Obligement - L'Amiga au maximum

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Reportage : SICOB 1985
(Article écrit par un auteur inconnu et extrait de Tilt - octobre 1985)


SICOB : l'année de tous les dangers

Crise, morosité. La tentation est grande lorsqu'il s'agit de qualifier le SICOB 85 (qui s'est déroulé du 19 au 22 septembre 1985 au CNIT à La Défense), de reprendre les mots qui planent depuis des mois dans le ciel de l'informatique. Et pourtant, sous les pavés des incertitudes et des faillites en chaîne, les plages de la micro ne sont pas si noires que tous veulent bien le dire. Pour s'en convaincre, il suffit de lire ces entrevues que nous avons réalisées dans les allées du SICOB. 1985, année de tous les dangers ? Sans doute... mais aussi année de tous les possibles...

Amstrad, un vent de folie

Petit Amstrad deviendra grand... avec une gamme toujours plus étoffée et une compatibilité à toute épreuve.

Jamais deux sans trois et jamais trois sans quatre. Ainsi se résume la ligne de conduite que suit la très prolifique famille Amstrad qui présentait une vingtaine d'ordinateurs sur son stand au SICOB, ainsi qu'une interface série RS232C (590 FF) et un crayon optique (290 FF). Troisième larron, le CPC 6128, un 8 bits de 128 K, a fait ses premiers pas à la Défense. On ne l'attendait pas avant la fin de l'année. Trois motivations ont guidé notre décision explique François Quentin, responsable de la micro :
  • Pratiques : "Depuis le 20 août, le CPC 6128 est sorti en Angleterre, par ailleurs, il est disponible sur le marché américain. Un importateur a passé un contrat de quelques milliers de machines avec les grandes surfaces Sears. Nous pouvons fournir sans problèmes".

  • Techniques : "Nous avons eu moins de problèmes que nous pensions à passer en 128 K. Par ailleurs, il a bénéficié des recherches menées sur le PCW 8256, alias Joyce, le 256 K que nous présentons également au SICOB.

  • Commerciales : Les 128 K semblent avoir le vent en poupe. Une foule de nouvelles machines sortent en même temps, du Commodore 128 au T 09 en passant par le 520ST ou le 130XE chez Atari. Pas question de rater le coche. Notre seul concurrent sérieux aurait pu être le Commodore mais leur politique marketing n'est pas assez agressive et je doute qu'ils arrivent à fabriquer assez de machines pour alimenter les revendeurs, notamment à la fin de l'année".
Côté technique le, C128 n'est pas particulièrement innovant. C'est un 8 bits fonctionnant sous Amdos et CP/M plus (ou CP/M 3.0) compatible avec le CPC 464 et 664... sauf si vous possédez un écran ancienne formule. L'alimentation du lecteur de disquette est placée sur le moniteur. Le C128 permet d'émuler des terminaux du style Digital VT 52, Zinith et comprend les instructions pour gérer les 64 ko supplémentaires (gestion de l'écran et des fichiers). Pas de Peek et Poke en perspective. Côté aspect, il se distingue par sa sobriété. Entièrement noir et blanc... et clavier Qwerty désespérément anglo-saxon. Son prix ne dénote pas : 4490 FF monochrome, 5990 FF couleur (bien entendu, le CPC 664 monochrome passe à 3790 FF).

SICOB 1985
François Quentin

Si l'on part du principe que la quantité de logiciels disponibles conditionne le succès d'une nouvelle machine, le CPC 6128 s'engage sur une voie royale. Outre ceux de ces petits frères, il bénéficie d'un Multiplan à moins de 600 FF et bientôt de Supercalque. Quant au petit dernier portant le doux nom de PCW 8256, seuls les "élus des dieux" l'auront aperçus au SICOB ou à Berlin. Il s'agit d'un outil professionnel de bureau à vocation traitement de texte. 256 K de mémoire et un prix ne devant pas excéder 10 000 FF, moniteur monochrome, clavier et imprimante matricielle compris (on parle même de 7000 F).

"Nous avons évité l'erreur classique perpétrée par Oric avec son Atmos qui consiste à substituer une machine par une autre. Notre gamme s'étend vers des outils plus professionnels mais toujours à vocation grand public. C'est toujours le CPC 464 qui se vend le mieux (18 000 ventes en trois mois contre 12 000 pour le 664)" explique François Quentin. "L'existence d'une gamme conforte la crédibilité d'Amstrad et son image de marque. La personne qui va chez Euromarché se fiche de savoir si l'ordinateur qu'elle achète est un 32, 16 ou 8 bits. Pour un gosse, le plus c'est la couleur, pour un pro, c'est la disquette. C'est à nous de faire dans une certaine fourchette de prix - 2690 à 6000 FF - les machines les plus performantes, simples mais non simplistes. Les hobbyistes peuvent s'amuser sans tomber dans des technologies hyper-sophistiquées."

"Pour l'instant, c'est impossible d'avoir une configuration complète (écran, imprimante, lecteur) 16 bits à moins de 25 000 FF. Les microprocesseurs sont trop chers et la base de logiciels trop limitée. Par rapport à nos concurrents, nous bénéficions de ventes régulières sur l'année ce qui permet de ne jamais brader les machines en catastrophe. Les stocks durent au plus quinze jours" précise François Quentin. Visiblement tout va bien dans le meilleur des mondes pour Amstrad. Avec un chiffre d'affaires de 241 millions de FF en six mois, on voit la vie en rose.

Canon, beaucoup d'espoir

Optimisme de rigueur ou saine vision de la réalité ? Canon croit aux dieux de la micro. Avec raison ?

Le stand Canon trône immuablement en bonne place sous les voûtes de béton du CNIT. Chacun y trouve ses petits. Le V-20 fait presque figure d'ancêtre sur le marché français, puisqu'il vient de souffler sa première bougie. Il est maintenant accompagné du lecteur de disquette VF 100 (format 3,5 pouces), qui offre 360 ko par face de disquette formatée, soit 720 ko en tout par disquette. Il est livré avec contrôleur et MSX. DOS.

Côté imprimante, la gamme est très complète à impact, laser, à bulles et jet d'encre, à jet d'encre couleur. Mais le produit le plus original reste l'interface cartouche qui connecte un X-07 et un V-20. Grâce à elle, il est possible de transmettre des données de l'un à l'autre. Le portable n'est plus un outil isolé. Et la société AP Soft propose un logiciel de communication adapté, à côté de logiciels plus "classiques" : éducatifs (dont une étude de fonction), tableur, gestion de stocks, traitement de texte, logiciel graphique.

L'X-07, qui rappelons-le peut recevoir une interface pour cordon Péritel, voit sa gamme de logiciels s'enrichir de deux titres originaux. Sport testeur, en kit complet, avec un récepteur de fréquence cardiaque, analyse l'effort d'un sportif et trace les courbes correspondantes, et X-07 Pilot, un logiciel de navigation aérienne pour pilotes privés (édité par AP Soft). Quant au MSX II, il n'est pas à l'ordre du jour. "Nous ne présentons les produits que pour leur sortie", rappelle François de la Rüe. "Bien entendu, nous nous intéressons à la version II, mais comme elle n'est pas livrable avant de nombreux mois, nous estimons qu'il est encore trop tôt pour en parler. Nous fondons beaucoup d'espoir sur la fin de l'année 1985, avec un ensemble complet à la qualité de fabrication irréprochable, et plutôt moins cher que celui de nos concurrents les plus sérieux."

SICOB 1985
François de la Rüe

Thomson, petit TO9 deviendra-t-il grand ?

Pour s'imposer sur le marché français, Thomson ne manque pas d'atouts ; l'Europe, elle, sera plus difficile à conquérir...

D'une chasse au stand Thomson dans les multiples allées du SICOB, nous sommes rentrés bredouille. Rien que de très normal puisqu'il était un peu plus loin, sur le parvis, au Carrefour international de la Communication. Pourquoi ce choix qui n'a pas manqué de faire jaser le "milieu" ? A cela trois raisons explique Robert Kaplan, vice-président de Thomson SIMIV. D'abord, l'opportunité. "Nous avons garanti au Carrefour la priorité dans le domaine de la présentation du TO9 en contrepartie d'une très bonne place. Le TO9 est la vedette de la "vitrine des technologies". En outre le TO7 et MO5 s'intègrent par le biais de l'Éducation Nationale dans l'exposition "Informatiquement vôtre." Par ailleurs, des problèmes financiers liés à la multiplication des expositions et salons, enfin des considérations concernant les grandes orientations philosophiques du SICOB d'automne. Étant particulièrement orienté vers la bureautique, la micro familiale n'y a pas sa place. Nous privilégions le SICOB de printemps."

Nous avions pu y voir, en effet, il y a six mois, un prototype. De très loin et sans y mettre les doigts... "la sortie du TO9 en septembre ne s'avère nullement fortuite : 60% des ventes s'effectuent sur les quatre derniers mois de l'année. Loin d'être uniquement un joujou pour Noël, le TO9 est, à l'instar de ses prédécesseurs, une machine à apprendre et à communiquer. Ses atouts face à la concurrence reposent sur deux fondements. Fils de Thomson, il bénéficie de la puissance du groupe en tant qu'investissement et recherche-développement. Fabriqué en grande capacité sur les mêmes chaînes que les téléviseurs, il offre une fiabilité énorme."

