Obligement - L'Amiga au maximum

Jeudi 28 mars 2024 - 11:38  

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Entrevue avec Jérôme Senay
(Entrevue réalisée par David Brunet - septembre 2022)


Jérôme Senay En été 2021, les fans d'Amiga ont eu la surprise de voir apparaître BOING, un nouveau magazine imprimé consacré à l'Amiga et édité par Boing Attitude :). Gérant de cette société, Jérôme Senay prouve une nouvelle fois qu'il est une des personnes les plus motivées de la communauté Amiga, et avec le poste de rédacteur en chef du magazine, il ajoute une nouvelle corde à son arc déjà bien garni.

- Bonjour Jérôme. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, je suis travailleur indépendant dans le domaine de l'informatique. Ma boîte s'appelle "Boing Attitude"... Je suis sûr que vos lecteurs comprendront la référence :-). Mon activité se divise en deux grandes parties : prestation de services aux entreprises et édition. J'ai 48 ans, ma couleur préférée est le vert et j'aime jouer aux jeux de société, pratiquer du sport (course à pied, cyclisme...), comprendre la géopolitique et bien d'autres choses encore.

Je suis généralement identifié dans la communauté Amiga sous le pseudo "Glames" (du nom du héros du jeu "Operation Stealth", le premier jeu vidéo que j'ai réussi à terminer) ou parfois "Acid Jack" (du nom d'un des personnages de mes jeux). Certains me connaissent peut-être pour l'opération "Restore French" qui a consisté à traduire les livres d'AmigaOS 3.9 en français, d'autres pour mes logiciels en "MeUp" destinés aux Amiga de nouvelle génération (AmigaOS 4, MorphOS) et Windows comme AskMeUp XXL (quiz multijoueur), DirMeUp (explorateur de fichiers) ou WordMeUp XXL (jeu d'arcade, réflexion et mémorisation). D'autres encore pour mes jeux ou applications Android (ScoresMeUp, PixMeUp...). Enfin, plus récemment, j'ai créé le magazine papier BOING consacré à l'Amiga, ce qui a sans doute permis de me faire connaître un peu plus.

Heureusement, la plupart des gens ignorent mon existence et ça me va très bien comme ça ! ;-)

DirMeUp
DirMeUp

ScoreMeUp
ScoreMeUp

- Quels ordinateurs possédez-vous et que faites-vous avec chacun d'eux ?

À une époque, je n'avais plus que des Amiga de nouvelle génération (architecture PowerPC) mais j'ai récemment replongé dans le monde du "classic" grâce à l'Apollo Team et sa ligne de produits "vampirisés".

Aujourd'hui et depuis maintenant plus de 10 ans, j'ai une "The Red One", une machine PowerPC fonctionnant sous AmigaOS 4. J'en suis très content, notamment pour son silence, sa faible consommation et bien sûr pour AmigaOS 4. C'est l'ordinateur que j'utilise le plus : pour gérer mes courriels, mes sites Internet, programmer, jouer...

Côté NG, j'ai également un AmigaOne G4 (période Eyetech) que je sollicite pour des tests et sauvegardes. J'ai un Mac mini G4 sous MorphOS que je ressors occasionnellement pour mes portages de jeux ou d'applications. J'utilise en outre WinUAE, AmiKit XE, FlowerPot et AROS x86 en émulation sur PC, principalement pour tester mes applications et jeux dans un maximum d'environnements. Windows m'est aussi nécessaire pour la création du magazine BOING avec le logiciel Scribus.

Côté "classic", j'ai donc une Vampire V4+ Standalone que j'utilise assez régulièrement sous AmigaOS 3.2.1 pour tester les derniers jeux et applications ou jouer à de grands classiques (Pang, The Settlers, ATR, Skidmarks...). J'écoute de la musique (via HippoPlayer et AmigaAMP), rédige quelques articles, navigue sur Aminet, notamment pour maintenir à jour mon système. Parfois, je passe sous ApolloOS pour tester les nouvelles versions du système. J'ai également un A500, un A600 et deux A1200 dont je me sers de façon plus occasionnelle, principalement pour jouer mais aussi pour tester quelques (petits) programmes de ma conception.

