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A l'heure où j'écris ces lignes, plus de 2000 CDTV sont arrivés chez Commodore. Le 1er juin 1991 est sa date officielle de lancement en France. Mais de quoi s'agit-il au juste ? En quoi est-il une nouveauté ? Et que faut-il en attendre ? Anatomie d'une boîte noire Le CDTV, longtemps connu sous son nom de code "Baby" ou "Black Baby", est la conjugaison de deux technologies qui ne présentent en elles-mêmes aucune innovation : l'Amiga et un lecteur de CD. L'Amiga, les lecteurs d'Amiga News la connaisse mieux que quiconque. La carte du CDTV reprend l'architecture de l'Amiga 2000, avec 1 Mo de mémoire Chip, les ports d'extension en moins. Le lecteur de CD représente une capacité de stockage immense : 540 Mo ! Non réinscriptible actuellement. Théoriquement, ces 540 Mo doivent donc permettre l'apparition d'applications que nous n'osions penser auparavant. Il n'y a plus de limitation à nos désirs d'images et nos rêves sonores. L'innovation est dans l'intégration des deux technologies et dans l'évolution que confère l'Amiga à l'ensemble. Un modèle d'intégration Dans cette boîte noire, qui ressemble à s'y méprendre à un lecteur de disque compact audio, nous trouvons : L'Amiga, son 68000 à 7,16 MHz, ses coprocesseurs et 1 Mo de mémoire Chip. Son alimentation est intégrée. Le lecteur de CD, compatible CD Audio et CD+G, aux normes standard ISO 9600. Ses temps d'accès sont modestes, mais c'est la rançon de la standardisation : 0,5 seconde en moyenne. Sa vitesse de transfert est de 153 ko/s en mode non compressé. Côté CD Audio, un classique convertisseur D/A 16 bits permet une restitution de bonne qualité. Le logiciel assurant la gestion du CD audio est en ROM, il permet à l'écran l'édition de 16 plages et de boucler à loisir. Il réalise ainsi l'économie d'un lecteur conventionnel de 1500 FF environ. Un récepteur infrarouge apte à recevoir des informations depuis une souris, une boule de commande, des manettes, un clavier, et la console de commande standard, le tout en infrarouge, avec une portée de 6 mètres environ au test. Un lecteur de carte mémoire, au format carte de crédit, de 64 à 512 ko de capacité de stockage. En l'absence de disque dur, ou de lecteur de disquette externe, ces cartes constituent le support standard de sauvegarde du CDTV. Coup d'oeil sur face avant... Sur la face avant du CDTV, nous trouvons :
Sur la face arrière se trouvent disponibles :
Les "titres" Les applications sur CDTV sont appelées des "titres", dénomination qui traduit bien la volonté de CBM de faire autre chose du CDTV qu'une simple évolution de l'Amiga. Le CDTV est porteur d'une nouvelle vision de "l'Informatique Pour Tous", la vraie. Pas celle avec une petite pomme en noir et blanc à moitié croquée. Les titres ne devraient pas excéder 500 FF pour un atlas et 350 FF pour un jeu. En prenant place au côté des éléments audiovisuels courants, tel le magnétoscope ou le lecteur de CD Audio, le CDTV et ses potentialités se mettent à la portée du grand public qui n'osait pas jusqu'alors s'égarer vers la micro-informatique de peur de n'y rien comprendre ou qui n'en percevait ni l'intérêt ni les possibilités. L'informatique y perd de sa fascination et de ses secrets dont raffole le bidouilleur au coeur de la nuit, pour y gagner en transparence et en magie en plein jour. Les applications Le CDTV devrait permettre de voir très rapidement des applications riches d'images et de sons. Pour autant de telles applications sauront-elles allier la qualité avec la quantité ? L'avenir nous le dira, la balle est dans le camp des éditeurs, mais aussi de Commodore par les directives et l'encadrement qu'il procurera aux développeurs et aux scénaristes. N'oublions pas néanmoins que c'est Benjamin Phister, ancien directeur du développement chez Commodore France qui est responsable des développements logiciels sur CDTV, et il est homme de qualité. La capacité de stockage doit permettre aux applications d'être multilingues très facilement ; mais le seront-elles systématiquement ? Actuellement, le catalogue américain fait état de 52 titres quasi disponibles, et d'autant à venir. Pour la France, Nicolas Costes, responsable des développements CDTV, prévoit pour septembre 30 titres en français dont une quinzaine de jeux, une dizaine d'éducatifs et trois titres de culture générale. Les titres peuvent se décliner en cinq catégories :
Le CDTV est aussi un Amiga La connexion d'un disque dur est possible par le port d'extension prévu à cet effet ; en théorie l'installation d'un mini-disque interne pour A500 de Gigatron ou de ICD (bien trop cher en France !) doit l'être également. Des applications courantes (traitement de texte, musique, dessin, base de données, etc.) sont donc accessibles. Le doute subsiste actuellement sur la possibilité d'étendre la mémoire au-delà du 1 Mo de mémoire Chip. Mais nous manquons d'informations fiables à ce sujet. En démarrant sur disque dur ou sur lecteur externe, l'icône du CD apparaît sur le Workbench sous le nom de "CD0". Il est possible de connecter un clavier standard de A2000 sur la MiniDin de la face arrière du CDTV à l'aide d'un raccord prévu à cet effet. Dès lors, à vous Deluxe Paint et Excellence!. Et l'Amiga est aussi un CDTV La rentrée 1991 devrait nous apporter l'A690, lecteur CDTV connectable à l'A500 sur son port de connexion. Ce lecteur se comportera comme celui du CDTV ; il permettra d'étendre la mémoire de votre Amiga comme l'A590 et il sera possible d'y connecter un disque dur. Son prix : 3990 FF. Les possesseurs de A2000 et A3000 devront attendre un lecteur de CD externe qui devra être connecté au port SCSI standard de l'A3000 ou sur le port SCSI de la carte A2091 du 2000. Les périphériques d'entrées Le CDTV est livré en standard avec une commande infrarouge de forme plate comprenant :
Vous pourrez acquérir une commande comprenant en sus une boule de commande, deux connecteurs pour manette classique et un connecteur permettant de relier par fil cette commande directement au CDTV. Cette option est surnommée le "Brick", elle permet, entre autres, d'être posée à plat en position fixe et de s'exiler comme à l'habitude sur ses manettes préférées sans risquer d'être en dehors du champ IR ! En option toujours, il y a la souris infra-rouge. Stratégie de vente Le CDTV n'étant pas à proprement parlé un micro-ordinateur, sa distribution intéressera d'autres surfaces de ventes que le rayon informatique. Ainsi ne soyez pas étonné de le trouver au rayon Hi-Fi de la FNAC, NASA ou Virgin ou dans les pages centrales de la CAMIF avec les lecteurs de disque compact audio et vidéo. Mais vous pourrez vous le procurer également chez votre revendeur préféré (le mien est rue Lamartine à Paris mais je n'ai pas le droit de vous en dire plus...). Le CDTV sera vendu au prix de 6990 FF avec cinq titres en français :
Conclusion En résumé, mon opinion générale est très positive envers ce produit qui pour moi est le premier média banalisant la relation à l'informatique et qui permettra, grâce au lecteur de CD, une réelle appropriation au quotidien de l'information et de la culture sous toutes ses formes. J'émets néanmoins une réserve attentiste concernant les titres en français que je voudrais voir plus nombreux et de bonne qualité dans un proche avenir.
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