Les aléas de la sous-traitance, connaît pas. Mais Robert Kaplan n'élude pas ses qualités intrinsèques. "Il s'agit d'un 8 bits ayant les performances d'un 16 bits, plusieurs logiciels sont intégrés à savoir deux BASIC, un traitement de texte très puissant et un programme de gestion de fichiers : il est aussi compatible avec le langage Videotex et on accède aux banques de données."

Les avantages ne s'arrêtent pas là : son accès par trois sources différentes - clavier, crayon optique et souris - est convivial, mais surtout il offre une parfaite compatibilité avec ses prédécesseurs. Comme se plaît à le dire Robert Kaplan : "nous ne vendons pas de la quincaillerie, mais un système complet matériel et logiciel. Thomson présente le plus gros catalogue de logiciels en français."

Avec toutes ses qualités et aux dires de ses géniteurs, le petit TO9 semble bien parti pour concurrencer l'Apple II, comme le "Jackintosh" ou l'Amiga. Amstrad et son 6128 ne semblent guère les inquiéter. Le verdict tombe faiblesse en logiciels et standard trois pouces "tordu".

Atari, douze mois pour faire ses preuves

"LA" question du SICOB : Jack Tramiel va-t-il réussir à imposer son Atari 520ST ? Réponse du Staff Atari : no problem !

Arrêt Atari. Tout le monde descend. Pas de surprises dans la conception du stand. A l'image de tous les fabricants de matériel, Atari décline sa gamme dans tous les sens, des notes basses du 800 XL (1000 FF) aux algues des 130XE (2000 FF) et 520ST (10 000 FF). Au total, une dizaine de machines entourées de quelques périphériques : imprimante, disque dur, lecteur de disquette 3,5 pouces et d'une flopée de logiciels. "Monter une gamme devient une nécessité comme aller de plus en plus en avant vers les technologies de pointe", commente Marten de Groot responsable du marketing, "cela ne signifie aucunement que les produits anciens deviennent obsolètes. La preuve est que nous avons décidé de refabriquer de la console VCS pour Noël. Notre attitude allie flexibilité et opportunisme. Tant que le marché n'est pas mort...".

SICOB 1985
Marten de Groot

Les clés de la stratégie : "coupler à l'effet Tramiel, une équipe d'ingénieurs hyper performants, en d'autres termes, parvenir à des coûts de fabrication minima (made in Taiwan) sans sacrifier la qualité". L'Atari 520ST est un vivant exemple de cette évolution dans le rapport qualité/prix. Pour 10 000 FF, le micromaniaque emporte dans son panier une unité centrale, un lecteur de disquette 500 ko, un moniteur noir et blanc, un traitement de texte et un programme de dessin. Parlez-nous de la rigueur.

Des projets chez Atari ? On reste très vague sur les machines en chantier (un 32 bits peut-être). Comme l'exprime M. de Groot, "les frontières entre les minis et les micros ont tendance à disparaître ainsi que celles entre les 8 bits et les 16 bits. A mon sens, le 16 bits sera un pilier pour les deux ou trois ans à venir, le 8 bits étant en fin de course". Nous avons pu extorquer plus d'informations sur un futur lecteur de CD-ROM mixte (acceptant de lire les disques classiques comme les données numériques) d'une capacité de 450 mégabits et connectable à l'Atari 520ST. Sortant en janvier au États-Unis (600 $), il devrait être présenté en France au SICOB de printemps. Rendez-vous à ne pas rater.

Yeno, la loi du plus fort

Pas de pitié pour les faibles ! Le Yéno MSX 64 aime la loi de la jungle. A ses risques et périls !

La société ITMC spécialisée dans l'électronique de loisir propose une large palette de produits : jeux de table, de poche, jeux vidéo mais aussi jeux éducatifs. Elle distribue, entre autres, la marque Yeno. Au SICOB, le stand Yeno était axé sur les ordinateurs familiaux permettant l'initiation au BASIC et le jeu. Mais surtout c'était l'occasion de présenter un nouvel ordinateur, le MSX 64. Laissons à M. Peters, président-directeur général d'ITMC le soin de nous le présenter : "Le principal atout de ce nouvel ordinateur est son prix. Il sera le premier MSX 64 ko à être vendu en France à moins de 2000 FF. Le ESC 3000, très bien vendu l'année dernière, ne sera pas pour autant absent de notre stand. Pour nous, le SICOB est une exposition dédiée au public pour l'information. On n'a pas besoin d'un salon pour vendre, notre réseau de distribution étant principalement constitué de grands magasins. Micro Expo a eu très peu d'impact, cela a été une déception pour nous".

Jean Peters revient de Berlin et pour lui l'avenir de la micro-informatique se dessine de façon très claire. Selon lui, le standard MSX est la solution d'avenir, non pas à cause de ses qualités propres, mais parce qu'il est soutenu par une infrastructure solide. "Je ne pense pas que des machines telles que l'Amstrad dureront. Les MSX oui parce que les fabricants sont Sony, Philips, etc. De telles entreprises pourront venir à bout de tous les échecs sans avoir à brader leur matériel."

Sony, MSX über alles

SICOB important pour Sony, qui voit enfin ses espoirs se concrétiser avec une nouveauté de poids : le MSX II.

Sony, le géant de la télévision, de la vidéo et de la haute-fidélité, a lancé son ordinateur MSX, le Hit Bit, au printemps dernier, à l'occasion du SICOB de printemps. Deux saisons plus tard, il est temps de concrétiser les espoirs avoués avant l'été. Le MSX tarde à percer en France, et ses détracteurs ne manquent pas. "Le SICOB 85 est très important pour nous", déclare Philippe Maumy. "Nous sommes présents dans l'enceinte du CNIT, et non pas au SICOB boutique. Nous confirmons notre entrée sur le marché de la micro-informatique, après un lancement réussi, et montrons notre volonté de diversification à la fois dans le matériel professionnel et dans la disquette 3,5 et 5,25 pouces, secteur où Sony est leader mondial."

La principale attraction du stand Sony a été le MSX II, bien que sa commercialisation ne soit prévue que pour janvier 1986. "D'habitude, nous ne présentons les produits qu'un mois maximum avant leur sortie. Mais là, pour la version II, nous avons fait une entorse à cette règle. Il fallait l'annoncer maintenant, car le MSX a besoin de la version II pour décoller. Celle-ci apporte une compatibilité verticale, et crédibilise le MSX I, qui en fait un produit d'avenir. Désormais, un utilisateur qui désire monter d'un cran dans la gamme, pourra garder l'ensemble de ses logiciels et de ses périphériques. Il ne devra acheter que la nouvelle unité centrale. La version II ne tue pas le MSX actuel, au contraire. Elle montre que nous respectons le consommateur, que rachat d'un MSX est un investissement intelligent."

Chez Sony, on croit dur comme fer au succès du standard japonais. "Si le MSX ne perce pas, c'est que le marché familial n'existe pas." Mais on considère également que le succès doit se contrôler que tout n'est pas possible dans ce marché de la micro, à l'inverse de ce que certains semblent penser. Sony a su se forger une solide image de marque, grâce à ses téléviseurs Trinitron, ses chaînes Hi-Fi, sa caméra vidéo Betacam. Les responsables du secteur micro ont conscience de profiter de cette image, et ne veulent en aucun cas risquer de la mettre en péril. D'où le souci affiché d'une fabrication impeccable, d'une fiabilité exemplaire, même au prix d'un coût supérieur. "La guerre des prix est regrettable, car finalement, c'est toujours le consommateur qui paie les pots cassés. Le MSX paraît plus cher que certains de ses concurrents, mais il offre plus, par exemple toutes les interfaces intégrées. Cela se paie, tout comme la qualité de fabrication."

SICOB 1985
Jean-Michel Perbet et Philippe Maumy

Autres nouveautés, le moniteur couleur très haute définition, le premier élément d'une gamme qui s'étoffera. Quadri-standard, ce moniteur multi-usage, micro et vidéo s'oriente vers les utilisations de communication, préfigurant l'interactivité entre la micro-informatique, la télématique et la vidéo. Le Hit-Bit voit sa gamme de périphériques s'agrandir, avec de nouvelles manettes de jeu, dont une "mini", qui tient dans le creux de la main, des imprimantes, et des logiciels tous azimuts. Payload, Cosmo Explorer, Super Football, des "éducatifs" comme Print Lob, Graphic Master ou Music Studio, des outils de gestion avec un traitement de texte, un tableur utilisant le principe des fenêtres et des menus déroulants. Ces outils, entièrement en français, sont simples à utiliser, même pour ceux qui n'ont jamais approché un ordinateur.

ASN Diffusion, optimisme serein

Sensible aux problèmes de distribution et à l'importance du rapport qualité/prix. Goldstar arrive...

ASN Diffusion s'était forgé un nom dans le milieu de la micro-informatique avec l'Oric, dont le succès en France avait dépassé celui rencontré en Grande-Bretagne, pays d'origine de la machine. Aujourd'hui, Claude et Jean Taïeb se sont convertis eu MSX à travers Goldstar, société coréenne. "Ce SICOB est pour nous une confirmation de la gamme" explique Jean Taïeb. "Nous proposons le Goldstar à un prix d'appel, de 2590 FF, et un ensemble de périphériques à des prix eux aussi très compétitifs : imprimante, lecteur de disquette, moniteur. Nous croyons beaucoup au facteur prix. Notre machine est identique à d'autres MSX vendus beaucoup plus chers. Ces prix sont possibles grâce à une fabrication totalement automatisée et dont la fiabilité est presque totale. Goldstar s'engage à un taux de retour de 1% maximum. Il ne faut pas oublier que Goldstar est un groupe énorme, qui a décidé de s'intéresser de près eu marché européen. Il est très attentif a nos remarques et suggestions."

