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L'été dernier, j'avais précommandé un A600GS de chez AmigaKit, un petit boîtier sympathique plutôt orienté jeux Amiga permettant d'installer son petit "game system" avec tous les ADF de son choix. Je pense qu'AmigaKit m'avait tout simplement oublié de leur liste de prévente et j'ai dû batailler sérieusement pour enfin recevoir ce petit boîtier après plusieurs mois... que j'ai revendu dans la foulée. Il était en effet trop peu ouvert pour moi, trop peu rapide. Par contre, cette nouvelle carte d'AmigaKit, l'A1200NG, me paraissait bien plus appréciable et adaptée à mes besoins sur le papier. Et puis cette carte est au format Amiga 1200 et se place dans un boîtier original avec le clavier original ! Ni une ni deux, je précommande et cette fois, AmigaKit m'a tenu informé, m'a répondu le dimanche (!) et la réception a été assez rapide (est-ce suite aux mésaventures avec mon A600GS ? Peut-être, je ne sais pas...). Le prix de base de l'A1200NG est d'environ 196 euros à ce jour. La carte et ses accessoires sont disponibles sur le site d'AmigaKit.com, AmigaKit.fr ou bien Amedia Computer. C'est quoi ? Donc, l'A1200NG, c'est quoi ? Il s'agit d'une carte fille au format Amiga 1200 qui vient se mettre en lieu et place d'une carte mère d'A1200 classique, dans un boîtier d'A1200 classique (clavier y compris, c'est le même type de prise clavier qui vient recevoir le ruban du clavier original). La carte est aussi adaptée aux boîtiers de remplacement comme ceux d'A1200.NET. Cette carte fille est architecturée autour d'un Orange Pi (petit ordinateur peu cher, à base de processeur ARM, conçu et fabriqué par Shenzhen Xunlong Software), qui est donc le coeur du système. Un Linux avec une interface graphique maison est utilisé, il émule la machine de Commodore via l'émulateur Amyberry. A noter qu'un véritable lecteur de disquette physique peut y être banché, y compris un lecteur PC en passant par Grease Weazle (logiciel fourni avec). Un mot sur l'emballage Je n'en ai habituellement rien à faire, mais là, je le trouve beau (même si l'habit ne fait pas le moine). Réception donc d'une boîte noire avec celle de l'A1200NG dedans, joliment cartonnée et illustrée de cubes noirs et rouges en 3D du plus bel effet. Un livret papier est également fourni, ce qui est rare dans ce monde de PDF à, usuellement, aller télécharger soi-même... ![]() Un boîtier au style très classe ![]() Le guide de l'A1200NG
Le montage est facile et sans anicroche (en fonction des accessoires choisi) : plaque arrière, prise HDMI, diode d'activité des disques... A noter une feuille plastique de protection interne (identique de forme à celle de l'Amiga 1200 originel) est en option. Elle est inutile si vous avez encore l'originelle mais tout à fait bienvenue si, comme moi, vous ne l'avez plus. Achat des accessoires Comme il n'y a pas de petits profits, tout un tas d'accessoires sont disponibles allant de la plaque arrière, un second port manette (en DB9), une diode d'activité des disques, des vis, un connecteur de lecteur de disquette, des autocollants et une plaque pour la connexion HDMI (faite par imprimante 3D, je pense). Bon, le coût n'est pas immense mais vous verrez que ce n'est en fait pas terminé. Premiers tests Hop, ni une ni deux, on lance tout ça. C'est un poil long : démarrage de Linux puis démarrage de l'interface graphique de l'A1200NG. Il faut compter en moyenne 30 à 40 secondes, avec un écran de démarrage et une barre de pourcentage montrant le chargement. A noter que vous pouvez spécifier de redémarrer sur un jeu, un disque HDF, etc. (comme un état de sauvegarde sur UAE) dans l'onglet "General" de l'interface utilisateur de l'A1200NG. Il n'est pas mentionné qu'on puisse redémarrer sur une disquette physique et ne disposant pas de lecteur, je n'ai pas essayé... Nouvel assistant A l'heure où j'écris cette petite bafouille, une mise à jour doit être disponible avec notamment l'inclusion d'un assistant logiciel ("wizard") pour choisir les principales options utilisateur. Toutes les mises à jour se font via l'A1200NG, une fois son compte AmiSphere créé et