Obligement - L'Amiga au maximum

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Dossier : Classic Reflections - Qu'est-il arrivé à Mick Tinker/Index Information/Access Innovation ?
(Article écrit par Trevor Dickinson et extrait de Amiga Future - juillet 2013)


Note : traduction par David Brunet.

Qu'est-il arrivé à Mick Tinker/Index Information/Access Innovation ?

Jusqu'à présent dans cette série d'articles, je me suis focalisé sur des sociétés qui ont apporté une contribution majeure au développement de l'Amiga. A présent, je vais me concentrer dans cet article sur un talentueux ingénieur britannique qui travailla discrètement en coulisses avant de devenir un important développeur de matériel de l'ère post-Commodore. Il dirigea l'une des premières sociétés à obtenir une licence pour fabriquer et distribuer sa propre gamme de cartes mères et d'ordinateurs Amiga sous la marque "Powered by Amiga" d'Amiga International. Il joua également un rôle majeur dans le sauvetage de la version 3.5 d'AmigaOS qui était sur le point d'être abandonnée par Gateway. Il se décrivit comme "un ingénieur avec une mission Amiga" et créa une série de conceptions matérielles innovantes aboutissant à la célèbre carte mère Amiga BoXeR. Il s'appelle Michael (Mike) Tinker et voici son histoire Amiga.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Mike Tinker (vers 2011)

Seulement l'Amiga

Index Information Ltd, basée à Hampshire, en Angleterre, fut fondée par Mike Tinker en 1991 afin de développer des solutions matérielles et logicielles Amiga pour les entreprises. Mike Tinker choisit de travailler avec l'architecture Amiga car, selon ses propres termes "J'aime ce concept et cette élégance. Je crois que l'amélioration de cette conception me permet, tout en conservant ses principales qualités, de les développer de manière à produire des machines multimédias performantes capables de fournir ce que souhaite l'utilisateur". Ses premiers travaux furent notamment des pilotes pour les premiers affichages 24 bits Amiga que l'on trouvait avec les cartes graphiques Harlequin, Harlequin+, Kasmin et Director-II. Il conçut également des logiciels pour les sociétés Photo-Me International Ltd, British Telecom et le jeu télévisé Catchword sur BBC Scotland.

Il acquit rapidement une sérieuse réputation pour son travail, mais ce fut seulement après la sortie de l'Amiga CD32 par Commodore que son activité prit réellement son envol et qu'il devint l'un des principaux développeurs Amiga au Royaume-Uni. En juin 1993, Index Information annonça avoir signé son plus gros contrat à ce jour dans le cadre d'un accord avec le London Transport Museum. Cet accord visait à fournir des solutions matérielles et logicielles Amiga pour l'affichage interactif de l'Hyper-Museum, d'un coût de 4 millions de livres sterling. Mike Tinker avait déjà créé des solutions multimédias pour ce musée par le passé, donc, quand ce dernier décida de réorganiser complètement son système de visites, le musée se tourna spontanément vers Mike Tinker pour obtenir de l'aide.

Compte tenu de sa formation technique, Mike Tinker choisit naturellement de travailler avec la technologie Amiga et choisit la nouvelle CD32 pour être le coeur de son projet. Selon Mike Tinker, ses graphismes de haute qualité, son lecteur CD double vitesse, son processeur 32 bits et son matériel spécifique pour l'affichage constituaient la plate-forme idéale pour ce genre d'écrans audiovisuels et interactifs. La CD32 offrait aussi beaucoup plus de puissance multimédia pour beaucoup moins d'argent qu'un PC ou qu'un Mac. Mike Tinker se rendit compte que la CD32 de Commodore pouvait fournir les graphismes désirés mais pas la clarté nécessaire pour les textes. Il conçut donc un module pour améliorer la machine et répondre ainsi à tous les besoins du musée. Ainsi, pas moins de 109 CD32 furent mises en réseau et formèrent la base des affichages interactifs.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Mike Tinker en couverture d'Amiga Pro en juin 1994

Mike Tinker créa également deux extensions pour la CD32. Le CD32x, qui comprenait les ports standard d'un Amiga plus un port série RS232, une entrée audio, deux ports réseau, un emplacement pour 4 Mo de mémoire, un contrôleur pour les mixeurs stéréo triples, un circuit de surveillance de l'électronique, un connecteur Péritel ainsi qu'un connecteur pour le FMV MPEG. Le second module, le CD32xg, disposait de toutes les fonctions du CD32x et y ajoutait un genlock interne RVB de haute qualité et un connecteur BNC pour l'entrée vidéo composite. Mike Tinker ne se rendit pas compte à l'époque que ce travail de conception l'aiderait à développer les compétences nécessaires au développement du BoXeR.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
La carte CD32x

Croissance douloureuse ?

