Obligement - L'Amiga au maximum

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Entrevue avec Achim Stegemann
(Entrevue réalisée par Olaf Koebnik et extraite d'Amiga Arena - octobre 2002)


Note : traduction par David Brunet.

Voici une entrevue avec Achim Stegemann, l'auteur de Digital Almanac, l'un des rares logiciels d'astronomie sur Amiga.

Achim Stegemann - Bonjour Achim. Pouvez-vous nous en dire plus sur vous et vos développements logiciels ?

Tout a commencé pour moi avec le bon vieux PET de Commodore. Nous avions quelques-uns de ces ordinateurs à l'école.

J'ai ensuite reçu un C64 en cadeau en 1983, et je suis alors devenu accro. J'ai eu par la suite un C128 en 1985, puis un Amiga 500 en 1988 (enfin !). Je dispose d'un Amiga 4000 depuis 1992 mais ce dernier a rendu l'âme et il a été remplacé par un A4000T de RBM. J'ai commencé très tôt à programmer sur C64.

- La publication d'un nouveau jeu d'échec pour Amiga, nommé AmiChess, a été annoncée sur votre page Web. Où en est ce programme qui devait être présenté au rassemblement Amiga Freunde Pfalz au début du mois d'octobre ?

Il a effectivement été présenté brièvement. Je vais poster AmiChess sur Aminet dans un avenir proche.

Concernant le jeu, il se joue sur le Workbench. Il dispose de pièces au graphisme interchangeable ("skins") et son niveau d'intelligence est comparable à celui de UChess.

- Vous êtes l'auteur d'un programme très spécialisé nommé Digital Almanac. Qu'est-ce qui vous a poussé à développer également un jeu d'échec ?

"Développer" est un bien grand mot. J'ai simplement cherché un moteur de jeu d'échec qui puisse être facilement porté sur Amiga et qui puisse fonctionner en dehors d'un environnement Unix, et donc qu'une interface graphique puisse y être ajoutée. Je suis tombé sur GNUChess, c'était le seul programme portable dans un court laps de temps.

- Pouvez-vous nous en dire plus sur AmiChess ?

Comme je l'ai déjà mentionné, il est basé sur le moteur GNUChess 5.0.4. Son niveau d'échec est comparable à UChess. Son classement est de l'ordre de 1900-2000 ELO sur un 68060/50 MHz et plus de 2100 ELO sur Amithlon/UAE. La particularité d'AmiChess est qu'il dispose d'une interface à thèmes.

Son point faible est que, comme il est basé sur le moteur de GNUChess, il ne dispose pas de "réflexion avancée" comme avec UChess. De même, le plateau ne peut pas (encore) être librement configuré et le jeu n'est qu'en anglais. D'un autre côté, AmiChess dispose d'un bon niveau et est bien conçu.

A part AmiChess, j'ai porté un autre moteur de jeu d'échec : Crafty 18.15. Ce dernier est actuellement le moteur disposant du meilleur niveau d'échec. Malheureusement, son code source est tellement imprégné de GNU qu'il ne peut être joué qu'en mode texte à l'intérieur d'un Shell sous une émulation Unix. Il est 200 points plus fort que GNUChess.

- Avec Digital Almanac III, vous faites partie des derniers programmeurs sur Amiga à maintenir et à développer des produits de qualité. Pouvez-vous nous en dire plus sur l'état de développement de la version 4.9 ?

Le programme lui-même est terminé. La seule chose qui manque concerne la mise à jour de la documentation. Mais écrire une documentation est hélas la chose qui prend le plus de temps. Et pour des raisons professionnelles, je dispose de très peu de temps libre pour cela. Une nouvelle version de Digital Almanac III ne pourra ainsi être publiée qu'à partir de la mi-décembre 2002.

- Non seulement Digital Almanac III est le seul programme d'astronomie sur Amiga encore en développement, mais il est également le plus complet dans son genre. Comment arrivez-vous à gérer les mises à jour avec les données récentes ?

