Obligement - L'Amiga au maximum

Vendredi 06 juin 2025 - 04:05  

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Entrevue avec Jörg Sprave
(Entrevue réalisée par Steve Bowie et extraite d'Amiga User International - octobre 1996)


Jörg Sprave Note : traduction par David Brunet.

Le DraCo : petit cousin adoré ou mouton noir de la famille Amiga ?

Pour de nombreux fidèles amigaïstes, la situation actuelle est au paroxysme de la confusion. Une bonne poignée de prétendants au trône promettent des choses plus grandes, meilleures ou plus rapides... Qui croire ? Est-ce que l'un d'eux va vraiment commercialiser un nouvel "Amiga" ? Est-ce que l'Amiga va se relever ?

Parmi ces prétendants, un développeur Amiga de longue date a pris ses distances avec le reste du peloton et a travaillé seul dans son coin. MacroSystem GmbH propose déjà un ordinateur complètement nouveau depuis plus d'un an maintenant. Le DraCo (décrit à l'origine comme un "clone" Amiga, puis comme une "sorte" d'Amiga) partage, en effet, quelques ressemblances de famille avec son frère Amiga, et pas seulement parce que ces deux machines peuvent lancer AmigaDOS. Alors qu'en est-il ? Ce jeune frère de l'Amiga plein de caractère va-t-il faire chavirer nos coeurs ?

Steve Bowie d'Amiga User International a récemment été invité dans le Colorado, États-Unis, afin de poser quelques questions à Jörg Sprave, directeur général de MacroSystem.

- Pouvez-vous nous raconter l'histoire de MacroSystem ?

Nous avons débuté en 1988. A cette époque, nous fabriquions des contrôleurs matériels, des cartes mémoire, et des choses de ce genre. Il y avait un gros besoin pour ce genre de produits car Commodore-Amiga ne daignait pas les construire. Nous nous sommes ensuite transformés en société en 1991, dans le cadre d'une entreprise privée.

C'est à peu près à ce moment-là que nous avons attaqué le marché avec la VLab, qui a été un grand succès : une carte d'acquisition vidéo temps réel en qualité 24 bits.

Nous avions besoin d'une carte d'affichage graphique pour bien montrer la qualité d'image de la VLab, nous avons donc sorti la Retina, qui était alors en version Zorro II. Ce fut un énorme succès également. Nous avions remarqué que les gens voulaient voir tourner une émulation Workbench sur cette carte. Ainsi, dès la fin de l'année 1992, nous avons sorti la première version de RetinaEMU (un dispositif permettant aux utilisateurs Amiga d'afficher des graphismes en haute résolution 24 bits sans scintillement).

Nous avions la possibilité d'enregistrer des séquences vidéo avec la VLab Y/C, grâce à l'utilisation d'une technique d'enregistrement entrelacée. Il y avait une grande demande pour cela, mais nous avons réalisé que pour enregistrer des images vidéo 1:1, nous devions compresser la vidéo... Alors, on a eu l'idée d'utiliser du JPEG matériel pour faire cela : la VLab Motion était née !

Nous avons commencé à vendre la VLab Motion durant l'été 1994. Elle était accompagnée d'un logiciel très basique. Il n'y avait pas beaucoup de fonctionnalités pour le montage et il y avait encore plein de bogues. Depuis, nous avons travaillé de façon continue sur le produit. Nous avons sorti des tas de mises à jour et, maintenant, je peux dire que c'est un produit très puissant... Il a vraiment bien mûri.

Donc, la seule limitation que nous avions était l'Amiga, bien qu'il était acceptable à cette époque. L'Amiga avait une bande passante assez bonne et je pense que le meilleur système d'exploitation pour micro-ordinateur reste ici très efficace. Avec lui, nous avions un bon contrôle de la carte, donc il nous convenait très bien. Mais nous souhaitions une meilleure qualité d'image. La présence de la carte de compression signifiait un meilleur taux de transfert des données, mais même avec la plus rapide des cartes accélératrices, nous ne pouvions pas fournir une haute qualité professionnelle... Nous pouvions satisfaire la plupart de nos clients, mais pas tout le monde. Il y avait donc un besoin pour une carte plus rapide.

Nous avons fortement envisagé la construction d'une carte Zorro III, et sans la disparition de l'Amiga, nous aurions probablement une carte Zorro III actuellement.