SICOB 1985
Jean et Claude Taïeb

Jean et Claude Taïeb affichent un optimisme tranquille. Pour eux, le marché reste porteur, malgré une baisse de l'euphorie qui régnait ces dernières années. Ils se font plus critiques sur l'organisation de la distribution : "Les revendeurs sont beaucoup trop diversifiés, ce qui entraîne des problèmes de stock, des difficultés pour promouvoir les modèles."

Commodore, la conquête de l'ouest

La France, terrain en friche ? Commodore en est persuadé et affiche les ambitions du laboureur numéro un.

Chez Commodore France, le SICOB équivaut à la relève de la garde. Le vieux grognard méritant alias le C64 fait place à un jeune et fringuant officier, j'ai nommé le C128. Un fameux lascar qui intègre l'expérience et les logiciels de son aîné, plus 64 ko de mémoire, un mode CP/M, une souris et des performances graphiques et sonores remarquables. Le tout pour 4000 FF.

Le Plus/4 classique, un peu essoufflé, reprend du poil de la bête avec deux paquetages différents qui le resituent dans les machines bon marché d'initiation à la bureautique. Le premier, à 3990 FF englobe système RVB, unité de disquettes et le logiciel Virgule, un traitement de texte de 130 000 mots. A quoi le second, pour 6690 FF, ajoute une imprimante à marguerite.

L'Amiga, la Rolls Royce du hobbyiste, le multitâche fonctionnant sous MS-DOS pointe le bout de son nez. Seuls les avertis - entre autres, la presse - ont eu l'insigne honneur de le voir à l'ouvrage. Impressionnant.

Sans compter les deux PC, PC 10 (17 950 FF) et PC 20 (28 900 F) à disque dur sortis il y a quelques mois. Visiblement, Commodore s'attaque en masse au créneau du micro-ordinateur personnel (à ne pas confondre avec domestique ou familial selon les intéressés). L'ambition de Commodore France, filiale créée en février dernier qui, d'ici à la fin de l'année, comptera une cinquantaine de personnes, brille par sa simplicité : "être le numéro un", ainsi que l'explique Laurence Fruleux, directrice du marketing.

IBM, la force tranquille

Informer, rassurer, le crédo d'IBM est clair. Et les résultats confirment la puissance du géant américain.

Circonspection et prudence règnent chez IBM. Lassés d'être présentés comme des prédateurs, ils soignent leur image de marque et toute information est soigneusement pensée et filtrée. Nous avons pu néanmoins recueillir les impressions de Jean-Louis Rémy, attaché de presse. "Le SICOB est une manifestation importante. Une des deux manifestations majeures pour IBM avec le forum IBM PC. Mais ce n'est pas un moment clef de la vie de notre entreprise. Nous publions nos résultats tous les trimestres et notre stratégie annuelle n'est pas axée sur cet évènement. L'annonce d'un nouveau produit se fait à l'échelle mondiale ou européenne même si nous profitons éventuellement de cette occasion pour présenter une nouveauté. Le SICOB est un très bon salon pour une entreprise peu importante qui a besoin d'une vitrine, la nôtre est permanente. On ne vend pas eu SICOB, c'est un "must" mais surtout eu niveau de l'information du grand public. Pour la vente, ce sont nos distributeurs agréés qui servent de relui et eux ont un intérêt commercial à être présent. Notre but au SICOB est d'intéresser les gens et de les rassurer dans un premier temps."

IBM présentait deux stands au salon. Dans le premier, la firme donnait sa vision de l'entreprise par le biais du poste de travail de la secrétaire, du cadre administratif ou de l'ingénieur utilisant le dessin graphique. Sur ce stand, vous pouviez prendre rendez-vous pour une démonstration au calme dans un des bureaux de la tour Septentrion. "Deux attitudes sont observables au SICOB, celle du curieux qui passe et celle de la personne réellement intéressée qui vient pour apprendre. Le côté foire du SICOB ne se prête pas à un exposé sérieux. C'est pourquoi nous renvoyons nos clients vers notre centre de démonstration. Nous effectuons, ainsi une sorte de sélection par la motivation."

Le second stand était réservé à l'emploi présentation de la compagnie, de sa philosophie d'embauche. Avis aux amateurs prêts à faire leur trou dans l'univers impitoyable du géant. Quant au marché de la micro-informatique, les journalistes sont, selon Monsieur Rémy, trop friands de mauvaises nouvelles. "La micro ne va pas aussi mal que le dit presse. Certes, la croissance est moins forte que les taux annoncés il y a deux ou trois ans par les experts, mais le taux de croissance n'en est pas moins correct. Nous avons quintuplé notre chiffre d'affaires en France de 1983 à 1984 pour le PC (Personal Computer). Les ventes en 1985 s'annoncent florissantes avec plus de 50% de hausse, même si à cet égard le dernier trimestre est toujours très important. On n'a pas remarqué une évolution du marché français de 1984 à 1985. L'Allemagne se place en tête pour l'Europe puis viennent la France et la Grande-Bretagne et finalement l'Italie, plus anarchique. A l'heure actuelle, le marché se restructure. Il y avait peut-être trop de partants sur un marché très professionnel et concurrentiel. Le client sait maintenant ce qu'il veut. Dans le concert des constructeurs, nous occupons une place confortable."

IBM renvoit donc une image confiante et sûre de soi : la force tranquille.

Espace micro, 48h top chrono

Vendeur ciblé et compétent, Espace Micro reste "le" distributeur du Dragon. Pour le meilleur...

Espace Micro n'est pas seulement l'un des principaux magasins d'informatique familiale et professionnelle du arrondissement de Paris. C'est également le distributeur privilégié des ordinateurs Dragon et Einstein Tatung, importés en France par Goal Computer. Les préoccupations de Franck Algart rejoignent donc à la fois celles des importateurs, distributeurs, et revendeurs de matériel et de logiciels. "Notre souci est de satisfaire nos clients", explique-t-il. "Pour cette raison, nous mettons en place un procédé de distribution de logiciels spectaculaire. Chez nous, désormais, il n'y a plus de catalogue, il est impossible de posséder en stock l'ensemble des logiciels existants sur le marché. Au lieu de cela, nous nous engageons à fournir sous quarante-huit heures n'importe quel logiciel, même inédit en France. Chez nous, il n'y a plus de titres introuvables."

SICOB 1985
Franck Algart

Télétel, à votre service

Jeu ou messagerie, l'ouverture maximale de Télétel lui vaut un succès mérité. Et ce n'est pas fini.

Le Minitel est à l'informatique, ce que la 2 CV fut à l'automobile : un fameux facteur de démocratisation de la technique. Moyennant quoi le Minitel est en sus un système de communication et d'information. A l'image des voitures, il existe plusieurs modèles : modèle de base, le Minitel 1 des familles en noir et blanc est secondé depuis le mois de mai par une version couleur s'adressant aux commerçants et exposants de tous crins.

Ça ne s'arrête pas là, nous avons pu voir au SICOB, un Minitel de la "new wave", fonctionnant en 40 et 80 colonnes. L'avantage un accès aux applications ASCII, soit à la norme qui fait loi dans les échanges internationaux avec, à la clé, une augmentation des usages dans l'entreprise et un positionnement crédible sur les marchés extérieurs. Les droits des PTT renferment un quatrième projet de terminal hybride qui intègre aux fondions classiques d'un Minitel celles d'un micro-ordinateur : stockage et traitement de l'information, réception automatique des messages et traitement du texte émis, présence d'un tableur... Point d'impatience, le Minitel 20 est prévu pour la fin 1986.

Minitel et ordinateur deux protagonistes ? Nenni. "Il ne s'agit pas de compétition mais de synergie explique Jean-Paul Maury, directeur adjoint du programme Télétel. "C'est le Minitel qui a fait émerger le marché et focalisé l'intérêt du public sur la micro-informatique. Des machines telles que le TO7/MO5, l'EXL 100 ou le VG 5000 sont nées après le Minitel, profitant de son savoir-faire technique. Elles utilisent les mêmes composants". Côté présence dans les foyers, le Minitel remporte des lauriers : le cap du million est dépassé.

Cela n'est pas sans répercussions sur le volume du trafic. Lancé il y a un an, le 615 ou "kiosque" témoigne d'une percée spectaculaire en regroupant 50% du trafic, soit 10% de plus que le trafic professionnel. Pas de mystère, il rentabilise les services sans nécessité d'abonnement. Si vous doutez, rappelez-vous des déboires connus par Transpac en juillet. "Des problèmes de logiciels commente Jean-Paul Maury qui devraient être résolus avec le généralisation des PAVI (point d'accès vidéotex de deuxième génération) offrant un meilleur service tant en vitesse qu'en capacité. Par ailleurs, ils permettront l'introduction, fin 1986, de fonctions d'informations supplémentaires sur les coûts (on connaîtra enfin le prix de la communication) et de différentes tarifications sur le kiosque."

