Obligement - L'Amiga au maximum

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Matériel : AmigaOne A1222 Plus
(Article écrit par Martina Hrebcová et extrait d'Intuition Base - avril 2025)


Note : Cet article a été initialement publié sur amigaportal.cz en mars 2025. Cette version inclut des corrections mineures et ajoute une conclusion.

A1222 Plus, Amiga de One à Plus

Le 29 juin 2023, A-EON Technology a publié un message très attendu : la production de l'A1222+ a commencé. Près de dix ans s'étaient écoulés depuis les premières mentions du développement de la carte Tabor. Mais l'A1222+ est enfin disponible.

Cet article présente le nouveau venu dans la famille des Amiga NG et propose enfin ce que de nombreux utilisateurs attendaient : un comparatif entre l'A1222+ et la Sam460LE.

AmigaOne A1222 Plus
A1222 Plus (matériel : 2023, AmigaOS : 2023)

1. L'histoire

Le développement des Amiga et Amiga NG a souvent été semé d'embûches et de détours (à l'exception notable des ordinateurs d'ACube Systems). Mais le parcours de cet Amiga en particulier a été le plus complexe, ce qui explique la longueur de ce chapitre.

Tout a commencé lorsque PA-Semi (fabriquant des processeurs de l'AmigaOne X1000) a été racheté par Apple. Le prix des processeurs a explosé, atteignant 500 $ puis 1000 $ l'unité, ce qui a entraîné la fin de la production de l'AmigaOne X1000. Pour le remplacer, A-EON Technology a entrepris le développement de l'AmigaOne X5000. Ce dernier devait initialement proposer trois options de processeur : le P5040, le P5020 et le P3041, un modèle d'entrée de gamme. Les noms des ordinateurs correspondants devaient alors être X5000/20, X5000/40 et X3500. Un prototype de la carte mère Cyrus v.1 équipée du processeur P3041 a été présenté au salon AmiWest 2013. La conception et la production de la carte mère étaient assurées par VariSys. Cependant, dès 2013, la version avec processeur P3041 a été abandonnée, la différence de prix avec la version équipée du P5020 étant trop faible.

La toute nouvelle carte mère Tabor Mini-ITX, équipée du processeur P1022, fut développée comme carte mère d'entrée de gamme. "Tabor" tire d'ailleurs son nom d'une île du roman de Jules Verne. L'ordinateur fut alors baptisé AmigaOne A1222.
  • 2014 : premier prototype construit et mis à la disposition des développeurs, Hyperion Entertainment et John Paul Adrian Glaubitz (développeur et mainteneur du portage PowerPC de Debian).

  • 2015 : début du programme de bêta-testeurs. Christian "Xeno74" Zigotsky et l'équipe d'assistance de Core Linux créèrent des noyaux personnalisés pour l'A1222 et la version native PowerPCSPE de Debian (qui fut également intégré aux portages de Debian en 2015). Hyperion fit faillite, le développement d'AmigaOS s'arrêta et le projet prit beaucoup de retard.

  • 2016 : publication d'AmigaOS 4.1 alpha pour A1222.

  • 2017 : mise en ligne d'une préversion pour développeurs d'AmigaOS 4.1.

  • 2019 : AmigaOS 4.1 pour A1222 n'était pas encore prêt pour la commercialisation lorsque la pandémie de COVID-19 a éclaté, rendant l'approvisionnement en composants électroniques très difficile. Par ailleurs, VariSys a été racheté par Ultra (entreprise du secteur militaire), et la production de la carte mère a ensuite été directement prise en charge par A-EON Technology, qui a entamé une collaboration de conception et de fabrication avec A-Cube Systems.

  • 2021 : carte repensée (version 1.3) avec de nouveaux composants, modification du nom de la carte mère ("Topaz") et de l'ordinateur ("A1222 Plus").

    AmigaOne A1222 Plus
    Cartes mères Tabor et Topaz

    Malheureusement, l'impact de la COVID-19 s'est fait sentir non seulement par la nécessité de modifier certains composants, mais aussi par l'augmentation de leurs prix et des coûts de production des petites séries. Pour notre A1222, cette augmentation a été d'environ 300%. La production en série a ensuite été menée conjointement par ACube Systems, A-EON Technology et AAA Technology. La licence AmigaOS 4.1 pour l'A1222 a été obtenue auprès d'Hyperion par AAA Technology.