Effectivement, un problème critique pour nos développements est apparu durant l'été et l'automne 1994. L'Amiga était en chute libre, pas à cause de la mauvaise qualité du produit, mais à cause d'une gestion si terrible que la société a dû être liquidée. Et la procédure pour trouver un acheteur s'est révélée malheureusement trop longue. Plus le temps passait, plus il était clair pour nous que tout repreneur devrait faire face à une situation de plus en plus difficile pour redresser l'Amiga. Nous ne nous attendions pas à ce que cela se produise, nous avons donc cherché une autre voie que le marché Amiga.

Nous avons sérieusement examiné les autres plates-formes. Nous avons regardé du côté du PC et du Macintosh, et même de l'Acorn. Mais nous avons trouvé que, pour tous ces systèmes, nous devions construire une carte extrêmement compliquée, chère, dotée d'une grande puissance processeur et de beaucoup de contrôleurs sur la carte. Ce n'était pas ce que nous voulions. Nous voulions être moins chers que nos concurrents, tout en fournissant une bonne puissance et une bonne qualité d'image. Nous en avons conclu que la plate-forme Silicon Graphics était la seule sensée pour nous, mais c'était un système tellement cher qu'il en était finalement hors de question !

Nous avons alors vu que nous disposions déjà d'une bonne partie des pièces du "nouvel Amiga" : affichage graphique très rapide avec la carte Retina Z3, émulation Workbench, etc. Nous avons donc décidé, en novembre 1994, de développer le DraCo, une plate-forme indépendante qui pourrait faire tourner plus que le système d'exploitation Amiga ; Mac OS peut, en effet, être lancé dessus, tout comme NetBSD. Mais AmigaOS était le système d'exploitation que nous voulions pour notre montage vidéo non linéaire.

Il nous a fallu seulement quatre mois pour faire fonctionner le DraCo pour la première fois. Nous avons montré un prototype en état de marche lors du salon NAB 1995. Puis, en septembre 1995, nous avons commencé à vendre les premiers DraCo. Nous avons terminé un ordinateur complet dans un très court laps de temps, environ neuf mois, et nous sommes fiers de cela : nous avons fait bouger les choses !

Dans ce même temps, le monde Amiga avait changé... Il y avait un repreneur. Amiga Technologies a été mis sur pied et nous sommes arrivés à un accord avec eux pour l'utilisation d'une licence pour le système d'exploitation. Et du côté matériel, comme vous le savez, il n'y a pas de puces propriétaires dans le DraCo, nous sommes donc complètement indépendants sur ce point.

Après l'achèvement du DraCo, nous sommes logiquement passés à l'étape suivante : la carte VLab Motion 32 bits. Il faut savoir que la carte VLab Motion 16 bits tournait sur DraCo avec plus de performances que sur n'importe quel Amiga. Nous avons modifié la cadence du bus Zorro II pour obtenir de meilleurs taux de transfert de données, nous avons inclus le plus rapide des contrôleurs, la mémoire la plus rapide, donc tout a été optimisé pour avoir une large bande passante nécessaire au montage vidéo non linéaire. Après l'achèvement de la VLab Motion 32 bits, il y a tout juste quelques semaines, nous l'avons montrée lors du NAB et nous avons attisé les diffuseurs TV par sa qualité. Nous avons donc réalisé un système qui "tue" et qui fonctionne sous AmigaOS... nous pensons qu'il s'agit de quelque chose d'unique dans le marché Amiga à l'heure actuelle.

- Comment sera-t-il possible de maintenir le ratio prix/performances alors que de nouvelles technologies (comme les systèmes avancés de compression) apparaissent ?

Le DraCo est un système modulaire. Ce n'est pas une "boîte fermée" même si la carte processeur, la carte vidéo et d'autres éléments s'imbriquent les uns sur les autres. Tous sont remplaçables. Ainsi, nous allons sans doute sortir une carte graphique avec un meilleur taux de transfert de données d'ici la fin de l'année. Elle devrait avoir 8 Mo de VRAM et un DSP vidéo très rapide qui sera même capable d'effectuer des rendus 3D en temps réel.

