Obligement - L'Amiga au maximum

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Entrevue avec David Pleasance
(Entrevue réalisée par Philippe Ferrucci et extraite d'Amiga Power - avril 2013)


David Pleasance Si tout s'était bien passé en 1995, David Pleasance serait peut-être aujourd'hui "notre" patron, le PDG d'Amiga Inc. Un homme qui en veut quand il s'agit de vendre des Amiga. Un allié qu'il est bien dommage de ne pas avoir aujourd'hui.

- Plusieurs années ont passé, pouvez-vous nous donner quelques informations sur vous ?

Je suis un professionnel de la vente et du marketing avec plusieurs années d'expérience dans des grosses sociétés internationales. Parmi elles :
  • The Provident Group (Royaume-Uni) - société de crédit/financement.
  • Bankcard Australia - société commercialisant une carte de crédit (avant les cartes Visa/Master Card) à 11 banques australiennes.
  • Société 3M (de la marque de ruban adhésif Scotch Brand) (26e plus grande société mondiale - 87 000 produits).
  • Pioneer Electronics - Australie - leader mondial en électronique grand public et systèmes audio pour l'automobile.
  • Commodore 1983 - 1995.
- Pouvez-vous rafraîchir notre mémoire à propos de votre travail à Commodore UK ? Quelle était votre relation avec Commodore USA ?

J'ai rejoint Commodore UK en juin/juillet 1983 à un poste nouvellement créé, "Responsable des ventes des produits professionnels de CBM dans les canaux de distribution anglais".

En octobre 1983, j'ai été promu au poste de responsable des ventes au niveau national - produits grand public (VIC-20, C64, etc.).

En août 1985, les Amiga 1000 sont sortis.

Durant la période de 1985 à 1989, j'étais responsable de la publicité et la vente de toute la gamme de produits Commodore et Amiga destinés au grand public via les plus importants revendeurs anglais. Cela inclut Dixons, Currys, Comet, John Lewis, British Home Stores, Debenhams Boots, Tesco, Asda, WHSmith. De plus, j'ai établi un réseau de grossistes distribuant à 3500 revendeurs indépendants.

Durant cette période, j'ai créé l'idée de "lots" (bundles) ajoutant au produit plein de super jeux et de logiciels de création (comme le très connu "Batman Pack"). C'est de là que vient mon slogan "We don't sell Computers - we sell dreams" (Nous ne vendons pas des ordinateurs - nous vendons des rêves). Le succès de ces activités créatives m'a permi d'être nommé, en 1989, directeur des ventes et du marketing - Commodore UK (c'était la toute première promotion en interne du conseil d'administration dans l'histoire de Commodore).

Batman Pack

En juin 1990, je suis devenu directeur général de Commodore Electronics Ltd (la maison mère), basée à Bâle en Suisse et je faisais des rapports directement à Mehdi Ali, le président de la société. J'étais responsable des pays (37 exactement) dans lesquels Commodore n'avait pas de bureau. J'ai quand même maintenu mon rôle dans le marketing pour le marché anglais.

En janvier 1992, je suis devenu vice-président de Commodore USA, mais j'ai continué à faire des rapports directement à Mehdi Ali et pas au président de la filiale américaine. J'ai passé une année aux États-Unis durant laquelle j'ai relancé les affaires avec tous les plus grands revendeurs (Sears, Wal-Mart, Tandy, Comp USA, Best Buy, etc.). Je les ai initiés au concept des lots, et en utilisant nos connexions en Angleterre, nous avons créé quelques lots Amiga 1200 spécialement pour les États-Unis. Cependant, comme je savais que la sortie de nos produits 32 bits était imminente, je ne voulais pas surcharger nos canaux de distribution américains avec des machines 16 bits et avoir encore les mêmes problèmes.

Du coup, en janvier 1993, je suis revenu à mon rôle de directeur général de Commodore Electronics Limited. Étant donné l'instabilité financière de Commodore International, Mehdi Ali insista pour que je revienne au Royaume-Uni (le marché le plus profitable) et pour que je guide la société dans ces moments qui étaient clairement très difficiles.