  • Juin 2023 : début de la production et de la commercialisation de la version commerciale de l'A1222 Plus.
AmigaOne A1222 Plus

Oui, le parcours fut long et semé d'embûches. Mais souvenez-vous, à l'époque, la directive européenne RoHS avait provoqué une situation très similaire à celle que connaît actuellement la COVID-19 avec la production de petits lots de produits électroniques. Et à l'époque, elle n'avait pas survécu au Pegasos II ni à ses successeurs, les Pegasos 8641D et Pegasos 3/ODW. Nous pouvons donc nous réjouir que Trevor Dickinson, A-EON Technology, ACube Systems et AAA Technology, malgré tous les aléas, aient mené la production à son terme.

2. Spécifications
  • Format de la carte mère : Mini-ITX.
  • Processeur : NXP QorIQ P1022, 1,2 GHz, 256 ko de cache L2, deux coeurs e500v2 (SPE FPU, SPE SIMD).
  • GPIO : coprocesseur Lattice LCMXO2-640.
  • Mémoire vive : jusqu'à 8 Go DDR3, 400 MHz.
  • Carte graphique : DisplayPort - résolution maximale 1280x1024 en 24 bits, sans accélération matérielle.
  • Contrôleur de disque dur : deux ports SATA II (v2.6).
  • Ethernet : deux ports 1 GbE.
  • USB : deux ports USB 2.0 en interne, deux ports USB 2.0 en externe.
  • Ports d'extension : un port PCIe v1.0a x4 (connecteur x16), généralement équipé d'une carte graphique.
3. Schéma fonctionnel de l'A1222

AmigaOne A1222 Plus

L'A1222+ est construit autour du processeur SoC NXP QorIQ P1022. Ce processeur intègre deux coeurs e500v2 cadencés à 1,2 GHz ainsi que tous les contrôleurs périphériques (DDR3, PCIe v1.0a, SATA v2.6, GbE, USB 2.0).

Ses performances brutes en MIPS par coeur sont quasiment identiques à celles des PowerPC G3/G4 à fréquence égale. Il dispose d'un cache L2 de 256 ko avec cohérence matérielle et peut adresser jusqu'à 32 Go de mémoire physique (8 Go peuvent être installés sur l'A1222+). À première vue, il s'agit donc d'un petit processeur 32 bits performant. Mais comme on le sait, le diable se cache dans les détails, c'est-à-dire dans le coeur même du système. Et ce diable, c'est l'unité de calcul en virgule flottante SPE non standard qui, comme nous le verrons plus loin, complique considérablement les choses.

Outre le processeur, les composants importants de l'A1222 sont les suivants :
  • MCU : ce microcontrôleur surveille la tension et la température et est connecté au processeur par liaison série et au CPLD principal par interface SPI.
  • MAIN CPLD : le CPLD principal contient la logique d'interface, c'est-à-dire la logique de contrôle de la carte mère. Il gère notamment la vitesse du ventilateur et la communication entre le processeur et le GPIO. La communication s'effectue directement via les registres et les 8 ko de mémoire du CPLD, accessibles depuis le GPIO. Le CPLD est connecté au processeur via un bus 8 bits.
  • GPIO CPLD (LCMX02-640) : fournit des entrées/sorties universelles programmables (GPIO). Il est connecté au CPLD via un bus 8 bits/50 MHz avec un débit de 50 Mo/s et au processeur via une interface SPI. Ce CPLD peut être programmé par l'utilisateur et utilisé pour des algorithmes personnalisés.
  • La carte SD est connectée au processeur via son propre bus. U-Boot, les variables d'environnement et amigaboot (chargeur de démarrage d'AmigaOS 4) sont stockés sur la carte.
4. Mes impressions

Avant de lire mes impressions, je vous recommande vivement de consulter celles d'autres personnes :

Présentation du nouvel AmigaOne A1222, partie 1 : sur ce site, vous trouverez d'autres articles sur l'A1222+. Epsilon est bêta-testeur, vous y trouverez donc des informations intéressantes depuis les débuts du projet. Pour tous ceux qui hésitent à acheter un nouvel Amiga NG, je recommande de lire la section "Mes conseils d'achat pour ceux qui envisagent d'acquérir un A1222 ou une Sam460LE" dans l'article mentionné ci-dessus.

Le guide de démarrage rapide pour les nouveaux utilisateurs d'A1222+ : c'est un excellent guide rédigé par Eldee "Eliyahu" Stephens. Vous y trouverez l'historique du projet, les composants à utiliser, et surtout les applications à choisir, ainsi que la procédure pour configurer vos jeux afin qu'ils fonctionnent correctement sur l'A1222+.