Vampire V4+
Vampire V4+ Standalone sous AmigaOS 3.2.1

- Vous avez lancé BOING, un nouveau magazine papier. D'abord, quelles sont les raisons de ce lancement ?

La principale raison est que j'en avais assez des articles en anglais de la revue Amiga Future ! ;-) Même si j'aime bien la langue de Shakespeare, je trouve quand même plus agréable de lire en français. Début 2021, "Amiga Addict" est sorti en anglais puis "Passione Amiga" en italien. Cela a été le déclic : pourquoi pas une revue pour les francophones ? Ajoutez à cela un confinement, l'achat d'une Vampire, la sortie d'AmigaOS 3.2 et je n'avais plus d'excuses pour ne pas me lancer dans cette aventure. Comme j'avais déjà écrit pour des sites (comme Obligement) ou des fanzines (Boing Attack, Amigazette, Amiga Impact...), je n'ai pas trop réfléchi (heureusement) et ai commencé à écrire un volumineux dossier sur la Vampire (11 pages au final !). Un article en entraînant un autre, j'ai fini par en avoir un nombre suffisant pour faire un magazine. Pour l'anecdote, très peu de personnes étaient informées à l’origine, même pas Mickaël "BatteMan" Pernot qui est l'une des célébrités dont l'entrevue est dans le premier numéro.

BOING BOING
Les deux premiers numéros de BOING

- Qui vous aide au niveau de la rédaction ? Et au niveau des autres tâches dans la réalisation du magazine ?

Dès la sortie du numéro 1, des fans d'Amiga m'ont contacté pour pouvoir contribuer au magazine en écrivant des articles. Il existe dorénavant une équipe de trois-quatre rédacteurs réguliers plus d'autres pour des contributions plus occasionnelles (mais tout autant appréciées). Après m'avoir soumis le sujet au préalable, chaque auteur m'envoie ensuite son article dans un simple fichier texte (parfois au format doc), des images et photos pour l'illustration et parfois les commentaires associés. Arnaud "Aïto" Schwetta, un dessinateur professionnel que beaucoup d'amigaïstes connaissent, m'aide aussi et je n'hésite pas à lui demander conseil pour tout ce qui est visuel. Il réalise même parfois la couverture du magazine.

BOING BOING
Les numéros 3 et 4 de BOING

De mon côté, j'écris de moins en moins d'articles mais encore à peu près la moitié pour le dernier numéro sorti (le 4). Débute ensuite la phase de relecture de mes textes et de ceux des autres. Je les passe tout d'abord au correcteur orthographique et je les imprime pour les relire. Puis démarre la mise en page, réalisée sous le logiciel en source ouvert, Scribus. Ensuite, je relis (cette fois-ci à l'écran) tous les articles mis en page. Enfin, je prépare la mise à jour du site de Boing Attitude ainsi que la page des liens qui sont inclus dans le numéro à sortir. Lors de la publication, je gère la facturation et les envois postaux.

La phase la plus coûteuse en temps reste toujours la rédaction des articles. C'est pour cela que je remercie chaudement toutes les personnes qui me fournissent des tests, entretiens, tutoriels ou dossiers. La gestion des envois est aussi assez chronophage (mais heureusement, j’habite à 30 secondes d’un bureau de poste).

- Quelles sont les plus grandes difficultés dans la réalisation d'un magazine papier pour Amiga ?

Assurément trouver du temps à y consacrer. Le premier numéro m'a pris l'équivalent de deux mois de travail. Les derniers, plutôt un mois. Imaginez que vous contactiez votre patron pour prendre un congé sabbatique (donc non payé) d'un mois. C'est ce que je fais, même si mon statut d'indépendant me permet un peu plus de souplesse et que je travaille pas mal sur mon temps libre. À titre d'exemple, j'ai fait cinq-six semaines de plus de 60 heures (et même une à 70 heures) l'automne dernier pour que le numéro 3 puisse sortir juste avant Noël. Le travail, c'est la santé... :-)

Ensuite, l'impression en elle-même : vous devez gérer les traits de coupe, les fonds perdus, les profils de couleur, l'impression numérique ou "offset" et plein d'autres notions propres à ce métier. Au départ, j'ai un peu tâtonné, la plupart de ces concepts étant nouveaux pour moi. Maintenant, je maîtrise un peu mieux le logiciel de PAO Scribus et cela va plus vite.