Comme la machine est modulaire, il sera possible de simplement remplacer la carte d'origine par la nouvelle et ça fonctionnera. Le travail de base du DraCo est le montage vidéo non linéaire et le seul élément matériel qui manque encore à ce niveau est le rendu temps réel. Il est bien plus rapide que les solutions 16 bits sur Amiga. Sur la nouvelle carte, chacune des puces a été remplacée, pas une n'est restée, nous pouvons donc maintenant l'utiliser pour la (dé)compression des images JPEG pour le rendu. La prochaine étape sera de trier ces données donc cela signifie que nous ajouterons probablement un autre coprocesseur pour cette tâche.

Nous ne nous soucions pas vraiment du manque de logiciels adaptés à notre ordinateur. Nous voyons le DraCo comme une machine dédiée au montage vidéo, et nous croyons que si quelqu'un souhaite faire essentiellement du traitement de texte, alors il n'a qu'à s'acheter un PC et l'utiliser en tant que seconde machine.

- Quelle sera la configuration de base du DraCo en Europe ?

En Europe, nous allons fournir une configuration qui est très basique... un DraCo vide avec un minimum de mémoire, un lecteur de CD et une carte graphique bien entendu, le tout pour 6000 DM (20 000 FF). Notre concept est de construire un réseau de revendeurs qui adapteront eux-mêmes la configuration suivant les besoins des clients. Cela permettra aux clients de choisir la taille de leur disque dur, les logiciels qu'ils voudront, etc. Chaque personne a des besoins différents et le prix des disques durs baisse rapidement : nous ne voulons donc pas stocker des tonnes de disques durs. Nous voulons que les disques durs puissent être inclus sur les DraCo au dernier moment, afin que cela bénéficie au client.

- Est-ce que la version du DraCo vendue en Europe sera celle avec le cube utilisée en Amérique du Nord, à la place de sa tour traditionnelle ?

La prochaine production sera avec les cubes, mais les DraCo actuels sont en tour. Comme il ne s'agit que d'un changement de boîtier, les utilisateurs de DraCo pourront le changer ultérieurement s'ils le souhaitent. Il n'y a pas de changement dans le matériel.

- Pourquoi ce changement ?

La principale raison de ce changement est que nous ne voulons pas que le DraCo ressemble à un PC ! De plus, le coût pour produire le DraCo a été réduit. La mémoire, le disque dur, etc. sont devenus meilleur marché. Ainsi, au lieu de rendre la machine moins chère, nous avons choisi de la rendre plus puissante. Le nouveau boîtier cube est bien plus cher que l'ancienne tour car c'est un boîtier provenant d'un serveur de fichiers. Il dispose d'une alimentation plus puissante, d'un meilleur blindage, de plus de baies pour les lecteurs et est plus robuste.

- Est-ce que la carte pour la capture vidéo JPEG est incluse dans la configuration de base que vous mentionnez ?

Non. Un DraCo tout équipé, avec lecteurs/disques et tout, reste meilleur marché en Europe qu'en Amérique car nous avons au moins une marge de moins à comptabiliser (le distributeur), sans compter que les marges des revendeurs professionnels américains sont élevées. Donc un DraCo tout équipé avec toutes les cartes, une importante quantité de mémoire et un disque dur ne coûtent que 10 000 DM en Allemagne.

- La première fois que nous avons entendu parler du DraCo, il devait être capable de délivrer de la vidéo non compressée... Quel progrès a été fait de ce côté ?

En fait, ce que nous aurions dû fournir pour faire de la vidéo non compressée est un contrôleur SCSI suffisamment rapide pour cette tâche. Cela viendra sans doute à l'avenir puisque le contrôleur SCSI que nous utilisons dispose d'une variante compatible Wide SCSI. La raison pour laquelle nous ne l'avons pas utilisé jusqu'à maintenant est principalement qu'il n'est pas compatible avec les lecteurs SCSI-2 actuels. Le Wide SCSI permet l'utilisation de matériels type DAT mais pas encore de périphériques "bitstream" ou amovibles. C'est un problème sur lequel nous devons nous pencher maintenant. Il n'y a cependant aucune urgence à le faire car la vidéo non compressée est un énorme gaspillage en matière de stockage, elle nécessite environ 25 Mo/s. Cela peut remplir un disque dur assez rapidement.

Si nous faisons cela, c'est une caractéristique que nous devrons promouvoir. Le DraCo a une bande passante maximale d'environ 10 Mo/s, qui est limitée par le contrôleur SCSI-2. Vous auriez besoin d'un système RAID pour obtenir cela, sinon le DraCo ne pourrait obtenir qu'environ 6 Mo/s avec un seul disque dur. Nous pensons que même les diffuseurs TV ne peuvent pas gérer la vidéo au-dessus de 3,5 Mo/s depuis une source non compressée car les artefacts sont si petits qu'on ne peut les voir qu'avec une grosse loupe. Donc les gens ne vont probablement pas utiliser de la vidéo non compressée car c'est un gaspillage.