Ce n'est pas un problème. Internet est une source gigantesque de données et d'algorithmes. Il n'y a qu'à chercher pour trouver. Quand je trouve une base de données adaptables sur Amiga, je l'intègre. Elle doit simplement pouvoir s'insérer au concept du programme et doit être gérable avec la puissance processeur d'un Amiga.

De telles bases de données peuvent souvent être mises à jour par l'utilisateur. Le programme charge les données respectives directement depuis Internet et les adapte à l'Amiga. Ainsi, l'utilisateur dispose toujours des données les plus récentes.

- Quelles caractéristiques de Digital Almanac III souhaitez-vous mettre en avant ?

Je soulignerai la grande base de données, l'affichage texturé des planètes, les diverses fonctions Internet ainsi que les calculs et l'affichage de l'obscurité. Beaucoup des caractéristiques précitées ont été grandement améliorées avec la nouvelle version 4.9, notamment l'affichage des éclipses solaires.

- Combien de temps a duré le développement de Digital Almanac III ?

Cela dépend de la date à laquelle on commence. J'ai programmé un planétarium dès 1984. Il avait alors 200 étoiles. Cela a perduré jusqu'en 1996 en tant que programme privé.

C'est seulement avec l'aide de ma connexion Internet disponible à l'Université, que j'ai pu améliorer le programme grâce à l'accès à de grandes bases de données. En 1997, j'ai réalisé une version publique de mon programme, d'abord en tant que partagiciel, puis en tant que produit commercial.

- Quels logiciels avez-vous utilisés pour son développement ?

Pour Digital Almanac III, j'utilise exclusivement StormC 3. Avec lui, l'intégration des modules PowerPC est aisée, sans compter que le projet peut y être facilement maintenu.

- Qu'est-ce qui vous relie à l'astronomie ?

J'étais déjà fasciné par l'univers quand j'étais gamin. Ensuite, les voyages dans l'espace et l'astronomie sont devenus des passe-temps. Seuls ceux qui connaissent les vastes dimensions de l'univers savent que nous vivons sur une minuscule planète. Et cette petite planète est de plus en plus détruite par l'Homme. Et il n'y a pas d'autres endroits dans l'univers où nous pourrions vivre ou même survivre.

- Un fichier-clé pour Digital Almanac II, la précédente version, est disponible depuis peu de temps. Qu'est-ce qui vous a poussé à rendre ce programme gratuit, précédemment commercialisé par Schatztruhe GmbH ?

Comme vous l'avez mentionné plus haut, Digital Almanac est un logiciel très spécialisé qui s'adresse à peu d'utilisateurs. Le marché fut saturé seulement un an et demi après sa commercialisation. Depuis le début de 2000, aucun exemplaire de Digital Almanac II n'a été vendu. De plus, je ne voulais pas entrer en concurrence avec la version III. Digital Almanac II n'est plus, depuis longtemps, présent sur les catalogues de vente de Schatztruhe et des autres distributeurs. StormC 3, pour ne citer que lui, est disponible gratuitement sur divers CD.

- Digital Almanac III ne va pas être vendu commercialement. Est-ce à cause de mauvaises expériences avec des distributeurs ou bien à cause du nombre trop petit d'utilisateurs potentiellement intéressés ?

La seconde proposition est correcte. Ce n'est pas un secret : il est d'usage que l'auteur d'un programme n'obtienne qu'un sixième (!) du prix de vente quand ce dernier est vendu via un distributeur. Cela était le cas pour moi avec Schatztruhe. Chacun peut donc calculer facilement combien je gagnais.

Quand j'ai publié Digital Almanac III à l'été 2000, je savais qu'en raison de la situation moribonde de l'Amiga, mon logiciel ne pourrait pas se vendre autant que sa version précédente, bien qu'il soit bien meilleur. J'ai ainsi décidé de vendre Digital Almanac III moi-même et de gagner 100% du prix de vente au lieu des 16% obtenus via un distributeur. Mais pour éviter tout malentendu, j'ai de très bonnes relations avec Stefan Ossowski (NDLR : le gérant de Schatztruhe). Le fait que Digital Almanac III ne soit pas vendu via Schatztruhe est uniquement dû au faible nombre d'utilisateurs.