Au début de l'année 1994, Index Information enregistra un chiffre d'affaires de 132 434 £ et un léger bénéfice de 81 £ après impôts. Mais cela allait s'améliorer. Index Information commença à se spécialiser dans les solutions d'affichage multimédia et les équipements de point de vente. En plus du projet Hyper-Museum couronné de succès, la société produisit également un spectacle multimédia sur sept écrans depuis le HMS Belfast, un ancien navire de la Seconde Guerre Mondiale de la Royal Navy transformé en musée maritime flottant et amarré en permanence sur la Tamise à Londres. La société livra aussi 7000 extensions pour CD32 à une société de formation non divulguée, de renommée mondiale.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Le fWSI, conçu en 1995 spécifiquement pour le centre d'apprentissage Wall Street Institute.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Une CD32 couplée au module fWSI (Wall Street Institute)

Le chiffre d'affaires d'Index Information fit plus que doubler en 1994 et la société enregistra un chiffre d'affaires de 293 338 £ au début de 1995, avec un bénéfice net de 17 203 £ après impôts. Ce fut un succès similaire en 1995 et au début de 1996, avec des recettes en hausse de 64%, un chiffre d'affaires de 481 306 £ mais avec un bénéfice légèrement en retrait à 12 686 £ après impôts et avant le paiement des dividendes. Pas mal pour une entreprise de l'ère post-Commodore et en pleine incertitude concernant l'avenir de l'Amiga.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
L'Hyper-Museum de Londres et le HMS Belfast

En décembre 1995, Mick Tinker fonda une autre société du nom d'Access Innovation Ltd. Bien que cette société ne réalisa jamais de ventes, Mick Tinker utilisait ce nom pour ses futurs projets et produits. Dans un contexte marqué par la faillite d'Escom et l'absence de tout nouveau produit Amiga, le chiffre d'affaires d'Index Information baissa en 1996 : au début de 1997, l'entreprise enregistra un chiffre d'affaires de 348 859 £ et un bénéfice de 3560 £ après impôts et avant le paiement des dividendes. Toutefois, Mick Tinker nota dans le relevé de compte annuel de la société que "bien que le chiffre d'affaires ait été inférieur à celui de l'année précédente, de nouveaux projets sont en cours d'élaboration et le directeur estime donc que l'entreprise pourra poursuivre ses activités à un niveau satisfaisant."

Envoyez les clones

Après le rachat des droits de l'Amiga par Gateway auprès d'Escom en 1997, Gateway rebaptisa la société Amiga Technologies en Amiga International. Petro Tyschtschenko, président de cette filiale, se vit confier la responsabilité de commercialiser le matériel Amiga existant et de négocier de nouveaux contrats de licences. Une nouvelle société, Amiga Inc., fut également créée aux États-Unis pour développer la future technologie Amiga. Elle était dirigée par Jeff Schindler, un directeur de confiance de chez Gateway, avec Joe Torre comme ingénieur principal ainsi que Bill McEwen et Fleecy Moss recrutés en tant que sous-traitants indépendants.

Au salon World Of Amiga de Londres en mai 1997, Petro Tyschtschenko présenta ses plans de revitalisation de la plate-forme Amiga. Le système d'exploitation Amiga devait alors être sujet à un développement majeur pour être mis à niveau en version 3.5. Il devait incorporer plusieurs excellents programmes et utilitaires tiers du domaine public, qui avaient vu le jour en l'absence de développement logiciel officiel. Petro Tyschtschenko réaffirma aussi l'engagement de la société à porter AmigaOS sur PowerPC. Il révéla également qu'Amiga International n'avait pas l'intention de construire de nouveaux Amiga, mais qu'elle concentrerait plutôt ses efforts sur le développement logiciel et aiderait à développer d'autres nouveaux produits, basés sur des standards ouverts, pour le marché des ordinateurs domestiques et de la vidéo.

Cependant, afin d'atténuer cette déception, Petro Tyschtchenko annonça le système de licence "Powered by Amiga" qui devait permettre aux fabricants tiers de matériels de produire des clones Amiga approuvés officiellement. Index Information fut l'une des premières sociétés à signer un contrat pour produire de nouveaux matériels Amiga et a été la première société sous licence à concevoir une carte mère Amiga. Le 1er juillet 1997, Amiga International et Index Information publièrent un communiqué de presse conjoint révélant les projets de Mick Tinker pour l'Access, un nouvel ordinateur basé sur les circuits spécialisés et le système d'exploitation de l'Amiga, dans le cadre de l'initiative "Powered by Amiga". Peu de temps après, Mike Tinker publia des informations sur deux autres produits Amiga : le Connect, une carte mère d'A4000 au format AT, et l'InsideOut, qu'il décrivit comme un système Amiga de prochaine génération.

Libre accès

Les détails de l'Access, le nouveau système Amiga sur une carte, furent dévoilés dans le numéro d'août 1997 du magazine CU Amiga. Il ne visait pas le marché grand public mais ciblait le secteur des entreprises en tant que plate-forme multimédia pour l'éducation, la formation interactive, l'accès à Internet, les écrans publics et les kiosques. Il fut développé en tant que plate-forme d'affichage multimédia à faible coût pour remplacer les systèmes d'Index Information à base de CD32 qui eurent beaucoup de succès.