Des études montrent qu'actuellement les Français consacrent une heure tous les mois à Télétel à raison de six à huit minutes par service. En ce qui conceme l'annuaire électronique, le temps est divisé par trois, les appels ne durant que deux à trois minutes. "Pratiquement gratuit" complète Paul Maury. Reste que le "12" est appelé à disparaître à moyen terme. Étrange libre arbitre, n'est-il pas ? Le Télétel français fait des petits. Les Pays-Bas comme le Brésil et le Koweit possèdent le système vidéotex (logiciel matériel) complet, d'autres travaillent sur des bases informatiques fabriquées en France. Que nous réserve le futur ? "D'ici cinq ans, on devrait unir un développement massif du parc de Minitel mais aussi une mutation au sein des services. Deux qualificatifs dominent : interactifs et transactionnels. Acheter son billet de train avec son Minitel et sa carte à mémoire deviendra peut-être un Geste naturel".

Digit Center, business is business

La philosophie de Digit Center ? Désacraliser l'informatique et gagner beaucoup d'argent ! Parti de Belgique où il possède actuellement douze magasins, David Dahan a entrepris la conquête de la Gaule. Installé depuis neuf mois en France, sa chaîne de distribution compte déjà seize magasins et ce n'est qu'un début. La recette de Digit Center c'est le gadget électronique, des boutiques pleines à craquer, des vitrines surchargées de petite électronique.

SICOB 1985
David Dahan

"Il faut désacraliser l'électronique comme c'est le cas aux États-Unis. L'Europe est en retard de trois ou quatre ans dans ce domaine." La France ayant selon David Dahan un retard d'un an et demi sur la Belgique, je vous laisse imaginer le fossé qui se creuse entre notre pays et son grand-frère nord-américain. "Du fait de notre présence en Belgique, nous pouvons prévoir les grandes tendances du marché français. C'est un avantage extraordinaire sur nos concurrents. De plus, nous ne nous fournissons pas en France mais sur les marchés parallèles, ce qui nous permet de casser les prix. Notre chiffre d'affaires dépasse toutes les prévisions possibles. La micro-informatique ne représente que 30% de notre chiffre d'affaires. La marge dans ce domaine est très serrée. Si nous ne faisions que cela nous ne tiendrions pas."

A pied d'oeuvre au SICOB, Digit Center proposait 3000 logiciels plus une promotion sur Quick Shot II, manette originellement vendue à 140 francs et que les visiteurs pouvait acheter pour 75 francs. "Le SICOB est quelque chose d'extraordinaire qui n'a pas son pareil en Belgique. C'est certainement le premier salon à l'échelle européenne."

Digit Center a récemment signé un contrat avec les frères Bogdanov, animateurs de l'émission Temps X sur TF1. Le contrat comporte le rachat de la chaîne des vingt et un magasins Temps X en n'en gardant que onze. Ils s'appellent désormais Digit Center, base Temps X. Cette acquisition leur assurera, en plus d'une ouverture sur le marché, un coup de pub à bon compte.

Micromania, le loup dans la bergerie

Vendre moins cher pour vendre plus, Micromania, en signant avec US Gold, défend tous les consommateurs...

Coup de tonnerre dans le ciel de la distribution. US Gold, le trouble-fête, le super grossiste anglais qui s'adjuge 60% du marché et vend toujours moins cher, le fournisseur qui propose les nouveautés avant leur sortie officielle en France en prenant de vitesse les importateurs officiels, US Gold donc, devient... français, Ou plus exactement vient de signer avec Micromania, l'un des grands de la distribution et de la vente par correspondance en France, un accord pour la création de la société US Gold France. "Notre but, explique Albert Loridan, est d'offrir les produits d'US Gold en France, avec des notices entièrement francisées, au prix anglais sans frais de douane, et avec une date de sortie simultanée dans les deux pays. Le stock sera disponible en France, sans les tracasseries de dédouanement".

SICOB 1985
Albert Loridan

Cette arrivée en force d'US Gold risque de faire grincer quelques dents. Mais Albert Loridan se défend de vouloir déterrer la hache de guerre des prix. "Nous ne cassons pas le marché du logiciel. Nous cherchons seulement à vendre moins cher pour vendre plus. US Gold a distribué d'entrée plus de cinquante mille pièces de Summer Games II ! Il ne faut pas oublier que le pouvoir d'achat des consommateurs n'est pas extensible. Autrefois, nous vendions des cartouches à 300 francs. Aujourd'hui, nous vendons trois fois plus de logiciels à 100 francs."

Philips, l'avenir appartient à la communication

Groupe tentaculaire, Philips se moque des modes et des passions. Seul objectif : s'imposer en douceur... et en puissance.

Philips, c'est géant. Avec ses deux stands, l'un aux boutiques, l'autre à la Défense, le groupe ne passait pas inaperçu, principalement à cause de sa gamme d'ordinateurs professionnels, mais aussi avec son ensemble familial, le MSX 8020. Les esprits chagrins noteront que Philips commercialise son MSX avec un an de retard, et que sa présentation au SICOB ne constitue pas une nouveauté. Patrick Fauquette montre un certain agacement face à ces critiques. "Peu de gens comprennent la stratégie d'un groupe comme le nôtre. L'avenir appartient à la communication, et nous sommes certainement les plus performants au monde dans ce domaine. Notre savoir-faire est presque unique, et la signature d'un récent accord avec Kyocera, pour la création d'une nouvelle société, New Media System, renforce encore notre position. Le MSX trouve sa place dans cet ensemble, non plus comme simple ordinateur isolé, mais comme faisant partie d'un système complet avec vidéo, CD-ROM, magnétoscope, etc.".

Philips insiste sur sa politique à très long terme, élaborée à la suite de nombreux contacts. "Nous n'avons pas les mêmes préoccupations que ceux qui ne fabriquent que de la micro. Pour survivre, ces derniers doivent se montrer très agressifs, réussir en permanence des "coups". Nous, au contraire, suivons une politique réfléchie, cohérente."

Sur le stand Philips, ni MSX II, ni CD-ROM, car ces produits ne sont pas encore commercialisables. Ils seront présentés au moment opportun, pour ne pas embrouiller le consommateur. On laisse les journalistes, ces incorrigibles curieux, rêver - et faire rêver - sur les applications futures de la micro-informatique, comme le pilotage d'un disque numérique "son, image, sauvegarde de données".

Mais en attendant que toutes ces innovations soient à la fois au point techniquement et accessibles financièrement, Philips préfère jouer la sécurité, ne pas décevoir les consommateurs, et laisse couler, placide, le flot des critiques de ceux qui ne jurent que par la dernière nouveauté géniale et définitive, sûr de sa réussite à long terme.

Eureka, le second souffle de l'Oric

Atmos amélioré, Stratos renaissant, Eureka donne du fil à retordre à ses concurrents. Good luck...

Eureka, le nouveau propriétaire d'Oric, affiche un optimisme sans faille. L'Atmos, proposé en quatre configurations différentes (moniteur monochrome ou couleur, lecteur de cassette ou de disquette), semblerait, selon les informations émanant de son nouveau constructeur, retrouver un second souffle là où beaucoup l'avait déjà enterré et avoir gommé plusieurs de ses défauts. "Les ventes ont redémarré dès l'été", remarque Jean-Claude Thalar, "et nous devrions atteindre cet automne les quinze ou vingt mille unités. Nous avons de gros espoirs".

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Jean-Claude Thalar

Et pour la fin de l'année, coucou le revoilou, le Stratos en personne. Bâti autour du même microprocesseur que celui de l'Atmos, le 6502, il offre une définition comparable. Il dispose de 62 ko de mémoire vive (37 ko utilisateur BASIC). Le BASIC est géré par un système d'exploitation musclé, le RANDOS (Random Acces Directory Operating System), et possède les fonctions "help", "auto", "renum", "delete" et une trentaine d'instructions inédites, dont plusieurs affectées au graphisme. Malheureusement, l'instruction "sprite" manque toujours à l'appel. Enfin, le Stratos est compatible avec l'Atmos, ce qui lui offre d'entrée une belle bibliothèque de logiciels.

Côté logiciels, justement, Eureka propose une série éducative (musique, français, graphisme, etc.). Mais le titre phare de cette rentrée, c'est Dangereusement vôtre, avec l'agent très spécial 007 soi-même, entièrement francisé. Trois épisodes mêlant l'action et l'aventure, pour C64, Oric, Amstrad, Spectrum, et en préparation pour MSX, Apple II et Enterprise.

Ariolasoft, rentrée "fastueuse"

Patrick Chachuat est catégorique si la guerre des prix continue, il n'y aura plus de marché du tout...

Ariolasoft, déjà importateur et distributeur exclusif de Broderbund et Electronic Arts, vient de signer un accord avec le géant anglais Firebird. Ce nouveau contrat offre d'un coup un important catalogue à Ariolasoft, qui diversifie ainsi ses types de logiciels. La rentrée est donc faste, avec plusieurs nouveautés. Chez Broderbund, Karateka et Stealth sur cassette pour Commodore 64. Et chez Electronic Arts les titres phares sont produits sous licence avec des supports disquette et cassette. Les coûts sont ainsi compressés, et le prix de vente en profite largement. Désormais, des titres comme Pinball Construction Set, Adventure Construction Set, Racing Destruction Set, Seven Cities Of Gold, Music Construction Set sont vendus à des prix plus accessibles.

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Phan Chi Hieu

Mais la grande nouveauté, c'est Skyfox. "Nous croyons beaucoup en ce produit, avoue Patrick Chachuat. "Nous réalisons un gros effort de promotion pour le faire connaître, car c'est vraiment un logiciel exceptionnel, qui révèle ses richesses au fur et à mesure de son utilisation, comme la plupart des titres Electronic Arts. Un jeu comme Racing Destruction Set apporte par exemple quelque chose de nouveau, et Seven Cities Of Gold, trop méconnu, offre d'immense possibilités."

