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Note : Cet article a été initialement publié sur amigaportal.cz en mars 2025. Cette version inclut des corrections mineures et ajoute une conclusion. A1222 Plus, Amiga de One à Plus Le 29 juin 2023, A-EON Technology a publié un message très attendu : la production de l'A1222+ a commencé. Près de dix ans s'étaient écoulés depuis les premières mentions du développement de la carte Tabor. Mais l'A1222+ est enfin disponible. Cet article présente le nouveau venu dans la famille des Amiga NG et propose enfin ce que de nombreux utilisateurs attendaient : un comparatif entre l'A1222+ et la Sam460LE. ![]() A1222 Plus (matériel : 2023, AmigaOS : 2023) Le développement des Amiga et Amiga NG a souvent été semé d'embûches et de détours (à l'exception notable des ordinateurs d'ACube Systems). Mais le parcours de cet Amiga en particulier a été le plus complexe, ce qui explique la longueur de ce chapitre. Tout a commencé lorsque PA-Semi (fabriquant des processeurs de l'AmigaOne X1000) a été racheté par Apple. Le prix des processeurs a explosé, atteignant 500 $ puis 1000 $ l'unité, ce qui a entraîné la fin de la production de l'AmigaOne X1000. Pour le remplacer, A-EON Technology a entrepris le développement de l'AmigaOne X5000. Ce dernier devait initialement proposer trois options de processeur : le P5040, le P5020 et le P3041, un modèle d'entrée de gamme. Les noms des ordinateurs correspondants devaient alors être X5000/20, X5000/40 et X3500. Un prototype de la carte mère Cyrus v.1 équipée du processeur P3041 a été présenté au salon AmiWest 2013. La conception et la production de la carte mère étaient assurées par VariSys. Cependant, dès 2013, la version avec processeur P3041 a été abandonnée, la différence de prix avec la version équipée du P5020 étant trop faible. La toute nouvelle carte mère Tabor Mini-ITX, équipée du processeur P1022, fut développée comme carte mère d'entrée de gamme. "Tabor" tire d'ailleurs son nom d'une île du roman de Jules Verne. L'ordinateur fut alors baptisé AmigaOne A1222.
![]() 2. Spécifications
![]() Ses performances brutes en MIPS par coeur sont quasiment identiques à celles des PowerPC G3/G4 à fréquence égale. Il dispose d'un cache L2 de 256 ko avec cohérence matérielle et peut adresser jusqu'à 32 Go de mémoire physique (8 Go peuvent être installés sur l'A1222+). À première vue, il s'agit donc d'un petit processeur 32 bits performant. Mais comme on le sait, le diable se cache dans les détails, c'est-à-dire dans le coeur même du système. Et ce diable, c'est l'unité de calcul en virgule flottante SPE non standard qui, comme nous le verrons plus loin, complique considérablement les choses. Outre le processeur, les composants importants de l'A1222 sont les suivants :
Avant de lire mes impressions, je vous recommande vivement de consulter celles d'autres personnes : Présentation du nouvel AmigaOne A1222, partie 1 : sur ce site, vous trouverez d'autres articles sur l'A1222+. Epsilon est bêta-testeur, vous y trouverez donc des informations intéressantes depuis les débuts du projet. Pour tous ceux qui hésitent à acheter un nouvel Amiga NG, je recommande de lire la section "Mes conseils d'achat pour ceux qui envisagent d'acquérir un A1222 ou une Sam460LE" dans l'article mentionné ci-dessus. Le guide de démarrage rapide pour les nouveaux utilisateurs d'A1222+ : c'est un excellent guide rédigé par Eldee "Eliyahu" Stephens. Vous y trouverez l'historique du projet, les composants à utiliser, et surtout les applications à choisir, ainsi que la procédure pour configurer vos jeux afin qu'ils fonctionnent correctement sur l'A1222+. J'ai commencé à acheter des Amiga NG en 2020 en optant pour un lot de chez AAA Technology. ![]() Ce lot comprenait une réduction sur la carte mère A1222, ainsi qu'une jolie souris Amiga et des licences pour certains logiciels ![]() Lorsque vous commandez la carte mère elle-même, vous la recevez dans une jolie boîte, accompagnée d'un fond de panier et d'une clé USB d'installation/de dépannage Je dois dire que l'A1222+ doit être vu comme faisant partie des premiers Amiga NG, à l'instar du Micro A1-C. Il est capricieux et, avant