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Note : traduction par Vincent Bouvelle. Avant propos Description rapide La carte Arcnet A2060 est une véritable carte réseau pour Commodore Amiga. Elle est enfin devenue accessible et c'est maintenant une bonne alternative aux autres cartes réseau. Auteur/société de production Nom : Commodore Business Machines. Adresse : 1200 Wilson Drive, West Chester, PA 19380, États-Unis (varie d'un pays à l'autre). Distribution La carte est disponible chez tous les revendeurs Amiga ou chez les sociétés de vente par correspondance. Cependant, cette carte n'est plus produite et vous pouvez l'acheter d'occasion à n'importe quel prix. Prix Prix de vente conseillé : 126 DM soit environ 70 dollars américains. Prix sur le marché local : environ 90 DM soit à peu près 52 dollars américains. Configuration requise Matériels :
Introduction Je vais d'abord vous décrire la carte et les logiciels nécessaires pour connecter des Amiga entre eux. Je passerai ensuite en revue l'installation, les fonctionnalités de la carte et la partie logicielle. Vue d'ensemble Arcnet est un protocole matériel de base destiné à l'échange d'informations entre ordinateurs. Une fois connectés, ces ordinateurs se représentent un réseau local (Local Area Network) et permettent à un groupe de personnes de partager des ressources sur d'autres machines situées à d'autres endroits. L'ordinateur principal de ce réseau est généralement appelé le "serveur de fichiers", et les autres ordinateurs des "clients". Le système réseau Arcnet est très vieux ; il est apparu au début des années 1980 et était très utilisé à l'époque sur les machines compatibles IBM XT. Comme les machines XT avaient un bus 8 bits, et que l'interface Arcnet n'était pas la plus rapide à l'époque, il a été vite remplacé par le protocole Ethernet, plus rapide. Pourtant, Arcnet n'est pas cher, fiable, ce qui le rend très utile pour des petits réseaux et de simples partages réseau. Bien entendu, il a été amélioré à la fois en termes de vitesse et de fonctionnalité. Le manuel explique qu'Arcnet est capable de gérer jusqu'à 256 noeuds (machines) et que la vitesse est d'environ 2,5 Mbps (mégabits par seconde). Voyons voir ce qu'il en est réellement. Logiciels nécessaires Une fois que vous disposez d'une carte Arcnet, vous avez besoin d'un logiciel permettant le partage de fichiers ou tout autre service réseau. Les protocoles suivants sont disponibles sur Amiga :
Le protocole TCP/IP permet également de connecter d'autres plates-formes que l'Amiga à votre réseau ; par exemple, des plates-formes Unix et même des réseaux à base de PC (s'ils peuvent se connecter avec Arcnet). Le système Enlan DFS permet de connecter votre Amiga à un réseau comprenant des stations DEC sous DECnet . Il y a un juste un petit problème : DEC ne dispose pas de pilotes pour la carte Arcnet. Oxxi met à disposition un client Novell pour Amiga et permet de partager tous les services fournis par un réseau Novell (basé sur ArcNet). AmiTCP est actuellement la seule pile TCP/IP disponible sur Amiga, puisque l'AS225 R1 de Commodore n'est plus soutenue et que l'AS225 R2 n'est toujours pas disponible. AmiTCP est distribué gratuitement et disponible sur les sites FTP d'Aminet. Étant donné que tous les codes sources sont fournis, il est tout à fait possible de connecter vos propres clients. Le système Envoy de Commodore est d'ores et déjà disponible et est probablement le meilleur choix pour les réseaux ne comportant que des Amiga. Vous pouvez vous le procurer chez vos distributeurs habituels ou auprès des sociétés de vente par correspondance. Il est actuellement impossible de faire tourner AmiTCP et Envoy en même temps sans rencontrer de problèmes (plantages). Entre la couche matérielle de la carte Arcnet et la couche logicielle (TCP/IP, DECnet, Envoy), on trouve une couche intermédiaire qui gère le transfert de données entre les protocoles logiciels et matériels. Elle permet de garder une indépendance matérielle. Sur Amiga, cette couche a été définie par Commodore et est plus connue sous le nom de "SANA-II". C'est donc une couche dépendant directement du matériel, qui fournit un pilote aux périphériques qui veulent accéder à la couche logicielle.