"Le marché anglais entraîne toute l'Europe dans sa chute. La guerre des prix redouble, et les grossistes inondent l'Europe à prix coûtant, uniquement pour acheter les plus grandes quantités possibles et obtenir les remises maxima. Nous souffrons de cette politique suicidaire, dans laquelle entrent des boutiquiers français, qui vendent des produits achetés en Angleterre et non francisés. Alors que dans le même temps, nous réalisons des efforts pour la promotion de nos titres, traduisons avec soin les modes d'emploi. Nous respectons scrupuleusement les normes françaises, tout en subissant une concurrence déloyale. Au moment de l'achat, le consommateur doit bien vérifier que le produit acheté possède une véritable notice en français."

Loriciels, l'année de toutes les ouvertures

Augmentation du catalogue, ouverture sur les programmes "aventure arcade", Loriciels grandit. En qualité et en puissance...

Si l'on en croit Laurant Weill, directeur de Loriciels, 1986 est l'année de toutes les ouvertures. Sous peine de danger de mort. Ouverture du marché d'abord : "Le volume du marché français devient une nécessité. Depuis dix-huit mois nous travaillons sur une filiale en Angleterre et un projet aux États-Unis, devant être opérationnels avant la fin de l'année. Les traductions des logiciels correspondant au goût américain sont achevées."

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Laurant Weill

On imagine : pomme chips et bubble gum. Ouverture des modes d'expressions : "Nous créons un trimestriel, Loriciels News, mi-catalogue, mi-journal d'information sur nos produits. L'esprit de club y est banni, au profit de l'échange d'idées. La télématique. Loritel aidant, prendra le relais."

Troisième ouverture donc, la télématique : "Deux éléments manquent à la micro pour la faire sortir de son soi-disant marasme. Le développement des outils de communication et la création de supports évolués. La cassette est un frein gigantesque. Le micro de demain se présentera avec lecteur de disquette intégré, équipé de Loritel."

Laurant Weill met ses principes à exécution sur des machines qui se vendent à grande échelle Thomson (vous devinez pourquoi) avec des programmes de qualité graphique inhabituelle (Le Cinquième Axe, Lorann) et Amstrad avec une débauche de trois dimensions (foot et tennis en 3D, jeu d'aventure spatiale en relief, programme de CAO). Parallèlement à cet aspect programme familial, Priam, la filiale "pro" et intelligence artificielle, travaille depuis un certain temps en langage C et sous Gem pour suivre l'arrivée de machines telles que l'Atari 520ST et l'Amiga. Loriciels survivra-t-il à l'écrémage ambiant ? Avec un chiffre d'affaires doublé en un an, il semblerait que oui.

Maubert Electronic, le sourire

Spécialiste du MSX en France, Maubert Electronic joue et gagne. Résultat d'un certain goût du risque.

A l'heure où les distributeurs exclusifs se plaignent d'une désorganisation du marché et se heurtent aux grossistes anglais, un importateur garde le sourire. M. Pham Chi Hieu, président de Maubert Electronic SA, importe les logiciels pour MSX, Konami et Hal. La totalité des cartouches de ces deux marques vendues en France transitent par Maubert, y compris celles vendues sous d'autres labels (Sony, Sanyo, Canon). "Nous sommes un agent, et non pas une filiale, ce qui autorise une gestion plus rapide."

Vitesse d'importation, prix au plus juste, ces deux éléments expliquent la situation confortable dont profite Maubert Electronic. Cette réussite ne doit rien au hasard. M. Pham Chi Hieu a parié très tôt sur le MSX, et s'est démené pour sélectionner les meilleurs fabricants de logiciels pour le standard, alors que les machines anisaient à peine en France. Il a fallu ensuite traduire jaquettes (les originaux sont en japonais) et modes d'emploi. Et savoir prendre des risques. "Konami exige un minimum de 5000 pièces pour démarrer une production pour l'exportation. Il faut donc s'engager sur cette quantité."

Dernières nouveautés en date, Road Fighter et Ping-Pong, en attendant Hyper Sport III, Football et plus tard Hyper Rally, prévu pour début 1986, à l'occasion du lancement du MSX II.

No Man's Land, au pays des pharaons

Intelligence, persévérance, adresse, trois qualités indispensables pour un joueur... comme pour un importateur !

"Voyage au coeur de la Haute Égypte sur les traces de lord Carnavon ou d'Agatha Christie" était le thème du stand de No Man's Land au SICOB. Sur fond de masques funéraires le visiteur pouvait découvrir Toutankhamon, le nouveau logiciel pour Thomson. Ce jeu d'aventure particulièrement élaboré se veut aussi éducatif, entraînant les candidats dans les méandres de la mythologie égyptienne. No Man's Land travaille dessus depuis un an et déploie une stratégie commerciale exceptionnelle pour sa promotion. "Le vainqueur gagnera une croisière sur le Nil avec le Club Méditerranée. Nous croyons beaucoup à la réussite de ce jeu vendu à moins de 200 francs."

Philippe Thebaud est très confiant en l'avenir : "Nous avons doublé nos ventes par rapport à 1984 et nous prévoyons une augmentation de l'ordre de 50% pour 1986. Les utilisateurs seront gâtés. Ils auront accès à de meilleures machines pour un moindre coût, capacité de mémoire renforcée, qualité supérieure des moniteurs couleurs, etc. Les jeux suivent les machines de plus en plus performantes. C'est maintenant la technique qui fera évoluer le marché."

Infogrames, l'aventure apéritive

La cohérence d'un projet mène au succès. Infogrames le prouve tous les jours davantage.

Infogrames a mitonné plusieurs nouveautés pour la rentrée. La plus originale est certainement Las Vegas, un jeu d'aventure et de hasard pour TO9, TO7/70 et MO5. Le thème du jeu pour hériter de la fortune d'une vieille et très riche tante, vous devrez vous rendre à Las Vegas et y gagner un million de dollars au jeu, avec seulement cent dollars de mise initiale. Craps, Bakara, roulette, Jack pot, les occasions de gagner... et de perdre ne manquent pas. "J'appelle cela un jeu d'aventure apéritif", confie Bruno Bonnell, directeur d'Infogrames. "On joue vite, l'énigme n'est pas trop difficile, la chance tient une grande part, ce qui rend chaque partie différente de la précédente."

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Bruno Bonnell

Autre nouveauté marquante, Karaté. Parallèlement à ces logiciels ludiques, une série éducative cohérente est en train de voir le jour et dont la plupart des titres ont été commandés par l'Éducation Nationale. Microsillo, Les Pays Du Monde, un atlas "dynamique", où les pays sont classés par fiches réactualisables, Ordinadomi, une nouvelle approche de la programmation pour les plus jeunes, plus simple que le BASIC ou le Logo, qui contourne la difficulté de la syntaxe, et La Dictée Électronique.

Bruno Bonnell la défend fermement. "Le contenu pédagogique de ce logiciel est excellent, il a été mis au point par des professeurs. La dictée électronique remporte d'ailleurs un vif succès." Quant à l'avenir du marché, Bruno Bonnell ose avancer un pronostic, ce qui est très difficile actuellement. Son tiercé gagnant pour les prochains mois est dans l'ordre Thomson, Amstrad et MSX.

Epyx, prudence est mère de pérennité

Arrivés depuis peu sur le marché, les logiciels Epyx bénéficient de deux avantages : leur qualité et la lucidité de leur importance.

Prudence est bien le mot pour caractériser la politique d'Epyx en France. Attentifs aux évolutions du marché, le SICOB n'occupe que peu de place dans leurs préoccupations du moment. Jacques Ferrari, président directeur-général de Multi Médias, propriétaire exclusif de la licence d'importation des produits Epyx en Europe, nous livre ses impressions : "Le SICOB boutique n'est réellement utile que pour les revendeurs, quant à son rôle de vitrine ou de promoteur d'image de marque, il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. On ne peut parler d'image de marque que dans un pays développé, organisé et policé. Pour l'instant, il y a en France des questions fondamentales à régler telles que la course aux pirates ou l'unification du marché sur deux ou trois systèmes. Avec trois machines on ne touche que 35% du marché contre 90% dans les autres pays."

"L'adaptation d'un jeu demande une réécriture totale et beaucoup d'argent. Paradoxalement, le réseau de distribution est excellent, le tissu d'intérêt est beaucoup plus fort que dans d'autres pays. De même, il y a une volonté politique qui nous intéresse. La France est très bien organisée pour lutter conne la piraterie, la loi sur la protection des auteurs est un plus. Sous un angle plus général, des sociétés comme Epyx se heurtent à un autre problème : la disparité de l'offre. Ainsi désigne-t-on sous un même qualificatif le jeu amateur et la réalisation hyper sophistiquée. Le premier réalisé dans un grenier ne coûtera que 1000 à 2000 francs à l'éditeur tandis qu'à l'autre extrémité du spectre certains jeux demandent des mois de travail et un investissement considérable de l'ordre de 120 000 $ comme Summer Games. Le danger de cette sophistication est double. La grande édition pour un large public risque de disparaître pour laisser la place à des produits "ghettoisés" qui seront l'apanage d'une minorité éclairée. Les jeux dépassant le degré de complexité immédiat que le consommateur moyen est prêt à affronter."

