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A propos d'Obligement
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David Brunet
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Actualité : Silmarils, faire mieux que Manhattan Dealers
(Article écrit par François Coulon et extrait de Joystick Hebdo 13 - février 1989)
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Champs-sur-Marnes, à quelques bonnes encablures du boulevard Saint-Germain. C'est dur la France profonde, persuadé
que j'étais que la fin de l'univers civilisé se situait aux alentours de la Garennes Colombes.
Face à moi, Philippe Plas, André Rocques et Louis-Marie Rocques, trois pour le prix d'un, l'équipe complète de Silmarils.
Une poignée de mètres carrés, propres sur eux, une banlieue clean, la machine à café et le grand frère Bull
à vue de moniteur. Leur décor au quotidien est brossé. La saga silmarilienne s'ouvre fin 1987 avec Manhattan
Dealers, une grande bastonnerie anti-blanche dans une ligne (de poudre) allant de Double Dragon à Karate Champ.
Louis-Marie Rocques se fout la seringue dans l'oeil : le jeu n'aura ni la furia jouissive du premier, ni la
pêche blitzée du second.
Philippe Plas, Louis-Marie et André Rocques
Il se livrera, lui qui nous avait tous envoyés en l'air avec l'Aigle D'Or, à une
auto-critique honnête en diable. Le gros bonnet accepte de porter le chapeau. Au moment ou tout monde réalisait que
personne ne savait tout faire, il se la joua en solo, à l'ancienne, sans graphiste ni musicien. C'est de
l'histoire ancienne, n'y revenons plus.
Le présent, ce sont les galères, les petites barques plutôt, de la micro-entreprise cellulaire.
Concilier la beauté, l'intelligence et son petit ego, mais faire du chiffre quoi qu'il arrive et
rester dans la course à côté des gros. "On essaye de se raccrocher à un marché potentiel connu
pour faire des chiffres de ventes qui ne seront pas ou le maximum ou le minimum".
Philippe Plas, le programmeur de la version PC de Manhattan Dealer, sera sans doute le plus philosophe,
le plus cynique peut-être, le plus lucide en tout cas. "Je donne toujours cet exemple : d'un côté,
il y a Bergman et Fellini, de l'autre côté il y Lucas et Spielberg. L'un n'est pas plus mauvais que
l'autre... Je crois qu'on peut même faire la différence entre Rambo et Indiana Jones. Il y en a un qui
est relativement primaire, il y en a un autre qui n'a pas de prétentions intellectuelles mais qui reste
à peu près cohérent". La différence entre le racolage et la séduction...
Alors on suit les traces des valeurs sûres, en gardant un pied léger sur le champignon de la création.
Le public n'apprécie pas toujours les cellules grises retournées à l'état sauvage. L'autre présent,
c'est Mad Show. Quatre jeux d'arcade liés par une sauce aux relents de satyre ludico-télévisuelle
glauque et "destroy". Trop vert et trop kistch pour s'en lécher les doigts jusqu'au moignon ou crever
l'audimat des étalages. Il faudrait pourtant avoir perdu tous ses dixièmes pour ne pas y voir les
brillantes prémices d'un futur paf micro ou du moins une jolie petite gueule d'atmosphère.
Mad Show
André Rocques, le frangin à l'autre, s'est livré à une pittoresque démonstration d'animation de sprites
sur différents plans, afin de donner une illusion de troisième dimension, une 2D et demi en somme.
Technique bonne franquette : lourder les éléments (personnages, décor) les uns par-dessus les autres
sur un écran qui ne sera affiché qu'une fois tout ce boxon bien rangé (de telle sorte que les personnages
censés se trouver derrière et dessinés en premier seront recouverts par ceux placés devant). Simple,
mais lent et pas très élégant algorithmiquement parlant.
Technique du chef : réécrire la routine de manipulation des blocs en demandant de préciser le
numéro du plan (premier, deuxième, quatrième dimension). Pour l'affichage du sprite, on vérifiera
pour chaque pixel si rien ne se trouve déjà sur un plan plus proche. Si oui, le point est invisible,
sinon il doit apparaître et on l'affiche.
L'arbre qui cache la forêt (fin de la parenthèse concession de la créativité débridée à la programmation
conceptuelle). Ça manque encore d'ambition tout ça, de prétention surtout. Il est symptomatique pour un développeur
de ne pas s'imaginer qu'il concocte forcément le meilleur jeu du monde. Targhan est sur sa rampe de
lancement, mais on attend, sinon le méga-jeu du siècle, du moins plus consistant que Manhattan Dealers.
Manhattan Dealers
Les trois larrons évoquaient les fédérales aventures 3D de Sierra-On-Line, il faut en faire un credo.
Par ici les enfants, c'est le bon chemin. Abreuvez-vous du tout récent Leisure Suit Larry Goes Looking For
Love, un joyau purement asta écrit par un Al Lowe déchaîné. Prenez-en de la graine, et ne perdez pas de
temps avant de vous décider à devenir géniaux...
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