Obligement - L'Amiga au maximum

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Actualité : Réactions à la liquidation de Commodore
(Article écrit par Jérôme Bonnet et extrait de Joystick - juin 1994)


Nous avons demandé à différents éditeurs de nous répondre sur trois points :

1. Que vous inspire la disparition de Commodore US ?
2. Quelles en sont, à votre avis, les causes ?
3. Comptez-vous continuer à développer sur Amiga ?

Voici leurs réactions à chaud.

Titus (Florent Moreau, directeur des développements)

La fin de Commodore 1. Si cette dernière nouvelle venait à être confirmée, avant tout, ce serait une grande tristesse. L'Amiga a toujours occupé une place à part chez Titus, nous n'avons pas oublié que c'est grâce au succès de Crazy Cars sur cette machine, en 1987/88, que la société a pris son essor. Nous pensons bien sûr aussi aux nombreux possesseurs que cette disparition laisse orphelins.

2. Très honnêtement, il est vrai qu'en France, Commodore souffrait de grosses déficiences dans le domaine de l'assistance aux éditeurs. Il nous a, par exemple, été très difficile d'obtenir les documentations techniques et assistances nécessaires lorsque nous avons démarré les développements sur CD32.

3. Un jeu du nom de Quik sur A500, A1200 et CD32, ainsi que l'adaptation de Lamborghini American Challenge sur CD32.

Atréid (Nicolas Gaume, président)

1. Sans vouloir tomber dans la grandiloquence, il est vrai que la fin d'un standard inspire toujours un peu de tristesse, mais c'est un jour ou l'autre le lot de tous. L'Apple 2 est tombé, victime du C64, qui s'est à son tour effacé devant le ST, etc. Par ailleurs, cet événement renforce pour nous la conviction que le PC est, plus que jamais, LE standard incontournable par excellence.

2. A mon sens, c'est l'incapacité de Commodore à s'imposer aux États-Unis au détriment des PC qui a précipité sa chute, malgré une bonne compétitivité sur le plan technologique. Ensuite, ce fut la très classique spirale "moins de moyens - moins de promotions - moins de ventes" dont il est très difficile de s'extirper.

3. Nous avions un très gros projet en cours, dédié spécifiquement à l'A1200 et à la CD32. Pour des raisons évidentes, nous avons suspendu ces développements pour l'heure. Dans quelques semaines, lorsqu'on y verra plus clair, il sera toujours temps de prendre une décision définitive.

Silmarils (André Rocques, directeur de production)

La fin de Commodore 1. Pour Silmarils, cela représente bien évidemment une très mauvaise nouvelle. Nous étions très portés sur l'Amiga, la plupart de nos programmes sont sortis sur ce format. Cela dit, l'univers de la micro-informatique, très mobile, est coutumier de ce genre de fait, mais tout de même, après la disparition de Tilt, Commodore qui passe à la trappe, c'est la fin d'une époque.

2. Très franchement, il est très surprenant de voir ainsi disparaître un grand constructeur aussi abruptement, d'autant que le succès de la CD32 laissait présager des jours meilleurs pour Commodore, et que le parc de machines est tout de même très conséquent. J'imagine que tout cela est lié à des problèmes de gestion.

3. Nous préparons actuellement les adaptations de Robinson's Requiem ainsi qu'Ishar 3 pour tous les standards Amiga (A500, A1200 et CD32). Ces deux logiciels devraient sortir en septembre, nous réévaluerons ensuite la situation avant de décider de la marche à suivre.

Microïds (Elliot Grassiano, président-directeur général)

1. Il serait hypocrite de dire que cette nouvelle constitue pour nous une énorme surprise. On sentait l'Amiga en perte de vitesse depuis bien longtemps déjà, ce dernier rebondissement vient confirmer ce dont tout le monde se doutait. Le deuxième enseignement à tirer de tout cela est la position de "standard absolu" qu'acquiert définitivement le PC. Ceci est bien évidemment rassurant pour les éditeurs, car les risques pris à porter un logiciel sur un tel standard s'en trouvent limités.