J'ai commencé à acheter des Amiga NG en 2020 en optant pour un lot de chez AAA Technology.

AmigaOne A1222 Plus
Ce lot comprenait une réduction sur la carte mère A1222, ainsi qu'une
jolie souris Amiga et des licences pour certains logiciels


J'ai ensuite attendu fin 2023 pour commander l'A1222 lui-même.

AmigaOne A1222 Plus
Lorsque vous commandez la carte mère elle-même, vous la recevez dans une jolie boîte,
accompagnée d'un fond de panier et d'une clé USB d'installation/de dépannage


L'avantage, c'est que la clé USB d'installation inclut les pilotes et les licences numériques, en plus d'AmigaOS 4.1 FE. Vous n'avez donc pas besoin d'acheter Enhancer 2.2 ou DVPlayer séparément, ce qui compense en partie le prix.

AmigaOne A1222 Plus
Voici à quoi ressemble un système propre après installation, malgré la faible résolution

Je dois dire que l'A1222+ doit être vu comme faisant partie des premiers Amiga NG, à l'instar du Micro A1-C. Il est capricieux et, avant même qu'on ait compris son fonctionnement, il fait parfois des siennes. Il faut le paramétrer un peu pour qu'il fonctionne correctement, ce qui demande du temps et des essais. Suivez les conseils du site Web de Eldee Stephens : le choix des applications est important.

La préférence "Compatibility" est également crucial. Elle détermine quand vous pourrez utiliser l'émulateur FPU-LTE rapide.

AmigaOne A1222 Plus
Ces applications fonctionneront avec l'émulateur FPU compatible lent

Un autre élément qui augmentera votre charge de travail concerne les fichiers ".so" (bibliothèques statiques, SObjs:#?.so). L'A1222+ possède une version d'AmigaOS plus récente que les autres Amiga de nouvelle génération, et de nombreux fichiers ".so" sont donc plus récents. C'est généralement un avantage, mais certains anciens jeux nécessitent des fichiers ".so" plus anciens ; sans eux, ils génèrent une erreur.

AmigaOne A1222 Plus
Voici comment vous êtes accueillis par Battle For Wesnoth 1.8.6

Il vous faut donc sauvegarder les anciennes versions ".so" dans le répertoire de chaque application. Vous en trouverez sur OS4Depot et sur les CD d'installation des anciens Amiga NG. Ce problème n'est pas imputable à l'A1222+, mais au système d'exploitation et aux développeurs. Il vous appartient donc de le résoudre.

AmigaOne A1222 Plus

Pour les jeux SDL2, il est nécessaire de configurer correctement le moteur de rendu dans les préférences. La plupart des jeux fonctionnent de manière optimale sur A1222+ avec l'option Composition, mais certains privilégient OpenGL ES2

Sachez également que certains jeux (comme Battle For Wesnoth 1.8.6, mais aussi HCraft et d'autres) peuvent être très longs à se lancer. Ceci est dû au compilateur LTE, mais une fois le jeu chargé, il fonctionne normalement. Si quelque chose ne fonctionne pas immédiatement, ne vous découragez pas et demandez conseil à Eldee Stephens ou sur Amigans.net. La plupart des applications peuvent être optimisées. De plus, utilisez les cartes graphiques recommandées. J'en ai testé plusieurs ; la plupart fonctionnent correctement, mais certaines peuvent générer plus d'erreurs : par exemple, ma HD7750 (1GD5) provoque une erreur avec AmiDock, alors qu'avec les cartes RX560, RX580 et HD7970, tout fonctionne parfaitement. Étrange.

Ce nouvel Amiga est aussi un peu capricieux avec les périphériques USB. Moins que, par exemple, le Powerbook G4 ou le Micro A1-C à leur époque, mais tout de même, plusieurs de mes anciennes clés USB n'ont pas fonctionné. Ce n'est pas un problème avec les modèles plus récents.

