Obligement - L'Amiga au maximum

Vendredi 19 avril 2024 - 02:06  

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Entrevue avec Chris Ludwig
(Entrevue réalisée par Bruce Lepper et Kamel Biskri et extraite d'Amiga News - janvier 1995)


Chris Ludwig Le nouveau système Amiga : une seule puce propriétaire HP-RISC serait la base du système entier.

A l'expo World of Amiga nous nous sommes entretenus avec Chris Ludwig, membre de l'équipe d'ingénieurs Amiga qui travaillait encore sous la tutelle de l'administrateur de la faillite jusqu'à vendredi 9 décembre.

Deux jours après l'anéantissement de cette dernière équipe Amiga, Chris Ludwig décrit les travaux entrepris jusque-là sur une nouvelle génération d'Amiga et la direction prise pour la future évolution de la machine. Ces travaux seront disponibles pour un éventuel acheteur de la technologie Amiga, et l'équipe de David Pleasance nous a déjà confirmés que s'ils réussissent leur achat ils continueront avec le projet de puce PA-RISC propriétaire. L'américain CEI, pour sa part, a été beaucoup plus réservé.

- Vous êtes probablement la dernière personne à avoir travaillé pour Commodore Business Machines (CBM) ?

Actuellement il y a une personne qui continue à travailler. Il s'agit de Jeff Frank qui dirige l'ingénierie matérielle. Son travail en ce moment consiste à liquider tout le matériel qui reste à Norristown, cela depuis vendredi. Vendredi était le dernier jour pour moi et beaucoup d'autres personnes. Nous étions 16 dans l'équipe d'ingénierie.

- Vous continuiez à travailler sur un nouveau système ?

Il n'y avait pas un gros travail de développement principalement car il n'y avait pas beaucoup d'argent à dépenser. Nous n'avions pas autant de personnel que nécessaire. Il y avait des idées pour des logiciels, il y avait des idées pour du matériel mais il n'y avait pas un but de développement certain...

- Nous étions présents le mois dernier au Future Entertainment Show et on nous a dit que la puce HP-RISC avait été choisie à la base du futur développement Amiga.

Cela est correct.

- M. Pleasance nous a dit ce matin que le fait que le travail ait été arrêté signifie que de nouveaux accords devront être conclus avec Hewlett-Packard pour que le développement redémarre.

Oui mais, cela dit, l'accord que nous avions avec HP était solide et je ne pense pas qu'il y aura un problème ici. Ils ont toutes les raisons du monde de vouloir cela pour passer au travers avec quiconque continuera l'Amiga.

- Est-ce que Lew Eggebrecht continue à travailler avec vous ?

Vers la fin, il n'était pas là tout le temps, il nous consultait, mais quand nous avions besoin de lui, il suffisait de lui téléphoner.

- Il connait l'architecture HP très bien ?

Assez bien. Nous avons un expert, le Dr Edward Hepler, la personne qui a conçu le système RISC 3D, et il était présent jusqu'à la fin. Il travaillait dessus et je suis sûr que si quelque chose se passe il rejoindra l'équipe.

- Est-ce que c'est l'équipe de développement Amiga qui a pris la décision de se diriger vers le HP RISC ou était-ce une décision de Commodore ?

C'était une décision de Commodore. Nous avons passé beaucoup de temps à examiner les processeurs disponibles et essayé de décider lequel était le meilleur pour répondre aux besoins que nous avions en tête pour le futur de la plate-forme. Nous l'avons choisi en fonction de plusieurs points : la compatibilité avec des produits existants HP car ils ont racheté Apollo (le constructeur de stations graphiques) et que leur processeur est compatible 68000 donc il y a un mode d'émulation 68000 pour le PA-RISC.

- Est-ce que cela existe déjà ?

Oui.

- Est-ce que cette émulation est matérielle ?

Les deux. L'architecture des instructions est similaire au 68000 dans beaucoup de cas et il y a des astuces d'émulation logicielle qui peuvent être réalisées aussi bien, alors entre ces deux cas cela rend facile une migration. Cela ne garantit pas la compatibilité, ce n'est pas comme le PowerPC où vous avez la compatibilité quand vous l'achetez, ils ne l'ont pas fini et je ne sais pas s'ils le feront, mais cela réduit considérablement la durée de développement pour migrer, il y a beaucoup moins à faire en re-codage.