J'ai eu ensuite des problèmes avec l'imprimeur lui-même pour fournir le bon format de fichier et quelques grosses déconvenues avec celui-ci. Par exemple, pour le dernier numéro (le 4), j'ai eu 40 exemplaires invendables sur une production de 250, la plupart pour des problèmes de mauvaise découpe voire de pages inversées... Je suis donc actuellement en recherche d'un nouveau prestataire plus fiable (et si possible en région nantaise) pour ne plus avoir ce genre de soucis. Jusque-là, c'était de l'impression numérique et on va vraisemblablement passer sur de l'offset (procédé d'impression le plus utilisé pour des documents de qualité).

Mais heureusement, il existe une grande facilité : c'est de trouver des thèmes d'articles, tellement l'actualité est riche ! On n'arrive même pas à tester tous les jeux ou applications du moment, tellement il y en a sur Amiga "Classic".

- Le nom de "BOING" a-t-il été facile à trouver ? Quels étaient les autres noms potentiels, s'il y en avait ?

Cela a sonné comme une évidence. Mon entreprise ayant pour nom "Boing Attitude" et mon logo étant une Boing Ball retravaillée (à la sauce Aïto), il n'y a pas eu de réel choix : dès mon premier croquis, BOING était le nom du magazine.

- Quelle est la ligne éditoriale du magazine ?

Notre slogan est "l'Amiga sous tous ses variants" : d'abord un clin d'oeil à la situation sanitaire lors de la sortie du premier numéro, c'est aussi l'idée de traiter toutes les déclinaisons de l'Amiga (AmigaOS 3, 4, AROS, MorphOS) même si dans les faits, après quatre numéros, on parle surtout de l'Amiga dit "classic" (celui utilisant un processeur 68k) et d'ApolloOS (installé par défaut sur les Vampire autonomes). Toutefois, on publie des actualités propres à AROS, AmigaOS 4, MorphOS et on inclut même parfois des tests de jeux ou d'applications spécifiques à ces plates-formes. Mais ne nous voilons pas la face, la majorité de l'actualité et des utilisateurs sont bien sur les Amiga d'origine. Peut-être que certaines livraisons comme l'A1222 changeront un peu la donne pour la nouvelle génération (à base de processeur PowerPC) mais pour l'instant... Finalement, ce sont les contributeurs qui choisissent et je ne reçois quasiment que des articles sur les machines d'origine, ce qui est en totale adéquation avec notre lectorat.

Le magazine fait la part belle aux tests de jeux/applications et aux entretiens avec des personnalités de la scène Amiga (avec toujours à l'esprit l'idée de mieux comprendre les rouages de la création). Il y a toujours un ou plusieurs dossiers de fond sur des sujets bien précis (comme la révolution vidéo apportée par l'Amiga dans le numéro 3). On y trouve aussi des "ateliers" (tutoriels). BOING n'est pas une revue à vocation nostalgique. Je veille à ce qu'il y ait toujours une majorité d'articles contemporains. Il se passe tellement de choses actuellement, on ne va pas ressasser encore et encore notre (glorieux) passé. Toutefois, il y a toujours un test rétro, c'est une sorte de tradition que j'ai lancée dès le premier opus avec le test de "Croisière Pour Un Cadavre". Je qualifierai le style adopté de sérieux à tendance humoristique, ce qui correspond je pense à ma personnalité : il faut être sérieux... mais ne jamais se prendre trop au sérieux ! :-)

- Dans BOING, y a-t-il des rubriques inédites qui ne sont pas dans les autres magazines ?

Inédites, je ne sais pas mais originales, à coup sûr. La revue comporte une rubrique "insolite" où l'on publie des documents ou photos ayant trait à l'Amiga. Par exemple, dans le premier numéro, on trouve la réponse de Commodore (sur page à entête !) à une demande de stage. Dans le numéro 2, nous avons une mini BD, publiée avec l'accord de Yann Serra (magazine "Amiga Dream").

Nous avons également une rubrique "détente" qui a toujours un lien avec l'Amiga : mots fléchés, dessin à colorier... Même un mini jeu dont vous êtes le héros dans le numéro 4 !