l'enregistrement de sa nouvelle carte effectué. Tout se fait via la connexion de l'A1200NG directement, aucun téléchargement via un PC ou autre appareil externe à l'A1200NG n'est nécessaire. Interface utilisateur Qu'on aime ou pas ce type d'interface, AmigaKit a tout fait pour simplifier l'utilisation pour un utilisateur occasionnel ou un nouvel ancien utilisateur. Il suffit de cliquer sur "ADD" pour ajouter un fichier ADF, un HDF, une archive WHDLoad, une image ISO de CD32, et de définir ce que l'on veut (type de processeur, quantité de mémoire...) de la même façon qu'on pourrait le faire sur UAE. Toutes les fonctionnalités sont à gauche et tout ce que l'on crée s'affiche à droite de l'écran. ![]() Le menu Un simple clic sur le bouton "ADD" et il suffit d'aller chercher ses ADF sur une clef USB. On peut réaliser une capture d'écran en cours de jeu pour illustrer son icône. Pour changer d'ADF en cours de jeu, il suffit d'appuyer sur "F12" (il est possible de changer cette touche par "F10" pour concorder avec les touches du clavier Amiga), de cliquer sur "Disk changer" dans le mini menu qui apparaît et de cliquer sur l'ADF nécessaire. A noter quelques incompatibilités et lenteurs pendant l'utilisation de certains jeux comme Banshee, DeathMask ou Worms. Est-ce dû à l'émulateur ou à mes réglages ? A définir avec le temps... Ajout d'archives WHDLoad Même principe que précédemment : archive en Lha sans avoir à installer WHDLoad ni à décompacter l'archive. JST et WHDLoad sont présents par défaut dans le système, dans Amibench/C. En fait, JST peut utiliser non seulement ses propres fichiers esclaves de jeu mais aussi les centaines de fichiers esclaves WHDLoad existants. A noter également quelques incompatibilités, ce qui est bien dommage, j'ai trouvé que les jeux A500/OCS fonctionnaient mieux que les jeux AGA mais, une fois de plus, est-ce dû à moi ? A mes choix de tests ? A l'émulateur ou les réglages ? Quitte à choisir, optez pour les archives WHDLoad, le chargement est moins long que les ADF et surtout, il n'y a pas à changer d'ADF en cours de jeu. Comparaison d'utilisation d'ADF ou d'archives WHDLoad en Lha dans une optique de jeu Je teste un jeu que j'aime bien (Ruff 'n' Tumble) en ADF. Le jeu se lance et, au moment de faire "feu" pour lancer le premier niveau, rien ne se passe. Je pense même à vérifier les connexions de ma manette (une Boomerang dont je trouve la qualité moyenne mais c'est une autre histoire), je débranche, rebranche, teste l'autre port DB9, sans succès. Je teste avec une archive Lha de WHDLoad et, là, aucun problème : le jeu se lance sans broncher... enfin presque, le niveau se lance bien cette fois mais c'est lent ! Impossible d'obtenir la vitesse d'exécution et la fluidité obtenue 30 ans auparavant avec la machine originelle. Pour pousser le test, j'installe WHDLoad sur ma partition Workbench 3.2 en HDF, je lance Ruff 'n' Tumble une fois de plus pour obtenir... le même résultat, une lenteur d'exécution lourdingue. Ajout de HDF Voilà une des options qui m'a fait acheter la machine : pouvoir inclure ses propres images-disques, et là, même principe, on appuie sur "ADD" et on remplit ses préférences (notamment le processeur, la fréquence du processeur et la présence ou non du JIT). J'ai testé une archive de Workbench 3.1 avec ROM 3.1 et un HDF du Workbench 3.2 avec ROM 3.2. Ils fonctionnent plutôt pas mal dans la globalité mais je trouve quelques incompatibilités (le moteur de jeu Redpill notamment, qui faisait n'importe quoi lors de mon premier essai) que je ne retrouve pas avec WinUAE (sous Windows donc) ou UAE sur Linux. Est-ce moi ? Les réglages ? En affinant mes tests et réglages, je finis tout de même par obtenir ce que veut (Redpill notamment fonctionne parfaitement après deux ou trois essais). A noter que l'on peut accéder ou non, au choix, aux répertoires d'Amibench, notamment le volume "Work:" qui permet d'échanger facilement ses données entre les différentes versions de système d'exploitation que l'on peut créer. Et bien sûr, se donner ou non un accès à sa clef USB. Clefs USB A mais que c'est pratique d'avoir enfin accès facilement à n'importe