2. Sur le marché des micro-ordinateurs, Commodore n'a pas réussi à freiner la montée en puissance des PC et s'est vite trouvé isolé. Quant à s'attaquer aux consoles, avec une machine telle que la CD32, il me paraît illusoire de tenter de vaincre d'aussi puissantes compagnies que Sega ou Nintendo. Si l'on considère ces deux faits, on comprend mieux les difficultés de Commodore, pris entre deux feux.

3. Nous n'avons actuellement aucun titre en cours de programmation sur Amiga, mais il ne s'agit pas là d'un abandon de ce standard. En effet, tous les logiciels que nous développons, comme Superski 3, exploitent des techniques de pointe (3D temps réel avec projection de textures) qui nécessitent des machines plus puissantes qu'un Amiga. Toutefois, si nous revenions à des programmes plus traditionnels, rien ne s'opposerait à ce que nous les portions sur le standard Commodore.

Infogrames (Christelle Gesler, responsable de la communication)

1. Il est un peu dommage de voir un constructeur tel que Commodore dans une situation aussi critique, mais c'est la sélection naturelle qui fait son oeuvre. Depuis quelques années, Commodore n'est pas parvenu à se maintenir au coeur du marché, ce qui devait inéluctablement le conduire vers une telle issue.

2. A mon sens, l'erreur de Commodore a été de ne pas suffisamment investir dans le secteur de la recherche et du développement. C'est ainsi que l'Amiga, après une longue période de suprématie technologique, s'est vu rattrapé puis dépassé par les PC, relégué au rang de standard obsolète. L'argent a également joué un rôle important, car face à l'invasion de consortiums japonais extrêmement riches, il est très difficile de lutter à armes égales.

3. Cela fait approximativement deux ans que nous avons pris la décision de ne plus nous consacrer au développement de logiciels pour Amiga. Pour rester florissant, un éditeur se doit de suivre, voire anticiper sur les évolutions du marché.

Cryo (Philippe Ulrich, cofondateur et Grand Muab'Dib)

La fin de Commodore 1. Très franchement, je ne pense pas que l'Amiga périra. Je n'arrive pas à imaginer qu'aucun constructeur ne se montre intéressé par la somme de connaissances techniques acquises par Commodore au fil des années. Si cela devait cependant se produire, ce serait très grave. Car enfin, l'Amiga est tout de même l'un des plus beaux fleurons de la micro-informatique de loisirs, c'est sur ce standard que nous avons vu arriver les premières grandes réalisations. De plus, l'essor de ce dernier ainsi que celui de l'Atari ST a permis à un grand nombre de futurs développeurs de s'équiper à moindre coût de machines très performantes, ce qui a doté la micro d'un formidable vivier.

A présent, tout adolescent désirant s'initier à la programmation serait obligé d'utiliser une configuration dont le prix dépasse de loin ses moyens. Le PC apparaît décidément de plus en plus comme un alien indestructible qui élimine un à un tous ses rivaux. Mais je reste persuadé que nous retrouverons l'Amiga sous une forme ou une autre dans un proche avenir. Il y a quelques années, Epyx avait développé dans le plus grand secret la première console portable en couleurs, la Lynx. Nous avions à l'époque été contactés pour développer sur ce support sous le sceau de la confidence, mais Epyx a dû déposer son bilan avant la sortie officielle de la machine. S'est-elle perdue pour autant ? Bien sûr que non, c'est finalement Atari qui s'est emparé du projet. Je pense que l'Amiga suivra la même voie.

2. Ne connaissant pas les comptes de Commodore , il m'est très difficile de répondre à une telle question. Cependant, il apparaît clairement que l'arrivée massive des consoles (plus de quatre millions en France) à coûté à Commodore une large partie de sa clientèle habituelle. De plus, la chute constante des prix des PC a permis aux compatibles de venir eux aussi rogner peu à peu les parts de marché de Commodore. L'arrivée de 3D Studio sur compatibles, enfin, a privé l'Amiga de son image de machine spécialisée dans le graphisme. Il est maintenant plus facile de réaliser un jeu sur PC, avec Paint pour les sprites et 3D Studio pour les décors.