- Êtes-vous satisfait du nombre d'utilisateurs de Digital Almanac III ?

Oui, tout à fait. Au début, je m'étais fixé un objectif de 80 ventes. Ce chiffre peut faire sourire certains lecteurs, mais prenez en compte qu'il s'agit d'un programme très spécialisé ! Digital Almanac III n'est pas un jeu ou un utilitaire, il a été créé pour une clientèle très particulière.

Jusqu'à présent, j'ai réussi à vendre 120 exemplaires. Cela peut sembler très bas, mais je suis parfaitement heureux de ce chiffre. J'avais prévu un maximum de 100.

- Vous pourriez vendre plus d'exemplaires sur d'autres plates-formes. Qu'est-ce qui vous retient sur Amiga alors que sa base d'utilisateurs a beaucoup baissé ?

Ce n'est qu'une question d'amour pour mon passe-temps. Si Digital Almanac III n'était pas un passe-temps mais un projet professionnel, il aurait été abandonné peu de temps après sa publication en 1997. Comme je n'ai pas besoin de gagner ma vie avec lui, je suis en mesure de le maintenir et de l'améliorer comme un passe-temps.

- Il y a des chances qu'AmigaOS 4 sorte à la fin de l'année. Pourquoi avoir arrêté le développement de Digital Almanac IV ?

Attention, je n'ai pas dit "arrêté" ! Nous savons tous ce dont il faut penser des annonces dans le monde Amiga : rien ! AmigaOS 4.0 devait déjà être sorti en mai dernier, puis la date a été reportée encore et encore.

Je ne me remettrais sur Digital Almanac IV que lorsque je pourrais tenir AmigaOS 4 dans mes mains. Avant cela, pas question d'y penser. Néanmoins, je ne serais pas surpris de voir que finalement AmigaOS 4 ne sorte pas dû au fait que les différents intervenants abandonnent le projet pour des raisons financières. Phase 5 est un bon exemple dans ce cas-là. Cette société était déjà en faillite quand elle a annoncé les cartes PowerPC G3/G4 pour Amiga. Ce fut un mouvement tactique afin de persuader les clients de rester avec elle.

Je ne pense pas vraiment que Hyperion soit en faillite, mais à mes yeux le développement d'AmigaOS 4 est une mission suicide car on ne sait pas si elle va aboutir ou non. AmigaOS 4 a au moins quatre ans de retard. Combien reste-t-il d'amigaïstes qui souhaitent acheter une nouvelle version du système d'exploitation ?

- Pour quel système d'exploitation allez-vous développer à l'avenir ?

Je vais rester sur Amiga. Comme je vais continuer à programmer pour mon plaisir, je n'ai pas besoin de penser à l'avenir. AmigaOS est facile à comprendre et me propose, en tant que programmeur, tout ce dont j'ai besoin. En outre, depuis la sortie d'Amithlon (mais aussi de WinUAE et d'AmigaXL), les problèmes de vitesse ne sont plus un sujet de discussion. Il n'y a donc plus de raison pour moi de passer sur Windows ou Linux.

- Pour quelles raisons soutenez-vous AmigaOS ?

Cela peut paraître drôle, mais AmigaOS dispose d'une clarté et d'une simplicité qui ne sont présentes nulle part ailleurs. Le paradigme AmigaOS est quelque chose d'unique. J'ai déjà écrit de petits programmes sur Windows mais l'effort fut immense et hors de proportion par rapport au résultat obtenu. Avec l'Amiga, c'est différent : il suffit de deux commandes pour avoir une fenêtre avec des boutons (merci à MUI).

Sans MUI, Digital Almanac n'aurait sans doute pas réussi à se propager dans le monde entier. Donc merci à Stefan Stuntz qui, à mes yeux et du point de vue d'un programmeur, a écrit le meilleur outil jamais créé pour Amiga.

- Quelles fonctions vous manquent pour le développement sur AmigaOS ?