même qu'on ait compris son fonctionnement, il fait parfois des siennes. Il faut le paramétrer un peu pour qu'il fonctionne correctement, ce qui demande du temps et des essais. Suivez les conseils du site Web de Eldee Stephens : le choix des applications est important. La préférence "Compatibility" est également crucial. Elle détermine quand vous pourrez utiliser l'émulateur FPU-LTE rapide. ![]() Ces applications fonctionneront avec l'émulateur FPU compatible lent ![]() Voici comment vous êtes accueillis par Battle For Wesnoth 1.8.6 ![]() Sachez également que certains jeux (comme Battle For Wesnoth 1.8.6, mais aussi HCraft et d'autres) peuvent être très longs à se lancer. Ceci est dû au compilateur LTE, mais une fois le jeu chargé, il fonctionne normalement. Si quelque chose ne fonctionne pas immédiatement, ne vous découragez pas et demandez conseil à Eldee Stephens ou sur Amigans.net. La plupart des applications peuvent être optimisées. De plus, utilisez les cartes graphiques recommandées. J'en ai testé plusieurs ; la plupart fonctionnent correctement, mais certaines peuvent générer plus d'erreurs : par exemple, ma HD7750 (1GD5) provoque une erreur avec AmiDock, alors qu'avec les cartes RX560, RX580 et HD7970, tout fonctionne parfaitement. Étrange. Ce nouvel Amiga est aussi un peu capricieux avec les périphériques USB. Moins que, par exemple, le Powerbook G4 ou le Micro A1-C à leur époque, mais tout de même, plusieurs de mes anciennes clés USB n'ont pas fonctionné. Ce n'est pas un problème avec les modèles plus récents. ![]() J'ai donc acheté les clés USB 2.0 Intenso et elles fonctionnent parfaitement. La clé USB d'installation est également de ce type Passons maintenant à quelque chose de plus objectif que mes impressions. 4.1 La diable - FPU SPE Oui, le FPU non standard est bien sûr le point faible mentionné précédemment et la principale cause des débats parfois houleux concernant la pertinence du processeur. C'est aussi la raison pour laquelle l'A1222+ n'est pas idéal pour certaines applications. Le processeur aurait vraiment pu être mieux choisi ; par exemple, un T1022 avec deux coeurs e5500 et un FPU standard. Mais en réalité, compte tenu de la complexité du développement, il n'aurait pas été possible de faire mieux. À l'époque de sa création, le P1022 était le seul petit processeur PowerPC bon marché et disponible ; le T1022 n'est apparu que bien plus tard, lorsque l'approvisionnement du P1022 a été assuré. ![]() Comparaison des performances de calcul de l'unité de calcul en virgule flottante avec la Sam460LE 4.2 Le petit ange - SIMD SPE Heureusement pour nous, à chaque diable son ange. Cet ange n'est certes pas le plus puissant, mais il n'en est pas moins bienveillant. Le coeur e500v2 intègre deux APU (Auxiliary Processor Unit - unités de traitement auxiliaires) pour le traitement vectoriel (SIMD), en plus du FPU SPE (Signal Processing Engine - moteur de traitement du signal), qui donne son nom à l'extension. Cette dernière gère les vecteurs 64 bits pour le traitement des données entières et fractionnaires de 16 ou 32 bits (short, int, long). Elle peut même effectuer certaines opérations sur des scalaires 64 bits (long long int), normalement réservés aux processeurs 64 bits. L'unité de calcul vectoriel en virgule flottante simple précision intégrée traite ensuite les vecteurs avec deux composantes en virgule flottante simple précision de 32 bits. ![]() Une opération SIMD (vectorielle) remplace plusieurs opérations classiques (scalaires). Dans le cas du SPE, il s'agit généralement de deux opérations scalaires simultanées ; pour des données 16 bits, ce nombre peut être plus élevé en moyenne 5. Cartes graphiques et leur sélection pour différents systèmes d'exploitation Sur l'A1222+, comme sur la Sam460LE, trois systèmes d'exploitation peuvent être installés : FreeBSD, Linux et AmigaOS. Malheureusement, MorphOS est absent et le restera probablement. FreeBSD est un Unix stable et performant, mais il ne remplacera pas MorphOS pour les fans d'Amiga ; un point pour la Sam460EL. Nous reviendrons ci-dessous sur la carte graphique la plus adaptée à ce système. 5.1 AmigaOS (W3DNova, VA)