3. Nous ne réalisons plus de jeux pour Amiga 500, mais cela est plus dû à l'abandon du support "disquette" que d'un choix délibéré de nous consacrer exclusivement au PC. En revanche, nous adaptons une grande part de nos meilleurs jeux sur CD sur la CD32, comme Megarace (prévu pour juin), Lost Eden (septembre) ou Dune CD (septembre également).

Ice (Stewart Bell)

1. Il est difficile de s'exprimer sur ce sujet à l'heure actuelle, car les choses commencent à peine à bouger. Dans trois semaines, tout sera certainement officialisé et il nous sera possible de prendre position. Commodore Angleterre est actuellement en train de téléphoner à tous les éditeurs pour maintenir le calme, mais comme chez vous, de nombreuses rumeurs parcourent le milieu, la plupart faisant état d'une compagnie taïwanaise de renom comme éventuel repreneur.

2. NC.

3. Étant donné le succès remporté par nos programmes sur ces marchés, particulièrement celui de la CD32, nous pensons poursuivre dans cette voie jusqu'à ce qu'un réel essoufflement des ventes se fasse sentir.

Flair (James Nefendorf, directeur général)

1. La mise en liquidation de Commodore USA, probablement sous la pression de quelques-uns de ses actionnaires les plus puissants, est une chose que nous déplorons totalement. Cependant, nous ne pensons pas que la technologie accumulée au fil des ans par Commodore ira se perdre aussi bêtement, une reprise de la société amricaine, peut-être par une holding d'Extrême-Orient, interviendra sans doute au préalable.

2. NC.

3. Nous développons actuellement un jeu de football, ainsi que deux jeux de plates-formes et un d'aventure pour les standards Amiga. Nous continuerons dans l'avenir à suivre de près l'évolution de Commodore, jusqu'à ce que son extinction nous semble inévitable, mais tant que la société existera, notre soutien lui sera acquis.

Millennium (Keith Smith)

1. Naturellement, l'annonce de cette nouvelle nous a beaucoup attristés, mais nous restons cependant confiants en l'avenir de Commodore en Angleterre. Il y a ici beaucoup d'utilisateurs, et leurs besoins en jeux ne vont pas diminuer de sitôt. Nous aimerions continuer à développer sur les Amiga qui sont d'excellentes plates-formes pour ce type d'application. Quant à spéculer sur le futur de ces machines, il est certain que beaucoup de rumeurs vont courir, alors...

2. NC.

3. Nous travaillons actuellement sur Pinky, Wild Cup Soccer, Extractors (Diggers 2), Mr Magoo et bien d'autres encore, ce qui démontre clairement nos intentions : soutenir l'Amiga tant qu'il sera possible de le faire.

Bullfrog (Les Edger)

1. Nous sommes attristés et déçus de perdre là l'un des géants du matériel. Bullfrog s'est "fait les dents" sur Amiga, et nos jeux sur cette plate-forme ont toujours été de grands succès, aussi est-ce autant d'un point de vue professionnel que sentimental que nous sommes affectés par la chute de Commodore.

2. NC.

3. Depuis Populous jusqu'à Theme Park, nous avons toujours sorti tous nos incontournables sur Amiga, et tant que nous connaîtrons un accueil aussi favorable du public, il n'y aura aucune raison de changer de politique.

Renegade (Dan Thompson, directeur général)

La fin de Commodore 1. La chute de Commodore US entraînera-t-elle celle des filiales européennes ? Rien n'est moins sûr, l'image de marque de l'Amiga est toujours excellente ici (NDLR : au Royaume-Uni), il serait étonnant que personne ne se montre intéressé par son acquisition. En réalité, si les repreneurs se révèlent être, comme on peut l'entendre ici ou là, de puissantes sociétés fortement implantées, le mariage de la technologie Amiga et de moyens financiers pour la promouvoir pourrait donner un mélange détonnant. Peut-être cette histoire trouvera une fin heureuse !

2. A mon avis, l'erreur de Commodore a été de vouloir se positionner à tout prix à l'échelle mondiale, sans pour autant avoir les moyens financiers de s'imposer partout. Il aurait mieux valu se concentrer sur les pays où l'Amiga a connu le succès, comme l'Allemagne, l'Angleterre ou la Scandinavie.