La carte mère de l'Access était une carte mère d'Amiga 1200 complètement redessinée pour pouvoir se loger dans une baie de 5,25 pouces. Elle pouvait s'installer dans n'importe quel boîtier tour en tant que système modulaire, bien qu'Index Information prévoyait aussi d'en proposer une version autonome demi-hauteur équipé d'un lecteur de disquette et de CD. La carte était équipée d'un processeur 68EC020 à 14 MHz et comprenait 2 Mo de mémoire Chip et de 2 à 8 Mo de mémoire Fast. Index Information prétendait qu'elle était 100% compatible avec l'Amiga 1200 et était 2,3 fois plus performante que celui-ci. La machine disposait d'une ROM Kickstart d'A1200 mais avait aussi une flashROM de 256 ko pour y placer les pilotes du lecteur de CD.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Prototype de l'Access

L'Access intégrait aussi les principales puces spécialisées de l'Amiga (Alice, Paula, Denise, CIA 8520) mais d'autres puces comme Gayle, Gary, Akiko, Budgie et Bridgette furent remplacées. La nouvelle conception des puces bénéficia du progrès technologique résultant en une augmentation de 30% de la vitesse d'accès du processeur à la mémoire Chip. Les autres améliorations incluaient un échantillonneur sonore intégré, une horloge temps réel, une interface IDE 3,5 pouces, une sortie vidéo VGA 15 broches ainsi qu'un port ISA pour un modem ou une carte Ethernet. Le lecteur de CD et de disquette pouvaient aussi être remplacés par un disque dur et un lecteur de disquette LS120 de grande capacité.

Quelques informations furent également publiées à propos du développement du Connect et de l'InsideOut. Ces deux systèmes devaient être lancés d'ici la fin de l'année 1997. La carte mère Connect, qui pouvait s'adapter à tous les boîtiers PC standard, devait être mise à disposition des revendeurs Amiga OEM pour leur permettre de vendre leurs propres Amiga sur mesure. Index Information suggérait un prix de départ de 600 à 700 £. Enfin, peu de détails furent révélés sur le projet InsideOut : il y eut seulement un grand étonnement lorsqu'Index Information présenta le prototype à Gateway après la conférence de presse du salon World Of Amiga 1997. Le prix pour un système InsideOut complet était fixé à environ 1000 £.

En novembre 1997, Index Information annonça la disponibilité immédiate de l'Access. La version 1.3 de la carte mère proposait un processeur 68EC020/14 MHz ou 68030/28 MHz et était disponible soit en tant que carte mère avec façade et lecteur de disquette logée dans un boîtier PC standard, soit dans un boîtier demi-hauteur conçu pour une compacité maximale. Les prix s'échelonnaient de 415 $ (pour la carte mère nue) à 510 $ (pour le système Access complet). Les périphériques optionnels incluaient un disque dur et un lecteur de CD, et des rabais étaient également proposés pour des achats en gros.

Le numéro de décembre 1997 de CU Amiga indiqua que l'Access suscitait beaucoup d'attention et qu'il était acheté pour de multiples solutions allant des effets sonores pour les théâtres aux systèmes pour les points de vente d'une grande chaîne de magasins. En janvier 1998, on annonça que Paxtron Corporation s'était vu accorder les droits de distribution de l'Access pour l'Amérique du Nord. Ces droits furent accordés par Access Information Systems, vraisemblablement une autre entité commerciale de Mick Tinker. Le prix de lancement de la carte mère fut fixé à 419 $ tandis que le système Access complet, logé dans un boîtier avec une alimentation de 110 V, était vendu au prix de 552 $. Ce fut environ à ce moment-là que Mike Tinker laissa tomber le nom d'Index Information pour commencer à utiliser Access Innovation Ltd.

BoXeR Connexion

Mick Tinker choisit le salon Computer '97, organisé en novembre à Cologne (Allemagne), pour marquer la première apparition publique de la carte mère Connect. Cette carte, qui fut rebaptisée "BoXeR", était en cours de développement en collaboration avec la société Blittersoft de Paul Lesurf, un important distributeur Amiga britannique qui devint le distributeur officiel de la carte au niveau mondial. La carte mère BoXeR, arrivée directement de son usine de fabrication, était exposée sur le stand d'Amiga International aux côtés de l'Amiga 5000 de DCE/Power Computing et du Siamese System de HiQ.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Première apparition du BoXeR à Cologne en 1997

Fait intéressant, Petro Tyschtschenko, dans son discours, s'attarda sur l'A5000 en indiquant qu'il s'agissait d'une magnifique réalisation alors qu'il fit seulement une rapide référence au BoXeR d'Index Information. Toutefois, d'après Mike Tinker, le BoXeR, contrairement à l'A5000, était une carte mère totalement redessinée qui en faisait un ordinateur multimédia pour la maison et le monde semi-professionnel, et équipé de l'AGA et d'AmigaOS. Le prix de la machine devait se situer entre celui de l'A1200 et de l'A4000, avec des options d'extension, tout en offrant une performance supérieure à celle de l'A4000.

