Obligement - L'Amiga au maximum

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Actualité : Tilt fait tilt !
(Article écrit par divers auteurs et extrait de Tilt - janvier 1994)


Voilà, c'est fait : Tilt s'arrête. Mais on n'allait tout de même pas partir sans vous dire au revoir ! Entre ces deux Unes suivantes, 136 mois vous contemplent, soit plus de 4000 journées passées à traquer l'info et à tester les meilleurs (et les pires) jeux de la galaxie. Nous avons demandé leur avis à quelques personnes clés du monde des jeux qui nous ont gentiment répondu. Étonnant de voir à quel point tous (y compris nos "adversaires") sont surpris et peinés par cet arrêt. Nos journalistes, eux, ont tenu à figurer dans cette page pour vous adresser un dernier salut plus personnel. Mais comme le dit Doguy : "Ce n'est qu'un au revoir... We'll be back !"

Tilt 1 Tilt 122
Le premier et le dernier Tilt (n°1 et n°122)

Et vous, ça vous fait quoi ?

Ils sont sur le devant de la scène et préparent les lendemains de la micro. Nous leur avons demandé leur réaction à l'arrêt de Tilt et ils ont aimablement (et même chaleureusement) répondu. Que Messieurs Braille, Le Diberder et Weill en soient chaudement remerciés, ainsi que tous ceux qui, au cours des années, nous ont assuré de leur sympathie et de leur confiance. A tous, un grand merci.

Alain Le Diberder (directeur de la recherche et des études - France Télévision)

La nouvelle de l'arrêt de Tilt me consterne. En fait, je n'y crois pas, et je suis persuadé que, sous une forme ou sous une autre, avec ou sans son titre, ce magazine survivra. Je l'ai dit en plusieurs endroits, et même écrit, je considère Tilt comme le meilleur titre français de son domaine. Et je le dis d'autant plus volontiers que, contrairement à ce que s'imaginent certains de ses concurrents, je suis totalement indépendant de votre magazine ; même si, avec les années, je suis devenu ami de cette rédaction, ce dont je me flatte.

J'étais un lecteur de longue date, et c'est uniquement la qualité générale des articles de Tilt qui m'a conduit, il y a quelques années, alors que j'étais au ministère de la culture en tant que conseiller au ministre, à prendre contact avec Jean-Michel Blottière.

Le plus ancien titre français s'arrêterait donc, un des plus anciens dans le monde aussi, au moment où le domaine qu'il a largement contribué à faire connaître et aussi à faire progresser connaît un virage important, précisément en direction de programmes plus ambitieux, au public plus large. Cela laisserait un trou désolant dans les kiosques et affaiblirait le secteur. Je suis persuadé que les annonceurs en sont aussi conscients que les lecteurs.

J'espère que votre équipe, des secrétaires au rédacteur en chef, trouvera une issue heureuse à cette crise. Mais je suis certain encore une fois que, sous une forme ou une autre, Tilt survivra, même sous un autre nom. Je vous assure ma solidarité dans ces instants, et vous remercie personnellement pour l'accueil qui m'a toujours été fait, tant dans vos locaux que, parfois, dans vos colonnes.

Thierry Braille (PDG de Virgin Interactive Entertainment)

La nouvelle de l'arrêt de Tilt m'a beaucoup choqué. Avant tout par la dimension humaine de cet arrêt soudain : je côtois l'équipe de Tilt depuis longtemps et je conçois l'épreuve que cela doit représenter pour eux. Ensuite parce que Tilt est LE magazine mythique de la profession en France (et même à l'étranger). A la fin de mes études, alors que j'allais faire mes premiers pas dans le monde de la micro, j'ai immédiatement acheté le Guide de Tilt pour préparer mes entretiens.

Tilt (et les Tilt D'Or que les gens décrient parfois mais auxquels ils assistent toujours) est sans doute le magazine le plus connu à l'étranger. Virgin Angleterre et Allemagne ont d'ailleurs réagi eux aussi très vivement à cette nouvelle. Il est vrai que je ne connais pas toutes les données inhérentes à la gestion d'un magazine. Mais lorsque l'on prend les données économiques actuelles du monde de la micro, on se dit que Tilt avait forcément un avenir. Rien que son titre représente un capital.

