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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Dossier : L'émulation MSX
(Article écrit par Laurent Moslard - février 2003)
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Présentation
Croyez-le ou pas, il s'en est fallu de peu que le MSX ne soit aussi présent dans les foyers
que le PC ! Telle était en tout cas l'ambition des grands constructeurs nippons lorsqu'ils
décidèrent, par un jour d'automne de l'année 1983, de s'unir pour créer un standard
micro-informatique basé autour d'un matériel commun, architecturé autour du processeur Z80
(le même que le ZX Spectrum), avec pour ambition d'uniformiser un marché alors exclusivement
dominé par des machines aux caractéristiques propriétaires, incapables de communiquer entre
elles ou d'échanger leur logithèque. Il est amusant de noter que c'est le succès du format
vidéo VHS qui les aurait inspiré.
Exactement comme c'est le cas aujourd'hui pour les compatibles PC, chaque constructeur était
libre de carrosser sa machine à sa guise, pourvu qu'il respecte le cahier des charges. La
similitude ne s'arrête d'ailleurs pas là : parmi les deux acteurs responsables du
développement du concept, on trouve la société ASCII ainsi qu'une petite boîte américaine,
chargée de concevoir un langage BASIC pour ces machines, dont vous avez certainement déjà
entendu parler... Microsoft ! Ceci explique d'ailleurs le nom donné au standard, qui tire
son appellation de ce langage : MicroSoft eXtended basic (M.S.X.) : étonnant, non ?
Outre son microprocesseur Z80, tournant à 3.58 MHz (on ne rigole pas dans les rangs), on
trouve au coeur des machines MSX un circuit graphique de type VDP TMS9918 ou TMS9928 (le
même que sur les TI-99/4 ou la console ColecoVision de CBS), ainsi qu'un circuit sonore
AY-3-8910 conçu par General Instrument, également présent sur le ZX-Spectrum et proposant
trois octaves de son synthétisé, la génération de bruits blancs et disposant de différents
ports IO, dont deux prises joystick. L'une des particularités frappantes de ces machines
était la présence d'un port prêt à recevoir des cartouches de jeux, une première pour un
micro-ordinateur (quoique le TI-99/4 de Texas Instrument, encore lui, en comportait déjà un).
Ces caractéristiques réunies en faisaient la machine de jeu idéale.
Il est bien difficile aujourd'hui de comprendre pourquoi le concept, précurseur et animé par
les plus prestigieuses firmes (Sony, Yamaha, Panasonic, Toshiba, Daewoo et Philips), n'a pas
connu le succès escompté : certainement trop en
avance sur son temps, ou trop japonais pour l'époque (n'oublions pas que les machines
reines étaient alors toutes occidentales : l'Apple II, le Commodore 64, l'Atari 2600, la
CBS ColecoVision...). Le MSX s'éteint, en effet, lentement à partir de 1988, malgré de
successives améliorations (MSX2, MSX2+, TurboR), laissant tout de même un souvenir très
vif en Asie (Corée, Japon), en ex-URSS (où des centaines d'unités avaient été commandées
par le ministère de l'éducation et servaient comme outil pédagogique dans les écoles, à
l'instar de nos Mo5/To7), en Amérique latine (Brésil, Chili) et aussi en Europe (France,
Espagne) où il a marqué une génération entière de joueurs. Au pays du camembert, il existait
même, à son heure de gloire, un mensuel qui lui était exclusivement consacré (MSX News) et un
autre journal (Micros MSX) à parution plus aléatoire.
L'émulation permet aujourd'hui de réaliser combien la ludothèque, forte de centaines de
titres de qualité (dont beaucoup en langue japonaise, hélas), était riche de jeux cultes
et avant-gardistes qui font encore l'objet d'adaptations ou de suites : Castlevania,
Dragon Quest, la série des Gradius/Nemesis, même Metal Gear ont tous commencé leur carrière
sur MSX !