Il me manque principalement les interfaces multimédias. Le système de datatypes (qui est lui-même un travail de génie !) d'AmigaOS est malheureusement resté figé aux images fixes et aux échantillons sonores. On ne peut pas en créer pour des fichiers AVI ou MPEG sans réinventer la roue. Le format IFF-ANIM provient du temps primitif de l'Amiga et est inutilisable de nos jours.

Cela semble être beaucoup mieux géré sur Windows (même si je n'aime pas ce système). Toutes ces choses sont intégrées dans le système d'exploitation et les développeurs peuvent créer des animations en quelques commandes seulement.

- Quelles fonctions aimeriez-vous voir implémentées pour développer sur Amiga ?

Si le nouvel AmigaOS 4 se préoccupe de ce problème, alors je souhaiterais une compatibilité complète avec AmigaOS 3.9 au niveau du RTG. Inutile de gérer l'AGA. D'autre part, j'espère que le système offrira ces interfaces multimédias. Il serait désirable de disposer d'un système de datatypes qui ait la capacité de jouer des vidéos QuickTime, AVI, MPEG et celles gérées par Multiview, et aussi être capable de créer de telles vidéos !

- Quels logiciels/matériels prévoyez-vous d'acheter prochainement ?

Je ne pense pas acheter de matériels Amiga sauf des consommables comme des périphériques externes. Mon Amiga 4000 a suffisamment été mis à jour : carte accélératrice PowerPC, carte graphique, réseau Ethernet, carte son. Personnellement, je considère d'autres mises à jour (telles une carte USB ou PCI) inutiles car je travaille aussi sur PC, comme la plupart d'entre nous. Mon Amiga et mon PC sont connectés en réseau donc je peux accéder à l'USB du PC avec mon Amiga.

Pour les autres matériels, je suis assez fasciné par la nouvelle "lampe table" Macintosh.

Au niveau logiciel, je suis également saturé au niveau Amiga. Je pense néanmoins acquérir le nouvel AmigaOS 4 s'il sort et fonctionne sur CyberStormPPC. L'achat d'un AmigaOne ou d'un Pegasos est hors de question pour moi car ces matériels sont déjà dépassés et coûtent trop cher.

- Croyez-vous en un retour de l'Amiga ?

Non. L'Amiga était et reste unique dans le domaine de l'informatique. Malheureusement, le nom "Amiga" est à présent utilisé à mauvais escient pour des produits complètement différents. Ce reproche est dirigé contre Amiga Inc.

Pour moi, le nom "Amiga" ne désigne pas un matériel mais plutôt un paradigme, une attitude qui se caractérise par l'ouverture et la simplicité. Il n'y aura pas de retour de l'Amiga comme nous l'avons connu dans les années 1980. On aurait dû se tourner vers le PowerPC dès 1995 (comme le Macintosh l'a fait). Mais comme toujours, sur Amiga, ils ont des années de retard. La possibilité d'un véritable retour signifierait une rupture radicale. Même l'AmigaOne et le Pegasos ne peuvent pas sauver l'Amiga.

- Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Oui, il y a une chose qui me semble importante. Je pense que nous tous qui sommes fidèles à l'Amiga devrons admettre à nous-même que l'Amiga est mort depuis longtemps. Je m'agace des soi-disant "amigaïstes puristes" qui continuent de refuser l'idée que l'informatique est menée par Windows, Linux et Mac OS. Ces puristes prennent tout beaucoup trop au sérieux, surtout quand je lis les débats sur les forums de discussion d'Amithlon et autres.

Personnellement, je compare l'Amiga à une Opel Mantra. Au début, elle est sympa et branchée et tout le monde est prêt à la défendre. Mais maintenant, il ne reste plus grand monde, et par nécessité, on monte des clubs afin de maintenir ces vieilles voitures. Et honnêtement, nous conduisons tous une Golf (un PC !) dans notre vie quotidienne. Nous autres amigaïstes devrions voir notre réalité de la même manière. Nous prenons soin d'une vieille voiture, nous prenons du plaisir à la conduire sans nous soucier des choses sur lesquelles nous n'avons pas d'influence. De plus, ne prenez pas tout ce qui concerne l'Amiga trop au sérieux, il y a des choses plus importantes dans la vie !


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