"D'autre part, on ne peut savoir la place qui sera réservée aux jeux de quatre sous. Le marché français est érodé, les prix baissant par contamination avec le marché britannique. Or en Grande-Bretagne, le jeu sera amorti sur 50 000 machines et en France sur 5000."

Pessimiste Epyx ? Très lucide en tout cas pour affronter un marché difficile. "N'oublions pas que le disque a mis quinze ans à acquérir la place qu'il occupé actuellement. L'ordinateur ludique mettra peut-être plus de temps à s'établir que ce que certains avaient prévu. Il ne faut pas que l'enthousiasme s'amenuise, car c'est un facteur essentiel pour porter un nouveau métier vers un futur stable. Nous jouons sur la lucidité et la prudence pour durer le temps qu'il faudra."

Micro Application, l'explosion

Premier à avoir prévu le succès de l'Amstrad, MA poursuit son ascension multidirectionnelle...

Micro Application a le vent en poupe. Depuis le début, présent au SICOB, ils offraient cette année un large éventail de produits. "Nous ne voulons pas nous spécialiser. Notre but est d'offrir une gamme complète de produits à nos clients. Ainsi, notre stand comprenait aussi bien des livres que des logiciels ludiques ou utilitaires. Parmi les nouveautés présentées, plusieurs livres sur l'Amstrad concernant le lecteur de disquette, les extensions et périphériques, etc. Un livre sur le Commodore 64 donnant les trucs pour réparer le lecteur de disquette 1541."

"Pour 1986, nous voulons être le plus proche possible de notre clientèle. C'est le contact qui compte."

Exelvision, envers et contre tous

Plusieurs nouveautés sur le stand Exelvision : non, le micro français n'est pas mort...

Exelvision, David de la micro française, poursuit son chemin sur ses propres sentiers. Ce constructeur reste à part, et persiste dans ses solutions originales. Synthèse vocale de haut vol, clavier et manettes de jeu infra-rouge, cartouches de mémoire vive non volatile (Cémos-RAM) de 16 ko, etc. Face à ces "originaux", les Cassandre ne manquent pas. Nombreux sont ceux qui ont déjà enterré Exelvision. "Nous avons l'habitude", commente, philosophe, Georges de la Rochebrochard, directeur du marketing. "On a commencé à nous enterrer avant même la sortie de l'EXL 100. Aujourd'hui, la machine est entourée d'une gamme très complète de périphériques, et nous avons vendu 9000 unités à l'Éducation Nationale, avec modems et imprimantes. Nous sommes actuellement le sixième vendeur de micro-ordinateurs en France. Nous espérons nous placer dans le trio de tête à la fin de l'année."

Vifi International, le standing ou rien

Selon Michel Motro, le SICOB a atteint ses limites. Ce qui n'est pas le cas de Vifi Nathan...

Vifi-Nathan est mort, vive Vifi International qui est désormais la tête de pont de l'ensemble des activités éditoriales du groupe. Telle une araignée géante, elle est présente dans les domaines les plus variés allant du scolaire ou de l'encyclopédique (Nathan, Larousse) à l'agricole (Agri Nathan) en passant par l'informatique. Ne pouvant bénéficier d'un stand à sa mesure, Vifi International s'est contenté de "squatter" les stands matériels.

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Michel Motro

Michel Motro, PDG de Vifi International, nous donne sa vision du SICOB, du marché français et des perspectives offertes par le vidéodisque : "Nous nous trouvons actuellement dans la situation aberrante de ne pouvoir exposer au SICOB. Les firmes françaises trop jeunes sur le marché n'y ont pas accès alors que des éditeurs américains sont présents sur les stands d'importateurs implantés de longue date. Nous pourrions exposer mais dans des conditions telles (stand trop petit) que cela n'aurait pas d'impact sur les consommateurs. Nous y étions il y a deux ans et cela a été un désastre complet. Sous l'angle plus professionnel, le SICOB Boutique ne nous permet pas de cibler les entrepreneurs distribuant ou utilisant nos produits. Cette année, nous étions donc présent sur le stand Apple pour présenter un correcteur d'orthographe sur Macintosh : Orthogiciel, qui est couplé à un traitement de texte".

Persuadé de l'importance de l'événement, Michel Motro pense néanmoins qu'en tant qu'exposition de portée générale, elle a atteint ses limites. Pour ne pas être victime de son succès, il faut désormais qu'elle se segmente pour rester efficace. "On ne peut pas repousser les murs".

Vifi International est actuellement n°1 en France avec un tiers du marché et un accroissement de 10 points par rapport à l'année dernière. Leur catalogue compte plus de 1000 produits car ils travaillent en association avec une douzaine d'éditeurs. "Ils gardent leur image de marque et nous leur donnons accès à un marché difficile. La concentration de notre production sur TO7 et Apple a porté ses fruits, personnellement, je ne crois pas plus à l'Amstrad que je n'ai cru à l'Oric".

Dès le départ, Vifi International a parié sur le scolaire et les "valises informatiques" dont sont dotées les écoles comportent un tiers de leurs produits. "Le plan Informatique Pour Tous est un bon stimulant à l'éducation de masse. C'est une première étape intéressante mais ce serait une très mauvaise fin".

Pour Michel Motro, la situation du marché n'est pas catastrophique, ce sont plutôt les constructeurs qui se sont montrés trop gourmands. La somme des espérances des partenaires requérait des débouchés deux ou trois fois supérieurs à la réalité. De plus, pour que le marché évolue bien, il ne faut pas que cela aille trop vite.

Pour l'avenir, Vifi International se tourne vers la mémoire optique qui séduira même les plus réticents devant l'informatique. "Actuellement, un ordinateur familial ne permet pas de faire un logiciel éducatif riche. Néanmoins, il permet la bonne illustration d'un cours".

Dans cinq ans, les logiciels d'aujourd'hui feront figure de préhistoire ; mais il faut passer par la préhistoire pour arriver à l'histoire. Le vidéodisque est déjà une réalité pour le groupe. Trois vidéodisques ont été élaborés en collaboration avec le ministère de la Culture : l'histoire de France, le musée du Louvre, et les châteaux de la Loire. "Le public est intéressé par un certain esthétisme, une interactivité agréable, des thèmes nouveaux."

Cobra Soft, premier sur Atari ST

Avec le premier logiciel français pour Atari 520ST, Cobra crée l'événement. Un premier pas prometteur.

La société de logiciel chalonnaise aborde la rentrée en force, avec une pluie de nouveautés, particulièrement sur Amstrad. Outre des utilitaires et des éducatifs, les titres ludiques ne manquent pas, et trahissent l'imagination un rien délirante des développeurs de chez Cobra. Sur Amstrad : Absurdity, ou comment guérir le SIDA en 110 kilooctets, un jeu d'aventure graphique plus proche d'Hara-Kiri que du Monde Diplomatique. Guérissez un malade atteint du SIDA en vous miniaturisant, après avoir "fait un casse" dans une banque et réparé un ordinateur.

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L'équipe de Cobra Soft

Cobra, ou convoi pour Mourmansk, une "super production" selon les dires de Bertrand Brocard, un jeu "d'aventure-wargame-arcade". La seconde guerre mondiale dans les frimas de l'océan Arctique. Meurtre sur l'Atlantique, une énigme policière qui reprend le principe de Meurtre à grande vitesse, avec des graphismes plus sophistiqués. Et enfin le wargame 1815, également adapté sur TO7/70.

Les autres machines ne sont pas oubliées. Atlantis, un jeu d'aventure de facture classique est disponible sur TO7, Spectrum et Oric, Le Château De La Mort, jeu d'aventure-labyrinthe pour TO7/70, et deux jeux d'action dont l'un redéfinissable sur la même cassette pour Oric, Infernaux et Vicky le jardinier.

Mais, l'exploit le plus étonnant, ce fut la présentation sur le stand Atari du premier logiciel français sur l'Atari 520ST, un calcul de biorythmes, réalisé par Patrick Bertin (l'auteur de Cobra Pinball), "pour se mettre en jambes avant de nous lancer dans des logiciels sophistiqués."

Jawx, c'est le requin

Humour, non-violence, éducation, Jawx est probablement le requin le plus sympathique de ce SICOB.

Le groupement d'auteurs Jawx était présent au travers de ses logiciels, avec particulièrement les deux nouveautés, Olé, une corrida sur Commodore 64, et Palette Magique, une aide à la création graphique sur Amstrad, très puissante. Les deux autres titres du "requin" sont adaptés sur de nouvelles machines. Katuvu existe maintenant pour Commodore 64, TO7/70, Spectrum, MSX. Tous ces titres sont édités et distribués par Vifi-Nathan. "Nous n'avions pas de stand propre, car pour nous, le seul intérêt d'un salon, c'est de tester les logiciels auprès du grand public", explique Frédéric Pinlet. "Nous sélectionnons quelques manifestations et le SICOB ne nous paraît pas le mieux adapté au contact avec le public."

SICOB 1985
L'équipe de Jawx

Quant aux projets, il est encore trop tôt pour les dévoiler, mais Jawx reste fidèle aux jeux d'action non violents (il n'y a jamais de "mort") et humoristiques, et aux logiciels à vocation éducative.

Activision, cap sur l'Europe

Activision ne cache pas ses ambitions : étoffer la gamme de programmes sophistiqués et haut de gamme.