Le logiciel SANA-II - qui est en fait le pilote - est distribué gratuitement, et peut être trouvé sur Aminet ou sur la disquette Fish 779 (et probablement sur les disquettes suivantes). Pour la carte Arcnet A2060, il nous faut l'A2060.device. Installation La carte A2060 est livrée dans une boîte, accompagnée d'un câble coaxial blindé de deux mètres de long, avec un connecteur BNC-T, un bouchon de terminaison et un petit manuel (en anglais). Cette carte utilise toute la longueur du bus de l'A2000, et peut donc s'adapter facilement dans un A3000 et dans un A4000. L'installation est vraiment facile, mais doit être réalisée par une personne qualifiée, surtout si vous avez deux mains gauches. Note du modérateur (Dan) : si vous ne vous sentez pas l'âme à ouvrir votre Amiga, nous vous conseillons de confier cette tâche à un centre agréé Amiga. Si vous ouvrez vous-même votre Amiga, vous en perdrez la garantie, et si en plus vous ne prenez pas toutes les précautions nécessaires, vous pouvez endommager votre machine. Le manuel vous explique en détail comment insérer la carte dans votre A2000, mais les explications valent également pour un A3000 et un A4000. Venons-en à l'étape de connexion des machines. Un bogue ! Le manuel vous explique que la carte ARCnet A2060 utilise une topologie de réseau en bus. Malheureusement, c'est en partie vrai, car la plupart des nouvelles cartes A2060 (produite en 1992 et 1993) dispose d'une puce hybride (la partie de la carte responsable de la communication avec le câble) qui autorise seulement une configuration réseau en étoile. Nous avons fait beaucoup de tests avant de nous apercevoir de ce bogue. Il est impossible de connecter plus de quatre cartes dans un réseau étoile, et par conséquent, les 256 noeuds annoncés ne peuvent pas être atteints sans prendre quelques précautions. Vous devez soit utiliser des concentrateurs actifs ou passifs (des sortes de répéteurs de bus), ou alors changer la puce fautive. Cette deuxième solution est bien plus économique. La puce hybride capable de prendre en charge un réseau en bus est la HCY 9058, tandis que pour un réseau type étoile il s'agit de la HCY 9068. Les tests ont montré qu'une fois ce correctif réalisé, il est possible de connecter plus de huit Amiga sans aucun problème. Si vous n'avez pas plus de quatre machines, ne tenez pas compte de ce problème. Vous pouvez contourner ce problème en utilisant des passerelles ; par exemple, un réseau Ethernet backbone, ou une machine avec deux cartes ARCnet. Un autre bogue ! Le manuel comporte un autre bogue assez marrant, mais qui est plutôt désagréable - c'est probablement une erreur de saisie. L'explication du commutateur DIP est inversée de 180°. Cela signifie que le commutateur "1" en position "ON" active non pas l'adresse "1", mais l'adresse "127". Et tous les commutateurs mis en position "ON" produiront un "0" et non pas un "255". Et le "0" n'est pas géré. Au boulot Après cette (délicate) installation, nous pouvons procéder aux premiers tests. En faisant tourner Envoy, nous pouvons exporter tout ou partie d'un disque dur (ou d'un autre périphérique de stockage) vers le réseau. Un simple "Diskspeed" permet ainsi de mesurer la vitesse de la carte. Vous verrez que la carte Arcnet est un goulot d'étranglement, mais n'est pas aussi lente qu'on pourrait le penser. Voici les résultats :