Enfin, nous avons décroché des entretiens exclusifs, comme celui avec Romain Canonge, l'un des cofondateurs du magazine "Amiga Dream" ou avec la totalité des membres de l'Apollo Team, ce qui représente quand même 25 personnes, peut-être la plus grande entrevue au monde !

L'idée est d'apporter du contenu intéressant pour nos lecteurs, avec des dossiers de fond et des tutoriels utiles. On ne peut pas concurrencer les sites Internet sur le volume d'information car ils sont mis à jour quotidiennement. Mais on apporte, je pense, une qualité de contenu, et aussi un recul, une expertise, une globalité de vue sur bien des sujets, et je pense que nos lecteurs apprécient cela.

- Votre magazine est en langue française. Avez-vous des lecteurs non-francophones ? Et prévoyez-vous, à terme, de réaliser dans une autre langue, en anglais par exemple ?

La très grosse majorité de nos lecteurs sont en effet francophones (dont près de 90% de Français mais aussi des Suisses, Belges ou Québécois) et nous avons également quelques Allemands, Italiens ou Espagnols. Certains de ces derniers parlent couramment le français mais d'autres ont juste quelques notions apprises à l'école. Nous avons aussi quelques lecteurs francophones expatriés aux États-Unis ou en Australie par exemple et d'autres des DOM-TOM. C'est très sympathique en tout cas de savoir que BOING rayonne en dehors de la France.

L'idée de produire le magazine en anglais est séduisante et des lecteurs étrangers me l'ont d'ailleurs promptement demandé. Mais la quantité de travail supplémentaire serait conséquente, notamment pour retranscrire l'humour :-). Je n'ai toutefois pas totalement abandonné cette idée, surtout que certaines entrevues sont initialement réalisées en anglais avant d'être traduites. Pour l'instant, on publie sur notre site les entretiens réalisés en anglais quelques semaines après leur parution en français. Heureusement pour les anglophiles, il existe d’excellentes revues comme "Amiga Future" et "Amiga Addict".

- Le prix du magazine est passé de 5 à 6,50 euros. Pouvez-vous nous rappeler pourquoi ? Craignez-vous d'autres augmentations au vu de la situation économique actuelle ?

C'est en effet une difficulté que j'aurais pu inclure dans l'une de vos précédentes questions. En ces temps d'inflation, c'est ardu de maintenir un prix de magazine le plus bas possible. Le prix de la pâte à papier a explosé depuis le début de l'année 2022 : le processus de blanchiment du papier utilise beaucoup de gaz naturel à ce qu'il paraît. Au départ à 5 euros TTC, ce qui avec le recul, était incroyablement bon marché pour un magazine de 52 pages en papier glacé, j'ai dû passer le dernier numéro à 6,50 euros, ce qui correspond exclusivement à la hausse des frais de tirage imposés par l'imprimeur. Et actuellement dans mes recherches d'un nouveau prestataire, les devis que je reçois représentent un nouveau surcoût d'environ 2 euros... Donc malheureusement, il est vraisemblable que le magazine subisse une nouvelle augmentation dès le prochain numéro.

- Il semble que l'on ne peut acheter BOING qu'à l'unité. Un abonnement à votre magazine est-il possible ou prévu ?

Ce n'est pas exact : on peut à la fois commander plusieurs exemplaires d'un même numéro, comme acquérir plusieurs numéros d'un coup. Il y a des boutons permettant de faire cela très facilement sur notre site. Il y en a même un nommé "intégrale" qui permet d'acheter tous les numéros de BOING parus à ce jour en une fois. Le paiement se fait d'ailleurs par carte bancaire ou Paypal. Certains lecteurs me payent aussi par virement, chèque ou même espèces (pour ceux qui habitent en région nantaise avec une livraison en main propre). Les gens peuvent également me contacter pour acheter une combinaison qui ne serait pas disponible en ligne. J'ai par exemple envoyé cinq exemplaires du numéro 1, deux exemplaires des trois premiers numéros... Cela permet d'économiser (un peu) sur les frais de port qui sont malheureusement prohibitifs (mais indépendants de notre volonté).