AmigaOne A1222 Plus
J'ai donc acheté les clés USB 2.0 Intenso et elles fonctionnent parfaitement.
La clé USB d'installation est également de ce type


Ne vous inquiétez pas, l'A1222 Plus possède aussi de nombreux atouts. Tout d'abord, il est rapide : sa vitesse système est supérieure à celle de la Sam460LE ou des anciens systèmes NG comme l'AmigaOne XE ou le Pegasos II. Il est équipé également de cartes graphiques modernes et ne souffre d'aucun manque de mémoire, notamment vidéo. Il gère le protocole TCP/IP au niveau matériel. Son système de fichiers NGFS, moderne et performant, intègre un outil de vérification et de réparation : NGFSCheck. Ce dernier peut également détecter les blocs non alloués, ce qui s'avère très pratique avec les SSD. Enfin, et si vous le souhaitez, vous pouvez faire de l'A1222+ un ordinateur extrêmement compact : l'installation du système d'exploitation ne nécessite pas de lecteur DVD et, avec une carte graphique RX 560 profile bas, vous pouvez l'installer dans un boîtier Mini-ITX très petit sans perte significative de performances graphiques. En bref, une fois configuré et optimisé, vous l'adorerez.

Passons maintenant à quelque chose de plus objectif que mes impressions.

4.1 La diable - FPU SPE

Oui, le FPU non standard est bien sûr le point faible mentionné précédemment et la principale cause des débats parfois houleux concernant la pertinence du processeur. C'est aussi la raison pour laquelle l'A1222+ n'est pas idéal pour certaines applications. Le processeur aurait vraiment pu être mieux choisi ; par exemple, un T1022 avec deux coeurs e5500 et un FPU standard. Mais en réalité, compte tenu de la complexité du développement, il n'aurait pas été possible de faire mieux. À l'époque de sa création, le P1022 était le seul petit processeur PowerPC bon marché et disponible ; le T1022 n'est apparu que bien plus tard, lorsque l'approvisionnement du P1022 a été assuré.

AmigaOne A1222 Plus
Comparaison des performances de calcul de l'unité de calcul en virgule flottante avec la Sam460LE

Selon la composition du code à virgule flottante, la vitesse du FPU SFE varie de 0,9 à 2,7 fois la puissance du FPU PowerPC de la Sam460LE. Ainsi, si l'application est compilée directement pour l'unité de calcul en virgule flottante SPE, c'est un avantage. De plus, l'émulateur LTE est suffisamment rapide, de 11 à 83% du FPU PowerPC. L'émulateur LTE est d'ailleurs très bien conçu. Cependant, un problème survient lorsque l'émulateur LTE génère une erreur : il faut alors utiliser un émulateur compatible dont la vitesse représente environ 1% des instructions à virgule flottante. La vitesse réelle des applications dépend donc de la composition du code de l'unité de calcul en virgule flottante. La plupart des applications peuvent être utilisées à une vitesse normale, certaines sont très rapides (notamment celles natives SPE, mais pas seulement) et d'autres peuvent être inutilisables sans la version SPE.

4.2 Le petit ange - SIMD SPE

Heureusement pour nous, à chaque diable son ange. Cet ange n'est certes pas le plus puissant, mais il n'en est pas moins bienveillant. Le coeur e500v2 intègre deux APU (Auxiliary Processor Unit - unités de traitement auxiliaires) pour le traitement vectoriel (SIMD), en plus du FPU SPE (Signal Processing Engine - moteur de traitement du signal), qui donne son nom à l'extension. Cette dernière gère les vecteurs 64 bits pour le traitement des données entières et fractionnaires de 16 ou 32 bits (short, int, long). Elle peut même effectuer certaines opérations sur des scalaires 64 bits (long long int), normalement réservés aux processeurs 64 bits. L'unité de calcul vectoriel en virgule flottante simple précision intégrée traite ensuite les vecteurs avec deux composantes en virgule flottante simple précision de 32 bits.

AmigaOne A1222 Plus
Une opération SIMD (vectorielle) remplace plusieurs opérations classiques (scalaires).
Dans le cas du SPE, il s'agit généralement de deux opérations scalaires simultanées ;
pour des données 16 bits, ce nombre peut être plus élevé en moyenne


Bien que les performances de cette unité SIMD n'atteignent pas celles de la célèbre AltiVec des processeurs PowerPC G4 et G5, elle accélère tout de même certains calculs. À titre d'exemple, elle est considérablement plus puissante que les unités SIMD 64 bits MMX ou 3DNow! et surpasse à bien des égards l'unité SSE 128 bits. Je ne m'étendrai pas sur le SIMD ici ; je réserverai probablement ce sujet pour un autre article. Je me contenterai de mentionner que cette unité vectorielle permet, pour certains algorithmes, un gain de vitesse jusqu'à deux fois supérieur et que le compilateur C GCC peut vectoriser automatiquement les SPE, c'est-à-dire utiliser le SIMD sans que le programmeur ait à manipuler directement les vecteurs.