Sur le papier, les caractéristiques du BoXeR semblaient excellentes. La carte était au format Baby-AT, compatible à 100% avec l'Amiga et s'adaptant à n'importe quel boîtier PC Baby-AT. Le BoXeR devait être disponible avec un processeur 68040/25 MHz ou 68060/75 MHz, logé dans un support processeur unique, ainsi que 2 Mo de mémoire Chip haute vitesse et quatre emplacements mémoire SIMM 72 broches autorisant jusqu'à 2 Go de mémoire Fast. La carte mère incluait aussi 2 Mo de flashROM pour stocker sa ROM Kickstart et ses modules résidents, dont un système de fichiers pour CD, permettant de démarrer la machine à partir d'un CD et de mettre à jour le micrologiciel. On notait également la présence d'une interface IDE avec double tampon mémoire, une interface pour lecteur de disquette utilisée en tant que DF0:, une sortie audio CD, deux ports ISA 16 bits en ligne avec trois ports Zorro III, un port vidéo Amiga et horloge temps réel à batterie NiCad. Les ports habituels (série, imprimante, manettes, audio et RVB) étaient aussi inclus alors que les claviers Amiga et PC étaient gérés. Les ports ISA autorisaient l'utilisation de périphériques à bas coût tels des cartes modem, Ethernet ou son, tandis que les ports Zorro III conservaient la compatibilité avec les cartes Amiga existantes.

Paul Lesurf et Mike Tinker indiquèrent que la carte BoXeR serait disponible en trois options :
  • La carte mère seule pour les particuliers voulant construire leur propre système Amiga.
  • Via des fabricants OEM qui vendraient des Amiga sur mesure.
  • Directement via Blittersoft qui le proposerait dans un boîtier tour en noir (configurations nommées "Black Box").
La date de sortie était prévue pour août 1998, ce qui était assez ambitieux. Mike Tinker annonça aussi que le connecteur processeur était également capable de gérer une carte processeur PowerPC à bas coût et permettrait au processeur 68k logé sur la carte mère de rester en place. En outre, un module MPEG/genlock de qualité diffusion TV était également en cours de développement.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Annonce du salon World Of Amiga à Londres avec la présence d'Index Information

En février 1998, Index Information et Blittersoft annoncèrent qu'ils coopéraient avec Phase 5 afin d'inclure des ports d'extension sur le BoXeR permettant d'y connecter les cartes graphiques CyberVision et accélératrices CyberStorm de ce dernier. Mick Tinker commenta : "La conception moderne de la carte mère BoXeR permettra d'utiliser pleinement le PowerPC grâce à son bus 64 bits vers la mémoire". En avril 1998, Blittersoft annonça un prix de lancement de 479,95 £ (699 $) pour la carte BoXeR, ce qui causa quelques déceptions chez les amigaïstes qui n'avaient pas l'habitude des prix associés aux Amiga haut de gamme. Blittersoft publia également les spécifications et les prix des systèmes BoXeR Black Box : processeur 68040 ou 68060, 32 Mo de mémoire, disque dur IDE UDMA de 4,3 Go, lecteur de CD IDE x32, lecteur de disquette haute densité, le tout placé dans une "tour élégante de haute qualité" avec une souris et un clavier. La version 68040 coûtait 899,95 £ alors qu'il fallait débourser 999,95 £ pour la version avec un 68060.

InsideOut : l'Amiga sur une carte PCI

Alors que Mike Tinker se concentrait sur le développement de l'Access et du BoXeR, son autre projet, InsideOut, continuait de progresser lentement. L'InsideOut était en fait un Amiga complet sur une carte PCI qui pouvait être branchée sur un port PCI d'un autre ordinateur. La carte présentait un sous-ensemble de l'architecture Amiga Classic et avait été développée pour offrir une compatibilité totale et des performances maximales.

L'InsideOut disposait d'un 68040 à 33 MHz ou d'un 68060 à 66 MHz ainsi que de 2 Mo de mémoire Chip. La mémoire Fast était allouée par la machine hôte qui traitait également les appels graphiques, sonores et les entrées/sorties. La carte intégrait aussi une sortie vidéo Amiga standard ainsi qu'un jeu de composants Amiga améliorés, qui était censé être 33% plus rapide que l'AGA. Elle n'avait pas de port souris, série et parallèle car ceux-ci étaient sur la machine hôte.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
L'InsideOut

Au début de l'année 1998, Mike Tinker révéla qu'il travaillait sur un nouveau projet de Siamese System, qui combinait son InsideOut avec le logiciel Siamese de HiQ pour Windows 95/Windows NT (versions Intel et Alpha). Le logiciel Siamese était développé par Paul Nolan, l'auteur du logiciel de retouche d'images Photogenics. Il fut conçu pour permettre à l'utilisateur de disposer de plusieurs plates-formes informatiques (AmigaOS, Windows 95/NT4 et Mac OS) sur une même machine. Ce logiciel permettait à l'Amiga de s'intégrer de manière transparente avec un PC via le port série, le SCSI ou l'Ethernet et de profiter des hautes résolutions de la carte graphique du PC, de sa carte audio et bien sûr de la logithèque Windows.