- HP fait ce travail lui-même ?

C'est exact.

- Alors cela permettra de créer très facilement quelque chose qui ressemble à un AmigaDOS portable sur HP RISC ?

Exactement. C'était une des principales raisons du choix de la puce HP. Les autres raisons ont été que nous voulions une puce qui nous autorise un très grand degré de contrôle pour l'implémentation de nos propres idées pour la moitié du travail de 3D. Par exemple, pour le PowerPC, si vous voulez être un OEM (Bruce Lepper : Original Equipment Manufacturer, ou autrement dit un fabricant qui prend un produit de base d'un autre fabricant et l'utilise pour créer un autre produit) on vous donne le noyau PowerPC, qui est une petite partie carrée de la puce et on vous laisse le reste en forme de L de façon à rajouter votre matériel. C'est comme cela que ça fonctionne si vous voulez avoir une puce basée sur le PowerPC de votre cru.

- Mais aucun utilisateur de PowerPC n'a encore fait cela, ils utilisaient tous la puce standard telle quelle.

Oui exactement. Cela a été fait avec d'autres puces. Mais nous voulons avoir notre propre destin, notre propre travail sur les semi-conducteurs sur le même principe que le HP-RISC. Avec le PA-RISC, contrairement au PowerPC, nous sommes actuellement en mesure d'influer sur notre sort de telle façon que nous pouvons prendre le noyau HP-RISC et fondamentalement rajouter les pièces que nous voulons, ôter celles que nous ne voulons pas, rajouter des instructions, ce qui est très important pour nous. Nous avons passé beaucoup de temps à travailler sur des nouvelles instructions qui nous permettent de disposer de performances 3D fantastiques et le PowerPC ne nous aurait pas permis de faire cela. Le matériel HP le permet.

- Donc vous êtes en train de créer un HP-RISC personnalisé pour l'Amiga.

Exactement, c'est ce qui est prévu, nous créons fondamentalement une puce PA-RISC basée sur le PA-150, le petit dernier. Cela nous permettra de disposer de performances réellement fantastiques.

- A quel point en êtes-vous de ce travail ?

Nous disposons de simulations logicielles de la puce qui tournent en ce moment. Nous avons fait des simulations logicielles de quelques-unes des quatre pièces et elles fonctionnent, alors nous en sommes satisfaits...

- Est-ce que ces quatre puces n'en feront plus qu'une à un stade ultérieur ?

Vous voulez dire les puces Amiga ? Oui. Essentiellement dans ce noyau nous aimerions mettre autant le son du AAA que le graphisme que nous avons conçu pour le RISC et évidemment le port processeur. Il faut toujours un convertisseur numérique-analogique qui génère la table de couleurs pour la vidéo mais ce sont les pièces standard, ce n'est pas quelque chose que nous allons devoir concevoir nous-mêmes.

Le résultat devrait être une solution à une puce. Une autre raison d'avoir choisi le PA-RISC était que la conception du PA-RISC permettait de disposer d'un système multiprocesseur, avec d'autres processeurs agissant comme processeurs de support. De cette manière nous pouvons, par exemple, avoir une solution avec une puce qui peut être très bon marché pour des systèmes ludiques. C'est notre version personnalisée du PA-RISC. Mais nous pourrions aussi disposer de systèmes ultimes où notre puce ne serait qu'un sous-processeur qui ne s'occuperait que du travail graphique et un autre PA-RISC ferait la majeure partie des calculs. Comme cela vous multipliez par deux les performances du système et vous disposez toujours de toutes les performances graphiques potentielles tout en soulageant la puce PA-RISC, alors vous obtenez des performances réellement fantastiques. Et vous pouvez dimensionner cette architecture pour des systèmes haut de gamme.

- Est-ce que cela va loin au point que l'on puisse contrôler des transputers ?

Ce n'est pas exactement comme les transputers. Ce n'est pas indéfiniment extensible. Les transputers manifestement sont beaucoup plus extensibles dans cette direction. Mais d'autre part, c'est une intégration plus serrée. D'un point de vue logiciel, il est plus facile de coder car vous détachez les sous-tâches à l'autre puce, c'est fondamentalement comme si vous travaillez avec une solution à une puce.