3. Il est évident que nous n'allons pas baisser les bras pour autant. Même si le pire des scénarios se réalisait, il resterait néanmoins un très large parc de machines installé, qui ne va pas disparaître du jour au lendemain. Et qui sait, l'Amiga pourrait même trouver une seconde jeunesse si ses nouveaux propriétaires étaient décidés à s'investir dans les proportions nécessaires. Pour ce qui est de notre planning, nous sortirons Elfmania au début du mois de juin, suivront ensuite Ruff n' Tumble (juillet), Flight of the Amazon Queen (sans doute pour septembre), Sensible World of Soccer (pour l'automne 1994), et au moins quatre autres jeux dont je ne peux pas encore vous parler. Bref, l'Amiga nous concerne plus que jamais !

21st Century Entertainment (Paul Topping, directeur du marketing)

1. Très franchement, on s'y attendait un peu, non ? Quand on voit l'échec commercial qu'a été l'Amiga aux États-Unis, il n'est pas étonnant de voir disparaître Commodore du pays de l'Oncle Sam. Nous restons cependant confiants quant à la survie des filiales européennes.

2. Inconstestablement, c'est la difficulté qu'a connue l'Amiga pour percer en Amérique qui a précipité son constructeur vers la faillite. Pour s'imposer là-bas, il faut investir beaucoup, beaucoup d'argent, et Commodore n'a jamais pu disposer des moyens nécessaires.

3. Attendez, on dénombre tout de même 3,5 millions d'Amiga 500/600 en Europe, dont 1,5 pour la seule Grande-Bretagne, ainsi que 75 000 CD32. Les statistiques que j'ai lues faisaient même état d'un parc de 200 machines sur l'Île Maurice (rires) ! On ne tourne pas comme cela le dos à un tel marché ! C'est ainsi que Marvin's Excellent Adventure (ex-Marvin Mix) verra le jour sur CD32, et sans doute A1200, en septembre, ainsi que le très attendu Pinball Illusions sur CD32, A1200 et peut-être A500/A600, en octobre ou novembre 1994.

Krisalis (Tim James, directeur marketing)

La fin de Commodore 1. Nous sommes très concernés par la liquidation de Commodore US, il nous faudra pourtant ronger notre frein jusqu'à l'annonce d'une éventuelle reprise ou non avant de déterminer notre politique. Wait and see...

2. Sans avoir accès aux comptes de Commodore, il est difficile de le dire, mais il est évident que Commodore a commis une erreur en voulant réussir simultanément dans le monde entier, sans procéder par étapes comme le font la plupart des constructeurs lorsqu'ils lancent une nouvelle machine.

3. Dans un premier temps, nous allons mener à leurs termes les divers développements que nous avons actuellement sur Amiga : Sabre Team A1200, dont la sortie est imminente, Manchester Utd Premier League Champions CD32 (automne 1994), Soup Trek (The Search for Stock) A500/CD32, ainsi qu'un jeu de management d'écurie de Formule 1 et un autre jeu de football dont la licence reste à déterminer. Ces jeux démontrent bien notre volonté à soutenir l'Amiga tant que ses utilisateurs continueront à acheter des jeux.

DID (Martin Kenwright, directeur général)

1. Nous savions depuis longtemps que Commodore était dans une situation financière plus que précaire aux États-Unis, l'issue était donc assez logique.

2. Si, en Europe, les goûts du public se portent vers des micro-ordinateurs dont le prix est attractif, ce n'est pas le cas outre-Atlantique, où la domination du PC, et dans une moindre mesure, du Macintosh est écrasante. Les Américains jouent avant tout la carte de la standardisation pour s'équiper, il faut donc du temps et de l'argent pour s'y imposer, ce dont ne disposait pas Commodore.

3. Il nous faudra attentivement suivre les évolutions de cette affaire avant de décider si nous continuerons à programmer pour Amiga. Il faut comprendre que les coûts de développement sont aujourd'hui tellement élevés, particulièrement sur CD, que la moindre erreur de jugement peut précipiter un éditeur dans une situation catastrophique. En tout cas, je puis vous confirmer les prochaines sorties de TFX sur A1200 et CD32 à l'automne 1994 ainsi qu'Inferno.


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