En mars 1993, je suis passé directeur de CBM UK Ltd (où j'avais débuté en tant que vendeur 10 ans plus tôt !). Pour la petite histoire, on m'a offert le rôle de directeur des ventes quand Steve Franklin a dû être remplacé, mais j'ai refusé. C'est qu'il y a deux types de vendeurs, les "chasseurs" et les "fermiers". Moi je suis bien un "chasseur" qui met en place de nouveaux partenariats, qui explore de nouveaux territoires et qui va à la recherche de nouveaux canaux de distribution. Comme je venais d'arriver à un poste chez Commodore Ltd, j'ai décliné le poste au Royaume-Uni et j'ai recommandé Kelly Sumner qui a été mon second pendant tout le temps que j'ai passé dans les bureaux anglais.

Au lancement de la CD32, j'ai décidé de mettre un coup à Sega (qui était notre plus grand concurrent pour ce type de produits) là où cela leur ferait le plus mal. C'est un bon exemple de mon style en marketing, être différent, être agressif et ne pas rester dans le cercle traditionnel.

Commodore and Sega
La publicité Commodore en face du siège de Sega UK

David Pleasance and Chris Evans.jpg
David Pleasance et Chris Evans lors du lancement de la CD32

- Comment était votre travail ? C'était bien ou difficile ?

Est-ce que j'ai aimé ou pas mon passage à Commodore ? Je dois dire que même s'il y a eu de très nombreux problèmes à cause de la (mauvaise) gestion de Commodore, j'ai aimé chaque minute de chaque heure de chaque jour que j'ai passé dans la société, et cela pour chaque rôle que j'ai eu dans la société. Je peux dire en toute honnêteté que j'y serai encore si la société avait survécu. Elle me manque énormément.

- Quand Commodore est entrée en liquidation judiciaire, vous avez essayé de l'acquérir sans y arriver (Escom l'as eu). Vous étiez pourtant assez confiant. Que s'est-il passé ?

Je pense que moi et Colin Proudfoot, mon directeur financier, étions sans aucun doute les responsables de la société avec les meilleures idées pour un avenir à long terme pour la marque et de façon générale. La filiale anglaise représentait le marché le plus solide parmi toutes les agences du groupe. C'était facilement prouvé par le fait que toutes les autres filiales sont entrées en liquidation très rapidement après l'arrêt de la maison mère, alors que CBM UK continua de vendre pendant encore 18 mois.

Nous avions calculé que pour acheter tous les actifs internationaux de Commodore, et encore plus important pour avoir un capital suffisant (notez que Commodore avait toute une série de dettes chez les fournisseurs de composants, pour l'empaquetage, etc.), il nous aurait fallu lever 50 millions de dollars. Pour être clair, Colin et moi n'avions pas ces fonds, alors nous avons contacté la société Coopers & Lybrand (très crédible dans la levée de capitaux) pour voir ce qui pouvait être fait.

Notre plan d'affaires était très complet, précis et surtout crédible. Alors C&L ont appelé des investisseurs potentiels dans le but de former un consortium qui permettrait de trouver ces 50 millions de dollars.

Ils ont généré beaucoup d'intérêt pour ce projet, et quand Colin et moi avons fait notre présentation à chaque investisseur potentiel, nous avons récolté assez d'engagements (de principe) pour lever les fonds nécessaires. La moitié de l'investissement (25 millions de dollars) nous avait été promise par un fabricant chinois, New Star Electronics, qui avait (illégalement) fabriqué jusqu'alors des consoles de jeux et qui avait les capacités de fabriquer nos produits à bas coût... un facteur important.

La deuxième moitié des fonds devait être fournie par de riches investisseurs individuels, avec Colin et moi à la tête de la nouvelle entité. Bien sûr, l'investissement à réaliser supposait que chacun honorait son engagement pour atteindre les 50 millions de dollars qui étaient nécessaires.

Nous avons donc commencé le processus de "diligence raisonnable" qui vérifie que tous les droits, brevets, licences et inventaires sont confirmés et sont validés comme transférables pour inclusion dans l'achat des actifs. Pendant ce processus, alors que nous visitions les services de développement, nous avons pris connaissance qu'un concurrent montrait de l'intérêt pour l'acquisition des actifs, une société appelée Escom (un fabricant et revendeur de PC) qui comptait parmi ses enchérisseurs l'ex-directeur général de Commodore Pays-Bas.