- Combien de temps sera nécessaire pour le finir ?

Nous avons prévu 18 à 20 mois depuis le début. Quand quelqu'un aura racheté Commodore et dira "Allez-y" et que l'argent sera là, cela prendra 18 mois. C'est la conception totale de la puce qui doit être faite et la gestion logicielle doit aussi être réalisée... cela va prendre du temps.

- Et cela n'est pas variable en fonction des moyens qui seront mis derrière ?

Bien sûr que ça l'est, mais pas de façon démesurée. C'est probablement l'estimation de durée la plus optimiste. Les moyens nécessaires ne sont pas démesurés comparés à ce que nous avons eu par le passé. C'est certainement quelque chose de faisable.

- Apparemment Windows NT devrait fonctionner dessus.

Affirmatif, Windows NT fonctionne sur un PA-RISC et nous n'enlevons rien qui puisse l'empêcher.

- Dites-nous à quoi AmigaDOS ressemblera sur une telle machine. Sera-t-il possible de retrouver AmigaDOS que l'on connait ?

Le projet est de "porter" simplement AmigaDOS sur la puce. Exec sera porté, Graphics sera porté, Intuition sera porté, toutes les parties d'AmigaDOS qui existent actuellement seront portées. L'idée est que le système sera en totalité un Amiga, avec la possibilité de faire aussi fonctionner Windows NT. Parce que c'est un PA-RISC, il y aura des versions compilées de NT. Vous êtes en train de parler d'une machine qui contient deux OS (Operating System), trois si vous comptez le système HP.

- Le nouvel AmigaDOS ne sera pas compatible avec les logiciels existants.

C'est vrai, les gens devront recompiler les logiciels existants. Mais grâce au degré de compatibilité avec les 68000 cela ne devrait pas représenter un travail gargantuesque. Cela devrait être aussi direct que ça l'est pour les gens de chez Apple qui recompilent leurs applications courantes 68000 afin qu'elles tournent sur PowerPC.

- Est-ce que tout cela peut être réellement fait maintenant si quelqu'un finit par racheter Amiga ?

Absolument. C'est simplement le fait qu'il faut être assuré qu'à la tête de la compagnie il y a la clairvoyance qui permette de le réaliser. Commodore a trop souvent dans le passé été dans la situation de concevoir des produits brillants qui arrivaient jamais sur le marché parce que les dirigeants qui manquaient de clairvoyance s'écriaient "Oh non, ils ne voudraient pas acheter cela". Mais je ne pense pas que nous reverrons cela avec les acquéreurs potentiels.

- Ce travail que vous réalisiez est un des principaux atouts de Commodore et nous supposons que c'est pour cela que l'administrateur de la faillite vous laissait continuer. Cela signifie que quiconque rachète Commodore sera capable de continuer ce projet.

Absolument. Cela dépend réellement comment le rachat va se dérouler. Quiconque rachètera la totalité de la compagnie aura le droit de fabriquer cet ordinateur. Mais nous avons entendu dire que l'administrateur de la faillite peut décider de vendre la compagnie en plusieurs morceaux, ce qui signifierait que si quelqu'un voulait uniquement prendre la technologie, il pourrait y accéder avec beaucoup moins d'argent que pour la totalité de la valeur de la compagnie et que quelqu'un d'autre pourrait racheter les droits pour utiliser le nom Amiga, etc.

- Est-ce que vous pensez que les gens qui ont travaillé sur cela seront en mesure de revenir si la vente est réalisée rapidement ?

Si cela arrive rapidement et je suis quasiment sûr que ceux qui sont impliqués sont intéressés pour revenir. Cela dépend du temps que ça prend. Dans six mois à partir de maintenant si rien ne s'est passé je suis sûr qu'ils auront tous un travail et qu'ils en seront contents. Un travail qui n'aura peut-être pas la même "étincelle" que l'Amiga, mais qui sait ? Si l'argent est bon, et vous avez une femme et des enfants à faire vivre...

- M. Amor de CEI a dit sur Portal l'autre jour qu'il n'était pas sûr de son choix de modèle de puce RISC. Il a dit que les Mac et les PC se dirigeaient vers le PowerPC, mais que des discussions ont eu lieu avec HP. Il ne semble pas être fixé sur l'idée d'une puce HP-RISC.