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Dragon Quest |
Metal Gear |
Émulation
Il existe deux émulateurs de qualité sur Amiga :
AmiMSX, une création "intracommunautaire" développée par Juan Carlos Antonio Gomez Galvez,
qui reprend l'interface graphique familière à ceux qui ont déjà utilisé AmiGameBoy ou
AmiMasterGear. Outre sa grande simplicité d'utilisation, l'émulateur présente l'avantage
d'être très peu gourmand en ressources : un 68020 avec 3 Mo de mémoire Fast suffisent à le faire
fonctionner. Malheureusement, il ne tolère que l'AGA et l'affichage PAL ou NTSC natif, sans
aucune gestion RTG pour les cartes graphiques. Il est donc plutôt à recommander aux
utilisateurs de 1200 de base.
FMSX, un émulateur multiplates-formes qui a dû être porté sur à peu près tous les systèmes
et qui est développé sur Amiga par Hans Guijt.
Nous nous attarderons plutôt sur ce programme, plus récent dans son développement, gérant les
modes d'écran RTG et globalement plus complet et performant dans tous les domaines, comme nous
allons le voir. L'émulateur propose, outre une version standard adaptée à toutes les configurations,
une version spécialement réservée aux possesseurs de 68060 qui bride la vitesse d'émulation
pour se rapprocher au mieux de celle d'un véritable MSX 2 ; l'émulateur aurait en effet
tendance à être trop rapide sur ce type de processeur avec la version standard !
FMSX émule également la console CBS ColecoVision, basée sur le même matériel que le MSX.
FMSX 2.3
L'installation est très simple, il suffit de décompacter l'archive et l'émulateur est prêt à
être lancé. Si vous le souhaitez, vous pouvez télécharger les ROM MSX (cinq fichiers au total)
et la ROM ColecoVision sur Internet et les copier dans un sous-tiroir mais ce n'est pas
indispensable étant donné que l'exécutable contient déjà le code de ces ROM.
Une interface graphique apparaît au lancement. Un clic sur le bouton droit fait apparaître
un menu permettant notamment de régler les paramètres de l'émulation :
- Audio : le mode AHI est géré. Plusieurs types d'émulation sonore sont proposés : le mode
PSG, qui correspond au circuit sonore MSX original (géré par 85% des jeux) ; le mode SCC, un
circuit sonore 32 bits intégré sur certaines cartouches Konami et améliorant considérablement le
rendu audio (exploité notamment par Salamander, Metal Gear 2, Space Mambow et d'autres) ; un
mode mixte PSG+SCC, plus lent mais idéal puisque assurant une compatibilité complète avec tous
les jeux ; enfin un mode PSG+FM PACK, ce dernier circuit se présentant à l'origine sous
forme d'une cartouche de même format que les jeux et améliorant énormément les capacités sonores
de la machine. Ce dernier mode n'est disponible que sous AHI et n'est utilisé que par très peu de jeux,
donc assez dispensable.
- Paths : permet de saisir le chemin d'accès vers les ROM MSX externes dont nous parlions plus
haut. Il semblerait que cette option améliore un peu la compatibilité avec les jeux.
- System : partie cruciale du menu puisque c'est ici que vous paramétrez le coeur de l'émulation.
La glissière "Instruction Threshold" doit être laissé sur 1500. Le glisseur "Maximum MSX Speed" est
incrémentable de 13 à 200% de la vitesse originale d'un MSX. Je le fixe personnellement à
110% pour accélérer un chouïa l'émulation (à 200% les jeux ne seront pas jouables). La quantité
de mémoire est également paramétrable, des 64 ko des premiers MSX jusqu'aux luxueux 4 Mo des dernières
machines). L'agencement des ports est interchangeable : 1 ou 2 ports cartouches (2 seront requis
si vous utilisez le FM-Pack), un ou deux ports lecteur de disquette. Attention : certains jeux ne
fonctionnant pas en présence de ports multiples, mieux vaut se limiter à un port cartouche et à
un lecteur de disque pour assurer la meilleure compatibilité possible. Une option permet
également d'alterner deux modes d'émulation : un mode "Fast" moins compatible mais plus véloce
pour les petites configurations et un mode "Accurate" assurant la meilleure qualité d'émulation
possible, recommandé sur les processeurs puissants.