Pour faire court, 48 heures seulement avant que la vente aux enchères soit prononcée à New York, nos "amis" chinois ont quitté notre consortium car ils avaient été attirés par Escom par toutes sortes de (prétendues) promesses. Étant averti seulement 48 heures avant, nous n'avions aucune chance de remplacer ces 25 millions, alors nous avons été obligés d'abandonner notre offre. Escom a acheté les actifs de Commodore pour environ 10 millions de dollars (c'est notre estimation) et Escom a immédiatement laissé tomber New Star Electronics qui a fini sans rien. C'était certainement l'une des actions les plus stupides prises par Escom car quelques mois plus tard, Escom a fait faillite à son tour.

Sans ces 25 millions, le projet n'était pas suffisamment viable pour l'achat des composants et l'assemblage de nouveaux produits pendant 6-8 mois. Comme Commodore avait des dettes chez tous les fournisseurs, il était impensable qu'ils nous fournissent en faisant crédit. Nous aurions dû tout payer cash. Le fait qu'Escom fit faillite montre clairement la justesse de notre calcul du capital nécessaire pour lancer une production. Sur les 25 millions restants, 10 auraient payé les actifs de Commodore. Comme cela n'aurait pas suffit pour avoir une entreprise viable, nous avons retiré notre offre.

- En 1994, vous avez dit qu'une machine à base de RISC était prévue. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Je ne suis pas quelqu'un de technique mais ce qui nous a été montré lors du processus de "diligence raisonnable" était en cours de développement (ce n'était qu'un prototype) et pourtant c'était déjà incroyable. Les ingénieurs avaient choisi une puce RISC basique mais déjà très puissante. Ils l'avaient combiné (autant que je me souvienne) avec un système complet de rendu 3D, de l'audio multicanal, un module de génération de graphismes et d'autres choses. Tout ce que je sais c'est que c'était la plus grande avancée technologique de l'histoire de Commodore. C'est intéressant de constater que personne qui a été ensuite impliqué dans Amiga ou Commodore n'a essayé de faire renaître ce projet. Quel gâchis !

- Êtes-vous toujours en contact avec les ex-employés de Commodore USA/UK ?

J'ai des contacts occasionnels avec quelques-uns de mes ex-collègues de Commodore, la plupart au Royaume-Uni mais aussi Colin Proudfoot avec qui j'ai déjeuné récemment et John Di Lullo aux États-Unis.

- Connaissez-vous la situation actuelle de l'Amiga ? Ou en avez-vous marre d'entendre parler du nom "Amiga" ?

Je ne me tiens plus au courant des avancées technologiques de l'Amiga étant donné que je ne suis plus impliqué dans l'industrie informatique. Je ne me suis jamais intéressé à la technologie à ce moment-là, même si j'avais identifié des opportunités d'utiliser certaines nouvelles technologies.

Je n'en ai pas vraiment "marre" de parler de l'Amiga. Cela m'a donné les douze plus belles années de ma carrière, et je pense vraiment que si la société n'avait pas fait faillite (ou si nous avions réussi notre opération de rachat), je serais toujours impliqué dans la marque/produit.

- Vous avez dit un jour "Nous ne vendons pas des ordinateurs, nous vendons du rêve." Vendez-vous du rêve aujourd'hui ? Quelle est votre occupation ?

Je suis plus ou moins à la retraite aujourd'hui, car à mon âge c'est très difficile de trouver un poste intéressant qui puisse utiliser mon expérience au niveau international. Je pense toujours avoir beaucoup à offrir dans la vente/marketing de produits dans l'informatique, surtout pour les produits à vendre via les canaux de distribution.

- Comment voyez-vous votre avenir ? Dans l'informatique, dans la musique ou retraité à la maison ?

Aujourd'hui, mon actuelle préoccupation est de gérer le groupe de mes deux fils, le Marcel Pleasance Band. Marcel écrit et chante les chansons. Il joue aussi de la guitare, du clavier, de la basse et des percussions. Emile, le plus jeune, joue de la basse et de l'harmonica. Il y a aussi un batteur/percussionniste Chris Gill. Regardez ses adresses : www.marcelpleasance.com (webarchive) et www.youtube.com/user/marcelpleasancemusic. Bref, c'est la musique qui m'intéresse aujourd'hui.


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