5. Cartes graphiques et leur sélection pour différents systèmes d'exploitation

Sur l'A1222+, comme sur la Sam460LE, trois systèmes d'exploitation peuvent être installés : FreeBSD, Linux et AmigaOS. Malheureusement, MorphOS est absent et le restera probablement. FreeBSD est un Unix stable et performant, mais il ne remplacera pas MorphOS pour les fans d'Amiga ; un point pour la Sam460EL. Nous reviendrons ci-dessous sur la carte graphique la plus adaptée à ce système.

5.1 AmigaOS (W3DNova, VA)
  • Carte graphique (génération/architecture) : CGN4/Polaris.
  • Modèles économiques : RX 550 (50 W), RX 560 (75 W).
  • Modèles pleine puissance : RX 580 (185 W).
  • Pilotes AmigaOS recommandés : NovaBridge.
AmigaOne A1222 Plus
Vidéo accélérée avec DVPlayer et Battle For Wesnoth. La version 1.4.7 de ce dernier
fonctionne immédiatement et rapidement. L'installation de la version 1.8.6 est fastidieuse, le démarrage
est long et le menu initial est lent. Le jeu en lui-même est ensuite très rapide


Ces cartes sont sans conteste le meilleur choix pour AmigaOS. Elles gèrent Warp3D Nova et l'accélération vidéo Full HD H.264. De plus, contrairement aux autres cartes Amiga NG, elles intègrent Enhancer v2.2 avec des pilotes modernes. Si Linux ou BSD ne vous sont pas indispensables, la Polaris est la carte idéale.

5.2 AmigaOS (W3DNova) + Linux (drmfb)
  • Carte graphique (génération/architecture) : CGN1/Southern Islands.
  • Modèles économiques : R7 240 (30 W), R7 250 (550 W), HD 7750 (55 W).
  • Modèles pleine puissance : R9 270X (180 W), R9 280X (250 W), HD 7970 (250 W).
  • Pilotes AmigaOS recommandés : Emotion Mediaplayer. NovaBridge.
Ces cartes gèrent également l'accélération 3D Warp3D Nova avec AmigaOS. Cependant, il n'existe pas (encore ?) de pilote RadeonHD v.5 pour l'A1222+, vous privant ainsi d'accélération vidéo matérielle. Néanmoins, vous n'êtes pas totalement privé de vidéo. L'A1222+ est en réalité étonnamment performante et peut lire des vidéos H.264 720p avec un processeur configuré avec l'option "framedrop=1." J'ai constaté qu'Emotion est le logiciel le plus rapide pour les cartes sans accélération matérielle, suivi de MPlayer-MickJT.

AmigaOne A1222 Plus
HD7970 et MPlayer

Utilisez ces cartes si vous souhaitez également installer Linux sur votre ordinateur (sans accélération matérielle 3D, uniquement avec le tapon de trame Radeon DRM et le logiciel Mesa 3D). Concernant les cartes Southern Island, je dois mentionner un autre point fort de la Sam460 par rapport à l'A1222+ : la communication avec les fabricants. J'ai interrogé à plusieurs reprises A-EON Technology et AAA Technology sur la possibilité d'une future version 5 du pilote RadeonHD pour l'A1222+, sans obtenir de réponse. ACube Systems, en revanche, répond à tous les courriels et communique régulièrement sur www.amigans.net.

5.3 Linux (2D/3D) + AmigaOS (2D, ancien W3D)
  • Carte graphique (génération/architecture) : TeraScale 2 ou 3.
  • Modèle économique : FirePro V5900 (75 W), FirePro V5800 (75 W), HD 6670 (66 W).
  • Modèles pleine puissance : FirePro V7800 (150 W), HD 6970 (250 W), HD 6870 (151 W), HD 5870 (188 W) (je ne mentionne pas la FirePro v7900 ici car elle ne dispose que d'un DisplayPort x4 qui ne fonctionne pas avec le pilote RadeonHD sur AmigaOS 4. Avec un convertisseur HDMI, cela fonctionne avec certains ordinateurs mais pas avec l'A1222+).
  • Pilotes AmigaOS recommandés : Wazp3D.
Si vous souhaitez utiliser Linux comme système principal, choisissez l'une de ces cartes.