Bien sûr, cela est vrai uniquement quand les numéros ne sont pas en rupture de stock comme c'est le cas actuellement. Seul le numéro 3 (qui avait bénéficié d'un nouveau tirage en juillet 2022) est encore disponible (environ 15 exemplaires disponibles). J'encourage les personnes intéressées par les autres numéros à nous envoyer un courriel "Je veux mon BOING 1", "2" ou "4". Si la demande est suffisante, nous ferons de nouveaux tirages. Il y a en effet une économie d'échelle à l'oeuvre. Si par exemple, on relançait l'impression d'un seul exemplaire, il coûterait pas loin de 50 euros.

On m'a aussi réclamé des abonnements mais il n'y en aura pas : tout d'abord, le magazine a une parution intermittente et il peut s'écouler quelques semaines comme quelques mois entre deux numéros. On aurait alors une pression pour sortir régulièrement des numéros, ce qui risquerait de nuire à la qualité du magazine. Ensuite, souvent "abonnement" rime avec "réduction" et la marge très faible sur chaque numéro ne nous permet pas de faire de ristournes. Dans le même temps, tous les coûts augmentent comme on a vu précédemment, que ce soit l'impression ou les frais de port (sans compter les frais indirects comme l'électricité). Si j'avais lancé un abonnement dès le numéro 1, je perdrais actuellement de l'argent sur chaque vente de magazine ! Pour information, j'investis environ 1500 euros à chaque numéro afin qu'il puisse paraître.

- Les rédacteurs en chef de magazines vous le diront : après le travail réalisé pour un numéro, il faut tout refaire pour le numéro suivant. À la longue, comment garder la motivation ?

C'est tout à fait vrai. C'est pourquoi la parution du magazine est intermittente, irrégulière. Dès le départ, il était clair pour moi qu'il n'était pas possible de sortir un magazine à intervalle régulier, sans que cela n'use les rédacteurs. À part moi qui consacre une partie de mon activité professionnelle au magazine, tous les autres participent bénévolement (ou contre un exemplaire gratuit plus exactement) sur leur temps libre. On ne peut pas imposer à des gens qui travaillent pour le plaisir un rendement ou un agenda bien précis. Et personnellement, j'ai plein d'autres choses à gérer aussi, donc j'ai besoin de souffler après la parution de chaque numéro.

C'est pourquoi je ne donne jamais de délai pour réaliser un article (à quelques rares exceptions près comme le numéro de Noël 2021). Comme je dis souvent aux rédacteurs, si l'article n'est pas prêt au moment de la parution, il sera intégré dans le numéro suivant. Cela permet aux gens de travailler quand ils ont le temps, quand ils en ont l'envie. Ce qui leur permet de garder ce plaisir de l'écriture et de permettre à BOING de conserver sa qualité.

- Avez-vous reçu des réactions ou des encouragements des autres rédacteurs de magazine Amiga, notamment des gens de feu Amiga Power, la dernière revue Amiga francophone ?

Pas particulièrement. On a bien sûr reçu beaucoup d'encouragements et de réactions très positives à la parution de BOING, ce qui est notre meilleur carburant pour continuer. Quelques personnes ayant écrit dans "Amiga Power" ou autres nous ont félicités mais c'était plus, je dirais, à titre personnel qu'au nom d'un magazine ou d'un fanzine.

Il y a toutefois une exception de taille : Stéphane Anquetil, un ancien pigiste d'Amiga Dream, a acheté le premier numéro, nous a encouragé et c'est même grâce à lui que nous avons pu obtenir l'entrevue de Romain Cannonge, l'un des cofondateurs du magazine. Ensuite, Romain nous a félicité après la parution du numéro, ce qui n'a pas de prix ! Nous avons d'autres lecteurs réguliers célèbres comme Éric Safar et on est vraiment très fiers de cela. Et il semble que la revue "Amiga Addict" ait glissé une petite information concernant BOING. Merci à eux et bravo pour ce qu'ils font ! Une telle régularité et fréquence avec un retour (partiel) en kiosque, c'est vraiment impressionnant !

- Quels sont/étaient vos magazines Amiga préférés ? Et pourquoi ?