Les deux machines pouvaient être contrôlées avec un seul écran, clavier et souris. Sur un PC équipé du Siamese PCI, la carte InsideOut pouvait être directement connectée au bus PCI de la machine (au lieu des connexions série ou Ethernet relativement lentes) pour atteindre des vitesses de transfert de données de 133 Mo/s. Il était même possible de faire tourner AmigaOS, Windows 95/NT et Mac OS (sous émulation) en même temps sur le même écran et en utilisant les mêmes disques, clavier, fichiers, etc.

Coup d'envoi pour le futur ?

L'avenir semblait prometteur et Amiga Inc. semblait soutenir la transition de l'Amiga vers le PowerPC. Le 16 mai 1998, au salon World Of Amiga à Londres, Jeff Schindler, le directeur général d'Amiga Inc. fit une déclaration intitulée "kickoff the Future with the Amiga", qui semblait inverser la position initiale de la société et qui provoqua une onde de choc pour toute la communauté Amiga. Jeff Schindler annonça qu'un nouveau système d'exploitation était en cours d'élaboration pour le marché émergeant de la convergence numérique. Il était nommé "AmigaOS 4.0" mais avait peu en commun avec les versions antérieures du système d'exploitation. Jeff Schindler révéla également qu'Amiga Inc. sortirait une machine de développement x86 qui serait un pont vers la nouvelle génération de la technologie Amiga. Cette machine de développement devait tourner sous AmigaOS 4.0 bêta et devait sortir en novembre 1998 : il fut ainsi rapidement surnommé la "November Box" (la boîte de novembre).

En outre, le travail sur AmigaOS 3.5 devait s'arrêter afin qu'Amiga Inc. puisse concentrer ses efforts sur le développement du nouveau système d'exploitation. Il sembla alors que l'avenir d'AmigaOS 68k et du matériel PowerPC était compté. Pour éviter toute confusion avec le nouveau matériel en cours de développement, le matériel Amiga existant fut renommé "Amiga Classic". Le choix d'un matériel x86 pour le système de développement rendit furieux de nombreux amigaïstes qui virent l'adoption des processeurs Intel comme une trahison d'Amiga Inc. Dans une tentative pour limiter les dégâts, Amiga Inc. rassura rapidement la communauté en affirmant que la November Box et AmigaOS 4.0 n'étaient qu'une plate-forme de transition pour accélérer la sortie du matériel Amiga de prochaine génération, qui devait arriver en 2000 avec un nouvel AmigaOS 5.0.

Mick Tinker se rendit compte que l'annonce d'Amiga Inc. allait tuer les développeurs, concepteurs de matériels et revendeurs Amiga en supprimant l'avenir pour les utilisateurs Amiga. De plus, il n'y avait aucun soutien pour les systèmes 68k ou PowerPC, pourtant initialement annoncé. Il jugea aussi que, bien que la plate-forme développeur AmigaOS 4.0 puisse intéresser des développeurs du domaine public et des accros de la technologie, le potentiel de ventes était beaucoup plus petit que la base d'utilisateurs Amiga alors estimée à 100 000 personnes. Le soir après l'annonce de Jeff Schindler, Mick Tinker eut une discussion avec les dirigeants de Phase 5 et Haage & Partner. Et après avoir travaillé toute la nuit, il rédigea un plan pour la survie de l'Amiga Classic qui fut présenté à Jeff Schindler le lendemain. Cela comprenait une alternative au développement d'AmigaOS 5.0 avec le soutien des cartes PowerPC en plus de la November Box. Dans le même temps, Mick Tinker réussit à convaincre Amiga Inc. de ne pas abandonner la mise à jour d'AmigaOS 3.5. De leur côté, Phase 5 et Haage & Partner décidèrent de mettre fin à leur désaccord sur le noyau PowerUP/WarpOS et publièrent un communiqué commun indiquant "Nous veillerons à ce que les utilisateurs du système PowerUP bénéficient d'une intégration transparente de leurs applications PowerPC, et nous verrons bientôt apparaître une riche variété de puissantes applications". Mick Tinker révéla plus tard que le Siamese PCI devait faire partie de la machine de développement x86 d'Amiga Inc.

Les temps changent

Malgré l'accord conclu avec Amiga Inc., une certaine incertitude se faisait sentir. HiQ était à présent en redressement judiciaire mais une nouvelle société, Siamese Systems Ltd, fut mise sur pied par Stephen Jones, l'ancien directeur de HiQ, afin de prendre en charge le développement du logiciel Siamese. En mars 1998, Stephen Jones annonça que pour financer le développement de sa carte AGA pour PC, fonctionnant avec le logiciel Siamese 4.0, il acceptait les précommandes via des dépôts non remboursables. Il s'avéra que cette carte n'était autre que la carte InsideOut/Siamese PCI de Mike Tinker !

Stephen Jones voulait au moins 500 précommandes pour démarrer le projet. Le prix était fixé à 399 £ et des réductions furent proposées selon le montant du dépôt : un dépôt de 25 £ donnait droit à un prix final de 375 £, alors qu'un dépôt de 100 £ réduisait le prix à 325 £, soit une économie de 75 £. Les livraisons devaient commencer entre trois et quatre mois après la fin des précommandes, et les dépôts devaient être remboursés si le projet ne démarrait pas. Au final, l'objectif des précommandes ne fut pas atteint mais Siamese Systems poursuivit malgré tout le projet.