AmigaOne A1222 Plus
Ubuntu Mate 16.04 PowerPC avec carte FirePro V7900 et accélération 2D.
L'accélération 3D fonctionne uniquement sur les systèmes natifs SPE


AmigaOS ne gérera que l'accélération 2D. Cependant, vous pourrez utiliser à la fois l'accélération matérielle Wazp3D et SDL2 avec l'option Composition, vous ne perdrez donc "que" l'application Warp3D Nova. Ce n'est pas vraiment important, car comme vous le verrez plus loin, les jeux FPS Warp3DNova classiques sur A1222+ ne sont pas très rapides, même avec la carte Polaris.

5.4 DIU (Display Interface Unit)

Le processeur P1022 possède aussi une interface DIU intégrée avec une résolution maximale de 1280x1024 en 24 bits, sans accélération matérielle. C'est un avantage par rapport à la Sam460LE (mais si vous possédez la Sam460ex originale de 2010, celle-ci dispose d'une puce graphique avec la même résolution, 64 Mo de mémoire vidéo et une accélération 2D).

AmigaOne A1222 Plus
Notez la taille de la mémoire graphique : 5 Mo. Aucun problème pour AmigaOS

Ce n'est pas idéal pour travailler confortablement, mais ce serait un atout appréciable : cela simplifierait le choix de la carte graphique. Par exemple, nous pourrions avoir une carte Polaris pour AmigaOS et un DIU pour Linux ou Unix. Cependant, ce n'est pas si simple : l'interface DIU n'est activée que lorsqu'aucune carte graphique n'est installée. De plus, seulement 5 Mo de mémoire sont réservés à DIU (alloués à partir de la mémoire vive), ce qui est insuffisant pour un serveur X Linux classique. Il est donc nécessaire d'utiliser Xfbdev, un serveur X minimaliste aux exigences minimales, qui n'est pas disponible sur toutes les distributions Linux.

A1222+ et Linux

En résumé, n'importe quelle distribution Linux PowerPC peut être installée sur l'A1222+. Consultez la documentation fournie pour savoir comment installer facilement Ubuntu ou Debian 8.

Linux sur l'A1222+ exploitera les deux coeurs et 8 Go de mémoire. L'expérience Linux globale sur l'A1222+ est supérieure à celle sur la Sam460LE ou le Pegasos II G4 surcadencé à 1,33 GHz.

AmigaOne A1222 Plus
Comparatif graphique de la topologie matérielle avec la Sam460LE. L'A1222+ possède deux coeurs,
davantage de mémoire et un cache L2 activé, ce qui se traduit par un gain de vitesse significatif


Mais là encore, Linux sur A1222+ présente quelques inconvénients...

6.1 Émulation FPU

Nous savons que les développeurs d'AmigaOS ont créé deux émulateurs d'unités de calcul en virgule flottante. Linux a évidemment besoin d'une solution similaire. Et comme Linux gère des architectures très différentes, y compris celles avec des FPU manquants ou incompatibles, le noyau Linux inclut déjà un émulateur de FPU. Ainsi, pour l'A1222+, il suffit de configurer deux paramètres lors de la compilation du noyau pour activer l'émulation du FPU. Ce n'est pas une opération qu'un utilisateur lambda effectuerait lui-même, mais si vous téléchargez le noyau pour l'A1222+ (par Christian Zigotsky ou Julian Margetson), tout est en ordre.

AmigaOne A1222 Plus
Il s'agit à nouveau d'une version PowerPC de Lubuntu, avec accélération 2D et utilisation du logiciel Mesa pour la 3D

Toute distribution PowerPC 32 bits devrait fonctionner sur l'A1222+ de cette manière (avec émulation FPU). J'ai testé avec succès, par exemple, la dernière version de Void Linux et l'ancienne Ubuntu 16.04. Bien que le FPU soit émulé, la vitesse est étonnamment bonne pour une utilisation bureautique et courante. Il suffit d'utiliser un environnement de bureau peu gourmand en ressources et sans effets graphiques, comme LXDE (testé) ou éventuellement XFCE. MATE est déjà plus lent. Malgré l'émulation FPU, travailler avec GIMP (qui est un peu poussif avec une Sam460LE) reste confortable. L'accélération matérielle 2D fonctionne également avec le FPU émulé.

Attention cependant au choix du noyau : outre la compatibilité avec différentes cartes graphiques, certaines versions désactivent le cache L2, ce qui est à éviter.

