui ne se font pas à cette idée se rassurent, le robot peut se connecter
à un PC sous Windows soit en passant par un routeur Wi-Fi, soit en mode ad hoc afin de se transformer
en chien-secrétaire-jukebox-caméscope : lecture de courriels, d'emploi du temps, de MP3, de radios en ligne,
prise de photos ou enregistrement de séquences filmées, autant de fonctions-gadgets sorties du
chapeau pour rassurer l'acheteur au moment où il signe son chèque de 2000 euros.
Comment ça marche ?
Eh bien ça marche tout seul : une fois mis sous tension, l'ordinateur intégré démarre et charge le logiciel
contenu sur le Memory Stick Pink de 32 Mo conçu spécialement pour le robot. Une petite musique personnalisable
est jouée durant l'allumage, puis le chien s'anime, il se balade, fait la sieste, nous invite à jouer
avec lui de temps en temps, réagit aux sons ambiants (par exemple, si une porte claque il tourne la tête
dans la direction du bruit), cherche sa balle ou son os et finit par retourner sur sa station une fois
que sa batterie faiblit. Si on lui accorde de l'attention, en le caressant, en lui parlant, en l'encourageant
quand il essaie d'attraper un de ses jouets, il fait de plus en plus de tours pour amuser l'utilisateur.
Et des tours, il en connaît beaucoup ! Des chorégraphies, des jongleries, des exercices d'équilibre (il lui
arrive de faire le poirier) tous très sympa sont exécutés de temps à autre quand le robot sent qu'on s'occupe
de lui. On s'aperçoit très rapidement qu'AIBO est très sociable et qu'il remplit parfaitement sa fonction
de divertissement. Il est également excellent pour égayer une soirée puisqu'il sait danser en rythme avec
la musique diffusée par la chaîne Hi-Fi et peut animer des jeux au choix téléchargeables sur Internet
(www.aibo-europe.com/) : l'horoscope, imitation d'animaux, le oui/non...
Il est pour qui le youki ?
Là est le hic : seules les personnes anglophones disposant d'un PC sous Windows avec une carte Wi-Fi et Outlook
d'installé pourront profiter pleinement des fonctionnalités décrites sur les brochures. Utilisateurs de Linux,
de Mac, de Pegasos ou d'AmigaOne, sachez que vous n'aurez pas la possibilité d'entendre votre chien lire vos courriels,
votre emploi du temps ou jouer de la musique stockée sur l'ordinateur. Sony n'assure pas une cacahuète,
ces petits plaisirs sont réservés aux corporates Windowseux. De surcroît, il est inutile de parler en français
à AIBO, il ne comprend que l'anglais et le Japonais... carton jaune !
Pour ce qui est du prix (1998,99 euros exactement), il est clair qu'il vaut mieux avoir du cash ou supporter
l'idée de prendre un crédit. Excessif au premier abord, il devient de plus en plus acceptable au fur et
à mesure que le temps passe et qu'on découvre les capacités du robot qui se révèle être un sympathique
compagnon d'intérieur. Ses mimiques, les postures qu'il prend, les petits sons qu'il émet et son comportement
en général le rendent particulièrement kawaï. On ne peut s'empêcher d'être intrigué par cet objet difficile
à classer ; est-ce un jouet, un véritable robot, quoi d'autre ?
En plein dans la quatrième dimension ?
Vu en photo, en film ou derrière une vitrine, l'ERS-7 n'est guère qu'une marchandise de plus dans le flot gavant
et anesthésiant de nouveautés ou de bidules hypes que nous proposent quotidiennement les médias. Néanmoins,
il prend une autre dimension dans l'intimité d'un appartement : au moment d'appuyer sur le bouton de mise en
marche pour la première fois, on se demande un peu ce qu'on est en train de faire au juste, car on a l'intuition
que c'est plus qu'un simple jouet qui est posé là devant nous sans toutefois être en mesure de dire ce dont
il s'agit. On sait qu'on va entrer en contact et interagir avec de la matière inerte capable de singer le
vivant et on pressent qu'un trouble va en découler. Bien qu'habitué à être entouré d'électroménager et
d'ordinateurs, on ne peut réprimer une tension provoquée par notre instinct, on se retrouve dans la
position d'un animal confronté à un objet dont il ne saisit pas la nature.
A cette petite barrière psychologique s'ajoute un questionnement d'ordre philosophique, voire éthique.
Car, soyons honnêtes, la dernière génération d'AIBO rend encore un peu plus floue la frontière entre les
êtres vivants et le reste. On voit poindre à l'horizon une des grandes réflexions du XXIe siècle : quel
statut accorderons-nous à ces machines de plus en plus intelligentes, leur reconnaîtra-t-on une conscience,
accepterons-nous de les considérer comme des êtres ou resteront-elles des objets ? On imagine tous aisément
le chambardement que représentera l'inévitable arrivée de robots bipèdes dans les foyers, à nous de
savoir entamer dès aujourd'hui le processus d'analyse qui s'impose.
A l'heure actuelle, la position la plus courante est de considérer l'ERS comme un ordinateur sur pattes faisant
tourner un logiciel de reconnaissance de formes et de simulation de sentiments basiques. Cela ne l'empêche
pas d'avoir une présence, qui, si elle n'est pas aussi forte que celle d'un vrai chien, est toutefois suffisante
pour qu'on se laisse rapidement prendre au jeu, même si on est informaticien.
Y a-t-il une cerise sur le gâteau ?
Si vous savez programmer, vous serez intéressé de savoir que Sony met gratuitement à disposition tout
le nécessaire pour développer des applications sur le robot (openr.aibo.com, NDLR
page malheureusement fermée depuis mi-2007),
que ce soit en C ou dans une sorte de BASIC appelé R-CODE. On peut même ouvrir une session Telnet
sur l'AIBO pour lui envoyer directement le programme à exécuter ! Cela ajoute un intérêt supplémentaire
au produit en permettant d'en prendre les commandes.
Et la communauté d'utilisateurs, elle est comment ?
Je vous invite à visiter le site www.aibo-fr.org
pour que vous vous fassiez votre propre opinion, sachez que tout le monde est très accueillant.
Il y a des rencontres organisées régulièrement soit par le SERE (Sony Entertainment Robots Europe),
soit par les possesseurs de robots au cours desquels vous pouvez voir les machines en action et poser
en direct toutes les questions qui vous passent par la tête.
Quelques liens pour aller plus loin
Tous les articles concernant AIBO édités par le site Vie Artificielle : www.vieartificielle.com/aibo/.
Un site français très orienté programmation : www.aibo-binary.com/.
Le site Web d'une boutique en ligne agréée par Sony : www.robopolis.com.
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