Mon premier magazine de coeur a été "Tilt". À l'époque, j'avais un Amstrad CPC 464 (à cassettes !) et c'était un réel plaisir de lire chaque mois (j'étais abonné) plus de 100 pages consacrées à ma passion pour la micro-informatique. À l'arrêt du magazine, mon abonnement a été rerouté vers la revue "Joystick", un pavé de parfois 200 pages dont j'aimais beaucoup le mélange sérieux et humour. Je me souviens même avoir pleuré de rire en lisant certains articles. Vous l'aurez noté, ces deux magazines n'étaient pas consacrés qu'à l'Amiga. Si je devais choisir un magazine dédié à la machine de Commodore, je pense que ce serait "Amiga Dream" pour son côté sérieux et grand public.

Plus récemment, j'ai beaucoup apprécié "TOTAL Amiga" qui a cessé de paraître en 2007. Depuis, je suis abonné à "Amiga Future" et j'ai acheté quelques exemplaires de "Amiga Addict".

- Outre BOING, d'autres magazines papier ont été lancés récemment (Amiga Addict, Passione Amiga...). Selon vous, ce n'est qu'un phénomène passager ou il y a vraiment beaucoup de choses à dire sur l'Amiga dorénavant ?

J'espère que cela ne sera pas passager mais ce sera vraisemblablement lié à l'actualité de la scène Amiga. La pandémie a permis à pas mal de personnes de ressortir leur Amiga et de redécouvrir cette magnifique machine. THEA500 Mini, un produit très grand public, peut également étendre encore un peu plus le nombre de fans Amiga. Est-ce que cet intérêt peut diminuer au fil du temps ? Sans doute... À nous les acteurs de la scène Amiga (programmeurs, dessinateurs, musiciens, éditeurs, fabricants, médias...) de les retenir en regardant vers l'avenir et pas toujours vers le passé. En tout cas, pour l'instant, je ne suis pas inquiet. L'actualité ludique, logicielle et matérielle est vraiment très riche !

- Les amigaïstes connaissaient déjà votre activité d'édition de logiciels (AskMeUp, WordMeUp XXL, DirMeUp...). Allez-vous poursuivre leur développement ? Par exemple, quelles nouvelles fonctions envisagez-vous pour DirMeUp ?

Oui, je continue. Les développements de mes applications et jeux n'ont jamais cessé, même s'il est vrai que le magazine a pris une place importante dans mon emploi du temps : j'ai parfois à faire des choix cornéliens, ce qui n'est jamais facile. Mais je ne veux pas arrêter mes productions, c'est tout à fait clair dans mon esprit. DirMeUp va continuer d'évoluer, notamment en ajoutant de plus en plus de visualisations instantanées, comme les MP3 ou les vidéos. Mais tout cela est dépendant de mon temps libre, donc il va falloir être patient...

- Vos programmes sont disponibles pour AmigaOS 4, MorphOS et AROS. Êtes-vous tenté de les porter sur ApolloOS/Vampire, voire de développer de nouveaux programmes pour cette plate-forme ?

Oui, j'aimerais porter ces programmes sur Amiga RTG, donc pas seulement sur les Vampire mais aussi sur tout Amiga équipé d'une carte graphique. Le fantasme ultime est bien sûr de sortir un jeu sur disquettes pour un A500 de base, mais cela nécessite beaucoup de travail : moins de mémoire disponible, moins de couleurs, moins de rapidité d'accès aux données... Beaucoup de défis sont donc à relever ! Des nouvelles créations, j'en ai pas mal en attente, mais malheureusement depuis des années, faute de temps à leur consacrer. Donnez-moi 1 million d'euros et ça aidera ! ;-)

- Avez-vous d'autres projets Amiga ?

Oui, comme je le disais à l'instant. Mais ils ne sont pas assez avancés pour en parler maintenant. Certains ont déjà un vrai cahier des charges, d'autres sont juste une ou deux phrases couchées sur un bout de papier. Je pense qu'il y a quelques bons concepts, d'autres sont sans doute à jeter. On verra... Mais j'espère bien sortir de nouvelles productions. L'un des problèmes est que je suis perfectionniste : j'ai donc tendance à toujours vouloir améliorer l'existant, ce qui est bien pour les utilisateurs/joueurs car ils bénéficient souvent de nombreuses mises à jour, le plus souvent gratuites.