6.2 Version native SPE

L'idéal serait bien sûr de disposer d'une version native SPE-FPU où l'accélération matérielle 3D de Mesa fonctionne. Et une telle version existait : Christian Zigotsky et l'équipe d'assistance Linux de Core Linux ont créé une version PowerPCSPE native pour Debian. Elle a été intégrée aux portages de Debian en 2015. Ainsi, tous les nouveaux paquets étaient automatiquement compilés pour SPE. Malheureusement, Debian utilise GCC comme compilateur par défaut. Or, avec la version 7, GCC a abandonné la gestion des extensions SPE. Par conséquent, les dernières versions natives de Debian datent de 2016, c'est-à-dire de Debian 8.

AmigaOne A1222 Plus
Debian PowerpcSPE avec gestion matérielle 3D : moteur de rendu OpenGL Gallium 0.4

En tant que personne d'un certain âge, je me permets de déplorer l'évolution du monde et la disparition progressive des technologies obsolètes. L'extension SPE n'avait pas besoin d'être supprimée ; on aurait pu la conserver telle quelle et simplement ne pas y intégrer de nouvelles améliorations, comme les nouvelles versions d'OpenMP. D'autres compilateurs fonctionnent ainsi, et cela marche si on le souhaite.

Cependant, tout n'est pas perdu. Par exemple, Chimera Linux, qui gère aussi les architectures PowerPC 32 bits, est compilé avec le compilateur clang/LLVM et gère l'extension SPE. Le développement d'applications critiques pour SPE ne pose donc pas de problème. Toutefois, la probabilité d'une gestion native du SPE est faible. Un important travail préparatoire serait nécessaire, comme ce fut le cas pour Debian. Néanmoins, l'auteur de Chimera est un passionné de PowerPC ; l'avenir nous le dira.

7. A1222+ et FreeBSD

FreeBSD Unix, dans sa dernière version 14.x, gère également nos deux Amiga NG.
Many PowerPC platforms are supported, including but not limited to: ... Embedded NXP QorIQ and PowerQUICC III (MPC85XX, Pxxx) Tested on AmigaOne X5000 and AmigaOne A1222
Je n'ai pas testé FreeBSD, mais je suppose que le choix des cartes graphiques sera similaire à celui de Linux. FreeBSD utilise également clang/LLVM comme compilateur C, ce qui permet d'installer des paquets à partir des sources (FreeBSD Ports Collection) et donc, en théorie, des versions natives SPE. J'avais l'habitude d'installer des paquets NetBSD à partir des sources sur Pegasos II. C'était simple et sans problème ; il était simplement préférable de laisser l'environnement de bureau tourner toute la nuit. Pour les utilisateurs plus expérimentés, FreeBSD mérite vraiment d'être pris en considération. Je l'essaierai aussi prochainement.

8. Options de mise à niveau et d'extension

Oui, même un ordinateur Mini-ITX peut être étendu. Par exemple, vous pouvez brancher un deuxième disque dur SATA à la place du lecteur DVD et connecter ce dernier via USB. Mais on peut aussi faire des choses plus utiles.

8.1 Plus de mémoire

Tout d'abord, il est possible d'ajouter jusqu'à 8 Go de mémoire : FreeBSD et Linux exploiteront pleinement cette capacité. AmigaOS utilisera 2 Go directement et le reste en tant que mémoire externe (ExtMem).

AmigaOne A1222 Plus
Le gestionnaire RAMDisk peut parfois rencontrer des problèmes avec la mémoire supplémentaire.
Si vous obtenez des erreurs lorsque le RAM Disk est plein, paramétrez "ram-handler.kmod"
avec l'option "ExtMem=NO"


Vous vous souvenez de mon article La puissance du cache où je déplorais que le PowerPC G4 n'ait jamais exploité la capacité de ces processeurs 32 bits à adresser jusqu'à 32 Go de mémoire physique ? Eh bien, avec l'A1222+, c'est chose faite. Et c'est vraiment génial.

8.2 Mise à niveau d'U-Boot

U-Boot de l'A1222+ pourrait bénéficier d'améliorations à l'avenir. Ce n'est pas impossible, car U-Boot appartient à A-EON Technology.
  • Mémoire plus rapide : le contrôleur mémoire du processeur peut effectuer de l'entrelacement de rangs (sélection de puce), ce qui permet d'accélérer les modules mémoire à deux ou quatre rangs. Ce paramètre est configuré par le micrologiciel ; par exemple, U-Boot pour AmigaOne X5000 le gère, ce qui est donc possible, même sur A1222+, avec un minimum d'effort.