La vérité est qu'il n'a eu que très peu de contacts avec l'équipe d'ingénieurs. Il a visité une ou deux fois mais à part cela, rien.

- Vous avez eu d'avantage de contacts avec d'autres équipes ?

Oui c'est vrai. Nous avons eu plus de contacts avec des gens qui se sont désistés. A un moment, Samsung était un acquéreur potentiel.

- Amstrad ?

Oui mais c'était il y a longtemps.

- Philips ?

Correct.

- Toutes ces personnes vont apparemment avoir une possibilité de faire une dernière offre.

C'est vrai. Je pense que le fait d'avoir laissé partir les ingénieurs et que les ventes de Noël soient loupées fait que la valeur de la compagnie a été revue à la baisse notablement et les gens qui ont laissé tomber auparavant peuvent être à nouveau intéressés maintenant que le prix a été diminué.

- Nous avons entendu quelques mois auparavant que Samsung n'était pas réellement intéressé pour continuer la gamme Amiga.

C'est difficile à dire. Il était manifestement intéressé par le savoir des ingénieurs et par plusieurs produits dont nous disposions. S'ils étaient ou non intéressés pour continuer l'Amiga et sa gamme est difficile de dire.

- Est-ce que vous avez un acquéreur préféré ? Qui vous a le plus impressionné ? J'essayerais d'empêcher quiconque ici d'entendre votre réponse (Bruce Lepper : David Pleasance était dans la même salle durant cette partie de l'entrevue mais était en train de parler avec Jim Drew et d'autres personnes)

Tout ce que je peux réellement dire est que, quiconque rachètera la compagnie, aura de l'instinct et de la clairvoyance pour mettre en avant ce que la plate-forme a de mieux. Je crains que les gens aient une vision à court terme de ce qu'ils ont à faire avec la plate-forme et que quelques-uns des acheteurs aient réellement le souhait de juste faire une opération de pillage.

- Vous pensez qu'il y en a comme ça ?

Je le pense.

- Est-ce que vous pensez qu'il y a aussi des gens sérieux ?

Oui il y en a de sérieux.

- Est-ce que vous incluez CEI et l'équipe anglaise Commodore ?

Ouais...

- Vous n'êtes pas très sûr.

C'est difficile à dire. Je pense que l'équipe anglaise a une idée très claire de là où ils veulent aller et c'est très important.

- L'Amiga a très bien réussi dans le cadre de ses spécificités technologiques. Quelle proportion allez-vous en garder, comme le fait de pouvoir tirer les écrans, la compatibilité vidéo, ces sortes de choses.

Manifestement le jeu de composants devra être compatible vidéo. Une des raisons majeures d'être sûr que nous avons un jeu de composants bas de gamme est qu'il pourrait être utilisé dans des jeux vidéo, dans les systèmes de programmation de chaîne télévisuelle câblée, et des systèmes de présentation multimédia bon marché, donc il devra être compatible vidéo. La partie Blitter devra être dédiée aux mêmes types d'opération que le Blitter actuel.

- Le défilement tel que nous l'avons actuellement ?

Ouais, ouais, nous aurons du défilement.

Plusieurs des modes vidéo actuels seront disponibles ou au pire émulés et avec les nouveaux modes je pense que vous allez être surpris. Il y a des modes grandioses.

- Des sprites ?

Nous allons probablement écarter les sprites complètement. Si vous regardez comment les programmeurs de jeu écrivent les programmes aujourd'hui, très peu d'entre eux continuent d'utiliser les sprites. Ils utilisent juste un sprite pour le caractère principal et ils écartent le reste simplement à cause de ce que les sprites impliquent. Cependant, c'est minime. Il est beaucoup plus facile, particulièrement si vous faites des adaptations sur PC, de ne pas avoir à s'occuper des sprites. Il est plus censé d'en disposer entièrement et d'utiliser le gain pour améliorer les possibilités 3D.

- Est-ce que le jeu de composants AAA est définitivement hors course ?