Plus besoin de présenter Activision, compagnie américaine éditrice de logiciels dont les livres à succès, Pitfall et Ghostbusters, vendus à plus de 500 000 exemplaires ont fait le tour du monde. Absents au SICOB, ils ont en revanche beaucoup misé sur le "Personnel Computer World Show" de Londres. Danièle Henry, directrice d'Activision France nous explique les raisons de cette stratégie : "la première année d'implantation d'Activision en France nous avons voulu participer au SICOB mais c'était complet. Cette année, nous avons déjà été présents à quatre salons : le Salon Du Jouet, de l'Enfance, le Festival Du Son et le Vidcom. Le SICOB demande une mobilisation de temps et de personnes qui revient très cher. Ce n'est pas rentable pour une marque dont la notoriété est déjà acquise. C'est par contre un bon vecteur pour une entreprise peu connue. De plus, notre politique de marketing est calquée sur celle de Londres. Les Français se déplacent beaucoup à Londres, tous les acheteurs ont les yeux fixés sur le PCW Show. Cette exposition se déroule à la même époque et fait donc double emploi".

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Danièle Henry

Quant à la politique générale. Activision se tourne vers l'Europe : "l'Europe est le leader sur le marché mondial et dans le domaine des logiciels même si son parc de machines n'est pas le plus important. Le côté logiciel est lent à démarrer aux États-Unis, on trouve actuellement autant de produits pour consoles que de logiciels. Le marché est encore sous le choc de l'explosion des consoles. Ainsi, le bureau à Londres d'Activision International s'est étoffé. Nous employons maintenant trente personnes. Cette place prise par la Grande-Bretagne s'explique bien sûr par le parc des machines, la langue mais aussi par les caractéristiques mêmes du marché. En Allemagne, le marché est anarchique, il y a beaucoup d'éditeurs, de catalogues. En Italie, le problème majeur est la piraterie. Dans ces conditions, réussir est là-bas un pari très difficile.

Pour ce qui est des jeux, l'évolution est remarquable d'année en année. Ils sont maintenant arrivés à leur top niveau et ne pourront évoluer qu'en fonction des machines. Nous pensons que l'action, l'aventure, la stratégie ont encore de beaux jours devant eux mais qu'ils évolueront de plus en plus vers un dialogue renforcé avec l'ordinateur. Ainsi, nous sortons cet automne en France : Hacker. Ce jeu ne comporte aucune indication préliminaire. C'est à vous de deviner et d'extrapoler avec votre ordinateur. Boxing est aussi un nouveau produit. Vous participez au championnat du monde en choisissant votre catégorie (poids lourd, poids plume) et les différentes stratégies de combat. Ce jeu très sophistiqué marche déjà très fort Outre-Manche.

Enfin, nous avons signé un accord avec Lucas Films LTD pour la distribution exclusive de leurs titres en dehors du territoire américain. Dans le cadre de cet accord, nous sortons Rescue on Fractales sur C64 et Amstrad, et Ballblazer, football futuriste en trois dimensions. Tour De France; notre premier jeu réalisé entièrement en français, est notre vente n°1 actuellement. Nous avons à cette occasion acquis l'utilisation exclusive du Logo "Tour De France.

Magnard : IPT ? faut voir

Doute sur le plan IPT, confiance en l'avenir, Magnard juge les programmes éducatifs. La lutte des salons fait rage. Absent au SICOB, Magnard se réserve pour Educateck, le salon spécialisé dans l'éducation qui se tiendra Porte de Versailles, la première semaine de décembre 1985. Ses armes une dizaine de logiciels portant sur des domaines aussi variés que la photo ou la balistique.

A l'inévitable constatation "dix, c'est peu", Philippe Kerforne, responsable du département micro, rétorque "chez Magnard, dans une maison qui depuis cinquante-trois ans fait du livre scolaire, l'option informatique prise il y a un an et demi en est à son stade expérimental. Nous menons une politique prudente. Nous sommes actuellement au b.a. ba du logiciel éducatif. Cela ne paie pas que l'on travaille pour le milieu familial, l'enseignement ou la formation continue. Nous ne doutons pas d'un futur décollage. Je m'interroge sur le succès du Plan Informatique Pour Tous qui a dû ménager une large part aux considérations économiques et politiques. Ses limites se posent tant en matériel choisi qu'en formation des enseignants. Quinze jours, est-ce vraiment suffisant : les moyens audios mis à la disposition des écoles ont été bien vite enterrés par les professeurs ? Par contre, son rôle de catalyseur n'est pas à négliger."

Hatier, un métier multi médias

Hatier mène une politique à long terme, sans souci de rentabilité immédiate. Un défi ?

Pour Monsieur Menaheim, directeur du service de recherche et de développement d'Hatier, "Le SICOB ne sera pas un bon salon tant qu'il n'aura pas déterminé son créneau professionnel ou grand public". C'est pourquoi Hatier, la vedette des logiciels éducatifs, n'était présente au SICOB que sur le stand de ses partenaires : Thomson, Atari, Philips etc. "Les visiteurs du SICOB ne représentent pas notre clientèle réelle".

SICOB 1985
Marc Menaheim

Pour comprendre la politique d'Hatier dans le domaine du logiciel, il faut se remplacer dans l'optique de l'édition. "La logique du métier est de multiplier un produit sur tous les supports disponibles et de le mettre à la disposition du plus grand nombre. L'éditeur doit pouvoir appréhender l'ensemble des techniques d'expression, savoir utiliser les nouveaux médias. Nous avons toujours voulu valoriser nos auteurs, leur donner l'occasion de s'exprimer sur quelques supports que ce soit. C'est pourquoi dès 1979 nous les ayons formé aux techniques de l'informatique."

Le secteur du logiciel n'est pas pour Hatier une nouvelle activité mais un ajout à son activité traditionnelle. L'intelligence artificielle aura aussi son rôle à jouer dans le domaine éducatif car elle permettra le dialogue totalement interactif avec la machine. Celle-ci progressera et apprendra à l'élève. Ce n'est plus l'élève qui s'adaptera à la machine mais la machine qui se pliera au rythme de l'élève.

RCA, le bébé et son petit-frère

Activision et Epyx sont les deux mamelles de RCA. Quel sera le troisième de ce tiercé gagnant ?

RCA est connu en France principalement pour son secteur disques. C'est sous-estimer ce groupe qui appartient au club des trente plus grandes sociétés mondiales, et possède des filiales dans les composants électroniques, l'optique, les télécommunications... L'activité disque ne représente qu'une petite part, mais en France, elle est prédominante. La société RCA SA a donc voulu se diversifier, et s'est lancée naturellement dans la distribution de cartouches de jeux vidéo, puis de logiciels.

Aujourd'hui, RCA distribue en exclusivité les gammes Activision et Epyx. "Nous avons débuté avec Activision", rappelle Jean-Claude Verger, "et le bébé a grandi si vite qu'aujourd'hui il a un petit frère, Epyx. Les deux gammes sont tout à fait complémentaires."

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Jean-Claude Verger

Dernières nouveautés Epyx : Summer Games II, Fast Load Cardrige nouvelle version, et bientôt Winter Games. En ce qui concerne la distribution, RCA traite soit directement avec les revendeurs, soit par l'intermédiaire de grossistes. Ces derniers ont un rôle important pour les petits magasins de province qui n'achètent que quelques titres à la fois. Pour eux, il est préférable de s'adresser à un grossiste. Leur marge est un peu plus faible, mais ils évitent ainsi de faire des stocks et donc de prendre des risques, dans un marché difficile et fluctuant.

A l'époque des consoles vidéo, certains commerçants mal avisés ont dû supporter de très nombreux invendus. Cela n'empêche pas le réseau structuré et efficace de RCA de se trouver en concurrence avec les importations en direct de Grande-Bretagne. "Dans de nombreux points de vente, on trouve des logiciels anglais", constate Jean-Claude Verger. "Certains revendeurs achètent même quelques unités chez nous, et réalisent eux-mêmes des photocopies du mode d'emploi en français. Ensuite, ils s'approvisionnent chez un grossiste anglais, casseur de prix. Mais ces grossistes, comme US Gold, bernent le commerçant français. Ils l'abandonneront dès que la France ne sera plus intéressante pour eux. Et qu'arrive-t-il en cas de retour de cassettes défectueuses ? Tout bien calculé, si l'on prend en compte l'acheminement, le téléphone, les télex, le dédouanement, etc. les commerçants français ont intérêt à travailler avec les importateurs officiels en France."

France Image Logiciel, un appétit d'ogre

FIL, le digne successeur d'Answare, dresse son pavillon aux armes de Thomson. Un maître-mot : la qualité.

Answare est mort, vive France Image Logiciel, un prestigieux bébé né sous les yeux bienveillants de feu Answare. Thomson SIMIV et de la Camif. Son objectif est diablement simple : devenir la première société d'édition tant sur le plan qualitatif que quantitatif avec un chiffre d'affaires de 100 millions de francs à la fin du premier exercice.

Le premier catalogue que nous avons pu découvrir au SICOB Boutique affiche trente-deux pages et cinquante nouveaux produits centrés autour d'un axe professionnel haut de gamme. "Nous voulons transposer le tableur professionnel au grand public par l'intermédiaire de micros comme le TO9. L'aspect jeu n'est pas notre souci majeur" explique François Robineau, PDG de FIL. "L'émerveillement face à un écran constellé de couleur est complètement dépassé, ainsi que les gribouillis en BASIC. Les jeux que nous proposons, que ce soit le Scrabble (16 000 mots en mémoire) un jeu d'échec ou d'aventure sont performants. Les gens veulent bien payer, mais pas pour n'importe quoi et la distribution est saturée" et de conclure "l'époque des catalogues de cinq cents logiciels, dont uniquement cinquante sont bons est révolue comme celle du profit à bon marché".

