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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Entrevue avec Spina
(Entrevue réalisée par Jean-Luc Faubert et extrait d'Amiga News - octobre 1993)
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Pour changer des tests de logiciels et matériels, j'ai eu envie de vous parler ce mois-ci d'un coup de
coeur que j'ai eu pour un groupe bordelais : Spina. Trois musiciens, un infographiste et toute une
équipe très motivée qui travaillent depuis deux ans à la réalisation d'un spectacle orchestré par
un Atari et un Amiga.
"Les hommes entrent-ils en mutation ou les machines sont-elles habitées ?
C'est la question que l'on se pose en assistant au spectacle de Spina...
Trois musiciens évoluent au coeur d'images numériques projetées sur un écran en
fond de scène. Leurs peaux, recueillant les animations, se couvrent d'écailles de
lumière. Leurs corps deviennent alors des silhouettes parmi les formes qui déferlent
sur l'écran. La vie humaine surgit d'autant mieux dans la dynamique électronique
qu'un infographie envoie les projections en temps réel depuis son clavier. Voix,
basse et guitares se greffant sur une charpente de séquences, la musique consacre
elle aussi le mariage de l'organique et du numérique.
Énergie physique, puissance des machines, légèreté des faisceaux lumineux, paysages
immatériels, adéquation du visuel et du son... tout concourt dans la création d'un
espace aux dimensions incertaines, fresques peuplées de créatures hybrides et de
nouveaux signes que Spina extraie de notre environnement saturé."
C'est avec ce texte extrait de leur biographie que j'ai fait connaissance avec le
groupe Spina. C'est donc avec une certaine curiosité que je me suis déplacé pour
les voir en concert. Étant arrivé la veille de leur spectacle, j'ai pu apprécier
l'efficacité et la cohésion de l'équipe qui entoure les trois musiciens et
l'infographiste.
Le concert s'est déroulé en plein air sur les bords de la Garonne dans une guinguette (?)
plus souvent habitée par l'accordéon ou des violons tziganes. Les habitués se souviendront
longtemps de la surprise que leur a fait Alriq, le maître des lieux en programmant
Spina.
Dès que les premières notes/images ont lézardé leurs assiettes et fait imploser leurs
verres, ils ont tout de suite compris que même pour le rappel, ce soir-là ils n'auraient
pas droit à "la java bleue". L'énergie déployée par les trois musiciens immergés dans un
flot d'images, allait une heure durant leur faire passer "une sacrée soirée".
Spina est avant tout une musique à voir tant l'osmose image/son est parfaite, indissociable.
Le groupe fait partie des rares groupes qui font du spectacle une fête pour tous les sens.
La mise en scène est très efficace, et l'échange d'énergie son-image donne à voir un
spectacle incisif. On est transporté dans un monde virtuel de notes et de pixels où
l'immersion des musiciens dans l'image génère une scénographie où les frontières de
l'analogique et du numérique se confondent. Au fur et à mesure que le spectacle se déroule,
les musiciens (et le public) sont happés par les images jusqu'à ne faire plus qu'un.
La scène se peuple de drôles d'êtres hybrides faits de chair et de pixels fous. A voir absolument !
Comment
en êtes-vous venus à utiliser l'Amiga dans votre spectacle ?
L'idée de base était de réaliser un concert qui inclurait de l'image en adéquation avec la
musique. Les moyens "classiques" tels que le cinéma ou la vidéo posaient des problèmes matériels
incontournables : souplesse d'utilisation, coût et lourdeurs des synchronisations...
et l'ordinateur semblait être la seule issue possible.
L'avènement de machines multimédiatiques
comme l'Amiga ouvre la porte à de nouvelles formes d'expression artistique, à la création
de nouveaux espaces. Le groupe Spina, en utilisant ce nouveau potentiel technologique, a
donné forme, après deux ans de travail, à un spectacle/concert à base de musique et
de projections infographiques, dans lequel l'Amiga a une place prépondérante...
Quel
matériel utilisez-vous pour l'image ?
Le travail de l'image a commencé sur une configuration minimum : un Amiga 500+ avec disque dur
de 52 Mo et 5 Mo de mémoire. Les logiciels utilisés étaient (et sont toujours) Elan Performer 2.0,
Deluxe Paint IV, Digi-View. Ceci nous donnait déjà largement assez de matière pour poser les
bases du spectacle. Ce n'est qu'après un an de pratique et d'expérimentations que nous avons
étoffé le potentiel technologique destiné à l'image, dans l'optique d'une utilisation "live".
Notre premier concert a eu lieu en décembre 1992, nous disposions alors de deux machines,
l'A500+ et un A1200 (disque dur de 80 Mo, 6 Mo de mémoire), chacun servant alternativement pour chaque morceau.
Actuellement, nous préparons la nouvelle forme de notre spectacle : synchronisation MIDI
des animations, incrustations des Amiga les uns dans les autres grâce à un G-Lock,
mise en scène avec écran de 8x4 m, adjonction de 3D... et des outils tels que MorphPlus
ou l'A1230, de par leur puissance et leur rapidité de travail, nous sont d'une aide inestimable.
Parlez-nous
de votre spectacle.
Notre spectacle met en scène trois musiciens (basse, guitare, batterie) jouant sur une
base de séquences et sur lesquels sont projetés en direct des animations, en adéquation
avec le son et la mise en scène. Le fond de scène est un écran de 8x4 m.
Chaque morceau possède sa propre thématique : nous travaillons musique et image parallèlement,
tant au niveau des ambiances que de la symbolique. L'étude de l'impact physique du son et de
l'image et la mise en scène tendent à "maximaliser" la violence et l'efficacité de l'ensemble,
l'image étant aussi source d'éclairage et prenant du relief sur le corps des musiciens.
Un de nos objectifs principaux consiste à créer une réalité intermédiaire, un espace aux
propriétés physiques nouvelles et nous nous ouvrirons dès que possible à toute forme de
"création sensorielle" accessible : holographie, techniques laser, sculptures d'arômes...
Un
dernier mot ?
Notre spectacle est la preuve que l'Amiga peut aussi devenir une machine de scène
à vocation professionnelle : l'évolution technologique et logicielle ainsi que le coût
sans cesse réduit du matériel ouvrent désormais à qui le veut un potentiel de créativité
énorme. Nous croyons au fleurissement d'oeuvres nouvelles, interactives et collectives :
avec l'ordinateur, un nouveau paysage culturel est en train de naître et l'Amiga y
trouve pleinement sa place !
Contact : Spina, 12 rue Barreyre, 33000 Bordeaux. Tél : 56.51.99.00.
Photo : Delphine Coppe.
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