  • Améliorations de l'interface de l'unité d'affichage : pour une utilisation pratique avec plusieurs systèmes d'exploitation, il serait utile de modifier U-Boot afin que l'interface de l'unité d'affichage (DIU) reste active même lorsque la carte graphique est présente. Il serait également utile de pouvoir déterminer la quantité de mémoire réservée à l'unité d'affichage graphique. Après tout, l'A1222+ n'est pas une Efika 5200B ; il dispose de suffisamment de mémoire, et même 64 ou 128 Mo peuvent être alloués sans problème.

  • Plus de connexions PCIe : le processeur P1022 possède six lignes SerDes configurables pour utiliser différents contrôleurs internes. La configuration par défaut des lignes utilisées par U-Boot est la suivante :

    AmigaOne A1222 Plus

    Ces lignes sont ensuite physiquement terminées sur la carte mère par des connecteurs PCIe x16 et deux connecteurs SATA.

    Si U-Boot le permet, les lignes peuvent également être initialisées de ces manières :

    AmigaOne A1222 Plus

    Il serait alors possible d'utiliser la bifurcation des emplacements PCIe x4 et des adaptateurs passifs pour connecter plusieurs cartes PCIe.
J'admets que cette dernière modification présenterait de nombreux inconvénients (notamment en termes d'espace), et qu'il n'est donc probablement pas judicieux de s'y attarder. Cependant, l'entrelacement des rangs ainsi que les améliorations apportées au DIU augmenteraient considérablement les points forts de l'A1222+. À voir si A-EON Technology sera aussi performant qu'ACube Systems en matière de mises à jour d'U-Boot.

8.3 ExecSG

Et bien sûr, lorsque ExecSG avec la gestion multicoeur sera finalisé, le processeur A1222+ en bénéficiera et ses performances augmenteront considérablement. Deux coeurs font vraiment la différence sous Linux.

9. Conclusion

Personnellement, j'apprécie beaucoup l'A1222+. Bien sûr, c'est aussi parce que grâce à cette machine, je suis revenu à la programmation en C après plusieurs décennies. Cela m'a permis de compiler les tests de performances natifs SPE Whetstone et Stream. Et maintenant, je teste SPE SIMD et c'est plutôt pas mal.

Concernant les performances, vous trouverez les chiffres exacts dans le prochain article. Mais l'A1222+ surpasse mon ancien Amiga NG surcadencés, le Pegasos II, ainsi que l'AmigaOne XE, dans la plupart des cas.

Et même si vous rencontrez parfois des applications que vous ne pouvez pas utiliser pleinement à cause de l'émulation FPU, l'A1222+ a le potentiel de bénéficier d'un gain de vitesse significatif à l'avenir. Les jeux de tir subjectif natifs SPE, et surtout l'exploitation du second coeur, nous attendent. Du moins, je l'espère.

Donc pour moi, l'A1222+ est un oui sans hésitation.

AmigaOne A1222 Plus
Ma carte Topaz est installée dans un boîtier Silverstone Raven RVZ02. Il est fin,
possède un lecteur DVD et peut accueillir des cartes graphiques longues à double emplacement


Et à titre de renseignement, les efforts parfois démesurés déployés avec des processeurs obscurs ne sont pas l'apanage du monde Amiga. Sachez que Turris (fabricant tchèque de routeurs en code source ouvert) et cz.nic (administrateur de domaine tchèque) continuent à gérer leurs produits historiques Turris 1.0 et 1.1 équipés du processeur SPE P2020 (deux coeurs e500). Voir l'article sur OpenAlt de novembre 2024, partie "Michal Hrusecký : Quoi de neuf chez Turris ?" (en tchèque).

AmigaOne A1222 Plus
Turris 1.1 avec processeur P2020 et extension SPE

J'ai chez moi une version plus récente de Turris Omnia v.CZ11NIC13 avec processeur ARM. Elle est parfaite, fonctionne sous Linux, sans aucune complexité technique. Et elle mérite cette publicité gratuite car Turris est un cousin éloigné de l'A1222+.

AmigaOne A1222 Plus
Les guerriers qui ne renoncent pas rendent le monde plus beau

Et comme toute comparaison serait incomplète sans points de repère, attendez-vous à un prochain article rempli de graphiques...

Images utilisées
Nom : AmigaOne A1222 Plus.
Constructeur : A-EON Technology.
Genre : ordinateur.
Date : 2024.
Prix : 1199 euros (carte mère seule) ou 1599 euros (système complet).


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