![]() Vidéo accélérée avec DVPlayer et Battle For Wesnoth. La version 1.4.7 de ce dernier fonctionne immédiatement et rapidement. L'installation de la version 1.8.6 est fastidieuse, le démarrage est long et le menu initial est lent. Le jeu en lui-même est ensuite très rapide 5.2 AmigaOS (W3DNova) + Linux (drmfb)
Utilisez ces cartes si vous souhaitez également installer Linux sur votre ordinateur (sans accélération matérielle 3D, uniquement avec le tapon de trame Radeon DRM et le logiciel Mesa 3D). Concernant les cartes Southern Island, je dois mentionner un autre point fort de la Sam460 par rapport à l'A1222+ : la communication avec les fabricants. J'ai interrogé à plusieurs reprises A-EON Technology et AAA Technology sur la possibilité d'une future version 5 du pilote RadeonHD pour l'A1222+, sans obtenir de réponse. ACube Systems, en revanche, répond à tous les courriels et communique régulièrement sur www.amigans.net. 5.3 Linux (2D/3D) + AmigaOS (2D, ancien W3D)
![]() Ubuntu Mate 16.04 PowerPC avec carte FirePro V7900 et accélération 2D. L'accélération 3D fonctionne uniquement sur les systèmes natifs SPE 5.4 DIU (Display Interface Unit) Le processeur P1022 possède aussi une interface DIU intégrée avec une résolution maximale de 1280x1024 en 24 bits, sans accélération matérielle. C'est un avantage par rapport à la Sam460LE (mais si vous possédez la Sam460ex originale de 2010, celle-ci dispose d'une puce graphique avec la même résolution, 64 Mo de mémoire vidéo et une accélération 2D). Ce n'est pas idéal pour travailler confortablement, mais ce serait un atout appréciable : cela simplifierait le choix de la carte graphique. Par exemple, nous pourrions avoir une carte Polaris pour AmigaOS et un DIU pour Linux ou Unix. Cependant, ce n'est pas si simple : l'interface DIU n'est activée que lorsqu'aucune carte graphique n'est installée. De plus, seulement 5 Mo de mémoire sont réservés à DIU (alloués à partir de la mémoire vive), ce qui est insuffisant pour un serveur X Linux classique. Il est donc nécessaire d'utiliser Xfbdev, un serveur X minimaliste aux exigences minimales, qui n'est pas disponible sur toutes les distributions Linux. A1222+ et Linux En résumé, n'importe quelle distribution Linux PowerPC peut être installée sur l'A1222+. Consultez la documentation fournie pour savoir comment installer facilement Ubuntu ou Debian 8. Linux sur l'A1222+ exploitera les deux coeurs et 8 Go de mémoire. L'expérience Linux globale sur l'A1222+ est supérieure à celle sur la Sam460LE ou le Pegasos II G4 surcadencé à 1,33 GHz. ![]() Comparatif graphique de la topologie matérielle avec la Sam460LE. L'A1222+ possède deux coeurs, davantage de mémoire et un cache L2 activé, ce qui se traduit par un gain de vitesse significatif 6.1 Émulation FPU Nous savons que les développeurs d'AmigaOS ont créé deux émulateurs d'unités de calcul en virgule flottante. Linux a évidemment besoin d'une solution similaire. Et comme Linux gère des architectures très différentes, y compris celles avec des FPU manquants ou incompatibles, le noyau Linux inclut déjà un émulateur de FPU. Ainsi, pour l'A1222+, il suffit de configurer deux paramètres lors de la compilation du noyau pour activer l'émulation du FPU. Ce n'est pas une opération qu'un utilisateur lambda effectuerait lui-même, mais si vous téléchargez le noyau pour l'A1222+ (par Christian Zigotsky ou Julian Margetson), tout est en ordre. ![]() Il s'agit à nouveau d'une version PowerPC de Lubuntu, avec accélération 2D et utilisation du logiciel Mesa pour la 3D Attention cependant au choix du noyau : outre la compatibilité avec différentes cartes graphiques, certaines versions désactivent le cache L2, ce qui est à éviter. 