Pendant ce temps, le BoXeR ne s'était toujours pas matérialisé. Les puces AGA promises par Amiga International ne furent pas livrées et quand, après plusieurs mois de retard, elles arrivèrent, elles étaient endommagées et durent être mises au rebut. En raison de cette pénurie de puces, Mike Tinker décida de repenser la carte mère BoXeR en intégrant tous les composants spécialisés en une seule puce, ce qui devait en outre améliorer les performances globales mais rallongea de six mois le temps de conception.

Fait surprenant, la société Blittersoft, motivée par le manque de nouveau matériel, annonça la création d'une entreprise commune avec Weird Science, un revendeur Amiga du Royaume-Uni, afin de produire Cerberus, un nouveau système multimédia domestique intégré et basé sur le matériel d'un PC Intel. Sous couvert de la convergence numérique, ils affirmaient que Cerberus combinait la puissance d'un PC et le coeur d'un Amiga. En réalité, il s'agissait d'un PC Pentium II/300 MHz sous Windows 98 avec l'émulateur Amiga Forever de Cloanto (ainsi que Fusion pour l'émulation Mac). Ce système était vendu 999 £ et, bien qu'il fut couronné de succès, ses créateurs prévoyaient de sortir une suite basée sur le Siamese PCI afin d'améliorer la compatibilité Amiga.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Publicité pour le Cerberus

Malgré le retard persistant du BoXeR, Blittersoft nomma en février 1999 Daniel J. Lutz, gérant du revendeur nord-américain Anti Gravity, en tant que distributeur du produit pour l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud et l'Inde. Anti Gravity fit immédiatement la publicité du BoXeR sur son site Internet et commença à accepter les précommandes de clients. Il exposa même son système Alien Boxer lors du salon Amiga 99 à Saint Louis en mars de la même année. Anti Gravity et Blittersoft avaient tous les deux annoncé des configurations de BoXeR afin de gagner la confiance des consommateurs. Par exemple, le système Neila d'Anti Gravity comprenait un processeur 68060/66 MHz, 16 Mo de mémoire, un disque dur de 2 Go, un lecteur de CD x24, un lecteur de disquette haute densité, un modem 56K, un lot de logiciels pour Internet et un lot de jeux de chez ClickBoom, le tout pour 1795 $ ou au prix spécial de 1495 $ en cas de précommande. De son côté, Blittersoft fit la publicité pour les modèles BoXeR-4 et BoXeR-6, vendus aux prix de 799,95 £ (avec 68040) et 899,95 £ (avec 68060) et qui étaient équipés de 64 Mo de mémoire, d'un disque dur de 6,4 Go, d'un clavier et d'une souris PS/2, de haut-parleurs multimédias et d'AmigaOS 3.5.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Publicité pour les modèles BoXeR-4 et BoXeR-6

Amiga MCC

Dans les coulisses, tout n'était pas au mieux entre Gateway et Amiga Inc. Sur une période de deux ans, Gateway tergiversa sur l'avenir de son acquisition Amiga puis finit par vendre sa filiale problématique. Cela créa de la confusion, de l'espoir puis de la déception qui détruisit virtuellement le marché Amiga. Ayant initialement choisi la société QSSL et son noyau Neutrino en tant que partenaire pour son futur système d'exploitation, Gateway abandonna ensuite ce dernier pour se tourner vers Linux. La machine x86 de transition, la November Box, rajouta de la confusion aux yeux de la communauté Amiga, tout comme l'éviction de Fleecy Moss qui coordonnait la mise à jour d'AmigaOS 3.5.

En outre, alors que Gateway s'était dit impressionné par la carte InsideOut/Siamese PCI de Mike Tinker, la société perdit finalement tout intérêt pour ce projet. Les choses se calmèrent un peu quand Jim Collas fut nommé nouveau président d'Amiga Inc. et qu'il annonça qu'Amiga Inc. avait le soutien financier de Gateway. Il dévoila des projets pour accélérer le développement de l'Amiga et annonça l'arrivée du MCC, l'Amiga Multimedia Convergence Computer, Quelques esquisses de cet ordinateur et des exemples de matériels (Information Appliance Amiga) furent publiés dans le magazine Amiga Format. Jeff Schindler se fit confier la responsabilité de la stratégie des produits Amiga alors que Dr. Allan Havemose, un spécialiste expérimenté du système Amiga, fut recruté.

Mais tout s'effondra quand le PDG de Gateway, Ted Waitt, déclara publiquement qu'Amiga Inc. n'était pas un fabricant d'ordinateurs. Malgré les affirmations de Jim Collas, ce qui avait été dit était dit. Les spécifications de l'Amiga MCC étaient impressionnantes mais sa date de sortie glissa continuellement et les bêta-tests furent reportés au troisième trimestre 1999. Tout cela était trop beau pour être vrai ! Le 31 août 1999, le contrat de Bill McEwen fut résilié et, un jour plus tard, Jim Collas démissionna de son poste de président d'Amiga Inc. Thomas J. Schmidt le remplaça et son premier geste fut d'annuler le projet d'Amiga MCC et de confirmer qu'Amiga Inc. demeurerait une société uniquement conceptrice de logiciels, se concentrant sur le marché naissant des appareils pour Internet.