Je ne sais pas s'il est définitivement hors course. Dave (Haynie) a passé beaucoup de temps pour obtenir un système qui, au moins d'un point de vue matériel, fonctionne. Je pense que le gros problème avec est que d'un point de vue des caractéristiques cela n'ajoute pas assez à court terme et dans le long terme il vaut mieux passer outre de façon à être nouveau et innovant, et c'est sur cela que nous nous concentrons avec le RISC-3D.

- Les spécifications du AAA semblaient être très impressionnantes du point de vue des utilisateurs et maintenant vous parlez de passer du coq à l'âne. Est-ce que ce circuit propriétaire est réellement beaucoup mieux que le AAA ?

Oh oui, définitivement. D'après ce que nous avons appris en lisant IEEE magazine et en ayant joué avec, la Saturn (console de Sega à venir) n'arrive pas à la cheville de notre système. Nous l'avons conçu de manière à ce que ce soit un système réellement fantastique en mettant en application la meilleure des ressources que Commodore ait jamais eu, en concevant fondamentalement nos propres puces plutôt que le confier à quelqu'un d'extérieur et juste utiliser une puce toute faite. Nous avons prévu des choses réellement excellentes.

- Donc vous pouvez envisager de disposer d'une gamme très étendue de produits Amiga allant du joueur à l'utilisateur professionnel dans la vraie tradition Amiga ? (qui a été si difficile à commercialiser !)

Oui ça a été difficile à vendre. C'est cela. Mais c'est aussi un de nos points forts et écarter cela en se concentrant sur une destination ou une autre serait une erreur.

- Alors vous disposez en intégré de plusieurs sortes de placage de textures et autres possibilités ?

Oui. Fondamentalement le Blitter dispose de davantage de caractéristiques qui lui permettent de faire du placage de textures, de l'ombrage comme les nouvelles consoles, mais plus rapidement et avec des modes vidéo de meilleure qualité alors que nous disposons d'une plus grande résolution que les consoles, parce que finalement nous aurons besoin de cette résolution. Nous pouvons programmer complètement le taux de pixels.

Comme vous le savez c'est une caractéristique qui est apparue avec le AA, que le AAA a amélioré, et l'évolution dans cette voie continue, donc nous serons capable de faire un grand nombre de modes graphiques. Nous avons un mode True Color (24 bits), nous avons des modes de réduction de couleurs, similaires au HAM mais quelque peu différents, nous avons des modes YUV, donc il sera très simple pour nous de réaliser la gestion du PhotoCD. Nous avons aussi quelques modes 32 bits où il y a un canal transparent.

- Couleur 24 bits à l'écran en haute résolution ?

Oui bien sûr. Évidemment ce n'est pas le genre de mode que vous voudriez utiliser pour un système ludique car il prend trop de bande passante, les graphismes prennent trop de place, mais il est présent car le même jeu de composants peut être utilisé dans un système ultime pour fournir du True Color, une interface haute résolution.

- Quel pourcentage de ce système se trouve dans la puce principale dont vous parlez. Est-ce qu'il y a un sous-système externe dédié au graphisme ?

Tout est en une puce. Tout est dedans excepté la RAM, la ROM, et le RAMDAC pour les tables de couleur.

- Et le cache ?

Il y a un cache interne pour le PA-RISC et aussi un cache externe.

- Un des gros problèmes de l'Amiga est le manque de protection de la mémoire. Un programme qui plante fait planter tout le système. Est-ce que ce problème sera résolu ?

Évidemment si nous nous penchons sur le portage d'un OS vers une autre puce nous avons l'opportunité à ce point de nous débarrasser de tous les problèmes dont nous étions obligés de nous accommoder. Nous aurions voulu le faire il y a fort longtemps mais certaines caractéristiques internes de Exec le rendait difficile à faire.

- Ce sera un des avantages en perdant la compatibilité !

Exec ne sera pas un portage facile car il est écrit entièrement en assembleur mais il est petit avec un noyau dense donc cela ne devrait pas être trop difficile.

- A quelle vitesse d'horloge cela tournera ?

Quelle que soit la vitesse d'horloge les puces PA-RISC sont disponibles actuellement. Je sais qu'ils tournent à 100 MHz, alors...

- Quel type de mise à jour est envisageable pour le 4000 ?