La qualité d'image actuelle du DraCo est très bonne, elle rivalise avec les meilleurs produits de montage vidéo non linéaire. La version non compressée limiterait en fait son utilisation pour la publicité car même un large groupe de disques durs aurait une capacité de stockage très limitée. En ce moment, la demande est beaucoup plus forte pour les rendus temps réel, ce qui est notre prochain objectif.

Nous sommes encore une petite structure, avec juste 16 personnes, donc nous voulons garder des objectifs clairs. Nous n'avons pas l'intention de discuter sur de grands sujets que nous serions incapables de concrétiser. Nous sommes connus pour tenir parole. A chaque fois qu'un produit a été annoncé, nous l'avons commercialisé. Quand nous avons annoncé le DraCo personne ne nous a crus, les gens disaient que nous étions des "rêveurs". Neuf mois plus tard, le produit était bel et bien là !

- Le DraCo a actuellement des ports Zorro II et DraCo Direct pour accueillir les périphériques. Il a aussi été montré disposant d'un port PCI additionnel. Que pouvez-vous nous dire à propos des futures configurations de bus pour le DraCo ?

Vous avez raison, le PCI est quelque chose que nous avons sérieusement envisagé. Mais nous n'utiliserons pas le PCI car ce dernier entraîne une surcharge, contrairement au DraCo Direct. Avec le DraCo Direct, votre carte graphique est comme directement branchée sur la carte mère, puisqu'il s'agit d'un bus Motorola, doté d'un peu de mémoire tampon. Nous pouvons donc avoir plusieurs cartes graphiques. Il n'y a pas de surcharge de protocole, ce qui est très important.

Le PCI peut être très rapide, mais vous avez toujours une surcharge puisque vous n'êtes pas directement connecté sur la carte graphique. Donc, pour notre VLab Motion, notre carte graphique et nos autres cartes, nous n'allons probablement jamais passer au PCI. Mais pour le futur, le PCI peut être une solution intéressante car il existe des périphériques bons marchés pour ce bus, et nous n'aurions qu'à écrire des pilotes pour les cartes.

Mais ce temps n'est pas encore venu car, actuellement, nous sommes concentrés sur les pilotes pour les cartes Zorro II pour la vidéo, l'audio, etc. De plus, il n'existe pas d'Amiga avec PCI, et il n'existe même pas une seule solution PCI sur Amiga. Nous ne pourrions pas faire tourner la moindre carte sur un éventuel DraCo PCI.

Sans compter que le développement logiciel consomme énormément de temps et, actuellement, nous pensons que ce n'est pas le moment pour cela. Même si nous ajoutons du PCI, cela ne serait qu'une promesse car rien ne fonctionnerait dessus. Les futurs DraCo auront probablement du PCI à la place du Zorro II, mais cela n'arrivera que lorsque nous aurons le temps d'écrire des pilotes pour ces cartes, ou qu'un développeur tiers le fasse.

Comme je l'ai dit précédemment, nous avons rendu le DraCo modulaire donc la carte mère est complètement passive et ne coûte que quelques dollars à produire. Nous allons donc voir pour la mettre à jour. Comme vous le savez, le DraCo est une "petite" plate-forme, nous sommes probablement les plus petits constructeurs d'ordinateurs au monde : nous devons donc être certain que les gens adhèrent totalement à ce que nous faisons. Nous voulons continuer à travailler avec des gens qui tirent un bénéfice de notre produit, c'est pour cela que l'évolutivité est le mot-clé.

- Est-ce que l'implémentation du time-code (code temporel), du contrôle machine et de ce genre de choses exigées par les diffuseurs TV seront bientôt prêtes ?

C'est pour bientôt... ce sont des étapes mineures du développement car aucune de ces choses n'est problématique. On devrait avoir cela certainement pour cet été, peut-être en août ou en septembre, tout dépend du temps que les bêta-tests prendront. Vous allez voir de nouvelles choses comme l'EDL (edit decision list) et le contrôle machine très bientôt.