- Tape : ce menu permet de paramétrer la lecture des ROM de jeux issues de cassette. Les jeux
présentés sous ce format, souvent convertis du ZX Spectrum, n'étaient pas les meilleurs et je ne vous
conseillerais pas de vous étendre sur cet aspect de l'émulation : mieux vaut vous consacrer aux
jeux cartouches et disquettes.
- Vidéo : permet d'attribuer à chaque mode vidéo original du MSX (jusqu'à 24 bits) un mode d'écran
Amiga correspondant (comme sous PC-Task).
Une fois ces réglages affinés, les options de l'interface graphique peuvent être exploitées :
- Skipped Frames : option permettant de sauter quelques images par seconde, bien connue des
habitués de l'émulation.
- NTSC/PAL/Custom : trois modes d'affichage ; le premier à 60 fps, le deuxième à 50 et le
troisième réglable à volonté par un glisseur jusqu'à 100 fps !
- Un bouton permet de choisir le type de machine à émuler entre le MSX 1, le MSX 2, le MSX 2+ et
la console ColecoVision. Le mode MSX 2+ est conseillé puisqu'il bénéficie d'une entière
compatibilité descendante avec les modèles antérieurs.
- Des fenêtres de requête permettent enfin de sélectionner la ROM ou le/les disques à charger. Un menu
situé sous la fenêtre de requête cartouche propose plusieurs "mappeurs" correspondants aux différents
types de cartouches de jeux (SCC 1/2, KONAMI 1/2, ASCII 1/2, etc.). Le choix est crucial
puisqu'une ROM de jeu ne se lancera que si le mappeur correct a été sélectionné. La grande
majorité des jeux MSX 1 est compatible avec le mappeur SCC. En cas de doute, deux solutions :
vous référer à l'AmigaGuide inclus dans le tiroir documentation de l'archive FMSX, dressant
une liste de compatibilité des jeux avec leurs mappeurs correspondants pour les titres les
plus connus, ou expérimenter en essayant chaque mappeur jusqu'à ce que le jeu fonctionne.
Cette particularité propre à FMSX est à double tranchant : elle garantit une pleine
compatibilité avec tous les types de ROM de jeux mais oblige à des tâtonnements un peu
pénibles. L'idéal est de vous créer des sous-tiroirs à l'intérieur de votre tiroir de jeux
et de les nommer SCC1, SCC2, KONAMI1, KONAMI2, etc., puis d'y copier les jeux correspondants
une bonne fois pour toute.
- La lecture des fichiers-disques ressemble à celle pratiquée par l'émulateur Apple2000 : le jeu
est chargé bloc par bloc comme s'il s'agissait d'une véritable disquette et non en une seule
fois. C'est un procédé plus long mais qui garantit une meilleure compatibilité. Certains
excellents jeux MSX2 n'existaient que sur disquette, il ne faut donc pas négliger cet aspect
de l'émulation.
En conclusion
Hormis l'aspect rébarbatif de la sélection des mappeurs qui vient d'être évoqué, il est bien
difficile de trouver un quelconque défaut à FMSX : ultra-complet, très compatible, stable,
c'est un véritable bijou de programmation que tous les passionnés d'émulation se doivent
d'essayer. Indiquons pour finir que son auteur envisage, au chapitre des améliorations, de
le rendre compatible avec l'ultime version des machines MSX, le Turbo-R.
L'archive FMSX.lha peut être téléchargée sur Aminet.
On trouve sur le Web une foison de sites FTP proposant des ROM de jeux au format cartouche et
disquette, mais leur contenu ne présente pas les caractères de légalité nous permettant de les
indiquer ; avec un peu d'effort vous n'aurez cependant pas de difficulté à les retrouver.
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