quelle clef USB pour transférer ses fichiers, jeux et programmes ! Et ce, aussi bien avec ses HDF qu'avec Amibench sur son propre bureau. Les clefs USB sont donc accessibles à tous les niveaux, l'interface utilisateur pour aller sélectionner ses ADF, ses HDF, sous Amibench pour transférer des données, programmes et également ses systèmes personnalisés créés à base de fichiers HDF. A noter qu'il n'est pas possible, pour l'instant, de créer un HDF vierge, il faut le créer par un autre moyen que l'A1200NG (GoADF, WinUAE, etc.). Lecteur CompactFlash/USB Un port PCMCIA/CompactFlash est disponible sur la carte (même endroit que sur la carte originale) et permet de démarrer sur une carte CompactFlash (disposant d'un Workbench pré-installé donc). Ce port PCMCIA/CompactFlash est à considérer comme un port "USB" d'après les développeurs. En testant avec une de mes cartes CompactFlash (ayant un Workbench 3.1), j'ai eu de grosses bandes noires sur les trois quarts de l'écran (et ce, sur plusieurs moniteurs, petits ou grands, tous en HDMI), même en changeant de résolution. Peut-être faut-il faire un Workbench avec carte graphique sous Picasso96 pour que ça fonctionne, mais sous émulation en "PAL" standard, c'est inutilisable. Heureusement qu'avec des HDF, il n'y a pas ce désagrément. Logiciels fournis Quelques logiciels et jeux sont fournis de base et de nouveaux sont téléchargeables une fois la machine enregistrée sur AmiSphere, en passant par le service de téléchargement inclus dans l'interface de l'A1200NG.
Le Workbench du rétro futur ! C'est beau (toujours noir et rouge, comme sur l'emballage), c'est HD (grand écran conseillé). Voici quelques informations tirées de sa fiche wiki : Il s'agit d'un environnement de bureau propriétaire développé par AmigaKit pour les A600GS, A1200NG, les ordinateurs Commodore-Amiga et les ordinateurs de type Amiga de nouvelle génération. Il est construit sur la distribution "System Release V46" d'AmigaKit complétée par quelques composants AROS. Il intègre notamment les éléments suivants :
Une autre page propose une petite présentation du matériel de la machine et de ses compatibilités matérielles : wiki.amiga.org/index.php/A1200NG. Question modernité du bureau, je le comparerai immédiatement à CaffeineOS, AmiKit, voire Pimiga : même base que le Workbench Amiga classique mais mis au goût du jour. J'ai vu deux ou trois écrans AROS passer (notamment lors du chargement des archives WHDLoad), on peut donc confirmer qu'Amibench prend sa base sur celle d'AROS. Et la vitesse sur AmiBench ? Vous pouvez donc voir que le système est relativement compatible, par contre, c'est lent ! On dirait un Amiga 500 qui fait tourner AmigaOS 3.9. Bien sûr, c'est un plus de trouver un tel système d'exploitation sur ce type de machine mais, au final, est-ce bien nécessaire vue la lenteur de la chose ? A ce propos, Amibench est tout de même annoncé 20% plus rapide que sur l'A600GS. On peut voir sur le site d'AmigaKit une capture d'écran de SysInfo qui donne une machine à 245 MIPS (voire 300 MIPS sur certaines autres captures d'écran). Cela est très honorable (même si on est loin des milliers de MIPS obtenus avec WinUAE sur un PC actuel ou sur Amithlon) et pourtant, je n'en obtiens que 45 sur ma machine. J'ai commencé à me dire que mon installation a été mal faite, ou que rien ne tourne vraiment à 100% des capacités de la machine. Et j'apprends après coup, que pour une vingtaine d'euros supplémentaires, on peut obtenir un code en ligne (et quelques radiateurs) qui va débrider la machine, ce qui pourra permettre d'atteindre les 245 MIPS initialement mentionnés. Je ne suis pas très adepte du déblocage matériel par achat en ligne (ça vous rappelle une certaine histoire de débridage matériel payant chez un certain fabricant de cartes accélératrices il y a quelques années). Chacun se fera son opinion sur cette pratique, pour ma part, après avoir goûté à des "Amiga émulés" effectuant leurs tâches en un instant, je suis toujours à la recherche de vitesse mais, là, le procédé commercial ne m'a pas convaincu. Connexion Wi-Fi La connexion Wi-Fi est facile à mettre en place (l'outil de chiffrement AmiSSL 5.20 est inclus pour la partie Amiga). Cela permet notamment la mise à jour en ligne et l'enregistrement de la machine (compte AmiSphere). "Merci" d'ailleurs à AmigaKit qui ne prend qu'une semaine pour répondre aux messages quand un compte ne fonctionne pas pour finalement me dire qu'il faut que je me connecte avec leur identifiant en "as012345" pour que ça marche, oui je n'avais pas compris ^^... Après plusieurs essais, je me connecte enfin via l'A1200NG en Wi-Fi, très bien. Je débute l'enregistrement de la machine (le numéro de série est déjà préenregistré, il suffit de cliquer sur "Enregistrer" pour valider) et... on me dit que mon numéro de série n'est pas bon ! Je rappelle que le numéro de série est préenregistré, il suffit théoriquement de juste cliquer sur "Enregistrer" pour valider, ce n'est donc pas une mauvaise manipulation de ma part. Ce même numéro de série se retrouve dans l'onglet "General", donc je vérifie que tout est OK et tout semble OK, mais ça n'enregistre pas ma machine. Oh... ça commence à me sortir par les yeux cette histoire d'AmiSphere et d'enregistrement en ligne. Je contacte donc AmigaKit une fois de plus pour évoquer ce nouveau blocage (ils vont vraiment me prendre pour un idiot) et ils me répondent cette fois très rapidement, merci à eux. Une fois enfin débloqué, j'enregistre ma machine et tout roule. Les téléchargements de mise à jour se font via l'onglet "Profile". Dans l'onglet "Download", on trouve différents jeux mis à disposition gratuitement. Les pour et les contre C'est un nouveau système qui a beaucoup à proposer tant sur le plan matériel, s'appuyant sur la base Amiga classique en apportant tous les avantages actuels des micro cartes de type Orange Pi (Wi-Fi, USB, etc.) qu'au niveau logiciel avec Amibench ou les possibilités logicielles émulées. Une interface qui peut avoir ses défauts mais qui rempli son office, notamment pour les gens qui ne veulent pas trop mettre les mains dans le cambouis, qui veulent transférer leurs données sur une machine plus moderne et neuve facilement via clef USB ou le lecteur CompactFlash, etc. Mais c'est une machine qui, pour le coup, demanderait un peu plus de puissance, puissance que l'on bride à la vente pour faire acheter un code à 20 euros pour débloquer le matériel. Appréciation personnelle (qui n'engage que mon expérience) J'ai eu un boîtier d'Amiga 500 dans lequel j'avais placé un Raspberry Pi 3 et un adaptateur clavier USB vers clavier A500 : cela fonctionnait très bien, avec sortie HDMI, c'était rapide (de tête, plus de 200 MIPS), efficace et tout fonctionnait (il tournait sous Amibian/Happiga). Au final, c'était le même esprit que cet A1200NG en pas plus cher... J'ai également l'immense joie de disposer d'un Amiga 500 avec PiStorm dans lequel j'ai installé CaffeineOS, la sensation de rapidité et de système d'exploitation actuels sont là pour vraiment un prix abordable, on dépasse allègrement les 45 MIPS de l'A1200NG bridé. Néanmoins, si vous voulez soutenir la scène Amiga au niveau matériel, qu'il vous reste un boîtier d'Amiga 1200 vide, que vous trouvez qu'utiliser des émulateurs, c'est sympathique mais on reste devant un PC, alors cet A1200NG est pour vous. Mais si vous n'avez pas le sou (prévoir 220 euros environ pour la globalité de la machine et de ses options), préférez un Raspberry Pi ou votre PC sous UAE. Pour ma part, j'ai déjà acheté ce code à 27 euros (trappe ventrale aérée, radiateur et code à enregistrer) pour débrider la machine. Mon compte AmiSphere ayant été débloqué, je vais pouvoir tester les mises à jour mais si j'avais su avant l'achat qu'on m'aurait demandé un montant (même si ce n'est que 27 euros) en plus pour débrider la machine, je n'aurais sûrement pas acheté cet A1200NG, juste par principe. Au final, cette carte est vraiment bien conçue, en rajeunissant le côté "classique" tout en apportant du neuf. Mais j'aurais apprécié d'accéder simplement à ces mises à jour matérielles tout en y mettant "juste" mes ROM et mon système d'exploitation comme sur Amilator, UAE, Amiberry, etc.
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