- La nouvelle carte 32 bits dispose d'un connecteur pour la nouvelle norme FireWire. Quel avenir voyez-vous concernant le FireWire dans le DraCo ?

Tout d'abord, nous pensons que tout le monde devrait soutenir le FireWire car il offre de nombreux bénéfices. Il va probablement remplacer complètement l'Ethernet. Par exemple, nous avons vu qu'Apple souhaite équiper ses machines avec du FireWire à la place de l'AppleTalk. Même sur PC, vous pouvez avoir des contrôleurs Adaptec avec FireWire. Il y a aussi un grand avenir pour le FireWire en ce qui concerne l'interfaçage avec les caméras mini-DV. Nous pensons que ces caméras offrent une qualité jamais vue pour ce prix et jamais vue pour du matériel grand public. Elles permettent une qualité d'image professionnelle, sans pertes, sans artefacts analogiques... elles ont beaucoup d'attraits.

Nous avons mis la main sur des prototypes avec connexion FireWire, eh bien... c'est un peu tôt pour ce genre de chose. Les câbles FireWire sont par exemple extrêmement difficiles à trouver. Mais cela devrait s'améliorer avec le temps. L'industrie sait que cela va devenir un nouveau standard et donc de nouveaux périphériques très sympathiques arriveront bientôt. Nous voulons être dans le wagon du FireWire très tôt car les premiers constructeurs capables de montrer quelque chose gagneront !

- Il y a eu des rumeurs sur une seconde version de carte VLab Motion 32 bits, une sorte de version "allégée", qui devait être utilisée dans le DraCo. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Cela nous ramène au problème du rendu en temps réel. Nous pouvons régler ce problème de deux manières. La première est d'utiliser une carte avec un puissant coprocesseur à usage général afin d'accélérer le rendu. Ainsi, les utilisateurs ne sentiront pas qu'il s'agit de "vrai" temps réel. Cela prendrait moins de temps pour réaliser le rendu de la vidéo que de déplacer la souris et appuyer sur "Lecture". Cela serait si proche du temps réel que les utilisateurs ne se plaindraient pas à ce sujet.

Et la seconde solution est, bien sûr, de le faire comme les autres l'ont fait. Cela signifie avoir une deuxième carte pour la lecture vidéo et un mélangeur vidéo embarqué qui serait contrôlé logiciellement. En gros, avec cette solution, vous copiez juste le rouleau B sur la seconde carte de lecture et effectuez le rendu en vrai temps réel, car il est entièrement réalisé avec un matériel dédié. L'avantage de cette solution est évident mais elle est chère car il faudrait une plus grande capacité de disque dur pour le rouleau B. En outre, elle n'est utilisable que pour des effets pré-enregistrés. Nous ne nous sommes donc pas encore décidés à ce sujet, nous cherchons toujours la meilleure solution à ce problème.

- Nous avons entendu parler de récentes tentatives visant à harmoniser les efforts d'Amiga Technologies avec les potentiels constructeurs de "clones" Amiga pour les futures versions du système d'exploitation. Si ces efforts aboutissent, verrons-nous un DraCo avec le Workbench 4.0 ou supérieur ?

Je pense que oui... Pour autant, nous ne pensons pas que ces efforts vont donner quelque chose car les entreprises concernées sont de petites structures avec leurs propres idées. Nous ne pensons pas qu'un accord, qui permettrait de travailler ensemble, puisse s'établir. De plus, le côté commercial de la chose s'annonce très difficile : pour un Amiga conçu par quatre ou cinq entreprises, il faudra se mettre d'accord sur la façon dont les bénéfices devront être partagés... mais tout le monde pensera qu'il mérite une part plus importante ! Donc nous ne sommes pas certains que cela fonctionne.

Nous avons été invités à ces réunions et nous aimerions qu'un projet comme celui-ci se réalise. Notre temps pour le développement est complètement utilisé pour nos produits. Mais je peux dire que s'il y avait un Amiga RISC avec un beau système d'exploitation (qui serait également disponible pour nous), il pourrait très certainement y avoir un DraCo avec PowerPC. La conception matérielle est la chose la moins difficile : porter AmigaOS sur d'autres processeurs représente vraiment le plus gros du travail. Construire un DraCo PowerPC ne prendrait pas longtemps, seulement quelques mois, donc si un tel système arrive, alors, oui, il y aura un DraCo PowerPC.

- Allez-vous encourager les développeurs à prendre en considération le DraCo ?

