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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Entrevue avec Ralph Schmidt
(Entrevue réalisée par Daniel Orth et extraite d'Amiga-Topcool.de - décembre 2001)
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Note : traduction par Daniel Miller (allemand à anglais) et de Mickaël "BatteMan" Pernot (anglais à français).
Ralph, quand est-ce que l'idée
de créer MorphOS est-elle venue, et quel en a été l'élément déclencheur ?
Permettez-moi de revenir un peu en arrière, car MorphOS est une étape dans une longue série d'événements. En septembre 1995,
nous (les gens de feu Phase 5) avons décidé que le PowerPC serait le nouveau processeur du marché Amiga, car la famille des
processeurs 68k commençait à se faire vieillissante et n'avait aucun avenir visible. Pour arriver à cela, nous avons donc
travaillé un peu moins d'un an sur l'émulation et sur la façon dont le système d'exploitation devait être porté.
Tout cela fut jeté par la fenêtre quand nous avons décidé d'opter pour l'approche de la bibliothèque ppc.library, pour des raisons de
temps et à cause des conditions du marché. Puis en 1998, il y avait encore de l'énergie pour retenter l'approche originale après
que le développement pour la mémoire Flash, la ppc.library et du SCSI soient arrivés à leur terme. Nous ne vîmes aucun intérêt à
faire un simple portage d'AmigaOS ou à faire une extension au Workbench 68k à la OS 3.5, du coup notre objectif fut de fonder
un nouvel OS, un OS qui contiendrait une boîte "A-Box" pour les programmes utilisant l'ancienne API Amiga. En mars 1999, le
micronoyau de ce nouvel OS était fonctionnel, et une boîte AmigaOS pouvait alors y être intégrée, ce qui allait servir de
fondations au système d'exploitation.
Cette stratégie est similaire à celle utilisée par Apple pour Mac OS X/Mac OS 9, et c'est de mon point de vue la seule stratégie
sensée. Cette A-Box n'avait alors plus grand-chose à voir avec le portage conventionnel qu'on avait pensé faire en 1996. Il n'est
resté de 1996 que quelques idées utilisables, et avec l'expérience et une phase de planification plus longue, tout s'est finalement
assemblé pour donner ce concept.
Qu'est-ce qui m'a donné envie de commencer ? J'étais un utilisateur d'Amiga depuis mai 1986 et j'avais investi beaucoup trop de
temps pour voir ce système devenir obsolète et ne rien faire. En dehors d'AROS, personne n'avait sérieusement réfléchi à la
stratégie et à l'orientation future du développement du matériel et du système d'exploitation, alors Frank Mariak et moi avons tenté de mettre
en place notre vision de ce que devait être la base du futur marché Amiga.
Si l'on revient en arrière, en 1993, nous avions discuté des principes de MorphOS (micronoyau + A-Box) dans des termes théoriques sur un
canal IRC privé dédié aux développeurs Amiga, avec des gens comme Ralph Babel, Bill Coldwell, Ken Dyke, Michael B. Smith et bien
d'autres. Peut-être même qu'un lecteur d'Amiga-TopCool pourrait en citer d'autres. Ce serait sympa si quelqu'un pouvait me surprendre
avec quelques-uns de ces autres noms.
Parlez-nous un peu du fonctionnement
de MorphOS. Qu'est-ce que MorphOS a à voir avec l'Amiga, et est-ce qu'AmigaOS ou les ROM Amiga sont nécessaires à son fonctionnement ?
MorphOS n'est, pour le moment, qu'un micronoyau moderne avec quelques fonctions invisibles sur lequel l'A-Box tourne en tant qu'OS
principal. Cette A-Box est, en termes pratiques, un Kickstart PowerPC. Dans la dernière version bêta publique de MorphOS, il y a
encore des données du Kickstart qui sont nécessaires, car nous n'avons pas encore fini la réimplémentation PowerPC de quelques
anciens modules comme Intuition/DOS. La version finale qui sera disponible au lancement du Pegasos ne nécessitera pas
d'avoir des données du Kickstart, mais il sera toujours nécessaire d'installer le Workbench 68k. Nous avons l'intention de proposer
un remplaçant au Workbench, totalement PowerPC, pour la fin de l'année 2002.
Comment se passe la collaboration
avec bPlan ?
Eh bien, je suis un des associés de la société bPlan, donc MorphOS fait partie de bPlan. Nous concevons la carte mère Pegasos
pour MorphOS, ainsi que pour Linux et les projets embarqués. Il n'y a pas de conflits d'intérêts.
Pourquoi est-ce que les
utilisateurs d'Amiga doivent choisir le couple MorphOS/Pegasos et non pas le couple AmigaOS 4/AmigaOne ?
Les utilisateurs d'Amiga vont choisir le système pour lequel une machine existe réellement, et dans le monde du PowerPC il n'y a
que MorphOS. Au-delà de ça, nous nous sentons assez forts dans tous les domaines de comparaison possibles, car ceux qu'on appelle nos
concurrents vont avoir du mal à nous concurrencer dans les domaines techniques. En plus de cela, nous avons d'importantes applications
comme Papyrus, Motion Studio, PSA et même quelques jeux comme Rage Hard et Feeble Files. On devrait penser à jeter un oeil sur qui, dans
les années qui ont suivies la faillite de Commodore, s'est mis en mouvement et a sorti les cartes accélératrices 68060 et PowerPC,
RTG et différentes cartes et logiciels.
Quelles sont les caractéristiques
que MorphOS proposera dans sa version finale ? Qu'en est-il de la stabilité du système à l'heure actuelle ?