- Au début des années 2000, vous étiez l'un des premiers à soutenir et à développer pour l'Amiga Digital Environment d'Amiga Inc. (AmigaDE/AmigaAnywhere). Avec le recul, que pensez-vous d'AmigaDE ? Et de la stratégie d'Amiga Inc. durant ces années ?

C'est une bonne question à laquelle il n'est pas facile de répondre. Au niveau du concept, c'était vraiment intéressant et je pense (un peu) en avance sur son époque : développer une fois et diffuser sans aucune modification sur plusieurs plates-formes, tout en ayant des applications optimisées pour chaque type de matériel (à l'inverse de Java à l'époque). On était au début des années 2000. J'ai pu sortir mon premier jeu professionnel, "WordMeUp", sur Pocket PC et Windows Phone, alors forcément j'en garde un souvenir particulier.

Au niveau programmation et technique, le VP (Virtual Processor) était un langage mélangeant C et assembleur. C'est toujours hyper excitant d'arriver à créer quelque chose dans un nouveau langage. De plus, il fallait dynamiquement positionner les éléments à l'écran, étant donné les différentes résolutions et appareils mobiles disponibles sur le marché à l'époque. C'est quelque chose qui m'a beaucoup servi par la suite dans mon travail, y compris dans mes productions pour Amiga. J'ai de plus fait la connaissance de personnes sympathiques et talentueuses comme Matthew Kille (Zeoneo).

Pour le reste, le projet n'était pas suffisamment lié aux machines de Commodore pour être soutenu par la communauté car, soyons clair, ce n'était pas de l'Amiga. Donc, Amiga Inc. a essayé de garder un lien via AmigaOS 4 mais Amiga DE, c'était vraiment autre chose. Même si Fleecy Moss et Bill McEwen étaient pleins de bonne volonté, je pense qu'il y avait un peu d'amateurisme. Le produit a eu du mal à être identifié clairement auprès du grand public. Il a manqué aussi sans doute de grosses franchises de jeux, vraisemblablement par manque de finances. Le marché du mobile était-il mature ? Les gens étaient-ils prêts à payer des applications ou jeux ? Franchement, je n'en sais rien. Toujours est-il que je n'ai jamais été payé pour les ventes que j'ai réalisées. C'est pourquoi je m'auto-édite maintenant et travaille avec des revendeurs (Alinea Computer, Amedia-Computer et Relec) qui payent les licences en avance.

WordMeUp
Le jeu WordMeUp sur AmigaDE/PocketPC

- Avez-vous encore des contacts avec les gens qui gravitaient autour d'AmigaDE/AmigaAnywhere à l'époque ?

Non aucun. Le fait que je n'ai jamais été payé n'a sans doute pas aidé. ;-)

- Quelle est votre opinion sur l'état actuel d'AmigaOS 4 ? Quels sont ses plus gros manques selon vous ?

AmigaOS 4 semble être en pause depuis deux-trois ans, même s'il y a quelques développeurs qui se démènent pour sortir quelques logiciels ou portages de jeux. L'A1222 pourrait relancer une certaine dynamique mais comme sa sortie est régulièrement repoussée... L'objectif était de basculer un maximum d'utilisateurs d'Amiga "classic" vers la nouvelle génération mais je pense qu'on peut dire maintenant que cela n'a pas fonctionné. Au contraire, c'est l'inverse qui s'est passé : les gens retournent sur des machines à base processeurs 68k.

Le plus gros défaut d'AmigaOS 4 est tout d'abord un manque de machines bon marché et donc d'utilisateurs. Au niveau logiciel, il manque un navigateur natif récent permettant de se connecter sur tous les sites, réseaux sociaux... On attend aussi une suite bureautique native et optimisée. Côté développement, une version récente du compilateur GCC devient urgente.

- Que pensez-vous d'Enhancer Software et du futur System V54 d'A-EON Technology ? Va-t-il couper AmigaOS 4 en deux communautés ?