C'est très important pour nous. Nous disposons d'une trousse de développement logiciel pour MovieShop et nous sommes en train de travailler avec d'autres personnes. Nous avons déjà un petit nombre d'éléments externes. Nous aimerions avoir une version d'ImageFX pour notre produit, et nous encourageons vraiment tous ceux qui ont quelque chose d'utile pour la vidéo à nous contacter : c'est une grande opportunité d'affaire. C'est vrai que nous n'avons pas encore vendu des milliers de DraCo, mais c'est un marché attrayant. Gardez à l'esprit que nos clients sont prêts à investir. Ils ne sont pas pauvres, ils ont déjà dépensé au moins 10 000 DM pour notre produit et ne broncheront pas à mettre encore quelques centaines de DM pour des logiciels. C'est donc un très bon marché et nous sommes ravis de notre succès jusqu'à présent.

- MacroSystem a-t-il des contacts avec VIScorp ? Que pensez-vous de ses intentions et efforts jusqu'à présent ?

Nous avons été invités à la réunion de Toulouse, mais nous étions très occupés à cette époque. Nous avons estimé qu'un tel rassemblement était trop gros pour autoriser des contacts directs efficaces. Pour le moment, notre plus grande préoccupation vient du fait que l'accord n'a pas encore été conclu. Autant que je me rappelle, il n'y a pas de contrat signé... ce ne sont que des paroles, donc nous ne savons pas si cela sera un jour mis en oeuvre. Nous n'allons pas perdre pas de temps à parler à des gens qui veulent racheter l'Amiga, nous parlerons seulement aux gens qui ont véritablement racheté la plate-forme. Nous verrons ensuite ce qu'il se passe.

Nous connaissons les personnes impliquées dans le rachat de l'Amiga. Je connais personnellement Carl Sassenrath, qui est leur ingénieur en chef, et aussi Don Gilbreath. Nous pensons donc que ce sont de bonnes personnes, des gens capables. Carl Sassenrath fut la personne clé dans le développement du premier AmigaOS.

Nous ne pensons pas que l'Amiga puisse faire partie des ordinateurs qui se vendent le mieux, cela à cause de tout le temps qui a été perdu. Et il va être très difficile à rattraper. Nous pensons qu'un nouvel Amiga devrait bien se vendre au sein de la communauté Amiga actuelle s'il dispose d'un nouveau processeur. Autrement, les amigaïstes ne changeront pas de machine.

- La communauté Amiga doit-elle voir le DraCo comme un concurrent ?

Non, absolument pas ! Il n'est pas un concurrent de l'Amiga, bien que certaines personnes pourraient considérer l'achat d'un DraCo, à la place de l'Amiga, car il a beaucoup à offrir. Mais, au fond, le DraCo n'est qu'une plate-forme de montage vidéo non linéaire.

Nous avons été surpris de la compatibilité logicielle du DraCo, mais cela ne nous assure pas des futurs développements logiciels Amiga. Il y a des traitements de texte, des raytracers, etc. disponibles sur le DraCo, mais le but premier reste le montage vidéo non linéaire. Et le montage vidéo non linéaire sur Amiga ne se destine qu'à des clients de qualité.

- La carte Paladin (qui permettra à la nouvelle VLab Motion 32 bits d'être utilisée sur Zorro II) sera-t-elle produite ?

Oui, Paladin est un produit que nous commercialiserons sur Amiga. Le produit est terminé, et nous ne travaillons actuellement que sur des modifications de dernières minutes pour le pilote SCSI.

- Continuez-vous à fournir une assistance aux utilisateurs de vos anciens produits comme la Toccata et la Retina ?

Nous n'avons pas du tout limité notre assistance ! Nous continuons à soutenir tous ces produits, et nous le ferons aussi à l'avenir. Comme nous sommes à présent dans une situation favorable (les développements logiciels sont complètement financés par nos mises à jour matérielles), il serait stupide de les arrêter. Nous continuons donc à fabriquer ces produits.

Nous avons besoin d'une forte demande pour développer de nouveaux matériels. Et nous devrions non seulement les vendre en tant que mises à jour pour les clients actuels, mais aussi les vendre à de nouveaux utilisateurs car l'essentiel du profit vient d'eux. Et actuellement, il n'y a pratiquement aucun marché de nouveaux utilisateurs, en fait presque tout n'est que mises à jour.


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