En ce moment dans les cartons il n'y a pas de projet pour ce qui est au-delà du 68040 à 25 MHz. Je pense que ce que vers quoi nous nous dirigeons serait d'utiliser des produits de quelqu'un d'autre dans le boîtier et cela à court terme. C'est définitivement vrai que nous avons besoin d'un 4000 proposant de meilleures spécifications sur le marché et qui nous donne un moyen rapide de le faire.

- Quel était votre fonction dans l'équipe Commodore ?

J'ai été embauché il y a trois ans et demi pour faire des standards multimédias. Concrètement, j'ai travaillé sur le standard IFF et j'ai essayé d'imposer ce standard provenant de l'extérieur à l'intérieur de l'entreprise et de développer notre propre standard là où il n'y avait pas de standard, puis inciter les développeurs à adopter ces standards.

Malheureusement, comme d'habitude chez Commodore, il y avait un très petit budget à dépenser pour concrétiser ces efforts, donc pas grand-chose n'en est sorti mais nous avons fait du bon travail. Par exemple, CAMDI (Commodore Amiga MIDI Driver), qui est essentiellement un système genre bibliothèque MIDI qui permet à des applications MIDI de partager l'accès aux ports MIDI de façon à ce qu'il y ait fusion automatique des données. A partir de ce travail beaucoup de personnes l'ont achevé avec une autre bibliothèque appelée Real Time Dat Library qui fournit la synchronisation et le chronomètre à partir d'une source horloge qui peut être générée par la bibliothèque elle-même ou venir en externe du "time code device", puis cette horloge est envoyée aux sous-tâches qui en ont besoin. Par exemple, vous pouvez synchroniser des animations multiples avec du son grâce à la Real Time Library.

- Est-ce que tout ce travail ne sera pas perdu quand vous changerez le processeur ?

Non, c'est une des raisons pour laquelle cela prendra 18 mois. Une bonne chose est le fait de pouvoir utiliser un RISC existant même si le travail matériel est plus avancé que le travail logiciel qui peut être démarré immédiatement car il suffit d'aller acheter une station de HP avec un PA-RISC à l'intérieur. Concrètement nous aurons des simulations logicielles de sous-systèmes graphiques et les possibilités graphiques de la station de travail seront utilisées à concurrence de ce qu'elles sont capables d'émuler. Cela sera complètement différent car ce dont nous disposons dans notre propre matériel est manifestement beaucoup plus rapide, mais ce n'est pas très important et nous serons capables de programmer une partie significative du système d'exploitation sans que la partie graphique finale du jeu de composant soit faite. Nous savons ce que le jeu de composants graphiques pourra faire et nous pouvons écrire des logiciels qui émulent cela.

- Donc les développeurs utiliseront une station de travail HP pour créer le futur Amiga.

Précisément. Cela sera comme cela car 18 mois semble être une longue période quand vous pensez au temps qui va se passer avant que quelqu'un propose un matériel, mais si vous êtes un développeur de logiciels, comme vous le savez bien, 18 mois ne sont pas beaucoup pour apprendre un nouveau système en entier et concevoir des programmes pour lui dignes de ce nom.

- Les développeurs Amiga passeront probablement beaucoup de temps à apprendre à programmer la nouvelle machine ?

Je pense que vous découvrirez que nous avons essayé de conserver la même philosophie de la puce. Cela ne va pas être évidemment compatible au niveau registre, donc, les personnes qui "tapaient sauvagement" dans le matériel devront tout réapprendre ! Mais si vous programmez en respectant le système je ne pense pas que vous ayez de quoi vous inquiéter. Vous devriez être en mesure juste en recompilant vos programmes, d'obtenir quelque chose qui fonctionne. C'est le but. Nous avons une grande quantité de très bons logiciels disponibles. Mais je pense que vous trouverez que même dans le domaine public les gens vont de l'avant car ils veulent être les premiers...

- Une dernière question. Si ce nouvel Amiga est produit dans deux ans, quels seront ses avantages principaux par rapport au Mac et au PC ?

Je pense que un point important est que la machine de base aura des performances graphiques exceptionnelles. En tant que système dédié au rendu 3D et en tant que système destiné à faire un travail de vidéo commerciale, vous verrez que notre système sera autant compétitif que l'est l'Amiga aujourd'hui. D'ici 18 mois à deux ans quand les PC arriveront au niveau où nous sommes actuellement, nous en serons à une génération de plus !


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