Pas du bien car je pense que cela divise encore un peu plus une communauté qui est déjà toute petite. Me concernant, je dois dorénavant tester mes applications et jeux dans les deux environnements car ils ne sont pas identiques, ce qui me fait perdre du temps (qui est si précieux). De plus, réécrire tout un système est un effort demandant beaucoup de temps et d'énergie. Quel dommage que tous les acteurs ne se mettent pas autour d'une table pour mutualiser les forces ! En outre, les composants réécrits ne sont parfois plus compatibles avec AmigaOS 4. Il y a quelques années, mes jeux qui fonctionnaient très bien sous AmigaOS 4 depuis des années n'avaient plus aucun son ni musique, tout cela parce que l'un des datatypes sonores réimplémentés ne fonctionnait pas exactement de la même façon que celui d'origine. Certains composants sont même rachetés par A-EON Technology et ne fonctionnent plus correctement sous l'AmigaOS 4 officiel (comme le gestionnaire de notifications Ringhio par exemple) car l'équipe n'a plus accès aux sources.

- Si vous étiez à la tête d'Amiga Inc., que seraient vos principales décisions ?

Ce serait une sacrée responsabilité ! Bon, c'est parti pour le fantasme ! :-) Il me faudrait déjà pas mal d'argent pour racheter tous les droits concernant AmigaOS 3.2, ses sources et la marque Amiga. Je ne pense pas que l'Open Source soit ici la solution et je souhaiterais garder le contrôle de tous les aspects. J'embaucherais une équipe de développement (que je paierais donc) pour continuer à faire évoluer le système et poursuivre sa modernisation. Je contacterais aussi rapidement l'équipe Apollo pour obtenir une licence de la Vampire S4+ (à base de FPGA et compatible avec AmigaOS). Je ferais appel à un concepteur pour trouver un boîtier qui sort de l'ordinaire et qui ferait penser de suite à un Amiga, comme un genre d'A500 Maxi mais à taille réelle avec un vrai clavier incorporé. Je vendrais donc un seul produit, nommé "Amiga 1st" (puisque j'aurais les droits de la marque) à base de FPGA 68k avec toute la connectique moderne et l'AmigaOS 3.2.1 préinstallé.

J'aurais (bien sûr ;-)) un budget commercial conséquent pour vendre via la grande distribution comme l'a fait RetroGames avec THEA500 Mini pour toucher le grand public. On pourrait rapidement, je pense, gagner des dizaines de milliers d'utilisateurs, ce qui serait déjà hyper bien ! Ensuite, il faudrait contacter quelques grands noms du jeu sur Amiga pour faire des versions SAGA (donc en millions de couleurs) de leurs jeux les plus célèbres, aider au développement d'IBrowse... Quand on y pense, il ne manque pas grand-chose : il faut "juste" que les acteurs principaux se parlent et se mettent d'accord. Vous l'aurez compris, j'oublie toute la génération PowerPC au profit du FPGA 68k. Bon, ça paraît simple, comme ça ! :-)

- L'activité de Boing Attitude inclut également la prestation de services, en plus de l'édition de logiciels. Pouvez-vous révéler quelques-unes des prestations de services que vous avez réalisées ?

Oui, c'est en effet la prestation de services qui me permet de vivre au quotidien. Selon les contrats, je travaille comme chef de projet, analyste ou analyste-programmeur. Je travaille pour de grands groupes de la grande distribution ou de l'intérim mais aussi pour de tous petits clients pour lesquels en général, je crée un logiciel de A à Z. Cela m'est ainsi arrivé de créer des logiciels de "ticketing", de pêcherie, d'élevage de chevaux... Bref, de l'informatique de gestion dans son plus pur style.

- Y a-t-il une question que je ne vous ai pas posée et à laquelle vous souhaiteriez répondre ?

Je ne pense pas car il y avait beaucoup de questions ! :-) Je peux juste ajouter une anecdote concernant la conception de BOING. Je souhaitais à l'origine acheter PageStream pour réaliser le magazine depuis un Amiga, comme le faisait le fanzine "Amiga Power" je crois. J'ai donc été sur le site officiel pour passer commande mais impossible de payer, même après plusieurs tentatives. C'est donc pour cela que je me suis "rabattu" sur Scribus... Mais avec le recul, je pense que cela m'a rendu service.

- Un dernier message pour la communauté Amiga ?

Merci à tous ceux qui ont acheté BOING et nos autres productions : c'est le meilleur moyen de nous soutenir ! Les messages de remerciement sont également une bonne source de motivation pour nous alors MERCI ! Continuez d'utiliser votre Amiga. Telle est la voie. :-)

Références


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