La tant attendue mise à jour d'AmigaOS 3.5 fut finalement lancée en octobre mais, à la fin de l'année 1999, Gateway revendit l'Amiga à Amino, et un nouvel Amiga Inc. renaquit de ses cendres.

BoXeR, deuxième reprise

Pendant ce temps dans le monde réel, la vie se compliqua pour Mike Tinker. Avec l'incertitude entourant l'avenir de l'Amiga, les ventes se tarirent et le BoXeR ne s'était toujours pas matérialisé. Pour joindre les deux bouts, Mick Tinker occupa un poste d'ingénieur chez Access Keyboards Ltd (aucun lien avec Access Innovation) concevant du matériel, des boîtiers et des logiciels pour des périphériques d'entrées/sorties comme des claviers programmables destinés aux points de vente, des lecteurs de carte ou des commutateurs écran-clavier-souris de qualité. En 1999, Mick Tinker rejoignit ARM Ltd afin de travailler en tant qu'ingénieur/chef de projet au sein du groupe de développement pour concevoir des cartes mères ARM, des assistants personnels et des matériels de référence mobiles.

Access Innovation fut dissoute en août de la même année. Et malgré le fait que Mick Tinker ne pouvait plus consacrer de temps aux développements Amiga, il continua à améliorer les spécifications de la carte BoXeR. La limite des 2 Mo de mémoire Chip fut supprimée alors que quatre ports PCI furent ajoutés, ce qui permettait l'utilisation de cartes PCI standard, peu chères et à la pointe de la technologie. De leur côté, les ports Zorro III furent retirés mais cela fut compensé par l'ajout d'un connecteur d'extension permettant de brancher un adaptateur Zorro III pour utiliser les cartes Amiga Zorro II/III existantes. Le jeu de composants AGA fut également remplacé par une version améliorée logée sur une puce unique. Au début de l'année 2000, Blittersoft annonça qu'un nouveau prototype de BoXeR était en production et que la révision finale serait disponible pour tests fin janvier. Cette nouvelle carte incluait le Kickstart 3.1 et gérait le récemment sortit AmigaOS 3.5. Les quatre emplacements mémoire SIMM furent remplacés par deux emplacements DIMM 64 bits pour une utilisation combinée en tant que mémoire Chip et Fast. La carte proposait également un connecteur d'extension 64 bits pour brancher une carte PowerPC, alors qu'une interface USB fut ajoutée et était en phase de test.

En octobre 1999, Anti Gravity fit l'annonce de quatre nouveaux modèles de BoXeR et clama que leur livraison commencerait à la fin du mois de novembre. Les machines ne furent pas commercialisées mais le BoXeR reçut un coup de pouce financier quand Anti Gravity acheta les droits de conception du BoXeR auprès de Blittersoft/Mike Tinker en mars 2000. Blittersoft conserva les droits de distribution pour le Royaume-Uni et Mike Tinker fut nommé directeur du développement du BoXeR, bien qu'en réalité, il travaillait toujours à plein temps pour ARM. Mike Tinker était cependant confiant, pensant que l'afflux de nouveaux fonds de développement de la part d'Anti Gravity assurerait la finalisation de la carte.

BoXeR
La nouvelle carte BoXeR

1. Ports ATX (dont clavier/souris PS2 et deux ports USB).
2. Emplacement pour ROM (Kickstart 3.1) mais qui devait être remplacé par une flashROM.
3. Connecteur d'alimentation ATX.
4. Interface processeur 64 bits pour une carte PowerPC.
5. Deux emplacements mémoire SIMM.
6. Deux interfaces IDE UDMA.
7. Emplacement pour le 68040/68060.
8. Connecteurs de test.
9. Puce Altera Flex programmable.
10. Espace libre pour le contrôleur USB sur la carte PCI (à confirmer).
11. Quatre ports PCI actifs.
12. Port vidéo Amiga.
13. Connecteur série ultra-rapide pour carte Zorro.

Anti Gravity s'était spécialisé dans la livraison de systèmes Amiga très haut de gamme aux professionnels américains de la vidéo et avait également fait une offre de rachat de l'Amiga à Gateway fin 1999. Daniel Lutz annonça qu'Anti Gravity avait ouvert une usine dans le sud de la Californie pour fabriquer les cartes BoXeR, et avait aussi embauché des ingénieurs supplémentaires, comme Joe Torre (ex-ingénieur d'Amiga Inc.) pour travailler sur la compatibilité AGA de la puce unique qu'ils avaient surnommée "Hombre" en l'honneur de la puce 3D que Commodore développait juste avant sa faillite. Joe Torre fut envoyé en Angleterre pour une réunion technique de deux semaines et pour prendre le relai de Mike Tinker. A son retour aux États-Unis, il indiqua "Maintenant, je travaille sur l'Amiga Classic le plus avancé jamais conçu du monde"