6.2 Version native SPE L'idéal serait bien sûr de disposer d'une version native SPE-FPU où l'accélération matérielle 3D de Mesa fonctionne. Et une telle version existait : Christian Zigotsky et l'équipe d'assistance Linux de Core Linux ont créé une version PowerPCSPE native pour Debian. Elle a été intégrée aux portages de Debian en 2015. Ainsi, tous les nouveaux paquets étaient automatiquement compilés pour SPE. Malheureusement, Debian utilise GCC comme compilateur par défaut. Or, avec la version 7, GCC a abandonné la gestion des extensions SPE. Par conséquent, les dernières versions natives de Debian datent de 2016, c'est-à-dire de Debian 8. En tant que personne d'un certain âge, je me permets de déplorer l'évolution du monde et la disparition progressive des technologies obsolètes. L'extension SPE n'avait pas besoin d'être supprimée ; on aurait pu la conserver telle quelle et simplement ne pas y intégrer de nouvelles améliorations, comme les nouvelles versions d'OpenMP. D'autres compilateurs fonctionnent ainsi, et cela marche si on le souhaite. Cependant, tout n'est pas perdu. Par exemple, Chimera Linux, qui gère aussi les architectures PowerPC 32 bits, est compilé avec le compilateur clang/LLVM et gère l'extension SPE. Le développement d'applications critiques pour SPE ne pose donc pas de problème. Toutefois, la probabilité d'une gestion native du SPE est faible. Un important travail préparatoire serait nécessaire, comme ce fut le cas pour Debian. Néanmoins, l'auteur de Chimera est un passionné de PowerPC ; l'avenir nous le dira. 7. A1222+ et FreeBSD FreeBSD Unix, dans sa dernière version 14.x, gère également nos deux Amiga NG. Je n'ai pas testé FreeBSD, mais je suppose que le choix des cartes graphiques sera similaire à celui de Linux. FreeBSD utilise également clang/LLVM comme compilateur C, ce qui permet d'installer des paquets à partir des sources (FreeBSD Ports Collection) et donc, en théorie, des versions natives SPE. J'avais l'habitude d'installer des paquets NetBSD à partir des sources sur Pegasos II. C'était simple et sans problème ; il était simplement préférable de laisser l'environnement de bureau tourner toute la nuit. Pour les utilisateurs plus expérimentés, FreeBSD mérite vraiment d'être pris en considération. Je l'essaierai aussi prochainement. 8. Options de mise à niveau et d'extension Oui, même un ordinateur Mini-ITX peut être étendu. Par exemple, vous pouvez brancher un deuxième disque dur SATA à la place du lecteur DVD et connecter ce dernier via USB. Mais on peut aussi faire des choses plus utiles. 8.1 Plus de mémoire Tout d'abord, il est possible d'ajouter jusqu'à 8 Go de mémoire : FreeBSD et Linux exploiteront pleinement cette capacité. AmigaOS utilisera 2 Go directement et le reste en tant que mémoire externe (ExtMem). ![]() Le gestionnaire RAMDisk peut parfois rencontrer des problèmes avec la mémoire supplémentaire. Si vous obtenez des erreurs lorsque le RAM Disk est plein, paramétrez "ram-handler.kmod" avec l'option "ExtMem=NO" 8.2 Mise à niveau d'U-Boot U-Boot de l'A1222+ pourrait bénéficier d'améliorations à l'avenir. Ce n'est pas impossible, car U-Boot appartient à A-EON Technology.
8.3 ExecSG Et bien sûr, lorsque ExecSG avec la gestion multicoeur sera finalisé, le processeur A1222+ en bénéficiera et ses performances augmenteront considérablement. Deux coeurs font vraiment la différence sous Linux. 9. Conclusion Personnellement, j'apprécie beaucoup l'A1222+. Bien sûr, c'est aussi parce que grâce à cette machine, je suis revenu à la programmation en C après plusieurs décennies. Cela m'a permis de compiler les tests de performances natifs SPE Whetstone et Stream. Et maintenant, je teste SPE SIMD et c'est plutôt pas mal. Concernant les performances, vous trouverez les chiffres exacts dans le prochain article. Mais l'A1222+ surpasse mon ancien Amiga NG surcadencés, le Pegasos II, ainsi que l'AmigaOne XE, dans la plupart des cas. Et même si vous rencontrez parfois des applications que vous ne pouvez pas utiliser pleinement à cause de l'émulation FPU, l'A1222+ a le potentiel de bénéficier d'un gain de vitesse significatif à l'avenir. Les jeux de tir subjectif natifs SPE, et surtout l'exploitation du second coeur, nous attendent. Du moins, je l'espère. Donc pour moi, l'A1222+ est un oui sans hésitation. ![]() Ma carte Topaz est installée dans un boîtier Silverstone Raven RVZ02. Il est fin, possède un lecteur DVD et peut accueillir des cartes graphiques longues à double emplacement ![]() Turris 1.1 avec processeur P2020 et extension SPE ![]() Les guerriers qui ne renoncent pas rendent le monde plus beau Images utilisées
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