Je ne peux pas annoncer les caractéristiques finales car nous avons encore toute une série de développements en cours. Le système
est suffisamment stable, permettant à la majorité des membres de la MorphOS Team de ne plus utiliser leur processeur 68k depuis un long
moment déjà. Bien sûr, il n'est pas encore parfait. Avec la sortie du Pegasos, nous allons entrer dans une phase similaire à celle qu'a
connue AmigaOS entre le passage de la version 1.3 à la version 2.0x, et j'espère que nous passerons rapidement cette étape.
Est-ce que MorphOS sera
commercialisé ou est-ce qu'il continuera d'être distribué gratuitement ?
Le mode de distribution de la version de MorphOS fonctionnant sur les anciennes cartes accélératrices PowerUp n'a pas encore été
décidé, mais MorphOS sera fourni gratuitement avec chaque Pegasos vendu pour le marché Amiga.
Est-ce qu'Amiga a essayé de
s'allier à vous, ou a voulu travailler avec vous ?
Nous avons essayé de nous entendre à deux reprises. La première tentative se passa entre décembre 2000 et mars 2001. Cela
échoua du fait de l'influence de Haage & Partner et de Hyperion. Puis la seconde tentative se déroula entre avril et septembre
2001, mais nous nous sommes finalement rendus compte qu'il était impossible de travailler sur un projet commun de développement.
Amiga Inc. n'arrivait pas à convaincre Hyperion de développer Warp3D pour le projet et une série de faits venant de chez Amiga Inc.
était loin de nous inspirer confiance.
Compte tenu de ce que nous savions, nous avons tirer la sonnette d'alarme et avons commencé à porter les autres modules en nous basant
sur les sources d'AROS au lieu d'attendre éternellement l'accord et les sources d'AmigaOS. Si nous avions renoncé à développer un
remplaçant à la graphics.library (ce qui était une demande d'Amiga Inc., alias Hyperion), alors nous n'aurions pas actuellement un
système fonctionnant sur Pegasos, et probablement pas non plus dans un futur proche. Sur cette base, avec ces intérêts extérieurs
jouant un jeu politique, il était impossible de créer quelque chose.
En septembre dernier, avec tout ceci à l'esprit, nous avons proposé d'acquérir une licence pour le nom et ensuite une licence
pour le Workbench 3.1 qui a toujours été tenu éloigné de nous. Nous n'avons eu aucune réponse jusqu'au milieu du mois d'octobre et
puis Amiga Inc. a finalement répondu en nous soumettant des conditions qui étaient absolument insupportables. Mais c'était sans
doute l'effet recherché. Quelqu'un voulait à tout prix éviter que nous nous occupions du futur du système d'exploitation dans sa version PowerPC,
avec le nom officiel.
Est-ce que pour vous AmigaDE
représente le futur ?
Non. Il ne fonctionnera jamais sur un Amiga de bureau et je ne vois vraiment pas comment il va pouvoir s'implanter dans le secteur de
l'informatique mobile. Dans ce secteur, il y a des entreprises professionnelles actives avec plus de savoir-faire, plus de personnes
compétentes et plus de moyens financiers. Sans l'appui d'un des standards de l'industrie, rien ne peut se lancer dans le secteur du
PDA/mobile, et s'il y a réellement un marché pour les jeux, alors une grosse compagnie du jeu vidéo s'en emparera.
Quelques commentaires sur
Amithlon ou AmigaOS XL ?
Que puis-je en dire ? Sur le moyen terme, je pense que ce genre d'AmigaOS n'a aucune chance de se stabiliser au point de
survivre sur le marché du PC, il n'a pas de route directrice et n'est tout simplement pas compétitif pour le moment. Et c'est sans tenir
compte de l'absence d'applications.
Mais je pense que ces produits (comme Amiga Forever qui existe depuis quelques années) peuvent satisfaire des besoins particuliers, comme
celui d'un OS Amiga sur ordinateur portable, portables qui ne seront pas sur une base PowerPC dans un futur proche. Bien sûr, ils possèdent
d'autres arguments comme "le matériel PC coûte moins cher" ou bien "il n'est pas évident de savoir combien d'utilisateurs achèteront un
nouvel ordinateur tel que le Pegasos". Mais un OS de niche ne peut pas progresser sans la synergie financière engendrée par une nouvelle
machine, et cette progression est dans l'intérêt de tous les amigaïstes ayant encore un peu d'espoir.
Cependant, je respecte Bernd Meyer car il a construit quelque chose d'innovant et l'a rendu fonctionnel, et il sait clairement ce qu'il
fait. Quant à AmigaOS XL (UAE pour QNX), je n'y vois aucun avantage par rapport à Amiga Forever.
Que faites-vous quand vous ne
bossez pas sur MorphOS, professionnellement et durant vos temps libres ?
Actuellement, le développement logiciel pour bPlan est mon métier.
Qu'aimeriez-vous dire aux
amigaïstes ?
Quelque fois sur les forums de discussions, on peut avoir l'impression que pour beaucoup d'entre vous, vous ne savez pas quels
sont vos besoins en ordinateur Amiga, ou que vous avez peur du changement. C'est compréhensible après dix années. Certains de ceux
qui écrivent dans ces forums semblent ne pas connaître l'histoire du développement de l'Amiga, ou même ne savent pas *pourquoi*
ils ont acheté, un jour, un Amiga.
Cela devient principalement un argument émotionnel. On est ébloui par le battage médiatique et par quelques marques/licences,
espérant contre toute attente que, cette fois-ci, quelque chose de concret et réel arrivera, caché derrière ce battage et ces
marques, caché derrière cette illusion.
Mon conseil à ce sujet : l'illusion n'est qu'une désillusion, en particulier sur ce marché.
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