Au niveau du marché, il nous semble clair que les jeux sur PC et CD-ROM vont subir une immense croissance. Pour 1995, cela pourrait être un accroissement de l'ordre de 80 à 100%. Et ensuite, on peut imaginer une augmentation de dix fois ces chiffres ! Dans ce contexte, la décision d'arrêter Tilt est pour le moins surprenante. Je tiens à vous exprimer une nouvelle fois mon soutien et je souhaite bonne chance à toute l'équipe.

Laurant Weill (PDG de Loriciel)

Le temps me manque malheureusement pour réagir comme je l'aurai souhaité, mais c'est avec une émotion réelle et sincère que j'ai appris la disparition prochaine de Tilt. Tout d'abord, il est vrai que la fin d'un magazine est toujours vécue comme quelque chose de très pénible car elle touche bien entendu ceux qui l'ont créé mais aussi des dizaines de milliers de lecteurs. C'est dire l'impact d'un tel événement.

Mais Tilt est surtout le magazine qui, né avec l'industrie de la micro, a su grandir avec elle et s'adapter à ses changements et ses caprices. Privilégiant l'information du lecteur et une veille technologique drastique, il est et demeurera un document de référence irremplaçable. Souhaitant que l'année 1994 apporte un nouvel espoir aux membres de la rédaction, je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments distingués.

Les rédacteurs

Les belles (?!) histoires de l'oncle Piotr (par Philippe Seiler)

L'escadrille a fait un passage en formation de salut aux morts. Le grondement des réacteurs n'est plus qu'une sourde palpitation dans le lointain. OK. C'est fait. On repose une dernière fois les casques et les combinaisons dans les vestiaires des pilotes : c'était notre dernier vol.

C'est fou mais j'ai la gorge serrée en tapant ses mots. Pour vous, lecteurs, c'est sans doute peu de chose, un journal qui disparaît. Certains, les vieux fidèles ou les jeunes enthousiastes, nous écriront une lettre de soutien ou nous passeront un coup de fil mais, dans quelques semaines, le silence sera retombé sur nos mots. Pour nous, il en va tout autrement. Tilt constituait à la fois notre gagne-pain, notre passion et, pour beaucoup, notre famille.

Quitte à passer pour un vieux journaliste sénile, je ne peux m'empêcher d'évoquer mes débuts au journal. Cela n'est pourtant pas si lointain, un peu plus de trois ans. C'était une période charnière qui marquait la fin de l'âge d'or : la concurrence nous taillait des croupières et la rédaction était divisée. Dans cette lutte fratricide, on pouvait cependant déjà discerner les graines de ce qui allait devenir l'avenir du journal : deux drôles de graines, assises bien droites sur leur chaise lors des conférences de rédaction et qui se présentaient sous les noms de Guillaume le Pennec et Marc Lacombe. Ils trouvèrent naturellement leur place et adoptèrent, chacun à leur manière, la Tilt Way of Life. Coup de jeune, coup de nerf, la rédaction semblait soudain prise dans un tourbillon d'évènements qui nous laissaient fourbus mais ravis après chaque bouclage.

Le passage en PAO fut une expérience incroyable, incrustée de crises de rire et de coups de colère. Dans l'immeuble des Éditions Mondiales, c'était incroyable de voir comme les rédactions de Tilt et Consoles+ détonnaient sur l'ensemble. Pas d'atmosphère feutrée, de discussions posées autour d'une table de travail : ici, c'était constamment la frénésie, les éclats de rire, les défis sur tel ou tel jeu. C'était également la seule rédaction à rester allumée à des heures avancées de la nuit... Il n'y a pas eu un seul bouclage sans problème et nous avons souvent pensé qu'il fallait être complètement dingue pour rester. Il faut croire que nous étions tous dingues puisque nous sommes tous restés...

Quant aux lendemains, je m'obstine à penser qu'ils seront bons pour chacun d'entre nous. Mais il est vrai que nous perdons aujourd'hui quelque chose d'irremplaçable, cette force qui ne peut être donnée que par l'association d'hommes et de femmes unis par un même élan, un même but, le sentiment de participer à quelque chose d'important. Tilt est mort. Vive Tilt. Et que les dieux du jeu soient avec vous.