Où sont les 2,5 Mbps annoncés ? Souvenez-vous : "bps" veut dire "bits par seconde" (octets par seconde) ; C'est pourquoi, nous devons diviser 2 500 000 par 8 = 312 500 octets/secondes, ce qui fait environ 300 ko/seconde. La meilleure valeur que nous avons pu obtenir est 100 ko/seconde. Il faut tenir compte du fait que les 2,5 Mbps ne peuvent être obtenus que par la couche matérielle de la carte Arcnet. Le protocole logiciel a ses propres limites, d'où cette perte de vitesse. Cela représente environ 10% de la quantité de données réellement transmises. Il ne faut pas oublier non plus que la carte Arcnet est gérée par interruption (entrées/sorties), et qu'une interruption sur Amiga occupe le système. Pour réduire le trafic de l'Amiga, le pilote utilise les quatre tampons de la carte Arcnet comme une simple FIFO (First In First Out). Malheureusement, l'A2060.device a quelques bogues dans la gestion de ce tampon, ce qui entraîne des pertes de paquets ou des collisions qui augmentent le trafic du bus Arcnet. Notre dernier test met bien en évidence ces problèmes : nous avons utilisé un fichier de 200 ko, qui a été transféré à la vitesse lente de 7 ko/sec. Malheureusement, je n'ai pas réussi à connecter mon Amiga à un réseau PC basé sur Arcnet, car il n'arrivait pas à le trouver. Quoiqu'il en soit, je ne vois pas pourquoi il serait impossible de connecter l'Amiga Arcnet à un PC ArcNet : le protocole est le même, et si l'un d'eux utilise la couche TCP/IP, il devrait être possible d'échanger des données. Des tests plus poussés ont été faits en utilisant AmiTCP dans un petit réseau constitué uniquement de machines Amiga. La vitesse était strictement la même, ce qui montre bien que l'A2060.device constitue un goulot d'étranglement. Nous avons aussi utilisé une machine comme passerelle Arcnet vers Ethernet. Par conséquent, il a été possible à des machines connectées via Arcnet d'utiliser les ressources de machines connectées en Ethernet. En utilisant le protocole TCP/IP, il a même été possible de connecter tout le réseau à Internet. Ce test a été parfaitement concluant, si ce n'est un léger problème : la passerelle est très occupée, et il est franchement recommandé de dédier un serveur ou une machine rapide pour faire cette passerelle. De petits tests réalisés à un rassemblement Amiga ont montré qu'il était possible de connecter des machines en utilisant de longs câbles, et non pas seulement le câble de deux mètres fourni. Ce qu'on a aimé et ce qu'on n'a pas aimé A ce prix, vous avez droit à un bon service, très fiable, et à une bonne vitesse. J'aime le fait de pouvoir connecter plusieurs machines au bus. Je n'aime pas les bogues. L'A2060.device n'est pas le meilleur, même s'il est stable. De même, le bogue de réseau bus/étoile dû à l'utilisation de la mauvaise interface hybride est quand même assez désagréable, puisqu'on ne peut pas connecter plus de quatre machines. Comparaison avec des produits similaires Il n'y a aucune autre carte Arcnet disponible sur Amiga, c'est pourquoi nous la compareront avec SLIP, qui utilise la voie série (et est bien entendu bien moins rapide), et avec Ethernet (la carte A2065 de Commodore) qui est environ cinq fois plus rapide. Plus proche d'Arcnet, on trouve un système basé sur le port du lecteur de disquette (comme Amoknet) qui permet de connecter des A500/A600 et A1200 entre eux. Ce type de réseau ne permet la connexion que de machines Amiga, et est très fiable, malheureusement, il est en quelque sorte vorace en ressource, et utilise notamment presque toutes les ressources de notre pauvre Paula. Comparé à ParNet (et son successeur Pnet ou Liana, deux périphériques compatibles SANA-II), Arcnet est bien plus stable, car si une machine se plante, sur un réseau ParNet, l'autre doit être obligatoirement redémarrée. Conclusions Un produit fiable qui a quelques défauts n'empêchant en rien son utilisation, et qui en offre beaucoup pour le prix auquel il est proposé. Je lui donne donc quatre étoiles sur cinq. La dernière étoile aurait pu être obtenue si une nouvelle version de l'A2060.device était disponible (correction des problèmes de tampons et vitesse accrue).
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