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François Robineau

FIL s'affirme ouverte à toutes les marques de matériel qui proposent des valeurs sûres : "Pas de mystères, un éditeur travaille sur ce qui marche et ce qui marche actuellement c'est Thomson, tant en parc qu'en ventes. Le TO7 bénéficie du plus gros catalogue de logiciels en français" commente François Robineau. Cela nous aurait étonnés, il y a du Plan Informatique Pour Tous dans l'air. Les logiciels éducatifs vont pleuvoir. Nous n'en savons pas plus.

Ere Informatique, un salon, mon royaume pour un salon

Sur un marché houleux, EI joue la souplesse et l'adaptation. Stratégie qui a porté ses fruits. Ils envisagent leur avenir à l'échelle européenne.

Ere informatique créée il y a deux ans est maintenant dans le peloton de tête des éditeurs français. Son atout : la souplesse et la rapidité de réaction. Selon Cécile Peyronnet, attachée de presse, le SICOB n'est pas un salon porteur et intéressant pour les éditeurs de logiciels. "Le SICOB n'est pas réservé à la micro-informatique, les éditeurs de logiciels sont relégués dans un petit coin. Le public se tourne vers les plus grands stands, les nouveautés en général. L'idéal pour exposer et rencontrer nos partenaires serait un salon de micro-informatique familiale et de logiciels. Un tel salon, à la fois spécialisé et professionnel, n'existe pas. Micro Expo, censé répondre à cet appel, n'a pas été un grand succès."

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Cécile Peyronnet

La souplesse de sa structure permet à Ere Informatique de tirer son épingle du jeu dans un marché réputé difficile. "Il faut savoir évoluer, nous ne sommes pas accrochés à des principes. Nous essayons avant tout d'être à l'écoute des nouveautés, de suivre la machine qui marche. Actuellement nous nous tournons vers l'Amstrad et freinons notre production sur Spectrum. C'est l'avantage d'être une petite équipe."

Ere Informatique offre vingt et une nouveautés sur son catalogue de rentrée... Entre autres Gutter, jeu d'arcade se déroulant dans une gouttière ou évoluent roi, reine et joker dans une ambiance à la Lewis Cayrol. Pour accomplir le circuit, il faut venir à bout des empêcheurs de tourner en rond (bourreaux, moines, etc.). Une version de leur hit Macadam Bumper sort sur C64. Avides de nouveaux marchés, ils ont signé un contrat de coédition réciproque avec une entreprise britannique : PSS. Ils prennent en charge la traduction, la fabrication et la distribution des logiciels anglais et inversement."

Les logiciels britanniques sont notre point de mire sur le plan de la qualité de la réalisation et du scénario. Ere Informatique se place parmi les cinq premiers éditeurs français avec 60 000 cassettes vendues en 1984. Sur ce marché évolutif prompt à engloutir les imprudents, ils se contentent de suivre l'air du temps en se gardant de toutes prévisions à longue échéance. A l'étroit dans l'hexagone, ils se tournent vers des horizons plus vastes. La société a signé un contrat d'édition réciproque avec Jeposoft en Allemagne, ils cherchent ainsi à assurer à leurs produits des débouchés européens. Grandir ou mourir, il faut choisir.

Galaxie, business is graphic

Un doigt et deux heures de lecture grâce au "Videoshow" le graphique d'entreprise se démocratise.

La vedette du stand de Galaxie Diffusion vient de la Silicon Valley. C'est son premier séjour sur le vieux continent où elle risque fort de faire un tabac. On l'a particulièrement remarquée dans son rôle d'outil de création de business graphic (graphique d'affaire) ou elle fait preuve de beaucoup de simplicité. Son nom Videoshow. Sa particularité : son accessibilité. Une personne qui ne connaît rien à l'informatique ni même à la dactylographie réalise en moins d'une minute les représentations graphiques les plus variées, les plus colorées (1000 couleurs affichables simultanément en 2 ou 3 dimensions), pour peu qu'elle prenne la peine de consacrer trois heures à la lecture de la notice. Nous pouvons en témoigner.

La sortie s'effectue sur écran, sur imprimante seize couleurs (neuf machines compatibles) diapo couleur ou polaroïd, transparent... Chaque disquette peut absorber jusqu'à trois cents images, soit six heures de présentation pendant lesquelles on ne manquera pas de ménager ses petits effets : superposition de plans, transitions surprenantes... Accessibilité recouvre ici aussi l'idée de coût. "Il faut compter 55 000 FF hors taxes pour l'appareil et le logiciel" explique Guy Millant qui porte la double casquette de président de Galaxie et d'ex-directeur général d'Atari France. "A 700 FF la diapo classique et à 200-500 diapos par présentation, l'appareil est amorti en deux fois".

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Guy Millan

Précisons qu'avant de montrer toute velléité d'achat du Videoshow, il vaut mieux se procurer un IBM PC ou compatible. "L'événement le plus important depuis Visicalc en 1977" comme se plaît à le dire Guy Millant ? L'avenir le dira.

Si Galaxie Diffusion se retrouve importateur exclusif de ce matériel innovant, c'est grâce à ses contacts privilégiés avec le monde de la recherche américain. Pas de mystère, les dix-sept personnes de l'équipe de Galaxie viennent tout droit d'Atari. "Notre conception de la politique commerciale à mener ne correspondait pas à celle de Jack Tramiel. Nous avions créé 2000 points de vente Atari en France, Tramiel réclamait dix grossistes, dont Galaxie fait désormais partie, commente Guy Milland. Notre rôle dans le secteur micro se résume à mettre en rapport les meilleurs revendeurs avec les meilleurs logiciels. Il greffe la fonction de sélectionneur sur celle de distributeur de matériel."

Tera Conseil, au secours des auteurs

Protection et liberté pour les auteurs enfin déchargés des démarches administratives et commerciales.

Tera Conseil propose depuis peu un nouveau service, le conseil en édition de logiciels. "Nous recevions de plus en plus de demandes de conseils de la part d'auteurs indépendants pour se faire éditer", remarque Jacques Fleurante. "Par exemple : je vais signer avec X..., ils m'offrent tant, est-ce raisonnable ?, Nous avons donc décidé de mettre en place cette nouvelle activité. Nous conseillons sur le logiciel lui-même, sur sa qualité, sur d'éventuelles modifications à y apporter, nous cherchons un éditeur aussi bien en France qu'à l'étranger, et nous assurons la protection de l'auteur."

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Jacques Fleurance

Tera propose un contrat souple : aucune exigeante d'exclusivité, aucune avance n'est demandée. L'agence se rémunère en prélevant un pourcentage sur les redevances versées à l'auteur.

Cadre, distribution sélective

Qualité-efficacité même s'il faut en payer le prix : titres triés sur le volet, commandes sur Minitel !

Cadre est le plus jeune des grands distributeurs. Pour s'imposer dans ce marché difficile et en pleine ébullition, Cadre cherche à se distinguer de ses principaux concurrents. "Nous nous refusons à casser les prix", déclare Benoist de Maulmin. "La qualité du service est trop importante. Nous assurons un suivi, et nous voulons nous construire une réputation dans ce domaine. Les casseurs de prix réussiront des "coups", mais ne résisteront pas. La distribution arrive dans une zone de grands troubles. Il faut savoir conserver une marge bénéficiaire si l'on veut offrir un service de qualité, des logiciels aux modes d'emploi entièrement francisés, etc. Il est suicidaire de vendre des logiciels français à 69 francs. A ce prix, il est impossible de gagner de l'argent."

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Benoist De Maulmin

Informatiquement Vôtre, carrefour de la Communication

TO9 sur la sellette, administration en question, le SICOB déborde sur le parvis de la Défense et le Carrefour met les bouchées doubles.

Qui dit Défense dit CNIT, mais aussi Carrefour International de la Communication. Même hors les murs, il fait beaucoup parler de lui, tant par le cube qui lui est dévolu que par ses activités. Profitant du public drainé par le SICOB, le Carrefour proposait deux expositions. "Informatiquement Vôtre" (James Bond inspire les foules) se consacre à la modernisation de l'administration française dans son contact avec les usagers. Fort heureusement le même usager a pu, au travers d'un vidéo questionnaire sur Minitel, décharger son fiel comme prodiguer des louanges sur cette fameuse institution mais surtout définir quel rôle les nouvelles technologies pourraient y jouer. On attend les résultats avec impatience.

L'événement pour tous les microphiles aura été la deuxième expo, appelée très modestement "vitrine Des Technologies". Qui trouve-t-on au beau milieu ? le TO9. Ainsi que l'explique Jean-Hervé Lorenzi, directeur du Carrefour : "Si nous participons au lancement du TO9, c'est parce qu'à notre sens, il constitue l'événement du marché français. Conçu selon le principe de la micro facile, il permettra à un vaste public d'entrer dans la génération micro". Qui vivra verra.

Pour dynamiser le tout, le Carrefour a ajouté un test de jeu avec à la clé des cadeaux Thomson. L'idée est savante : on passe un visa de compétence micro-informatique sur TO9 et l'on se voit remettre un passeport magnétique. Prochain rendez-vous en décembre avec une exposition sur les jeux électroniques montée avec la RATP. Tilt y sera.


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