I'll be back ! (par Guillaume Le Pennec)

Aaargh ! Game over ! Ce n'est pas vrai, perdre comme ça au 122e tableau, tué bêtement par un chef de fin de niveau ! Rageant, non ? Enfin, le principal, c'est de jouer et de s'amuser, n'est-ce pas ? Depuis plus de deux ans, Tilt était de loin mon jeu d'aventure favori. Une aventure qui m'a beaucoup appris, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. Ça me fait drôle de penser que ceci est le dernier article que j'écrirai pour ce journal auquel j'étais fier d'appartenir. Quitte à tomber dans un classicisme digne de PacMan ou de Space Invaders, je voudrais profiter de cette ultime opportunité pour remercier tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, ont participé à la vie de Tilt.

Tout d'abord vous, les lecteurs. Car, et j'ai toujours eu à coeur de le répéter, c'est avant tout pour vous que nous faisions ce magazine. Avec une mention spéciale à tous ceux d'entre vous qui, plein de passion et d'enthousiasme, nous ont envoyé leur candidature et souhaitaient si vivement nous rejoindre.

Et puis les créateurs, les auteurs, les éditeurs, les attachés de presse et tous les acteurs de cet univers que j'ai eu le plaisir de côtoyer. Enfin, évidemment, l'équipe de Tilt - ma seconde famille que je quitte avec le coeur serré. Merci à tous, pour ces heures souvent difficiles mais toujours agréables passées en votre compagnie, pour vos idées, pour votre humour, pour votre patience, pour votre confiance, pour votre amitié.

La seule chose que je puisse faire maintenant, c'est une simple promesse, empruntée à Terminator : "Je reviendrai !".

Mes adieux au music-hall (par Marc Lacombe)

Bon, voilà, on ferme... Veuillez vous dirigez vers les issues de secours. Capri, c'est fini ! C'est tout de même un peu dur à avaler, mais que voulez-vous, la nature est parfois injuste et cruelle (Jordy n'est-il pas cette semaine encore en couverture de Télé 7 Jours ?). Avant d'être journaliste à Tilt, j'étais comme vous, un lecteur de Tilt tout à fait normal avec deux bras, deux jambes, et une cochonnerie de ZX81 à refourguer d'occaze. J'ai donc passé mes premières années micro (il y a de cela près de dix ans !) auprès de mon Apple II en compagnie de ce journal qui me paraissait être, comme on dit dans les cocktails mondains entre deux bouchées de toast aux crevettes, une "référence inconnntôûrnable".

J'ai donc d'autant plus de mal à imaginer aujourd'hui qu'un tel monument puisse disparaître aussi soudainement... Le paysage micro sans Tilt, c'est un peu comme Paris sans la tour Eiffel, comme Black sans Decker, ou Les Nuls sans Bruno Carette. Mais vu d'ici, l'arrêt de Tilt, c'est surtout la fin d'une chouette équipe branchée sur la même longueur d'onde, qui travaillait avec plaisir pour faire le journal qu'elle aimait... Dommage ! Voilà, salut à tous, et merci de la confiance que vous nous avez accordée ces dernières années ! J'éteindrai la lumière en sortant, mais je laisserai les clés sous le paillasson... On ne sait jamais !

Quand mon coeur fait boum ! (par Julien Guerbé)

Et voilà ! Encore un article larmoyant sur la disparition de notre bébé. Certes, il faut admettre que c'est loin d'être gai. Après Bruno Carette et Desproges, que va-t-il nous rester ? Pour tout vous dire, j'ai lâchement abandonné mes études pour rejoindre l'équipe. Je ne regrette rien, bien au contraire, mais s'être autant investit dans un magazine pour le voir mourir aussi connement ! J'enrage.

Raison prétextée : la micro est un marché qui s'effondre. Or, nous savons pertinemment que c'est faux (on en reparlera en 1994, messieurs les experts "je-ne-sais-quoi"). Bon à part ça, mon départ aux États-Unis a été compromis et il faut dire adieu aussi à l'ambiance de la rédaction. Dommage, mais espérons que tout finira par s'arranger pour chacun d'entre nous. Quant à vous, je ne peux que vous présenter mes excuses de ne pas avoir voulu faire du commercial pour que le titre reste en place. Même si cela va faire un grand vide, la micro continue et le plaisir que vous éprouvez devant vos bécanes persistera encore de nombreuses années. Que dire de plus ? Ah oui, j'y pense, un copain m'a demandé de passer cette annonce : Jeune homme, 22 ans, motivé, cherche travail (femme de ménage, magicien, homme-sandwich, humoriste raté, hochet pour enfant et occasionnellement journaliste).


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