BoXeR

Anti Gravity annonça que les systèmes BoXeR complets seraient livrés dans des boîtiers multicolores de type iMac et qu'ils incluraient un processeur 68060/50 MHz, 32 Mo de mémoire, un disque dur de 10 Go et un lecteur de CD x40. Le prix de vente augmenta à 1895 $ (environ 1200 £). La nouvelle société Amiga Inc. reconnut le BoXeR comme une solution potentielle au problème de rétrocompatibilité et annonça qu'elle coopérait avec Anti Gravity pour les aider à mettre la machine sur le marché aussi rapidement que possible et au prix le plus bas. Anti Gravity présenta de nouveau le BoXeR au salon Gateway Amiga Show et affirma que le système bêta de production serait disponible à la fin de l'année 2000.

BoXeR
Daniel Lutz présentant le BoXeR au salon Gateway Amiga Show 2000

La reprise finale

En juillet 2000, Mike Tinker indiqua que le projet Siamese PCI était suspendu car il avait un emploi à plein temps et ne pouvait pas consacrer suffisamment d'efforts aux projets Amiga. Le peu de temps dont il disposait se concentrait sur la finalisation du BoXeR et sa mise en production. Il admit aussi qu'il n'avait aucun lien formel avec la société Siamese Systems Ltd qui avait reçu des chèques de précommandes auprès de clients du Siamese PCI. Apparemment, les chèques furent encaissés et Mike Tinker conseilla à tous ceux qui souhaitaient un remboursement de contacter directement Siamese Systems Ltd. Mais cette société avait cessé ses activités depuis janvier 2000. Steven Jones admit qu'il avait reçu 45 chèques mais avait cessé de les encaisser lorsqu'il se rendit compte que la carte ne serait jamais livrée. Comme sa société n'était plus active, Steven Jones indiqua qu'il rembourserait personnellement les personnes ayant payées une précommande.

Le développement du BoXeR progressa quelque peu. Pour tenter de faire avancer ses affaires, Anti Gravity continua à publier des offres spéciales de précommandes sur son site Internet. La configuration de la machine en version bêta (Beta Production System) fut améliorée et comportait à présent un PowerPC G3/G4 avec un processeur 68060 en option pour garder une compatibilité avec l'Amiga Classic. Anti Gravity ajouta également que les clients ayant passé une précommande recevraient la mise à niveau PowerPC G3 sans frais supplémentaires.

Mick Tinker/Index Information/Access Innovation
Publicité du BoXeR sur le site d'Anti Gravity

Mais dans les coulisses, l'histoire était différente. Après son séjour pour rencontrer Mick Tinker au Royaume-Uni, Joe Torre attendit que ses frais de voyage soient remboursés par Anti Gravity. Ce fut seulement après s'être plaint à Daniel Lutz que ses dépenses furent finalement remboursées, avec plusieurs mois de retard. Pire, après avoir livré le prototype du BoXeR à l'ingénieur VHDL, Joe Torre cessa d'être payé pour son travail. Quand l'argent qui lui était dû dépassa 8000 $ plus les intérêts, il décida d'arrêter le massacre et cessa de travailler pour Anti Gravity.

Au milieu de toutes ces rumeurs et plaintes de développeurs, fournisseurs et clients non remboursés, le projet BoXeR fut finalement annulé en octobre 2001. Sa mort fut marquée par une brève et mélancolique déclaration de Mike Tinker sur son site Internet : "Le temps passe vite, mais rien ne bouge... L'Amiga ne me fait pas gagner ma vie, il n'en a pas pour très longtemps, et il ne me semble pas qu'il me fera gagner un sou. J'ai évolué dans ma vie et j'ai quitté l'Amiga. Ce fut une période intéressante. J'aime toujours les concepts et l'élégance de l'Amiga, beaucoup de ces concepts survivront grâce aux ingénieurs qui ont eu un contact avec lui. Amiga RIP."

Où sont-ils maintenant ?

Mike Tinker continua à travailler à plein temps pour ARM Ltd et, en 2001, il entra dans le secteur du marketing technique dans le groupe "architecture des systèmes d'exploitation" chargé de renforcer la coopération stratégique de ARM avec l'équipe de développement de Microsoft WinCE.

Il quitta ARM en 2003 et travailla en tant que représentant de constructeurs vendant des services de fabrications chinois aux entreprises britanniques. Il déménagea à San Diego (États-Unis) en 2005 pour travailler en tant que directeur de l'ingénierie chez Solekai System, développant des projets de décodeurs numériques pour plusieurs clients.

En 2007, il alla chez 4Access Communications, une société développant des solutions avancées pour les points de vente. En 2010, il fut nommé vice-président de l'ingénierie chez ARMA Design, une entreprise proposant des services de conception de produits. Il fonda NYOB, Inc. en 2011 afin de fournir des services d'ingénierie, de gestion et de conseil dans la région de San Diego et, en juin 2012, il fut nommé vice-président de l'ingénierie chez MicroPower Technologies, Inc. Il vit toujours dans la région du Grand San Diego.

Note : Index Information fut également dissoute en juin 2000.


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